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[23] "Qu'est-ce qu'un bon Président?"

  • Qu'est-ce qu'un bon Président ?

    En cette période électorale, il nous paraissait opportun de revenir sur un café philo, organisé il y a cinq ans, entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2012. Le sujet ? "Qu'est-ce qu'un bon Président ?"

    La même question se posera également aujourd'hui pour des millions d'électeurs.

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  • COMPTE RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE

    Thème du débat : "Qu'est-ce qu'un bon Président ?" 

    Date : 20 avril 2012 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Entre 40 et 45 personnes étaient présentes, en cette avant-veille de premier tour des élections présidentielles, pour répondre à cette question : "Qu’est-ce qu’un bon Président ?" Il s’agit du 23ème débat du café philosophique de Montargis et l’avant-dernier de cette saison 3. 

    Claire et Bruno précisent qu’il ne s’agira nullement lors de cette séance d’évoquer tel ou tel candidat, et encore moins de faire du prosélytisme pour l’un des postulants à l’Élysée mais bien de discuter de ce que représente aujourd’hui le Président de la Vème République, de parler du sens de la démocratie ou de morale en politique. Aussi, les animateurs proposent qu’en guise d’exemples soient privilégiés des anciens résidents de l’Élysée (en savoir plus ici). Durant ce débat, cette consigne de mettre de côté ses propres convictions sera très largement respectée !

    Le débat proprement dit commence par un tour de table sur les qualités attendues d’un Président de la République : sens de l’intérêt général, garant des institutions, un Président "guide" ("paternaliste" pour une participante, voire "éducateur"), ayant le sens de l’autorité, équilibré, garant de "valeurs", rassembleur, représentant de la population et capable d’assurer une politique pérenne. Ce dernier argument est développé par un participant : un chef d’État doit être capable d’avoir une vision à long terme d’un pays et penser la politique de son pays sur une durée longue, de quinze ou vingt ans. Un Président ne doit pas se contenter de gérer un court terme un pays dont il a la charge mais bien plus d’avoir une vision prospective afin d’anticiper de grandes évolutions économiques, sociales ou techniques – avec, cependant, le risque d’une dérive vers une forme d’autocratie. 

    Une intervenante émet l’opinion que se demander ce qu’est un bon Président revient, aujourd’hui, à s’interroger sur les qualités d’un Président dans un monde traversé par des crises profondes, sources de conflits y compris armés – conflits qu’une démocratie protège malgré tout (Bruno rappelle que jamais dans nos époques modernes une démocratie n’a déclarée la guerre à une autre démocratie). On voit donc que la question débattue ce soir prend toute son acuité et toute son actualité !   

    À la question de Claire de savoir si les programmes présidentiels sont réellement lus par les citoyens qui vont désigner leur représentant, il apparaît que la personnalité des candidats compte autant voire plus que les déclarations de foi et les projets de tel(le) ou tel(le).

    Claire apporte ensuite un élément d’analyse sur le sujet de cette séance : elle cite un sondage effectué par TNS Sofres pour le magazine Philosophie Magazine (sondage effectué du 20 au 21 juillet 2011 auprès de 975 personnes) dans un dossier qui avait précisément pour titre "Qu’est-ce qu’un bon Président ?" (octobre 2011). Or, il apparaît que les réponses apportées à ce sondage ont laissé apparaître des réponses pour le moins claires et tranchées sur ce qu’attendent les citoyens : 92 % des personnes souhaitent que celui ou celle qui les représente soit un homme ou une femme de terrain, pragmatique, pour 89 % quelqu’un capable de prendre des mesures de droite ou de gauche selon les circonstances, 67 % être une personne avec le même style de vie que la majorité des Français et 51 % avoir une personnalité hors du commun.

    Il convient, pour répondre à la question de ce soir, dit un autre participant, de revenir aux principes de cette institution actuellement sous les feux de l’actualité. À cet égard, la Constitution de la Vème République est éclairante : "Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État. Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités. (article 5)" Il est le garant des institutions et de la séparation des pouvoirs. Un bon Président de la République n’est-il pas d’ailleurs un chef de l’État qui veille à ces principes ?

