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Café philosophique de Montargis - Page 59

  • JOURNÉE MONDIALE DE LA PHILOSOPHIE : ENVOYER UN MESSAGE À L’HUMANITÉ GRÂCE À LA CAPSULE TEMPORELLE DE L'UNESCO

    Le café philo annonce :

    Pour la Journée mondiale de la philosophie 2012 (15 Novembre), l'UNESCO vous invite à laisser un message ou des objets pour les futures générations dans une capsule temporelle, qui sera enterrée à notre siège social à Paris et exhumée en 2062 jour pour jour.

    image001.jpgQue voulez-vous dire à ceux qui seront en vie dans cinquante ans ? Quels messages ou objets considérez-vous essentiel de leur transmettre ? Toute chose importante pour vous - et, par conséquent, susceptible d'intéresser les générations futures - est la bienvenue. Dites-nous la raison de votre choix. N'hésitez pas à utiliser n'importe quel type d'outils pour envoyer votre message aux futures générations.

    Voici quelques idées :

    • Pensez à la sagesse et aux valeurs héritées de vos parents et des générations qui les ont précédés, que souhaitez-vous transmettre à vos enfants et aux futures générations ? Que voudriez-vous dire à vos petits-enfants ? Quel est le message ou l’objet le plus important que vous souhaitez leur donner ?
    • Dessinez ou prenez une photo
    • Proposez des objets qui sont importants pour vous aujourd’hui mais qui pourraient ne  pas être disponibles dans le futur. Un ordinateur portable, des cartes de crédit, des CDs ou même un smartphone : croyez-vous que les gens en 2062 sauront ce qu'ils sont ?
    • Un message sur ce que vous pensez être très important ou source d'inspiration dans votre vie

    Une maxime, une citation lourde de sens, ou un livre : croyez-vous par exemple, que La République de Platon aura encore du sens pour les gens dans cinquante ans ? Ou bien un autre philosophe sera-t-il devenu la référence en matière de pensée culturelle ?

    image002.jpgChaque année, la Journée mondiale de la philosophie est une occasion unique de réunir la communauté internationale afin d'encourager la réflexion et le débat sur des questions contemporaines. Comme les défenses de la paix doivent être construites dans l'esprit des hommes, il est de notre devoir d'œuvrer au renforcement de ces esprits par la pensée critique et la compréhension mutuelle. 

    La capsule temporelle est un puissant rappel que la solidarité intergénérationnelle est la clé d'une paix durable. Tout comme l'Organisation des Nations Unies a été fondée sur le principe de "préserver les futures générations du fléau de la guerre", nous avons tous l'obligation morale de nous efforcer, chaque jour, à léguer un monde meilleur pour l'avenir. Ne laissons pas les besoins des futures générations être victimes de l'opportunisme et des intérêts actuels. Les problèmes d'aujourd'hui - y compris la pauvreté, le sous-développement matériel et technologique, le chômage, l'exclusion, la discrimination et les menaces pour l'environnement - doivent être résolus aussi bien dans l'intérêt du présent que du futur.

    image003.jpgLa Déclaration de l'UNESCO sur les responsabilités des générations présentes envers les générations futures proclame que "les générations à venir autant que présentes puissent jouir d’une liberté de choix pour leur système politique, économique et social et soient en mesure de préserver leur diversité culturelle et religieuse." À une époque où l'existence même de l'humanité et de son environnement sont menacés, nous devons "léguer aux futures générations une Terre qui ne soit pas un jour irrémédiablement endommagée par l'activité humaine." La génération actuelle devrait œuvrer pour un développement durable et préserver les conditions de vie, notamment la qualité et l'intégrité de l'environnement. Les progrès scientifiques et technologiques ne devraient en aucune manière entraver ou compromettre la préservation de l'espèce humaine ni des autres espèces. L'éducation est un instrument important dans la promotion de la paix, la justice, la compréhension, la tolérance et l'égalité au profit des générations présentes et futures. 

    Dans une lettre adressée aux futures générations, le prix Nobel de médecine / physiologie Rita Levi-Montalcini a écrit : "L'antidote à la tendance trop fréquente de ne se préoccuper que de nous-mêmes est de développer, dès le plus jeune âge ... l'habitude de s’intéresser à tout ce qui nous entoure ... Non seulement cette attitude vous empêchera de devenir égocentrique, mais sera d'un grand secours pour vous à chaque étape de votre vie."  En effet, il ne suffit pas de penser que l'avenir nous concerne uniquement en tant qu'individus. Bâtissons notre avenir commun et réjouissons-nous du destin commun de l'humanité.

    Cliquez aussi sur ce lien.

     

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  • JÉRÔME FERRARI, UN PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE, LAURÉAT DU PRIX GONCOURT

    goncourt 2012.jpgJérôme Ferrari a été couronné mercredi par le prestigieux prix Goncourt pour son roman Le Sermon sur la Chute de Rome, aux éditions Actes Sud, qui fait d'un bar corse l'épicentre d'une fable superbe sur les espérances déçues, les frustrations et l'inéluctable fugacité des mondes. Le lauréat, en lice pour la plupart des prix littéraires cette année, a été choisi au deuxième tour.

