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Café philosophique de Montargis - Page 56

  • QUAND PHILOSOPHIE ET RAP FONT BON MÉNAGE…

    Guedon_Roce_C_DimitriKogan_186.jpgLa création du « Rêve de Nietzsche » représente incontestablement la proposition musicale la plus surprenante et risquée de l’édition 2011 de Banlieues Bleues. Jean-Rémy Guédon, compositeur, saxophoniste et directeur d’Archimusic, et le rappeur Rocé font ensemble le pari de reprendre à leur compte le rêve fou du philosophe de fondre idées et sons dans une même matière en fusion. Rencontre avec Rocé, rappeur sophistiqué et musicien, en charge de s’emparer vocalement des mots et de la pensée de Nietzsche, qui était aussi, on l’ignore souvent, un excellent musicien et improvisateur.

    Souce : La Terrasse

    L'INTERVIEW DE ROCÉ ICI...


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  • LES 25 ANS DE LA DISPARITION DE SIMONE DE BEAUVOIR

    Une oeuvre et une vie indissociables. Une vie dont elle a fait une oeuvre, une leçon de liberté, de rigueur intellectuelle et de lucidité. Simone de Beauvoir (1908-1986) n'a voulu être ni chef ni mère symbolique. Mais une femme qui, vingt-cinq ans après sa mort, peut encore aider les autres femmes à penser leur condition...

    Souce : Lemonde.fr

    LA SUITE ICI...

     

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  • VERTIGE DE LA PHILO

    Il y a bien des points communs entre courses en montagne et vraies réflexions philosophiques : l'air surprend, trop vif ou trop subtil, le paysage se découvre différemment, les perspectives se modifient. Surtout, le vertige guette. A chaque détour du chemin. Mais ce n'est pas un malaise qui paralyse. Plutôt un basculement qui porte à continuer, à insister et progresser. C'est ce que met en lumière, dans un court et remarquable essai, l'écrivain suisse François Gachoud, philosophe et alpiniste...

    Souce : Lemonde.fr

    LA SUITE ICI...

     

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE

    poisson.pngProchain café philosophique à Montargis le vendredi 1er avril 2011 pour une séance spéciale.

    Lieu et horaires habituels : Brasserie du centre commercial de la Chaussée, à 18H30.

    A bientôt.

     

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  • COMPTE-RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE

    Sujet : "L’art : à quoi ça sert ?"

    Date : vendredi 18 février 2011

    Environ vingt personnes étaient présentes pour ce 12ème café philosophique de Montargis consacré à l'art, thème choisi par les participants de la séance précédente.

    Une fois n’est pas coutume, Bruno propose d’entamer ce café philosophique, non par une problématisation, mais par une question directe aux personnes présentes : s’adressant aux participants et en particulier aux éventuels artistes présents, il demande quelle est selon eux leur vision de l’art et de son utilité. Une personne (un artiste plasticien) réagit en premier en posant d’emblée l’art comme quelque chose de finalement inutile mais également comme la manifestation de techniques à visée esthétique, obéissant à certaines normes. Il apparaît, dit un autre artiste, que la création artistique, même dans sa fonction la plus minimaliste (les monochromes d’Yves Klein par exemple, cf. illustration ci-contre), résulte de gestes précis et pensés qui, s’ils n’ont pas d’objectif concret, entendent aboutir à des créations esthétiques originales et uniques. Ce qui revient à dire que si chacun peut fondamentalement devenir artiste (et s’autoproclamer artiste à la face du monde !), encore faut-il maîtriser pleinement ces gestes : certes, Yves Klein a créé de simples toiles bleues mais pour y arriver, il a dû patiemment œuvrer à mettre au point le pigment de son célèbre bleu (IKB pour International Klein Blue )…

    L’art est une activité humaine, alliant la plus grande vanité (car l’inutilité d’un tableau de Picasso est patente !) à l’utilisation de "normes" très précises. L’art, ajoute Claire, est à distinguer de l’artisanat. Au XVIIIe siècle, on commence à, distinguer ces deux termes, dans le sens où l’art se distingue de l’artisanat par sa recherche de l’innovation et de la singularité (alors que l’artisanat vise la fabrication d’objets manufacturés).

    Il est remarquable, ajoute Bruno, que ces normes, considérées comme l’alpha et l’oméga de la civilisation occidentale depuis des siècles, aient explosé au cours du XXème siècle. Mieux, aujourd’hui un objet d’art ne se conçoit pas autrement que comme une course à la nouveauté et à la transgression (Marcel Duchamp par exemple). De plus, un assistant ajoute que l’art s’est largement ouvert à des domaines longtemps tenues comme étrangères (grottes préhistoriques, arts premiers et populaires, art brut ou naïf, folklores médiévaux, etc.).

    La création d'œuvre à valeur esthétique, résume Claire, semble ne répondre à aucun besoin, elle n'est aucunement vitale. D'ailleurs, l'une des participants affirme que certains hommes n'ont jamais accès à l'art faute de temps, et surtout de moyens. Dès lors, l'art est superflu. D’ailleurs, Platon le premier s’est montré critique envers les objets d’arts, ne visant pour lui qu’à la séduction des sens (au contraire de la philosophie).  

    Pourtant, on trouve de l'art à partir du moment où il y a de l'humain sur terre, et plus particulièrement une société. Si tous les individus d'une société ne sont pas forcément artistes ou amateurs d'art, il demeure que ce dernier semble omniprésent dans le social. Il apparaît donc que l'art est vecteur de culture, signe d'une civilisation. C'est ainsi que Hegel, dans son Esthétique, affirme que là où il y a de l'art, il y a expression d'une vision de l'homme, engagement dans une définition consensuelle. L'œuvre d'art est alors expression de soi mais aussi de sa culture.

    L’art peut être un marqueur social, voire un signe extérieur de richesse : on peut devenir mécène, fréquenter salons, vernissages d’exposition ou concerts pour se montrer et pour montrer son appartenance social. Dans cette mesure, l'artiste cherche à s'exprimer dans son art et l'œuvre possède une fonction sociale de rassemblement. Ne fait-elle pas partie intégrante des devoirs de nombre d’États de promouvoir l’art et la culture (moins de 1 %, il est vrai, dans le budget national mais beaucoup plus au niveau des régions) ?

    Une participante met en avant un aspect négligé de le l’art : sa fonction thérapeutique. Il apparaît qu’alors que les hôpitaux psychiatriques étaient qualifiés de "maisons de fous", l’art servait d’exutoire sinon de moyen d’expressions pour des malades démunis : "certaines œuvres de ces malades de l’Hôpital Sainte-Anne peuvent être considérées comme de véritables œuvres" (sur l'art naïf, cliquez ici).