    Cette fonction et ces tâches impliquent une détermination et un certain courage politique. Le recours à la violence fait par exemple partie de ses prérogatives : "Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances (article 16)".

    Cette possibilité fait écho aux propos de Machiavel qui, dans Le Prince, considère l’usage de la violence comme un instrument incontournable dans l’exercice de l’autorité : "Il faut donc qu'un prince qui veut se maintenir apprenne à ne pas être toujours bon, et en user bien ou mal, selon la nécessité", dit-il dans Le Prince (cliquez ici pour aller plus loin).

    Évoquer l’auteur italien de la Renaissance si souvent décrié (par Kant par exemple) mais toujours d’actualité, lance une discussion passionnée sur un des défauts que l’on peut imputer à la fonction présidentielle dans une démocratie : un usage régalien de la violence, même si cet usage doit être pris, en théorie, avec discernement. Un participant objecte que dans l’exercice de la fonction présidentielle, le "feu nucléaire" – pour ne prendre que cet exemple – ne peut être déclenché par le seul chef de l’État. Avant de déclencher une guerre, il le chef de l’État est assisté d’un aréopage de conseillers militaires et politiques.

    Il n’empêche que, muni de pouvoirs aussi étendus, un Président de la République doit-il être un homme "normal" comme l’a affirmé un candidat récemment ? L’est-il ? Ne possède-t-il pas une immunité de fait qui en fait un personnage "au-dessus des lois" ? Cette question est âprement débattue. Un intervenant précise qu’en réalité le Président de la République peut être poursuivi en cas de crimes ou d’intelligence avec l’ennemi mais qu’en dehors de ces faits son mandat le protège de toute action judiciaire. Il peut, certes, être poursuivi, comme n’importe quel citoyen, mais seulement après son mandat. Finalement, le statut pénal du Président de la République n’a d’autre fonction que protéger une institution républicaine (pour aller plus loin). Il n’en est pas moins vrai, dit Bruno, que cette protection judiciaire fait du Président de la République un citoyen avec des droits extra-ordinaires, bénéficiant, parmi ses prérogatives, d’un droit régalien d’amnistie et de droit de grâce, héritage de l’Ancien Régime. Le système moderne de désignation d’un citoyen par l’ensemble des Citoyens pour les représenter est, en France, bel et bien imprégné de symboles monarchiques. 

    Cette délégation de pouvoir pose assurément un problème, que soulève un nouvel intervenant. En désignant une personne chargée de gérer le pays, la tentation est grande pour chacun de ses citoyens de se sentir débiteur et d’attendre du responsable désigné que le pouvoir délégué réponde à ses souhaits, ici et maintenant. Là, la démocratie se heurte sans doute à un mur : voilà un régime, représenté par un Président de la République aux pouvoirs étendus (largement hérités de la monarchie), chargé de respecter la volonté du peuple tout en prenant sans cesse en considération l’intérêt de l’État, au détriment des intérêts particuliers voire d’une partie de la population. La tâche est considérable et, pour tout dire, impossible !

    En vérité, un contrat social lie les citoyens à ce souverain élu : contre le chaos susceptible de mettre à mal la société des hommes, ceux-ci concluent entre eux un pacte social destiné à assurer la paix et la sécurité de tous. C’est le Léviathan de Thomas Hobbes (1651) : "Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun."

    De toute manière, continue un participant, est-ce vraiment à cet homme ou cette femme qui nous représente d’être en charge de régler les innombrables problèmes inhérents à la vie d’un pays ? D’ailleurs, répondre aux attentes de l’ensemble de la population est une tâche impossible, tant par son ampleur que par la versatilité de l’opinion (dixit Aristote).