    Né en 1968 à Paris, Jérôme Ferrari est professeur de philosophie et conseiller pédagogique au Lycée français d'Abou Dhabi depuis la rentrée, après avoir enseigné au lycée international d'Alger puis au lycée Fesch d'Ajaccio.Ce quadragénaire à la silhouette juvénile et au regard intense, qui refuse de se dire philosophe, a bâti en six romans une oeuvre d'une grande puissance poétique, où alternent la spiritualité, le cocasse et le drame...

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  • SALVADOR DALÍ, "LA PERSISTANCE DE LA MÉMOIRE"

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    Salvador Dalí : "La Persistance de la mémoire" (1931), populairement connue sous le nom : "Les Montres molles" (collections du MoMa de New-York).

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  • FREUD, ANALYSE EN FAMILLE

    Peut-être était-ce l’usage, de proscrire effusions et jaculations sentimentales. Mais, enfin, Sigmund Freud termine presque toujours ses lettres par "cordialement", "très cordiales salutations". Ecrit-il à quelque connaissance, à des confrères ? Non : à ses enfants. On en conclurait vite qu’il était un père distant, occupé davantage à bâtir son œuvre qu’à jouer par terre. Mais ce n’est pas ce qui résulte des échanges épistolaires avec ses filles et ses fils, tels qu’ils se révèlent, de façon inédite, dans les Lettres à ses enfants et dans la Correspondance avec sa "chère fille unique", Anna.

    freud-anna.jpgEn huit ans, du 16 octobre 1887 au 3 décembre 1895, Martha Bernays et Sigmund Freud ont six enfants. L’aînée est prénommée Mathilde, comme la femme de Joseph Breuer, avec lequel Freud écrira les Etudes sur l’hystérie. Jean-Martin (Martin), dont le prénom est un hommage au docteur Charcot, qui avait tant impressionné Freud à la Salpêtrière, aura une vie chaotique : intelligent, farceur, séducteur, il fera des études de droit, s’orientera vers les affaires, commercialisera des articles de toilette, avant d’ouvrir un débit de tabac. Viennent ensuite Oliver (comme Cromwell), qui sera ingénieur, et Ernst (comme le physiologiste Brücke, «patron» de Freud à l’université de Vienne), architecte, père du peintre Lucian Freud. Sophie naît le 12 avril 1893 : mariée au photographe Max Halberstadt, elle donne à Freud son premier petit-enfant, Ernst Wolfgang, "Ernstl", dont le comportement inspirera au grand-père une analyse célèbre d’Au-delà du principe de plaisir (le jeu du "Fort-Da", la bobine de fil qu’on fait "disparaître" et "revenir"). Le dernier enfant, que ni Martha ni Sigmund ne souhaitaient, devait s’appeler Wilhelm, comme Fliess (avec lequel Freud eut des relations ambiguës). Mais ce sera une fille...

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  • PRÉSENTATION DE NOTRE INTERVENANT LORS DU PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE

    Le 30 novembre prochain, notre prochain café philosophique, intitulé "Mémoire, mémoires... : Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit", verra Claire et Bruno assistés pour l'occasion d'un troisième intervenant, Jean-Dominique Paoli

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    Expert-comptable de formation, agrégé d'économie et de gestion, Jean-Dominique Paoli a axé sa vie professionnelle sur l'enseignement et la formation. Depuis plusieurs années il s'intéresse à l'étude d'une des capacités fondamentales de notre cerveau : la mémoire. Comment elle fonctionne, comment l'entretenir, comment la rendre plus performante. Cette démarche l'a conduit à une réflexion plus générale sur la place de la mémoire dans notre société, alors qu'elle est de plus en plus remplacée par des composants numériques. Car c'est elle qui fait de nous l'individu que nous sommes, qui est à la base de notre identité, de notre personnalité. Mais c'est elle aussi qui nous poursuit, entretient les traumatismes du passé. Et lorsqu'elle vient à gravement défaillir, elle nous éloigne du monde où nous vivons.

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  • GOOGLE NOUS FAIT-IL PERDRE LA MÉMOIRE ?

    google_evil.jpgL’écrivain Nicholas Carr s’était déjà demandé si Google nous rendait stupide, les scientifiques s’interrogent désormais sur l’influence des moteurs de recherche sur notre mémoire. L’étude de Betsy Sparrow de l’université de Columbia, révélée par le magazine Science, met en avant le fait que l’internaute fait moins d’efforts de mémorisation quand il sait qu’il pourra retrouver l’information par la suite.

    Elle démontre également que quand il ne connaît pas la réponse à une question, il se tournera quasi systématiquement vers un moteur de recherche. C’est ce qu’on appelle le «réflexe Google». Cela ne veut pas dire pour autant que l’utilisation de ces outils altère notre capacité de mémorisation.

    L’étude oublie de préciser que les moteurs de recherche renvoient souvent vers des sites comportant des éléments de texte, des photos, du son… Ces multiples supports facilitent la mémorisation car ils sont plus susceptibles de toucher les différents types de mémoires (visuelle, auditive, motrice…)...

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  • JOURNÉE MONDIALE DE LA PHILOSOPHIE À L'UNESCO

    image001.jpg

    Comme chaque année, l'UNESCO propose cette année la Journée Mondiale de la Philosophie. Cette journée aura lieu le jeudi 15 novembre 2012 au siège de l'UNESCO à Paris.