    Autre aspect "utile" de l’art, beaucoup plus "trivial" : son rapport avec l’argent et la marchandisation des créations, qu’elles soient contemporaines ou classiques (le meilleur exemple pourrait être Jeff Koons par exemple, cf. illustration ci-dessous). L’art devient objet de pure spéculation et placé sur un même plan d’égalité que des actions boursières ou des placements immobiliers. Cette marchandisation peut du reste s’avérer incontournable pour certains modes d’expression comme le cinéma. D’ailleurs, ajoute un participant introduit dans ce milieu, aucun réalisateur ne se satisfait du budget qui lui est alloué, aussi conséquent soit-il ! Par contre, le cinéma, art immédiat et grand public, peut apparaître plus éphémère qu’un musée.     

    Mais l'art est aussi, voire surtout, rappelle un participant, la quête d'un idéal esthétique, du "Beau" au sens très large du terme. Alors, l'œuvre est dépassement de cette immédiateté primitive à la nature qui caractérise l'homme à sa naissance. Elle est, davantage que le besoin, expression d'un désir. Un des participants affirme que l'art est donc bien plus qu'un objet superflu dans nos vies. Il est marque, trace de ma culture, c'est-à-dire de ce qui me distingue de la nature. Il est ainsi œuvre humaine qui, par sa quête du beau, est sublimation de la matière. L'œuvre d'art est transcendance de la nature, elle est création d'une humanité.

    Jackson Pollock dit que l'œuvre est une trace. C'est dans ce sens que l'un des participants affirme que l'art est une façon de ne pas mourir. Non pas tant pour se faire immortel dans notre singularité mais bien plus, pour créer un pont entre l'homme et la nature.

    L'œuvre est un monde, un monde humain. Elle est création de beauté, création de valeur voire de moralité.

    Claire rappelle que Victor Hugo avoue que Les Châtiments ont été son arme la plus efficace contre Napoléon III. Dans ce sens, l'existence même de l'organe de censure dans une société, laisse entendre que l'art possède une efficacité pratique. Un participant abonde dans ce sens en prenant l’exemple du réalisateur argentin Pablo Trapero dont les films engagés ont entraîné des avancées dans la législation de son pays (Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien).

    Cela signifie sans doute que l'art est aussi un "maître à penser". Un guide. Henri Bergson affirme ainsi que les artistes sont doués, qu'ils possèdent une forme d'inspiration qui les placent au-dessus du commun des mortels. Les « inspirés » disait Socrate sont en lien avec les dieux.

    C'est sur ces propos et vers 20H que nous concluons cette séance en refusant l'absence de finalité et de fonction à l'art.

    Bien au contraire, il semblerait que l'art nous pousse à lever la tête, à nous dépasser. C'est dans le dépassement de soi, affirmait Emmanuel Kant, que l'homme trouve sa qualité d'homme, à savoir de toujours s'élever.

    L'art est donc éducation !

    Prochaine séance le vendredi 1er avril pour un café philo spécial.

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DU CAFÉ PHILO

    Merci aux participants du dernier café philosophique de Montargis dont le sujet avait thème l'art et son utilité. Nous avons eu droit à un débat passionannt et très ouvert.

    Bientôt, sur ce site, le compte-rendu de ce débat.

    Prochaine séance le vendredi 1er avril, pour un café philo spécial.

     

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  • QUE TWITTERAIT SOCRATE ?

    antiquite_telecommande.jpgTwitter et Facebook, voilà les nouveaux usages d’aujourd’hui, dans le monde des médias et de la communication.

    Pour dire quoi ? Que ferait Socrate, lui qui aimait accoucher des « âmes » sur le net aujourd’hui ?

    Sur Twitter, on verrait ce message, court, mais puissant : « connais toi toi même ».

    Est ce que les tweetermen retwitteraient ce message si profond ?

    LA SUITE ICI...

    Source : http://zeboute.wordpress.com


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  • LA FEMME QUI PLEURE AU CHAPEAU ROUGE

     

    Dora Maar -  Pourquoi, tu me fais si laide ?

    Picasso - Tu n'es pas laide, tu es la femme qui pleure. Tu es la fille de l'art. La fille de la douleur et de la tristesse.

    La Femme qui pleure au Chapeau rouge, téléfilm de Jean-Daniel Verhaeghe, 2011

    Picasso - Femme au chapeau.jpg



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  • L'ART : UN SIMPLE DIVERTISSEMENT ?

    kundera.jpgOn a souvent l’impression que l’art influence la population. Il semblerait même que toute génération possède le sien - chaque décennie s’intéressant à un courant musical ou littéraire méprisé par les personnes plus ou moins âgées, du fait de leurs goûts taxés de mauvais, voire même de scandaleux. Dans cette mesure l’art apparaît comme le symbole d’une idéologie et même comme la représentation d’une « philosophie » de vie. Ainsi, un lecteur de Kundera est présupposé anxieux et pessimiste alors qu’un adepte de reggae adopte une certaine quiétude et s’apparente à un épicurien. L’art, qu’il soit populaire ou non, semble donc posséder un certain impact sur la société. Pourtant, son efficacité est moindre dans la mesure où il n’a jamais pu changer la course du monde. Comme George Steiner l’explique dans Le Château de Barbe Bleue l’art est inefficace dans sa volonté pratique. « Quel poème a jamais enrayé ou tempéré le règne de la terreur ? » demande-t-il ainsi ?

    Le propos tenu par Hegel sur la philosophie pourrait ainsi s’appliquer à l’art. Il « vient trop tard. Lorsque [l’art] peint du gris sur du gris, une forme de vie a vieilli et elle ne se laisse pas rajeunir avec du gris sur du gris ». L’art vient en effet trop tard pour changer le monde et peut seulement nous le re-présenter, en peignant « du gris sur du gris ». Se demander si l’art sert à quelque chose, c’est ainsi s’interroger sur l’existence d’une fonction, et plus particulièrement pratique, de l’ensemble des productions humaines visant un idéal esthétique. L’art est-il nécessairement fortuit, gratuit, et vain ou peut-il prétendre à un impact ? Finalement l’art a-t-il un pouvoir sur le monde, doit-il nous enseigner ce qu’il est, ou n’est-il qu’un passe-temps innocent et inoffensif ?

    hugo3.jpgA première vue l’art ne sert à rien, il est lui-même sa propre fin. Il s’inscrit dans la vacuité, la vanité et c’est cela que l’on aime chez lui…

    Pourtant, lorsqu’on s’intéresse à l’histoire des artistes, des exemples, comme l’autorité de Victor Hugo, peuvent frapper. On pourrait rétorquer que son influence résulte de son rôle politique effectif. Néanmoins, c’est le recueil Les Châtiments qui devient son arme la plus efficace contre Napoléon III. L’art a du reste été l’outil de propagande de plus d’un gouvernement, et l’objet de censures multiples. En tant que forme sociale, il semblerait donc que les œuvres d’art soit davantage qu’un divertissement : même fortuites elles apparaissent comme des messages spéciaux ! L’art, pour changer le monde arrive trop tard, mais ne peut-il pas au moins nous révéler une partie de ce qu’il est et que nous ne prenons pas le temps, ou que nous ne pouvons pas voir ?