    Justement, dans ces mouvements d’humeur, le Président se situe dans un milieu, comme arbitre. Cet homme politique providentiel n’est jamais que, par définition, celui qui "préside", celui qui "est assis devant" (prae sidium). Dans le sondage présenté par Claire, 57 % des personnes interrogées ne dénient d’ailleurs pas à celui ou celle qui les représente la possibilité d’aller contre l’opinion des Français – et plus précisément des sondages – lorsque l’intérêt commun l’exige ! Il est dit que la tentation peut être grande de "renverser la table" à chaque élection, tant est vivace la passion de la Révolution en France. Pour autant, dit Bruno, il apparaît flagrant que c’est au bien au centre que se gouverne notre pays depuis 1945 ; certes, un centre plus ou moins à droite ou plus ou moins à gauche. 

    Bruno s’étonne que parmi les qualités d’un bon Président aucun participant n’ait considéré que le chef de l’État doive être un intellectuel ou une personne cultivée - une qualité pourtant citée par 88 % de sondés dans l’enquête de Philosophie Magazine. Plusieurs personnes conviennent que des qualités intellectuelles sont indispensables pour une telle charge. Mais il y a bien plus, appuie Claire : tel le sage philosophe platonicien, le chef de l’État de notre pays doit aussi être, dans l’inconscient collectif, un penseur, un intellectuel, un sage. Le premier Président de la Vème République, Charles de Gaulle, n’est-il pas enseigné à l’école en cours… de français (ses Mémoires de Guerre sont, en 2012, au programme du baccalauréat – ce qui n’a pas été sans susciter des polémiques). L’un de ses successeurs, François Mitterrand, se considérait lui aussi comme homme de lettres (et écrivain contrarié !) autant qu’homme d’État. Appréhende-t-on différemment la fonction élyséenne ? On peu en douter : qu’à l’inverse un Président de la République manifeste un certain dédain pour la culture (que l’on songe à ce débat sur la Princesse de Clèves) et le voilà cloué au piloris !

    À ce moment du débat, une participante intervient avec passion pour s’étonner que la représentation du Président de la République apparaisse sous l’aspect d’un monarque tout puissant, presque monarchique alors que, précisément, l’institution élyséenne n’est qu’un des pouvoirs qui fondent notre démocratie. Elle rappelle que les lois sont votées par les députés et les sénateurs et que les collectivités locales sont gérées par des conseillers régionaux, généraux et municipaux. L’ensemble des participants se montre en accord avec cette intervention. Bruno précise que le débat de ce soir, centré sur la Présidence, n’entendait pas évoquer les autres institutions républicaines. Il apparaît toutefois que cette personnification du pouvoir présidentielle peut apparaître comme posant effectivement problème au sens de la représentativité. La France est dans un régime démocratique "semi-présidentiel" où le chef de l’État est élu au suffrage universel direct (à la différence, par exemple, des États-Unis). Voilà tout le paradoxe du Président de la République tel qu’il est présenté dans le sondage de Philosophie Magazine : un chef de l’État à la fois "de terrain" (92 %), "ordinaire" (67 %) et "hors du commun" (51 %) ! Le grand danger de cette personnification est d’enlever à ce Président ce statut de simple représentant des citoyens et d’oublier les autres corps qui régissent le gouvernement de l’État. Or, n’est-ce pas justement cela le problème, semble-nous dire Platon ? Celui qui a théorisé sur une République idéale n’appelle-t-il pas de ses vœux un souverain aux qualités exceptionnelles, ce sage philosophe capable de conduire – seul ! – la Cité ? Voilà ce qu'il dit : "Les maux ne cesseront pas pour les humains avant que la race des purs et authentiques philosophes n'arrive au pouvoir ou que les chefs des cités, par une grâce divine, ne se mettent à philosopher réellement" (Platon, lettre VII). Voir également ce lien.