    Cette journée aura pour thème : "Les générations futures". Au menu de cette journée : des tables rondes, des cours, des conférences, l'installation d'une "capsule UNESCO pour les générations futures" et... des cafés philos.

    Pour en savoir plus, téléchargez ici le programme de cette journée.

    Plus d'infomations sur le site Internet de l'UNESCO.

     

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  • MERCI AUX (NOMBREUX) PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 19 OCTOBRE

    Plus de 100 personnes étaient présentes à la dernière séance du café philosophique de Montargis ! Un record pour notre rendez-vous...

    DSCF7953.JPGCe débat, intitulée "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?", a permis des échanges riches, passionnés et toujours respectueux. Bientôt, sur ce site, vous pourrez retrouver le compte-rendu de ce débat.

    Un grand merci à tous !

    La prochaine séance du café philo aura lieu le vendredi 30 novembre à 19 heures dans notre lieu de rendez-vous habituel, la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Il s'agira d'une séance exceptionnelle, co-animée avec Jean-Dominique Paoli, et qui aura pour sujet la mémoire. Le débat philosophique sera intitulé : "Mémoire, mémoires... : Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit".

     

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  • NOTRE PROCHAINE SÉANCE

    affiche vérité.PNG

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 19 octobre 2012 à 19H à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée. Le débat portera sur ce thème : "La vérité est-elle toujours bonne à dire?" 

    A bientôt.


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  • LORSQUE LE MENSONGE TUE : L'AFFAIRE ROMAND

    romand.jpg

    Lundi 11 janvier 1993, vers 4 heures 15 du matin, les pompiers arrivent sur les lieux d'un incendie à Prévessin-Moens, dans l'Ain à la frontière genevoise. La maison de la famille Romand est la proie des flammes. A l'intérieur de l'ancienne ferme ils découvrent les corps dans vie de Florence Romand qui présente des marques sur la tête et de ses deux enfants Antoine et Caroline âgés de cinq et sept ans, en partie carbonisés. Jean-Claude Romand est toujours vivant mais plongé dans un profond coma.

    Le lendemain les gendarmes se rendent à Clairvaux-les-Lacs, dans le Jura, au domicile des parents de Jean-Claude Romand pour leur annoncer la triste nouvelle. Mais, sur place ils font une macabre découverte. Aimé et Anne-Marie Romand ainsi que leur chien ont été assassinés durant le week-end.

    Dans la BMW louée par Jean-Claude Romand, les enquêteurs trouvent un message : "Un banal accident et une injustice peuvent provoquer la folie. Pardon." Il ne fait alors plus aucun doute qu'il est l'auteur de cette tuerie...

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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE "PRENDRE SON TEMPS EST-CE LE PERDRE ?"

    Thème du débat : "Prendre son temps est-ce le perdre ?" 

    Date : 28 septembre 2012 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Le vendredi 28 septembre 2012, le café philosophique de Montargis faisait sa rentrée avec un sujet choisi par les participants du précédent rendez-vous : "Prendre son temps est-ce le perdre?" Environ 60 personnes étaient présentes pour ce nouveau débat.

    En préambule de cette 25ème séance, Claire et Bruno présentent les grandes lignes de cette quatrième saison.

    Si l’objectif et le fonctionnement du café philo restent le même, dit Claire, quelques changements seront apportés cette année. Un changement dans l’horaire d’abord : les séances auront toujours lieu un vendredi par mois (le dernier si possible) mais elles commenceront à 19 heures au lieu de 18 heures 30 et ce, pour des raisons personnelles, "afin de ne pas arriver ventre à terre, pris que nous sommes par le temps !" Ensuite, l’ambition des séances à venir est d’apporter au sein des débats de la Chaussée encore plus de références et de sujets philosophiques – et ce, même s’il est vrai qu’un sujet comme le temps peut-être autant considéré comme un thème philosophique classique, digne d’une épreuve de baccalauréat, qu’une interrogation très concrète ancrée dans notre vie quotidienne. Enfin, une nouvelle rubrique est instaurée dès cette séance de septembre : "Le bouquin du Mois" (voir aussi ce lien et la rubrique à gauche). Chaque mois, et dans la mesure du possible, une œuvre philosophique importante sera présentés en fin de débat. Pour cette première séance, le choix a été porté sur L’Existentialisme est un Humanisme de Jean-Paul Sartre, essai commenté par Claire en fin de débat (cf. infra).

    Bruno présente les prochains rendez-vous du café philosophique de Montargis : le 19 octobre 2012 (et non plus le 26 octobre comme nous l’annoncions précédemment), le 30 novembre 2012, le 21 décembre 2012 (un café philo intitulé provisoirement : "Fin du monde ou la peur peut-elle être bonne conseillère ?"), le 25 janvier 2013, le 22 février 2013, le 29 mars 2013 (séance co-animée par des élèves de Terminale), le 26 avril 2013, le 31 mai 2013 (une séance spéciale "Le café philo passe le bac") et enfin le 28 juin 2013 (un café philo spécial consacré à la violence conjugale). Ce calendrier est susceptible d’être modifié. Voir aussi la rubrique "Calendrier des prochaines séances" à droite.