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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE LE 18 FÉVRIER SUR L'ART

    L'art à quoi ça sert image.jpg

    Vendredi 18 février à 18H30 à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée aura lieu le prochain débat du café philosophique de Montargis. Le sujet de discussion, choisi par les participants de la dernière séance, aura pour titre : « L’Art : à quoi ça sert ? »

    Entrée libre et gratuite.

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  • COMPTE-RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE

    Sujet : « Indignez-vous (?) »

    Date : vendredi 28 janvier 2011

    Une trentaine de personnes étaient présentes pour ce 11ème café philosophique et premier de l’année 2011. 

    Bruno explique le choix de ce sujet : fin 2010 est sorti Indignez-vous !, le petit essai de Stéphane Hessel, ancien résistant, ancien membre du Conseil National de la Résistance (initiateur de la reconstruction et d’avancées sociales comme la Sécurité Sociale) et ancien diplomate. Cet opuscule de quelques pages, écrit par un homme public qui était finalement relativement peu connu des médias et du grand public a été non seulement, contre toute attente, un énorme succès de librairie (plus d’un millions d’exemplaires vendus en quelques mois) mais également, un vrai phénomène de société. Bruno souligne que ce livre sur l’indignation, d’abord reçu avec la bienveillance due à un vieil homme à la carrière exemplaire, a suscité, du fait de son succès, de multiples commentaires de philosophes (Edgar Morin et Luc Ferry pour ne citer qu’eux). Voilà qui explique tout l’intérêt d’organiser une discussion philosophique. 

    Claire admet que l’on peut être a priori "déçu" par ce court livre (une vingtaine de pages) ; cependant, en dépassant cette lecture, force est de constater que Stéphane Hessel, à défaut d’approfondir ses arguments, balise son texte de quelques références philosophiques – Sartre, en premier lieu.

    Une question est posée aux participants (un certain nombre ont apporté avec eux un exemplaire d’Indignez-vous !) : pourquoi ont-ils acheté ce livre ? Il apparaît en faisant un tour de salle que la plupart était interpellé par le titre et en particulier par le point d’exclamation. Ce livre est un appel et cet appel a su toucher une corde sensible… "Un livre qui prend aux tripes" ajoute une participante.

    Une personne, familière de Stéphane Hessel, affirme qu’elle a acheté plusieurs exemplaires pour ses petits-enfants, exemplaires qui, ajoute-t-elle, n’ont pas laissé indifférents. Le livre de Stéphane Hessel semble avoir été un sujet de conversation jusque dans les cours de récréation ! Oui, ajoutent plusieurs personnes : l’indignation n’est pas inutile et de multiples sujets invitent à ce sentiment (forum libéral de Davos, le pouvoir et la folie de l’argent, etc.). Claire ajoute que ce sujet sur l’indignation tombe à point nommé : en Tunisie, la révolution qui a fait tomber la dictature de Ben Ali n’a-t-elle pas débuté avec une indignation – le suicide spectaculaire d’un marchand ambulant ?

    Encore faudrait-il définir ce qu’est philosophiquement l’indignation. Bruno cite Descartes qui affirme dans les Passions de l’Âme : "Car on n’est indigné que contre ceux qui font du bien ou du mal aux personnes qui n’en sont pas dignes". (http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/file/descartes_passions.pdf) Encore, faut-il être conscient qu’il existe, selon le philosophe Jean-François Mattéi, une fausse et une vraie indignation. Est fausse celle qui se base sur une condamnation de postulats intangibles (le temps qui passe, par exemple, cf. http://agora.qc.ca/dossiers/Indignation). Est vraie l’indignation qui, elle, se base sur des faits concrets, contre mon prochain, celui que je sais tomber dans l’indignité. Il faut aussi être conscient que l’on ne s’indigne jamais contre soi-même : on peu être en colère contre soi-même ou bien s’en vouloir, certes mais l’indignation n’est jamais dirigée contre soi-même. Une personne de l’assistance est d’avis qu’il s’agit d’une simple question de vocabulaire.

    Les motifs d’indignation sont nombreux. Durant ce café philosophique, il est remarquable d’entendre deux personnes émettre deux motifs d’indignation diamétralement opposés : indignation contre la supposée impuissance des hommes politiques et indignation contre les attaques faites contre les hommes politiques.

    À ce sujet, un participant souligne qu’il n’est pas dans le rôle d’un homme politique de gérer ses dossiers en ayant en tête l’indignation. Bruno va dans ce sens en prenant pour appui Spinoza pour qui l’indignation est d’abord un mouvement qui "vient des tripes", qui est un mouvement de base intrinsèquement déstabilisateur de l’État (http://quelsmondes.free.fr/evenementiel/justice-violence/actes/deldon.htm).

    L’indignation, on l’a vu, peut être une première étape vers une révolte de fond, voire une révolution. Hessel lui-même semble « freiner des deux fers » dit Bruno. L’ancien résistant se contente d’entrebâiller quelques portes, et pourquoi pas celle d’une "révolution sans violence". Si l’indignation est là, qui peut augurer de ses effets ? Claire cite Sartre lorsqu’il évoque la révolution française et ses origines : si elle s’est déclenchée et que les hommes sont descendus manifester ce n’est pas que la situation était devenue insupportable mais c’est que des hommes ont déclaré que la situation était insupportable que la révolution s’est déclenchée (http://www.philagora.net/aide-texte/sartre-revolte.php).