    Allons justement en Grèce, propose Bruno. Et plus précisément dans la Grèce des Vème siècle avant notre ère. On y trouvera une jeune démocratie capable de nous éclairer sur ce que peut être un chef de l’État "idéal". Au-delà des qualités requises, le plus important n’est-il pas que le Prince placé au sommet des citoyens soit débiteur devant eux de ses actes ? Un homme politique a laissé une trace profonde dans l’histoire de l’Humanité : Périclès (495 av. JC – 429 av. JC). À Athènes, il présida la Cité pendant trente ans d’affilés, pratiquement sans interruption, réélu à une exception près tous les ans par ses concitoyens ! Finalement, c’est à eux que revient en ultime ressort le choix de leur représentant au nom de ce contrat social théorisé par Thomas Hobbes (Léviathan). Bien plus, il leur reviendra de destituer le cas échéant, y compris par la force, celui qui s’avèrera être un tyran. John Locke dit que "l’on peut s’opposer [au tyran] tout de même ainsi qu’à tout autre qui envahirait de force le droit d’autrui" (Traité du Gouvernement civil, XVIII, 1690).

    Que celui qui préside et surveille doit être lui-même surveillé, en quelque sorte ("Quis custodiet ipsos custodes ?" autrement dit : "Qui garde les gardiens eux-mêmes ?"). C’est d’ailleurs sur cette notion de vigilance que souhaite conclure Claire. Un Président a déjà répondu en partie à la question débattue ce soir à Montargis. Lorsqu’on lui demandait quelles étaient les qualités pour assumer la plus haute fonction d’un État, le Président américain Barack Obama a répondu ceci : "Le vrai truc pour être Président, c’est qu’il ne faut pas cligner des yeux. Moi, je ne cille pas. C’est vraiment la chose la plus importante !" (15 août 2011).

    La soirée se termine par le choix d’un sujet proposé par un participant : "Peut-on réellement être en vacances ?" Rendez-vous est fixé le vendredi 8 juillet 2012 pour le dernier café philosophique de la saison 3. 

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA DERNIERE SEANCE

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    Merci aux participants de la séance du café philosophique qui avait lieu le vendredi 20 avril 2012. 

    Le débat avait pour titre : "Qu'est-ce qu'un bon Président ?"

    De 40 à 45 participants étaient présents. Merci à eux. 

    Bientôt, sur ce site, le compte-rendu de cette séance.

    Le café philosophique va s'octroyer environ deux mois de trêve. Le dernier débat de cette troisième saison aura lieu le vendredi 6 juillet. Il portera sur cette question : "Peut-on vraiment être en vacances ?"

    A bientôt.

    Affiche du prochain café philosophique


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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE : CE SOIR

    prochainement.gifLe prochain café philosophique de Montargis se tiendra ce soir, vendredi 20 avril, à partir de 18H30 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Cette nouvelle séance portera sur ce sujet (d'actualité)  : "Qu'est-ce qu'un bon Président ?" 

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  • LES PRÉSIDENTS DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    Dans le cadre du débat "Qu'est-ce qu'un bon Président ?" (20 avril 2012), cet article balaye succinctement plus de 150 ans de Présidence de la République. C'est l'occasion de revenir sur des mandats marquants mais aussi sur des chefs de l'État tombés dans l'oubli. Rappelons que la République française a connu cinq constitutions (les Etats-Unis en sont toujours, eux, à leur première !). Il faut en préalable préciser que ce qu'il est coutume de nommer Première République n'a de fait jamais été proclamée. Ce premier régime démocratique correspond à la fin de la Royauté (1792) et se termine avec la proclamation du Premier Empire (1804). La Première République a vu se succéder plusieurs modes de gouvernement (Convention nationale, Directoire et Consulat) mais on ne parlera de Président qu'à partir de la Deuxième République.  

    Deuxième République

    Régime inédit dans sa brièveté (4 ans), la IIème République est aussi celui qui se rapproche le plus du régime politique américain. Le Président de la République est élu au suffrage universel pour une durée de 4 ans.

    Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873), Président de 1848 à 1852. Premier président de la République, neveu de Napoléon Ier. En 1851, il provoque un coup d'Etat suite à une crise constitutionnelle majeure et devient empereur sous le nom de Napoléon III. Le Second Empire commence.

    Troisième République

    La Troisième République est une république parlementaire de type bicaméral. Le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la chambre des députés réunis en Assemblée Nationale. Il est nommé pour sept ans et est rééligible. 