    Cette séance de rentrée, intitulée "Prendre son temps est-ce le perdre?", commence par une première intervention d’une participante qui entend répondre par l’affirmatif à ce qui est une préoccupation ressentie par nombre de personnes : nous pouvons nous sentir bousculés dans notre quotidien par des obligations sociales et professionnelles. Il est souvent difficile de s’arrêter, de se poser et de prendre le temps de souffler, un luxe que peuvent se permettre notamment les personnes retraitées, libérées presque totalement d’obligations d’emploi du temps. Ainsi, nous passons notre temps et notre vie dans des préoccupations vaines et matérielles qui nous éloignent de l’essence de notre existence : prendre le temps de savourer le présent, s’écouter soi-même, méditer, une oisiveté que Montaigne qualifie lui-même, comme le dit un participant, d’excellent moyen de vivre sa vie (Essais, cf. lien vers cette oeuvre). D’emblée la notion de divertissement pascalienne prend tout son sens : "La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement ; et cependant c’est la plus grande de nos misères" (Pensées, 171-414). Une contradiction est apportée à cette critique de ce mouvement qui peut nous être imposer : se hâter dans des tâches – ne pas prendre son temps – est une obligation dans notre vie en société. Mon travail – en entreprise, dans une administration, avec mes clients, à l’école, etc. – doit être fait dans un certain laps de temps, sauf à considérer qu’autrui, cet autrui qui dépend de mon travail, qui y participe même – un collègue, un professeur, un élève, un client, etc. – ne soit lésé, voire aliéné !

    Cela pourrait donc signifier, appuie un troisième participant, que cette vitesse dont nous faisons les frais, est, quelque part, non pas aliénante, mais source de liberté. "La vitesse est la forme d'extase dont la révolution technique a fait cadeau à l'homme" dit Milan Kundera (La Lenteur), auteur qu’une personne dans l’assistance cite avec justesse.

    Prendre son temps interroge notre rapport au travail, résume Bruno, mais aussi à l’économie. Comme le dit Guy Debord, "Le temps pseudo-cyclique est celui de la consommation de la survie économique moderne, la survie augmentée, où le vécu quotidien reste privé de décision et soumis… à la pseudo-nature développée dans le travail aliéné."

    Les exemples sont nombreux de cette importance donnée à l’action immédiate. N’avons-nous pas, dit Claire, l’exemple de ces deux Présidents de la République : l’un, Nicolas Sarkozy ayant donné une place prépondérante à la réaction immédiate à tel ou tel événement d’actualité – et qui fut critiqué à de nombreuses reprises pour cela – et de l’autre son successeur à la tête de l’État, François Hollande, soucieux de réflexion et d’actions dans la durée, une position qui lui est tout autant critiquée ? Chacun voudrait des résultats là, tout de suite, chez l’un, lorsque chez l’autre on pouvait dénoncer la précipitation voire l’emportement dans ses décisions. 

    Cette dictature de l’immédiateté fait des victimes en nombre : abreuvés que nous sommes par les médias (encore pourrait-on les nommer "i-mmédias" !), nous avons le plus grand mal – et c’est encore plus vrai pour les jeunes générations – à prendre du recul sur l’actualité, à réfléchir en profondeur sur un sujet. Il apparaît que les jeunes générations sont particulièrement en première ligne de ce recul du sens critique. Le traitement de l’information, nous arrivant en flux ininterrompu, est réduit à sa portion congrue, alors même que les outils qui sont mises à notre disposition pourraient faire de nous des êtres extraordinairement bien in-formés

    Ces outils sont notre chance mais aussi, paradoxalement, une source d’aliénation. Bruno prend l’exemple des courriers électroniques qui ont grandement facilité notre vie quotidienne : combien de "temps perdu" avant l’apparition des e-mails et des SMS lorsque tel ou tel devait rédiger et envoyer une lettre ; aujourd’hui, au contraire, écrire se fait en quelques secondes, dans l’immédiateté. Ces technologiques relativement récentes nous ont, certes, permis de "libérer du temps". Cependant, tout se passe comme si ce temps libéré ne servait en propre qu’à nous assigner de nouvelles tâches. Ce n’est plus la liberté qui est érigée en maître mot de nos sociétés post-modernes mais l’efficacité et une gestion optimisée du temps et que nombre de cadres connaissent bien (ce sont les formations professionnelles ad hoc pour "optimiser le temps"). Un participant, singulièrement ancien chef d’entreprise, se fait critique sur cette priorité donnée, en milieu professionnelle, à l’accélération des tâches et à l’importance, vaine selon lui, du travail accompli dans la vitesse : "Travailler vite ne sert à rien : je le sais d’expérience… L’essentiel est que le travail soit fait et bien fait…

     