    C’est sans doute dans le concept même d’indignation que le bât blesse. En effet, comme l’affirme Claire, la déception qui peut naître de la lecture du petit essai  semble être en parfaite adéquation avec l’espèce de vacuité ou de vanité qui accompagnent l’indignation. S’indignez c’est peut-être un bon début, mais cela ne reste qu’un début. Cet essai est un appel au réveil citoyen, mais on reste sur notre faim puisque, précisément, il n’y en a pas de construite. Ni finalité, ni proposition positive (qui permettrait de construire ). Voilà sans doute qui nous laisse un peu "coi"…

    Chacun déplore une certaine lâcheté dans les comportements de la majorité des citoyens, capables d’accepter des situations que finalement ils jugent contraires à l’étique. Derrière la soif (très française) d’un idéal révolutionnaire se cachent des réalités quotidiennes triviales : la peur de perdre le peu que l’on possède.

    Pour terminer ce débat animé (et trop court selon l’avis de beaucoup), Claire se félicite qu’un homme ait pu cristalliser dans un petit livre un appel à l’indignation ; il reste à construire autre chose : des propositions, propositions qu’émet Edgar Morin dans son essai La Voie (cf. ce lien). Si Hessel ne le fait pas c’est, semble-t-il, parce que là n’est pas son objectif. Il cherche avant tout à transmettre l’idée selon laquelle l’existence précède l’essence. L’homme décide, se projette, se construit. Et en me construisant, je construis l’humanité (Sartre). C’est l’individu qui crée le possible. Dès lors, à partir de là, tout est permis !

    Sans doute qu’Hessel n’a pas à proposer à notre place, à composer à notre place. Il l’a fait de son temps et durant toute sa vie citoyenne. Reste à nous battre – pacifiquement - pour nos idées.

    Sur la promesse que ce débat pourrait avoir une suite prochainement, il est décidé du débat du café philo suivant, le vendredi 18 février à 18H30 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée : "L’art : à quoi ça sert ?"

    Merci à tous. 

     

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  • À QUOI SERT L’ART ?

    Platon, en décrivant sa cité idéale, demande que les poètes en soient exclus, à cause de leur regrettable aptitude à susciter l’émotion plutôt qu’à fortifier la raison.

    LA SUITE ICI (version intégrale payante dans le Monde Diplomatique)...

     

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  • STÉPHANE HESSEL, TOUJOURS JEUNE...

    Hessel.jpg

    Pour en savoir plus sur ce dessin et son auteur, cliquez ici : http://lapostrofache.canalblog.com.

     

     

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  • APRÈS L’INDIGNATION, LES SOLUTIONS ?

    Entretien avec l'ancien résistant et philosophe qui, dans son livre « La Voie », dresse un constat sévère des maux contemporains.

    A 89 ans, Edgar Morin continue de produire une réflexion riche et tournée vers l'avenir. Cet ancien résistant, ex-communiste, sociologue et philosophe, à qui, sans le savoir, Nicolas Sarkozy empruntait il y a quelques années le concept de « politique de civilisation », vient de produire un nouvel ouvrage, « La Voie », dans laquelle il fait à la fois un constat sévère et angoissant des maux de notre époque, et tente de donner quelques pistes pour l'avenir.

    Entretien avec Rue89.

    LA SUITE ICI...


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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DU CAFÉ PHILO

    Merci aux participants du café philosophique du vendredi 28 janvier.  Une trentaine de personnes étaient présentes pour cette première séance de l'année. Le débat portait sur l'indigantion et en particulier sur le livre de Stéphane Hessel Indignez-vous !

     Bientôt, sur ce site, le compte-rendu de ce débat.

    Rendez-vous pour la séance prochaine le vendredi 18 février à 18H30, toujours à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Le thème choisi par les participants portera sur ce thème : L'art : à quoi ça sert ?

    A bientôt.

     

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  • L’INDIGNATION, MAUVAISE CONSEILLÈRE ?

    Indignez-vous.jpgPour ce mois de janvier, le café philosophique de Montargis propose un débat autour d’un petit livre qui, non content d’être un succès de librairie, est devenu un vrai phénomène de société. Il est vrai que l’opuscule Indignez-vous ! de Stéphane Hessel (puisque c’est de lui dont il s’agit) a suscité de multiples commentaires. Plusieurs philosophes (Edgar Morin ou Luc Ferry pour ne citer qu’eux) n’ont pas manqué d’émettre leurs approbations ou au contraire leurs critiques sur cet essai  déjà vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. 

    Le café philosophique de Montargis propose lui aussi d’ouvrir le débat sur le thème de l’utilité ou non de l’indignation. Qu’est-ce que la philosophie peut dire à ce sujet ? Le terme d’indignation (qui sous-entend une forme d’ « indignité ») n’est-il pas galvaudé ?

    En prévision de cette séance, nous invitons les participants à la lecture du livre Indignez-vous ! de Stéphane Hessel (éditions Indigène, 3 euros).    

    Rendez-vous le vendredi 28 janvier à 18H30 à la brasserie du centre commercial de la Chaussée. Entrée libre et gratuite.

    Liens parents :

    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2011/01/06/indignez-vous-une-note-discordante.html

    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2011/01/06/indignez-vous-une-note-discordante.html



     

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  • STÉPHANE HESSEL : LE SAGE ET LE POUVOIR

    On dirait une fable de la Fontaine. On pourrait l'intituler Le sage et le président. Depuis des semaines, l'ouvrage de Stéphane Hessel, Indignez-vous, est incontournable. Il est le cadeau tendance du moment, à côté des derniers gadgets électroniques. Tout le monde en parle. Tout le monde s'en réjouit. Le titre ringardise les romans et les essais de la cuvée de l'automne 2010, avec plus d'un demi-million d'exemplaires à ce jour.

    Source : Le Monde

    LA SUITE ICI...

     

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  • AVOIR UN PHILOSOPHE À LA MAISON REND BIEN DES SERVICES...

    Nos grands-mères mettaient dans leurs armoires à linge de petits sachets de lavande. Histoire, évidemment, de parfumer draps, taies et serviettes. Aujourd'hui, il est recommandé de remplacer la lavande par quelques philosophes. Rien n'empêche d'en glisser également dans la penderie, la trousse de toilette, le sac à dos. De quoi rassurer : quoi qu'il advienne, à toute heure, on aura toujours un penseur à humer. A condition, cela va de soi, de savoir comment s'y prendre.

    Source : Le Monde

    LA SUITE ICI...


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  • "INDIGNEZ-VOUS !" : UNE NOTE DISCORDANTE

    A-t-on le droit de ne pas s’indigner avec Stéphane Hessel ?