    Adolphe Thiers (1797-1877), Président de 1871 à 1873, ancien royaliste orléaniste, républicain. Après la guerre de 1870-1871, le  Second Empire est aboli. Adolphe Thiers devient le premier président de la IIIème République. Son septennat est marqué par la Commune de Paris réprimée dans le sang (de 10 000 à 17 000 morts). Thiers démissionne en raison d'un désaccord avec l'Assemblée Nationale, majoritairement favorable au retour de la monarchie. 

    Patrice de Mac Mahon (1808-1893), Président de 1873 à 1879, royaliste légitimiste. Il manque de peu de permettre le retour de la monarchie ("Henri V"). La victoire des Républicains en 1877 marque un tournant capital. Mac Mahon démissionne en 1879 suite à une crise avec l'Assemblée Nationale qui met ainsi un point final à un hypothétique retour de la monarchie.

    Jules Grévy (1807-1891), Président de 1879 à 1887, gauche républicaine. Premier Président à effectuer un mandat complet, il est même réélu. Toutefois, il est contraint de démissionner suite au scandale des décorations.

    Sadi Carnot (1837-1894), Président de 1887 à 1894, gauche républicaine. Son mandat est marqué par l'agitation du Général Boulanger et le scandale de Panama. Il est assassiné. 

    Jean Casimir-Perier (1847-1907), Président de 1894 à 1895, gauche républicaine. Il s'agit du plus court mandat de l'Histoire de la République : il démissionne au bout de six mois de fonction.

    Félix Faure (1841-1899), Président de 1895 à 1899, républicain progressiste. Sous son mandat éclate l'Affaire Dreyfus. Félix Faure meurt d'une congestion cérébrale dans les bras de sa maîtresse.

    Émile Loubet (1838-1929), Président de 1899 à 1906, Alliance Républicaine Démocratique (ARD). Sous son mandat sont promulguées les lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905).

    Armand Fallières (1841-1931), Président de 1906 à 1913. ARD et Parti républicain démocratique (PRD). Renforcement des alliances géostratégiques (Triple Alliance). 

    Raymond Poincaré (1860-1934), Président de 1913 à 1920. PRD et ARD. Il est Président pendant la première guerre mondiale.    

    Paul Deschanel (1855-1922), Président en 1920. Parti républicain démocratique et social (PRDS). L'un des plus courts mandats, en raison d'un problème de santé mentale.

    Alexandre Millerand (1859-1943), Président de 1920 à 1924. Sans étiquette, ancien républicain socialiste. La victoire du Cartel des Gauches le contraint à la démission. 

    Gaston Doumergue (1863-1937), Président de 1924 à 1931. Radical. Premier Président protestant. Il est partisan d'un nationalisme dur envers l'Allemagne. Forte instabilité ministérielle.

    Paul Doumer (1857-1932), Président de 1931 à 1932. Radical. Il meurt assassiné pendant son mandat.

    Albert Lebrun (1871-1950), Président de 1932 à 1940. Alliance démocratique (AD). Son second mandat, marqué par le début de la seconde guerre mondiale, est suspendu de fait par le régime du  Maréchal Pétain.

    De 1940 à 1944, sous l'ocupation allemande, le Maréchal Pétain, chef de l'Etat, met fin de fait à la IIIème République. A la Libération, Charles de Gaulle, est désigné président du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) du 3 juin 1944 au 20 janvier 1946. Lui succèdent comme Président du GPRF, Félix Gouin, du 20 janvier 1946 au 24 juin 1946, Georges Bidault, du 24 juin 1946 au 16 décembre 1946 et Léon Blum, du 16 décembre 1946 au 16 janvier 1947. Le GPRF met en place le régime de la IVème République.

    Quatrième République

    Régime bref et mal aimé, il aura souffert des conflits coloniaux et d'une instabilité parlementaire chronique.

    Vincent Auriol (1884-1966), Président de 1947 à 1954. Socialiste (SFIO). Guerre d'Indochine.