    Il est patent de constater que la lenteur a été encouragée par nombre de philosophes et de penseurs, de Montaigne ("Je passe le temps, quand il est mauvais et incommode ; quand il est bon, je ne le veux pas passer, je le retâte, je m'y tiens. Il faut courir le mauvais et se rasseoir au bon.") à Simone de Beauvoir ("Ils se contentent de tuer le temps en attendant que le temps les tue") en passant par Schopenhauer ("Tout ce qui est exquis mûrit lentement."). Plus près de nous, Hartmut Rosa, de l'université Friedrich-Schiller d'Iéna, parle dans son essai Accélération de "critique sociale du temps" en tant que source d’aliénation dans nos sociétés post-modernes (cf. ce lien pour aller plus loin). Un participant cite également l’essai Éloge de la Lenteur de Carl Honoré. Pourtant, il existe singulièrement un philosophe – et pas des moindres – qui a encouragé de son côté l’occupation pleine et entière du temps. Platon – puisque c’est de lui dont il s’agit – affirme ainsi : "Il faut que l'emploi du temps de tous les hommes libres soit réglé dans la totalité de sa durée, à commencer presque depuis l'aube du jour sans la moindre interruption jusqu'à l'aube du jour suivant." Voilà un projet qui étonne les participants du café philo ! Encore faut-il préciser, dit Bruno, que ce projet – digne de 1984 – visait les hommes libres, déjà déchargés du travail dévolu aux esclaves, aux femmes et aux étrangers (les metoikos)...

    Que le temps – notre temps – soit "perdu" revient à nous interroger sur ce qu’est ce temps et en quoi il est nôtre. Cette étape dans notre débat est essentielle mais particulièrement ardue, dit Claire en citant saint Augustin : "Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais : mais que je veuille l'expliquer à la demande, je ne le sais pas !" Le temps a-t-il réellement été bien défini par les philosophes, interroge une participante ? Le connaît-on réellement? Ce temps de l’horloge – cette horloge qui guide nos journées pour le meilleur et pour le pire – n’est-il pas un instrument artificiel ? Répondre par l’affirmatif c’est nier ce temps biologique qui fait que le jeune enfant réclame nourriture et sommeil à des intervalles précises. Le temps a été un sujet débattu depuis des lustres par les philosophes. Claire évoque Emmanuel Kant (Critique de la Raison pure) qui a cristallisé une définition du temps : il considère le temps comme ayant la forme a priori de notre sensibilité. Il est transcendant à tout, c’est-à-dire que tous les phénomènes présupposent son existence. Sa représentation nous est malgré tout (et c’est paradoxal !) bien différente : ce temps, facteur d’ordre et horizon indépassable, nous apparaît bien réel (ainsi, nous n’éprouvons pas le temps de nos rêves, bien qu’ils soient composés d’événements se succédant). Comment aller plus loin dans cette explication du temps ? Au XXème siècle, Henri Bergson affirme que ce temps transcendant est aussi un temps vécu. Il suppose que chacun expérimente sa propre appréhension du temps. C’est le temps-durée qui rend un événement extrêmement long lorsqu’il est considéré comme peu agréable (un cours ennuyeux, par exemple) ou (trop) court lorsque cet événement m’apporte satisfaction (un rendez-vous amoureux, un film passionnant, etc.), ce que chacun de nous a expérimenté, dit une participante. Ce temps-durée, notre temps-durée, est aussi le temps du mouvement et du changement continuel, ce changement inexorable qui nous approche de notre mort.

    C'est à l’aune de cette fin inéluctable que se mesure notre appréhension au temps et à la manière dont nous l’avons utilisé. N’est-ce pas la préoccupation de chacun d'entre nous ? L’utilisation de ce temps qui nous est imparti (un temps déifié, ajoute un participant pour qui Dieu est le Temps !) semble être la condition d’une vie bien remplie, ou, au contraire, d'une "vie bien ratée" – pour reprendre le titre d’un recueil de nouvelles de Pierre Autin Grenier (Toute une Vie bien ratée). Cette boutade ouvre en réalité la porte d’un formidable problème existentiel. Ce temps-durée s’écoulant sans cesse (cf. la célèbre citation d’Héraclite : "Tout s’écoule."), chaque seconde de notre existence est une seconde terminée, morte pour ainsi dire. En rejoignant le passé et ces autres souvenirs, il ne reste qu’une étroite fenêtre ouverte : celle du futur. Et quel futur ! Un futur angoissant au sens existentiel puisque chaque décision est le déchirement de devoir faire un choix inexorable et qui n’appellera aucun retour en arrière. Claire cite d'ailleurs une conversation récente avec un adolescent (et lycéen), angoissé littérallement par cette perspective. Prendre son temps est-ce le perdre ? A cette question, force est de constater que de toute manière "notre temps" est appelé à disparaître, à être perdu. Sauf, ajoute Claire, si l’on se prend à rêver de faire machine arrière et de revivre (voire de réparer) nos années passées, comme le montre si admirablement le film récent Camille redouble. Charmante et utopique solution ! 

    Finalement, notre seule arme véritable est dans l’action. L’existence précédant l’essence, comme le répétait Jean-Paul Sartre, il convient que nous nous construisions au milieu de nos semblables, grâce à ce temps qui nous est imparti. Notre temps, finalement, doit être celui de nos actions. Qu’on ne s’y trompe pas, précise Claire : la phrase sartrienne emblématique "L’enfer c’est les autres" n’est en rien un appel à la défiance envers mes contemporains : c’est la constatation que l’autre est celui ou celle par qui mon existence prend son sens. Je suis grâce à mes relations avec l’autre, cet autre qui me construit autant que je me construits. 

    Notre (premier) bouquin du mois

    Dans la continuité directe de ce débat, c’est une nouvelle fois Jean-Paul Sartre qui est évoqué, à travers une de ses œuvres les plus emblématiques : L’Existentialisme est un Humanisme (Pour aller plus loin, rendez-vous sur ce lien).