    Etrange phénomène que celui d’Indignez vous ! (29 pages, 3 euros, Indigène éditions). Qui n’aime pas Stéphane Hessel, son sourire désarmant, son incroyable mémoire de la poésie, sa courtoisie d’un autre temps, sa gentillesse si rassurante ? Il vaut vraiment que l’on s’y arrête et que l’on y regarde de plus près, ne fût-ce que parce que, au-delà du demi million d’exemplaires, tout essai revêt des allures de phénomène de société. Or, curieusement, s’il a été loué de toutes parts, en raison de son message humaniste et de l’itinéraire impeccable de son auteur, il n’a guère été analysé dans un esprit critique...

    Source : Le Monde

    LA SUITE ICI...

    Lire également ce post : http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2011/01/03/indignez-vous-le-raz-de-maree.html


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  • "INDIGNEZ-VOUS !" LE RAZ-DE-MARÉE

    1013854_3254236.jpgLe cri de révolte d'un résistant de 93 ans, Indignez-vous !, contre les inégalités sociales devient un best-seller: 800.000 exemplaires.

    Avec un tirage de plus de 800.000 exemplaires, Indignez-vous ! de Stéphane Hessel est devenu, bien plus qu'un succès exceptionnel de librairie, un phénomène de société, une vague de fond qui semble cristalliser le malaise des Français et bien au-delà.

    Tiré à 8.000 exemplaires lors de sa sortie le 20 octobre, le livre de Stéphane Hessel, ancien ambassadeur et résistant de 93 ans, caracole depuis en tête des ventes, devançant le Goncourt de Michel Houellebecq...

    Source : La Charente Libre

    LA SUITE ICI...

    Lire également ce post : http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2011/01/06/indignez-vous-une-note-discordante.html

     

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILO

    Le prochain café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 28 janvier 18H30 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Bientôt sur ce site le sujet choisi pour cette prochaine séance.

     

     

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  • DANS LA CAVERNE D'ALAIN BADIOU

    De Philosophie Magazine en « cafés philo », il y a déjà quelque temps que la philosophie sort de sa tour d’ivoire pour redonner sens à l’entreprise de vivre. D’abord requise dans le domaine rarement compromettant de la morale, elle l’est aujourd’hui aussi dans le champ politique. Signe des temps, des brèches cherchent à s’ouvrir dans l’impuissance mélancolique suscitée par le fameux duo loi du marché — fin des idéologies...

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  • COMPTE-RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE SUR LE PÈRE NOËL

    Thème du débat : "Le Père Noël est-il un imposteur ?"

    Date : 17 décembre 2010 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Environ 25 personnes étaient présentes pour cette séance intitulée "Le Père Noël est-il un imposteur ?", un café philosophique "spécial fêtes de fin d'année".

    Le thème choisi est un clin d’œil à cette période de fin d’année unanimement célébrée comme un moment de fête, de rencontres et, pour nombre de croyants chrétiens, de commémoration d’un événement religieux. Mais est-ce si évident ? demande Claire. Et d’abord, qu’est-ce qui se cache derrière Noël et le Père Noël ?

    Bruno commence par faire une brève histoire du 25 décembre, dont la fixation comme date marquant la naissance du Christ, est loin d’être simple ni non plus évidente : pendant les premiers siècles, non seulement on ne célébrait pas la date de naissance de Jésus mais en plus cette date, même approximative, est inconnue. Théologiquement, il n’y avait d’ailleurs aucun intérêt particulier à la connaître. Il est même probable que ce Jésus ne soit même pas né en hiver car, nous disent les Évangiles, il est né dans une étable vide (donc sans animaux, partis sans doute en transhumance, soit approximativement du mois de mars à la fin octobre)…

    Cette fixation de Noël date de 326. On la doit à l’initiative de l’empereur Constantin qui n’était pas, contrairement à ce que l’on croit, le premier empereur chrétien puisqu’il ne s’est fait baptiser que sur son lit de mort. En réalité, il a été pendant tout son magistère un souverain dans la droite ligne de la religion traditionnelle romaine (païenne). Par contre, il a été soucieux d’instaurer une réconciliation entre chrétiens et non chrétiens après des siècles de persécutions. La fixation de Noël comme date anniversaire est un symbole fort : le 25 décembre a été choisi car elle correspondait à une fête païenne populaire, celle du Sol Invictus. Cette fête vient de Perse (actuelle Iran) et a été ramenée par les soldats romains au cours du Ier siècle ap. JC. Le 25 décembre, on célébrait la naissance de Mithra, dieu solaire né après le solstice d’hiver dans une grotte et dont la mère… était une vierge (tout comme la mère de Jésus, selon les croyances chrétiennes). On a par la suite confondu cette célébration de Mithra avec une autre divinité, syrienne celle-là, le Soleil Invaincu (ou Sol Invictus). Comme le remarque une participante, Noël a donc été une fête qui s’est substituée (plus précisément "juxtaposée" précise Bruno) à une fête païenne. Pour avoir plus d’informations sur cette histoire du 25 décembre sur ce lien.

    S’agissant du Père Noël, Claire avoue qu’en préparant ce café philosophique elle est allée de surprise en surprise en découvrant la complexité de ce personnage archiconnu, et sans doute le dernier "dieu magique" de notre civilisation. Plus d’informations sur l’histoire mouvementée du Père Noël cliquez sur ce lien.

    Pour comprendre ce bon vieux Père Noël, il convient de faire un peu d’ethnologie, grâce à Claude Lévi-Strauss, qui l’a étudié suite à un fait divers insolite survenu à Dijon le 24 décembre 1951. À l’époque, pour protester contre un personnage jugé "païen", l’archevêque de l’époque décide de brûler publiquement un mannequin du Père Noël en place publique. Bruno précise que début novembre, les actualités internationales ont été témoins d’un fait divers analogue, un archevêque argentin ayant proclamé devant ses ouailles (y compris devant des enfants !) "la non-existence du Père Noël"… cf. cette brève d’actualité.

    L’archevêque avait-il en tête une idée plus politique ? Il ne fait pas oublier qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'Europe voir sur son territoire la domination pacifique mais néanmoins outrageante des États-Unis. Le Père Noël apparaît comme une "créature américaine", héritée du Santa Clauss ou s. Nicolas. Elle est née au milieu du XIXème siècle et est devenue populaire au cours des années 30 grâce à l’essor de la publicité : la dominante rouge du costume du Père Noël ne vient-il pas de publicités imprimées de la firme Coca-Cola, soucieuse de donner envie aux petits Américains (et plus tard les Européens) de boire leur célébrissime boisson pendant l’hiver et non pas seulement en été ? Certes, ajoute Claire, cette explication relativement connue est séduisante ; pour autant, n’oublions pas que rien n’est simple s’agissant du Père Noël : son costume vient autant du fameux Coke que d’une lointaine tradition d’un s. Nicolas portant le costume pourpre, couleur symbolique du pouvoir royal ou impérial. Voilà qui fait du Père Noël un souverain beaucoup moins bienveillant que l'imagerie traditionnelle ! De la même manière, ajoute Bruno, les traditions et coutumes entourant Noël ont une histoire riche et compliquée (on l’a vu avec l’histoire du 25 décembre) : la bûche, symbole de vie éternelle, devait brûler toute la nuit et était un symbole de vie éternelle ; les guirlandes sont une tradition romaine (on se déguisait le 25 décembre lors des Saturnales, en l’honneur du Sol Invictus)...