    René Coty (1882-1962), Président de 1954 à 1959. Centre national des indépendants et paysans (CNIP). Son mandat est marqué par la guerre d'Algérie et les crises coloniales. Il appelle le Général de Gaulle comme chef de gouvernement. Ce dernier promulgue la Cinquième République.

    Cinquième République

    Notre régime politique acttuel est assurément le plus stable depuis l'instauration de la démocratie en France. Contrairement aux IIIème et IVème République, le Président est élu au suffrage universel direct (depuis 1962), pour une durée de sept ans, puis cinq ans  depuis 2000.

    Charles de Gaulle (1890-1970), Président de 1959 à 1969. Droite gaulliste (UNR et UDR). La guerre d'Algérie se termine sous son mandat. Figure majeure du XXème siècle, le mandat du Général de Gaulle commence par la gestion de la fin des colonies. La France entre également dans une prospérité économique inédite (Trente Glorieuses) et aspire à une indépendance géopolitique en pleine guerre froide. Réélu face à François Mitterand, Charles de Gaulle doit faire face à la crise de mai 1968. Il démissionne un an plus tard, désavoué dans un référundum. 

    Georges Pompidou (1911-1974), Président de 1969 à 1974. Droite gaulliste (UNR et UDR). Ancien premier ministre de De Gaulle, Pompidou s'en écarte sensiblement dans son désir de rapprochement avec la communauté européenne. Il lance de grands travaux de modernisation (TGV, aéronautique, plans d'urbanisme) avant de décéder à son domicile de la maladie de Waldenström.

    Valéry Giscard d'Estaing (né en 1926), Président de 1974 à 1981. Centriste FNRI puis UDF. Il rompt avec l'héritage gaulliste dans une période difficile (crises pétrolières et début de la crise économique). Sa présidence est marquée par la loi sur l'IVG et plus généralement par une volonté de modernisation du pays. La crise économique naissante, des scandales désastreux mais aussi les désaccords au sein de la droite (Jacques Chirac) l'empêchent de briguer un second mandat.

    François Mitterrand (1916-1996), Président de 1981 à 1995. Socialiste. Le plus long mandat de l'Histoire de la République. Un mandat marqué par des lois sociales et progressistes importantes (retraite à 60 ans, 5ème semaine de congés payés, abolition de la peine de mort, etc.) mais également par l'installation durable de la crise économique et d'un chômage endémique ("Trente Piteuses") qui l'oblige à des plans de rigueur impopulaires. Consolidant la Vème République de son ancien adversaire politique gaulliste, il s'en détourne aussi en ancrant encore plus la France à l'Europe (Traité de Maastricht). Son mandat est affaibli par ses deux cohabitations avec la Droite (1986-1988 et 1993-1995). 

    Jacques Chirac (né en 1932), Président de 1995 à 2007. Droite (RPR puis UMP). Son premier mandat est affaibli par une cohabitation précoce (1997-2002) avec un premier ministre socialiste (Lionel Jospin). La crise économique marque le pas pendant cette phase socialiste, embellie économique qui profite paradoxalement non au chef du gouvernement de Gauche mais au chef d'Etat de Droite. Jacques Chirac est réélu en 2002 contre le candidat d'extrême-droite Jean-Marie Le Pen, arrivé par surprise au deuxième tour de l'élection présidentielle (21 avril 2002). Sous la présidence de Chirac, le mandat présidentiel est ramené à cinq ans (2000). La construction européenne s'essoufle (refus par référundum de la constitution européenne en 2005) alors que la menace terroriste devient un enjeu capital (attentats de New York en 2001, Madrid en 2004 et Londres en 2005).

    Nicolas Sarkozy (né en 1955), Président de 2007 à 2012. Droite (UMP). Homme de toutes les audaces, il entend moderniser et rajeunir le mandat présidentiel, non sans s'atirer des accusations de populisme. Sous son mandat, il promulgue les lois controversées de sécurité intérieure et revendique un discours de Droite "décomplexée" afin notamment d'affaiblir le parti d'extrême-droite du Front National. En politique extérieur, il assume non sans succès la présidence de l'Union européenne en pleine crise financière (2008), l'organisation du premier G20, la gestion de la crise européenne (dettes nationales d'Europe du sud) et participe aux négociations pour mettre fin à la guerre en Ossétie du Sud (2008).  