    Claire présente cet ouvrage éminemment important, publié après la sortie de l’œuvre majeure de Sartre L’Être et le Néant qui avait suscité incompréhension pour ne pas dire rejet. L’Existentialisme est un Humanisme, sorti en 1946, est la transcription d’une conférence donnée par Sartre en octobre 1945. Contre toute attente, cette conférence remporte un grand succès public. Quelques mois plus tard, parait le compte-rendu de cette conférence (intitulée : "L’existentialisme est un Humanisme").

    Ce livre constitue une présentation synthétique et claire de l’existentialisme, mal compris jusqu’alors. Sartre y développe sa conception de la liberté, intrinsèque à l’homme : "L’homme est condamné à être libre". Pour reprendre Dostoïevski, "si Dieu n’existe pas, tout est permis" car, en l’absence de tout projet divin il n’y a pas de nature humaine a priori qui déterminerait la condition de chaque homme. L’expérience religieuse, pour l’homme athée, n’est d’aucun secours : tout doit dépendre de la volonté et de l’action de chaque homme. Sartre résume cette position par cette phrase : "L’existence précède l’essence". L’existentialisme entend dévoiler en pleine lumière la liberté, dans toute sa puissance mais aussi toute sa crudité. Par là, puisque je suis libéré de toute intention transcendante, mes comportements me révèlent en tant qu’individu libre. Libre, souverain mais aussi solitaire dans cette attitude. Car cette liberté se construit également dans l’angoisse existentielle.

    Que l’existentialisme soit une philosophie de l’action individuelle (ce qui n’a pas été sans susciter des critiques de la part des théoriciens marxistes) n’en fait pas une théorie du repli sur soi. L’existentialisme est bien un humanisme, dit Sartre  dans le sens où chacun, en étant responsable de lui-même est aussi responsable de l’humanité toute entière : "Tout se passe comme si pour tout homme, toute l’humanité avait les yeux fixés sur ce qu'il fait". L’homme, à chaque instant, se projette en avant, dans ses projets. Il s’invente, sans la condition d’une force transcendantale qui le dépasserait. Nos actes prennent sens en tant qu’actes exemplaires qui ne nous engagent pas qu’individuellement : ils doivent être cohérents avec notre conception de l’humanité. Notre responsabilité l’engage. Finalement, la seule nature universelle de l’homme est celle d’être au monde, d’être au milieu des autres hommes et d’être mortel. 

    Ce premier café philosophique de la saison se termine par le choix du sujet de la séance du 19 octobre. Quatre sujets étaient proposés : "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?", "Un bon citoyen peut-il être hors-la-loi ?", "Et si on parlait d’amour ?" et "La mort" (sujet proposé par une participante). Le sujet "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?" est choisi à la majorité. Rendez-vous est pris pour ce débat le vendredi 19 octobre 2012 à 19H à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée.

     

     

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE SUR LA VÉRITÉ

    Le vendredi 19 octobre à 19 heures à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée aura lieu le prochain débat du café philosophique de Montargis. Pour ce nouveau rendez-vous, le sujet du débat choisi par les participants de la dernière séance s’intitule : "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?"

    Vérité François JOUFFROY Premier secret confié à Vénus 1839.jpgDire la vérité est-ce seulement conférer une réalité immuable et incontestable à un fait ? A priori, la vérité doit s’imposer d’elle-même, telle une évidence, face au mensonge qui paraît immoral. Pourtant, force est de constater que le vrai a souvent du mal à s’imposer sans être critiqué ici ou là. Ne voit-on pas des vérités scientifiques que d’aucuns jugeaient un jour irréfutables être battues en brèche pour être remplacées par d’autres vérités scientifiques ? Que l’on pense à la naissance de l’univers ou à la forme de la terre. Dire de bonne foi la vérité un jour ne peut-il pas devenir plus tard la défense d’un mensonge ? De même, lorsque cette vérité paraît incontestable, la dévoiler ne peut-il pas devenir un acte moralement répréhensible ? Dès lors, a-t-on le droit, voire parfois, le devoir, de mentir ?    

    C’est sur ces questions, et sur bien d’autres sans doute, que le débat portera. Le café philosophique de Montargis est ouvert à tous. La participation est libre et gratuite. 

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  • FRÉDÉRIC GROS: "VOIR LE PRÉSENT AUTREMENT"

    Se fier aux apparences, comme souvent, risquerait d'égarer. Evidemment, Frédéric Gros est affable et discret. Son maintien et sa gestuelle évoquent l'adolescent. Si on le croisait sur quelque sentier de montagne - quand il n'enseigne pas, il part en randonnée -, on le prendrait pour un trekkeur averti, même sans savoir qu'il est aussi l'auteur du remarquable Marcher, une philosophie (Carnets Nord, 2009), best-seller intelligent et savant. Du coup, difficile d'imaginer ce doux discret en philosophe préoccupé de sujets aussi rudes que la folie, la violence, la guerre, aujourd'hui la sécurité. Pour le comprendre, il faut entrevoir le développement d'une oeuvre qui s'affirme de plus en plus singulière et éclairante.