    Mieux, Claude Lévi-Strauss, ajoute Bruno en citant des passages de l’article du célèbre ethnologue, voit dans la figure du "très occidental" Père Noël, popularisé pendant la période du Plan Marshall, une figure non seulement beaucoup plus ancienne mais aussi beaucoup plus lointaine : la tribu des Pueblos en Amérique du sud célèbre les kachinas, personnages mythiques chargés de récompenser les enfants et qui sont finalement, ajoute l’auteur de Tristes Tropiques, en charge de l’initiation des jeunes pour le passage à l’âge adulte : "On voit tout de suite que la croyance au Père Noël n’est pas seulement une mystification infligée plaisamment par les adultes aux enfants ; c'est, dans une très large mesure, le résultat d'une transaction fort onéreuse entre les deux générations." Plus d'informations sur l'étude de Lévi-Strauss ici.

    Le Père Noël est au diapason, pour ne pas dire au croisement de ces traditions multiséculaires dont l’origine reste souvent pour la plupart obscure.

    Alors, pourquoi croire au Père Noël, personnage imaginaire et magique venant chaque année à date fixe récompenser les bons enfants ? Et d’abord, s'interroge Claire, n’est-ce pas terrible de cultiver le mensonge de cette croyance irrationnelle, "raconter des histoires" à seule fin d’encourager nos progénitures à se tenir sage ? Pour cela, on utiliserait un artifice astucieux et imparable : un bonhomme imaginaire à qui on ne peut rien cacher et qui viendrait récompenser ceux qui le méritent (les kachinas ne sont plus très loin). Y a-t-il une morale dans cette croyance ?

    La réponse de nombre de participants est que cette croyance, pour amorale qu’elle soit, participe à une sorte de "magie de Noël", des souvenirs que beaucoup ont eu - voire construisent de toute pièce ! - lorsqu’ils étaient enfant. Cet imaginaire construit en quelque sorte les adultes en devenir. Le Père Noël serait-il, comme pour les indiens Pueblo un personnage initiatique ? Sont échangés au cours de ce café philo des souvenirs de Noël qui montrent toute l’importance du Père Noël, même si – et chacun le regrette – Noël apparaît comme une fête commerciale jusqu’à l’excès !

    Cet aspect très moderne et aussi le fait que Noël reste un événement toujours très marqué du sceau du christianisme pourrait entraîner une certaine désaffection, même minoritaire, de cette fête. Or, il n’en est rien : non seulement, tel un tabou, cette célébration reste plébiscitée mais en plus, ajoute une personne de l’assistance, celui ou celle qui, volontairement, refuserait de changer ses habitudes le 25 décembre peut difficilement s’empêcher de marquer le coup à cette période de l’année, même si c’est un 22 ou un 23 décembre : le symbole est donc toujours là !

    Une personne suggère que l’importance que l’on accorde à cette date vient du solstice d’hiver, de cette fête ancestrale célébrée à l’occasion du Sol Invictus : à partir du 24 décembre, les hommes célèbreraient le rallongement des jours et "le passage des ténèbres à la Lumière" (un symbole puissant récupéré par les Pères de l’Église pour parler de la naissance de Jésus). Ne serait-on pas sensible à cette importance de l’année ?

    Finalement, l’homme du XXIe siècle n’est-il pas toujours modelé inconsciemment par des croyances anciennes ?

    Bruno revient sur ce fait-divers de 1951 au cours duquel un ecclésiastique avait brûlé un mannequin de cet "imposteur de Père Noël" : en le brûlant, paradoxalement, il a fait renaître une autre divinité… païenne : Saturne. Celui-ci, un autre ancêtre de notre bon vieux Père Noël voyait en effet son effigie solennellement sacrifiée. Lévi Strauss commente ainsi : "grâce à l'autodafé de Dijon, voici donc le héros reconstitué avec tous ses caractères, et ce n'est pas le moindre paradoxe de cette singulière affaire qu'en voulant mettre fin au Père Noël, les ecclésiastiques dijonnais n'aient fait que restaurer dans sa plénitu­de, après une éclipse de quelques millé­naires, une figure rituelle dont ils se sont ainsi chargés, sous prétexte de la détruire, de prouver eux-mêmes la pérennité."

    Le Blind-test du café philo

    La dernière partie du café philosophique consistait en un blind-test, spécial philosophie (bien sûr !). Voici les questions et les réponses de ce jeu-concours :

    1. Quel philosophe est l’auteur de cette phrase "Je pense donc je suis" ? Réponse  : René Descartes

    2. Quel penseur français a écrit Les Provinciales ? Réponse : Blaise Pascal

    3. Qui a ordonné à l’être humain de penser par lui-même et a, par là, prôné la philosophie des Lumières ? Réponse : Emmanuel Kant

    4. Un compositeur français a transcrit en musique de larges extraits de Platon dans l’œuvre lyrique Socrate. Quel est ce compositeur ? Réponse : Erik Satie

    5. Quel philosophe français présente l’émission "Philosophie" sur Arte ? Réponse : Raphaël Enthoven

    6. Quelle est la seule sagesse de Socrate ? Réponse : qu’il ne sait rien

    7. D’après le philosophe anglais Hobbes, qu’est-ce que l’homme pour l’homme ? Réponse : un loup

    8. Selon Hegel, quel mouvement doit prendre la pensée pour se faire philosophie ? Réponse : le mouvement dialectique

    9. Qui a dit : "Rira bien qui rira le dernier" ? Réponse : Friedrich Wilhelm Nietzsche

    10. Dans le roman Le Nom de la Rose d'Umberto Eco quel philosophe est au centre des crimes qui ensanglantent une abbaye médiévale ? Réponse : Aristote

    11. Question subsidiaire : combien de cafés philosophiques ont eu lieu à Montargis ? (avec celui-ci) Réponse : 10

    Un grand bravo au gagnant qui repart avec l’excellent essai de François Châtelet, Une Histoire de la Raison.