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  • ROUSSEAU, "DU CONTRAT SOCIAL"

    Or le souverain n'étant formé que des particuliers qui le composent n'a ni ne peut avoir d'intérêt contraire au leur ; par conséquent la puissance souveraine n'a nul besoin de garant envers les sujets, parce qu'il est impossible que le corps veuille nuire à tous ses membres, et nous verrons ci-après qu'il ne peut nuire à aucun en particulier. Le souverain, par cela seul qu'il est, est toujours tout ce qu'il doit être.

    Mais il n'en est pas ainsi des sujets envers le souverain, auquel, malgré l'intérêt commun, rien ne répondrait de leurs engagements s'il ne trouvait des moyens de s'assurer de leur fidélité.

    image067-300x267.jpgEn effet chaque individu peut comme homme avoir une volonté particulière contraire ou dissemblable à la volonté générale qu'il a comme citoyen. Son intérêt particulier peut lui parler tout autrement que l'intérêt commun ; son existence absolue et naturellement indépendante peut lui faire envisager ce qu'il doit à la cause commune comme une contribution gratuite, dont la perte sera moins nuisible aux autres que le paiement n'en est onéreux pour lui, et regardant la personne morale qui constitue l'État comme un être de raison parce que ce n'est pas un homme, il jouirait des droits du citoyen sans vouloir remplir les devoirs du sujet ; injustice dont le progrès causerait la ruine du corps politique.

    Afin donc que le pacte social ne soit pas un vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement qui seul peut donner de la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps : ce qui ne signifie autre chose sinon qu'on le forcera d'être libre ; car telle est la condition qui, donnant chaque citoyen à la patrie le garantit de toute dépendance personnelle ; condition qui fait l'artifice et le jeu de la machine politique, et qui seule rend légitimes les engagements civils, lesquels sans cela seraient absurdes, tyranniques, et sujets aux plus énormes abus.

    Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social, chapitre VII

    http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/logphil/oeuvres/rousseau/contrat/contrat7.htm

     

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  • PROCHAINE SÉANCE VENDREDI PROCHAIN

    Affiche image qu'est-ce qu'un bon président.pngLa prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu vendredi prochain, 20 avril (sauf imprévu !).

    Cette séance, placée sous le signe des prochaines échéances électorales, aura pour titre : "Qu'est-ce qu'un bon Président ?

    Il convient de préciser qu'il ne s'agira nullement de débattre des qualités de tel ou tel candidat, et encore moins de faire du  prosélytisme , mais bien de discuter du sens de la démocratie et de la politique. Et la philosophie a certainement beaucoup à dire à ce sujet.

    A bientôt pour ce rendez-vous qui promet d'être passionnant. 

     

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  • LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DÉFINIT PAR LA CONSTITUTION DE LA VE RÉPUBLIQUE

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    ARTICLE 5. Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État.

    Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités.

    ARTICLE 6. Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct…

    ARTICLE 8. Le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement. 

    Sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions. 

    ARTICLE 9. Le Président de la République préside le conseil des ministres. 

    ARTICLE 10. Le Président de la République promulgue les lois dans les quinze jours qui suivent la transmission au Gouvernement de la loi définitivement adoptée.

    Il peut, avant l'expiration de ce délai, demander au Parlement une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles. Cette nouvelle délibération ne peut être refusée. 

    Lorsque le référendum est organisé sur proposition du Gouvernement, celui-ci fait, devant chaque assemblée, une déclaration qui est suivie d'un débat.

    Lorsque le référendum a conclu à l'adoption du projet de loi, le Président de la République promulgue la loi dans les quinze jours qui suivent la proclamation des résultats de la consultation...