    Au commencement était Michel Foucault. Frédéric Gros lui doit une bonne part de ses centres d'intérêt comme de sa méthode. Avec toutefois une première particularité : ce foucaldien n'a jamais rencontré l'auteur de l'Histoire de la folie. La génération de Mai 68 a vu en Foucault, autant ou plus qu'un philosophe-historien, un intellectuel engagé, personnage public, agitateur parfois. Au contraire, c'est par les textes seulement que le jeune normalien, qui arrive rue d'Ulm en 1986, deux ans après la mort du philosophe, découvre cet auteur qu'il considère d'abord comme... un moraliste ! "A l'époque, à l'Ecole normale, on estimait qu'il fallait en finir avec les débordements des années 1970, revenir à une philosophie plus sérieuse, moins inutilement transgressive. Pour ma part, avec une formation très classique, je n'avais jamais lu les textes de Foucault, et je les ai découverts, presque par hasard, avec une sorte de stupéfaction. Ce qui m'a d'abord fasciné, c'était l'extraordinaire mélange de données historiques détaillées, de questions de grande philosophie, empruntées à Descartes ou à Hegel, et d'un souffle lyrique, d'un sens de la mise en scène qui traversent ses livres. J'ai d'abord trouvé très attachant le "dernier Foucault", qui s'intéresse de près à la littérature des moralistes, dissèque les règles de l'existence des stoïciens ou des cyniques grecs, scrute les traités d'Epictète, de Sénèque, de Marc Aurèle..."

    LA SUITE ICI...

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  • QUI A PEUR DES VÉRITÉS SCIENTIFIQUES ?

    sciences,Latour"Si on n'a pas confiance dans l'institution scientifique, c'est très grave". Dans son nouveau livre, Enquête sur les modes d'existence. Une anthropologie des modernes (La Découverte, 504 p., 26 €), le sociologue français des sciences Bruno Latour raconte sa stupéfaction à entendre un éminent climatologue répondre ainsi à un industriel qui lui demandait pourquoi il devait le croire lorsqu'il explique que le réchauffement de la planète est dû à l'influence humaine. "Il y a cinq ou dix ans, commente Bruno Latour, je ne crois pas qu'un chercheur - surtout français - aurait parlé, en situation de controverse, de "confiance dans l'institution scientifique". [...] C'est à la certitude qu'il aurait fait appel, certitude dont il n'aurait pas eu à discuter la provenance en détail devant un tel auditoire ; c'est elle qui lui aurait permis de traiter son interlocuteur d'ignorant et ses adversaires d'irrationnels." Et le sociologue de donner raison au climatologue : "Quand il s'agit d'obtenir des connaissances validées sur des objets aussi complexes que le système entier de la Terre, connaissances qui doivent entraîner des changements radicaux dans les détails les plus intimes de l'existence de milliards de gens, il est infiniment plus sûr de se confier à l'institution scientifique qu'à la certitude indiscutable."

    Cet ouvrage pourrait bien marquer la fin de ce qui a été appelé "la guerre des sciences" entre rationalistes et relativistes.

    LA SUITE ICI...

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA PREMIÈRE SÉANCE DE LA SAISON

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    Environ 60 participants étaient présents pour la quatrième rentrée du café philosophique de Montargis. Cette séance du 28 septembre 2012, intitulée "Prendre son temps est-ce le perdre", inaugure une nouvelle série de débats à la Chaussée qui auront désormais lieu une fois par mois le vendredi à 19H (au lieu de 18H30).

    Merci aux nombreux participants qui ont permis la réussite de ce débat philosophique. 

    Bientôt, sur ce site, le compte-rendu de cette séance.

    Le prochain café philosophique aura lieu le vendredi 19 octobre 2012. Il portera sur cette question : "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?"

    Affiche de la prochaine séance.

    A bientôt.



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  • LE TEMPS EN QUESTIONS AU CAFÉ PHILO

    La République du Centre consacre un article sur le Café philosophique de MOntargis dans son édition d'aujourd'hui. Un extrait ici :

    tempsLe café philosophique fait sa quatrième rentrée ce soir. En moyenne, une cinquantaine de personnes se retrouvent pour échanger.

    Prendre son temps, est-ce le perdre ? C'est la question qui va être abordée ce soir au café philosophique de Montargis qui ouvre sa quatrième saison de discussions. Si le lieu ne change pas (la brasserie du centre commercial de La Chaussée), c'est l'horaire qui n'est plus le même. Pour des raisons de commodité dans leur organisation respective, Bruno et Claire, les animateurs et fondateurs du café philo, ont souhaité débuter les séances à 19 heures (et non plus à 18 h 30). Afin d'avoir un peu plus de temps et ne pas arriver ventre à terre.

    Une bonne entrée en matière pour indiquer à la cinquantaine de participants que le sujet du soir fait partie intégrante de la vie quotidienne.

    "Nous partons d'exemples concrets. Un café philo doit coller à la réalité. Le but rejoint la cause. Nous ne sommes pas dans la spéculation. Encore moins dans une tour d'ivoire », précise d'emblée Claire, prof de philo au lycée Saint-François à Gien..."

    LA SUITE ICI...

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE

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    Prochaine séance du café philosophique de Montargis : le vendredi 28 septembre 2012 à 19H (Attention : nouvel horaire !) à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée. Thème du débat : "Prendre son temps est-ce le perdre ?"

    A bientôt.