    Claire et Bruno concluent ce café philosophique par fixer rendez-vous le vendredi 28 janvier 2011. Cette nouvelle séance portera sur un sujet que les participants proposent de laisser libre aux animateurs.

     

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  • UNE BOURDE DE PLUS DE BHL !

    En confondant Pierre Cassen et Bernard Cassen dans son édito du Point, BHL clôture une année bien remplie, faite de fake Botul et de mollarques. Année qui se termine mal: Bernard Cassen annonce aux Inrocks vouloir porter plainte contre le philosophe...

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  • LE PÈRE NOËL VIENT DE LOIN

    Si certains ne savent pas très bien ce que l’on fête à Noël, nul n’ignore le Père Noël, figure emblématique de la société de consommation. Le Père Noël a une longue histoire, associée à la fête de Noël.

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DU CAFÉ PHILO

    Le dernier café philosophique de la saison 2010 s'est déroulé dans une belle ambiance. Merci aux participants d'avoir joué le jeu dans ce débat très atypique sur le Père Noël.

    Bientôt, sur ce site, le compte-rendu des débats ainsi que les questions et les réponses du blind-test.

     

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  • HISTOIRES DE PÈRE NOËL…

    6a00d8341ce44553ef0120a71c92ae970b-320wi.jpgEn Europe, les rituels liés à l’arrivée de l’hiver (et donc à la renaissance de la nature) sont ancestraux.

    Au Moyen Age, l’Église catholique remplace les figures païennes par des Saints. En tête saint Nicolas. Ce saint est inspiré de Nicolas de Myre, véritable homme bienveillant né en Turquie au IV ème siècle. Après son décès le 6 décembre 343, Nicolas est enterré à Myre mais ses ossements sont volés et on en retrouve une partie en Italie à Bari. A la suite de cette découverte on attribue plusieurs miracles à ses reliques, notamment la résurrection de trois enfants morts torturés par un boucher (qui deviendra le Père Fouettard).  Ce miracle fait de Nicolas le saint des enfants avant tout. (Au Xème siècle plusieurs pays fêtent ce saint dans la nuit du 5 au 6 décembre en distribuant des friandises aux enfants.)

    Déjà au XIIème siècle c’est le Vieux Noël qui préside le cortège des Saints qui défilent à l’arrivée de l’hiver. Puis à la Réforme les Luthériens remplacent Saint Nicolas par l’Enfant Jésus. Aux Pays-Bas  Saint Nicolas se transforme en personnage semi-laïc.

    À partir des XV-XVIème siècles donc on trouve une séparation entre le noël « religieux » qui fête la Nativité avec l’Enfant Jésus et le noël « profane » qui fête plutôt l’arrivée de l’hiver avec une figure emblématique qui déjà ressemble à une sorte de Père Noël. Paradoxalement, ce Père Noël peut encore être appelé « Saint », il est alors Santa Claus par exemple.

    Au XVIIème siècle les hollandais calvinistes partent pour le Nouveau Monde en emmenant Saint Nicolas dans leurs bagages.

    Au XVIIIème siècle, les souverains allemands entament un processus de laïcisation : les figures chrétiennes sont remplacées par d’anciens symboles germaniques. Des fées des elfes et le « vieil homme de Noël » refont leur apparition. Ce vieil homme de noël distribue en traîneau des sapins décorés de cadeaux.

    C’est au XIXème siècle que l’on remarque plusieurs apparitions du Père Noël dans le monde.

    noel.jpgEn 1809 : W. Irving raconte l’odyssée d’un équipage hollandais quittant Amsterdam au XVIIème pour rejoindre l’Amérique. Saint Nicolas est leur figure de proue. Alors qu’ils font naufrage, l’un des marins rêve de devenir propriétaire dans le Nouveau Monde et Saint Nicolas lui apparaît en songe. Ce dernier lui fait part du désir qu’il a de voir s’établir ces émigrants hollandais afin qu’ils construisent une ville à l’endroit signalé par la fumée de sa pipe : il s’agit de Manhattan. En échange, Santa Claus leur promet de leur rendre visite une fois par an sur son char céleste et de descendre par les cheminées de cette ville pour livrer des cadeaux à leurs enfants. Cette odyssée emporte un sérieux succès.

    En 1821 : Clément Clarke Moore écrit La nuit avant Noël dans lequel le Père Noël apparaît dans son traîneau tiré par des rennes.

    Le 23 décembre 1823 le même auteur publie La visite de Saint Nicolas dans la revue new yorkaise Sentinel.

    En 1850 on célèbre Saint Nicolas le 24 décembre au Royaume Uni car Charles Dickens impose cette date dans ses Livres de Noël.

    En 1855 : George Sand dit que le Père Noël était présent dans la banlieue parisienne.

    En 1863 : Thomas Nast illustre le Harper’s Illustrated Weekly d’un Santa Claus en costume garni de fourrure blanche et portant un large ceinturon de cuir. Chaque année il recommencera, et ce, durant 30 ans. 

    En 1885 : Nast ajoute le parcours de Santa Claus au Harper’s. Ce dernier va du pôle Nord (devenue résidence principale) aux Etats-Unis.

    En 1891 : le poème de Moore est publié en Angleterre.

    En 1915 : le Père Noël remplace le Père Janvier en Saône et Loire.

    noel.jpgEn 1931 : Coca Cola va participer à l’extension de l’image du Père Noël.

    En France il faut attendre le lendemain de la seonde guerre mondiale pour que Santa Claus s’impose. Problème : la croyance des enfants à cette figure emblématique est considérée comme une nouvelle hérésie et une « tentative délibérée d’amollissement de l’âme enfantine » par l’Eglise.

    En 1939 : dans le Dauphiné les catholiques ont l’Enfant Jésus et les Protestants le Père Noël.

    En 1951 : sur le parvis de la cathédrale de Dijon on brûle Santa Claus, devant des centaines d’enfants médusés, le matin du 24 décembre. Il est alors officiellement condamné pour « usurpation et hérésie ». Mais le soir-même à 18h un communiqué officiel de la vielle annonce sa résurrection. « Comme chaque année e les enfants de Dijon sont convoqués place de la Libération. Le Père Noël leur parlera du haut des toits de l’hôtel de Ville ». Lévi Strauss affirme alors que le Héros est restauré dans toute sa plénitude.

    En 1970 : Saint Nicolas est fait apocryphe par Vatican II.

     

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  • VIVE LA PHILO EN SECONDE !

    “ Il est des arguments en faveur de l'enseignement de la philosophie qui vont exactement à l'encontre de la cause que l'on veut servir. Tel est le cas avec la tribune de Guillaume Pigeard de Gurbert (Le Monde du 26 novembre)."