    ARTICLE 11. [dispositions en vigueur] Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux Assemblées, publiées au Journal Officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions.

    ARTICLE 12. Le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale. 

    Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution.

    L'Assemblée nationale se réunit de plein droit le deuxième jeudi qui suit son élection. Si cette réunion a lieu en dehors de la période prévue pour la session ordinaire, une session est ouverte de droit pour une durée de quinze jours. 

    Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l'année qui suit ces élections.

    ARTICLE 13. Le Président de la République signe les ordonnances et les décrets délibérés en conseil des ministres. 

    Il nomme aux emplois civils et militaires de l'État. 

    Les conseillers d'État, le grand chancelier de la Légion d'honneur, les ambassadeurs et envoyés extraordinaires, les conseillers maîtres à la Cour des comptes, les préfets, les représentants de l'État dans les collectivités d'outre-mer régies par l'article 74 et en Nouvelle-Calédonie, les officiers généraux, les recteurs des académies, les directeurs des administrations centrales sont nommés en conseil des ministres.

    Une loi organique détermine les autres emplois auxquels il est pourvu en conseil des ministres ainsi que les conditions dans lesquelles le pouvoir de nomination du Président de la République peut être par lui délégué pour être exercé en son nom. 

    Une loi organique détermine les emplois ou fonctions, autres que ceux mentionnés au troisième alinéa, pour lesquels, en raison de leur importance pour la garantie des droits et libertés ou la vie économique et sociale de la Nation, le pouvoir de nomination du Président de la République s'exerce après avis public de la commission permanente compétente de chaque assemblée. Le Président de la République ne peut procéder à une nomination lorsque l'addition des votes négatifs dans chaque commission représente au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés au sein des deux commissions. La loi détermine les commissions permanentes compétentes selon les emplois ou fonctions concernés.

    ARTICLE 14. Le Président de la République accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères ; les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires étrangers sont accrédités auprès de lui.

    ARTICLE 15. Le Président de la République est le chef des armées. Il préside les conseils et les comités supérieurs de la défense nationale. 

    ARTICLE 16. Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des présidents des assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel. 

    Il en informe la nation par un message. 

    Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le Conseil constitutionnel est consulté à leur sujet...

    ARTICLE 17. Le Président de la République a le droit de faire grâce à titre individuel. 

    ARTICLE 18. Le Président de la République communique avec les deux assemblées du Parlement par des messages qu'il fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat. 

    Il peut prendre la parole devant le Parlement réuni à cet effet en Congrès. Sa déclaration peut donner lieu, hors sa présence, à un débat qui ne fait l'objet d'aucun vote...

    Source : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/la-constitution-du-4-octobre-1958.5071.html

     

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  • PROCHAINE SÉANCE (SOUS RÉSERVE)

    Le prochain café philosophique de Montargis est programmée le vendredi 20 avril 2012 à 18H30 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Pour cette séance, nous avons choisi de coller au plus près de l'actualité - électorale - du moment puisque notre débat posera cette question : "Qu'est-ce qu'un bon président ?"

     

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS - ET AUX CO-ORGANISATEURS ! - DE LA DERNIÈRE SEANCE !

    DSCF6688.JPGVendedi 30 mars avait lieu la séance du café philosophique de Montargis intitulée "Peut-on être jeune et heureux ?" Cette séance spéciale était animée par des lycéens de Terminale littéraire du Lycée Saint-François-de-Sales de Gien.

    Environ 70 personnes étaient présents pour ce débat passionnant.

    Merci à tous les participants présents ainsi qu'aux lycéens qui ont animé avec talent et pertinence ce débat. 

    Bientôt, sur ce site, vous pourrez retrouver le compte-rendu de cette séance.

    Le prochain café philo devrait avoir lieu le vendredi 20 avril à 18H30 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée (sous réserve). Actualité oblige, ce débat sera consacré à cette période électorale particulièrement riche. Il aura pour titre : "Qu'est-ce qu'un bon Président ?"

    A bientôt.

    Affiche de la prochaine séance


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