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  • UNE HISTOIRE DU 25 DÉCEMBRE : L'INVENTION DE NOËL

    Le café philosophique souhaite faire une petite histoire du 25 décembre, célébrée par les chrétiens comme celle de la naissance de Jésus. Noël a en effet une histoire complexe.

    Jésus n’est pas né en décembre…

    naissance-jesus-christ-280x211.jpgRappelons tout d’abord que les historiens sont incapables de définir la date de la naissance de Jésus. Il paraît cependant très probable qu’elle n’ait même pas eu lieu… en hiver. En effet, en naissant dans une étable vide d’animaux (la présence d’un âne et d’un bœuf est une invention folklorique du Moyen-Âge…), nous pouvons supposer que le bétail devait paître dehors, ce qui n’est possible que durant la période du printemps et de l’été. Jésus n’aurait donc pu naître que de mars à fin octobre. CQFD. D’ailleurs, au IIIe siècle, l’historien Hippolyte de Rome fixe la date de naissance de Jésus au 25… mars (Traditions apostoliques).

    L’heure de naissance du Christ (minuit) est elle aussi sujette à précautions puisqu’on l’établit à partir de textes bibliques (« Un silence paisible enveloppait tous les êtres et la nuit était au milieu de la Course » dit le livre de la Sagesse (18, 13-16).

    Pour être juste, il faut ajouter que connaître la date de naissance de Jésus n’a eu pendant les trois premiers siècles que peu d’importance théologique pour les chrétiens qui voyaient dans la période de Pâques (la mort et la résurrection de Jésus) la seule période digne de célébration.

    Noël : une date politique pour un syncrétisme religieux

    constantin.jpgLa fixation de Noël comme date religieuse est en réalité politique. On doit cette décision à l’empereur Constantin (272-337). Il faut préciser que ce dernier n’a jamais été chrétien pendant son magistère puisqu’il ne s’est fait baptiser que sur son lit de mort. Par contre, son souci était de réconcilier païens et chrétiens (et par là mettre fin aux persécutions des adeptes de Jésus).

    On croit un peu trop vite que la date du 25 décembre a été choisie pour remplacer une fête païenne par une fête religieuse. Ce n'est pas si simple.

    Le 25 décembre correspond à une commémoration très ancienne, celle du Sol Invictus (Soleil Invaincu), qui a été adoptée avec succès par les Romains depuis plusieurs siècles. En réalité, lorsqu’en 326 Constantin décide de fixer Noël le 25 décembre, il cherche moins à remplacer cette fête du Soleil par la commémoration de la naissance de Jésus qu’à faire coïncider, dans un esprit de syncrétisme voire de réconciliation, ces deux cérémonies. Le résultat sera le même puisque Noël (déformation de natalis ou de dies natalis) supplantera le Sol Invictus.

    En 354, le calendrier liturgique de Dionysius Philocalus est la première mention de ce changement dans le calendrier. Pour preuve de la cohabitation de ces deux dates Noël/Sol Invictus, en date du 25 décembre, il est fait mention en parallèle de ces deux expressions : natalis solis invicti (anniversaire de Sol Invictus) et natus Christus in Bethleem (Christ né à Bethléem). Preuve supplémentaire de la conjonction de ces deux fêtes, il existe de nombreuses représentations du Christ incarné en Soleil monté sur un char.

    D’où vient le Sol Invictus ?

    Mithra.jpgAu Ier siècle, le dieu iranien Mithra a été ramené de Perse par les soldats romains à partir du moment où les troupes de Pompée font campagne en Orient (67 av. JC).

    Mithra, un dieu qui est à l’origine l’incarnation de la lumière du soleil, est connu et célébré dans le bassin méditerranéen. Rome, qui n’hésite pas à adopter des religions qui ne lui font pas ombrage, adopte avec enthousiasme le mithriacisme. Cette religion populaire dans l’Empire, qui prône le courage, la force et la loyauté, promet le salut pour ses initiés (à l’exception notoire des femmes, toutefois). Le mithriacisme est particulièrement fêté le 25 décembre.

    Pourquoi cette date ? Parce qu’elle a lieu après le solstice d’hiver. Mithra, d’après la légende, naît à cette date au moment où les jours s’allongent. Des cérémonies ont lieu pour aider le soleil à reprendre de la vigueur : on éclaire la nuit, on allume de grands feux. Le 25 décembre est associé pour les Romains à la fête de la lumière. Ce n’est donc pas un hasard si cette date a aussi été adoptée par les chrétiens pour célébrer Jésus, celui qui, d'après les croyants chrétiens, doit mener le monde des ténèbres à la lumière…

    Mithras-solinvictus.jpgOr, il existe à l'époque en Syrie un dieu similaire nommé Sol Invictus et dont l’empereur Héliogabale (203-222) a été le grand prêtre. Il l’introduit à Rome, construit un temple, délaisse les divinités latines anciennes et offre un sacrifice chaque jour à ce dieu solaire. Au IIIe siècle, le syncrétisme faisant, les Romains identifient totalement Mithra à ce Sol Invictus.

    L’empereur Aurélien (207-275) va plus loin. Il veut unifier l’empire. Pour y parvenir, il choisit notamment de faire du Sol Invictus un dieu universel et du culte solaire une tradition rassembleuse. Des prêtres assurent son culte et est temple est dédié au Sol Invictus sur le Quirinal, temple dédié le 24 décembre 274. Le 25 décembre devient donc pour les Romains le dies natalis Solis invicti

    L’adoption  de cette date du 25 décembre n’a finalement pas été de soi. La célébration de la naissance de Jésus a été pendant des siècles, bien après la mort de Constantin, célébrée le jour de l’Épiphanie (6 janvier), un jour qui reste encore aujourd’hui une date importante pour nombre de personnes. La raison pour laquelle la Papauté a imposé, non sans difficulté, Noël comme une date de commémoration tient au fait que le 6 janvier est également marquée par deux fêtes… païennes (Dyonisos et Osiris) ! Encore une histoire de paganisme, en somme.

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  • EN PLEINE MESSE, DES ENFANTS APPRENNENT QUE LE PÈRE NOËL N'EXISTE PAS

    Lors de la messe organisée dimanche dernier dans l'église de la ville de Resistencia, en Argentine, l'archevêque Fabriciano Sigampa a dévoilé le consensus commun sur le Père Noël. Durant son sermon, il a dévoilé aux enfants que le Père Noël n'existait pas, et que les cadeaux qu'ils découvraient le soir de Noël résultaient en fait d'énormes efforts faits par leur parents.

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