     

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE SUR LE TEMPS

    C'est le vendredi 28 septembre, à 19 heures (nouvel horaire), que le café philosophique de Montargis fait sa rentrée ! Pour l'ouverture de sa quatrième saison, Claire et Bruno vous accueilleront à la Brasserie du centre Commercial de La Chaussée et c’est le temps qui sera à l'honneur. "Prendre son temps est-ce le perdre ?" est la question qu'ont précédemment élue les participants du dernier débat pour cette nouvelle séance. 

    harold-lloyd-horloge-26e46.jpgAlors que l'urgence est le maître mot de notre société, la flânerie peut-elle avoir une place ? A quoi bon faire lentement ce que l'on peut bâtir en un jour ? "Prendre son temps" n'est-ce pas inutile autant qu'impossible ? Qu'est-ce que je prends lorsque je dis que je prends "mon" temps ?

    Les meilleurs moments ne sont-ils pas ceux que l'on savoure ? Ceux qui se révèlent à nous par leur simplicité, alors gage d'authenticité ? Comment "prendre" son temps dans une démarche relativiste, véritable, utopiste ? 

    Autant de questions, et bien d'autres, dont chacun pourra venir débattre vendredi 28 septembre, à 19 heures, à la Brasserie du Centre Commercial de La Chaussée. 

    Participation libre et gratuite.

     
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  • SAINT AUGUSTIN : DES DIFFICULTÉS DE DÉFINIR LE TEMPS

    "Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais que je veuille l’expliquer à la demande, je ne le sais pas ! Et pourtant – je le dis en toute confiance – je sais que si rien ne se passait, il n’y aurait pas de temps passé, et si rien n’advenait, il n’y aurait pas d’avenir, et si rien n’existait, il n’y aurait pas de temps présent.

    augustin.jpg

    Mais ces deux temps, passé et avenir, quel est leur mode d’être alors que le passé n’est plus et que l’avenir n’est pas encore ? Quant au présent, s’il était toujours présent sans passer au passé, il ne serait plus le temps mais l’éternité. Si donc le présent, pour être du temps, ne devient tel qu’en passant au passé, quel mode d’être lui reconnaître, puisque sa raison d’être est de cesser d’être, si bien que nous pouvons dire que le temps a l’être seulement parce qu’il tend au néant...

    Enfin, si l’avenir et le passé sont, je veux savoir où ils sont. Si je ne le puis, je sais du moins que, où qu’ils soient, ils n’y sont pas en tant que choses futures ou passées, mais sont choses présentes. Car s’ils y sont, futur il n’y est pas encore, passé il n’y est plus. Où donc qu’ils soient, quels qu’ils soient, ils n’y sont que présents. Quand nous racontons véridiquement le passé, ce qui sort de la mémoire, ce n’est pas la réalité même, la réalité passée, mais des mots, conçus d’après ces images qu’elle a fixées comme des traces dans notre esprit en passant par les sens. Mon enfance par exemple, qui n’est plus, est dans un passé qui n’est plus, mais quand je me la rappelle et la raconte, c’est son image que je vois dans le présent, image présente en ma mémoire.

    En va-t-il de même quand on prédit l’avenir ? Les choses qui ne sont pas encore sont-elles pressenties grâce à des images présentes ? Je confesse, mon Dieu, que je ne le sais pas. Mais je sais bien en tout cas que d’ordinaire nous préméditons nos actions futures et que cette préméditation est présente, alors que l’action préméditée n’est pas encore puisqu’elle est à venir. Quand nous l’aurons entreprise, quand nous commencerons d’exécuter notre projet, alors l’action existera mais ne sera plus à venir, mais présente...

    Il est dès lors évident et clair que ni l’avenir ni le passé ne sont et qu’il est impropre de dire : il y a trois temps, le passé, le présent, l’avenir, mais qu’il serait exact de dire : il y a trois temps, un présent au sujet du passé, un présent au sujet du présent, un présent au sujet de l’avenir. Il y a en effet dans l’âme ces trois instances, et je ne les vois pas ailleurs : un présent relatif au passé, la mémoire, un présent relatif au présent, la perception, un présent relatif à l’avenir, l’attente. Si l’on me permet ces expressions, ce sont bien trois temps que je vois et je conviens qu’il y en a trois."

    Saint Augustin, Confessions (vers 400), trad. E Khodoss, livre XI, § XIV, XVIII et XX


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  • LA DURÉE BERGSONNIENNE

    Bergson_1959.jpg"Quand je suis des yeux, sur le cadran d'une horloge, le mouvement de l'aiguille qui correspond aux oscillations du pendule, je ne mesure pas de la durée, comme on paraît le croire; je me borne à compter des simultanéités, ce qui est bien différent. En dehors de moi, dans l'espace, il n'y a jamais qu'une position unique de l'aiguille et du pendule, car des positions passées, il ne reste rien. Au-dedans de moi, un processus d'organisation ou de pénétration mutuelle des faits de conscience se poursuit, qui constitue la durée vraie. C'est parce que je dure de cette manière que je me représente ce que j'appelle les oscillations passées du pendule, en même temps que je perçois l'oscillation actuelle. Or, supprimons pour un instant le moi qui pense ces oscillations du pendule, une seule position même de ce pendule, point de durée par conséquent. Supprimons, d'autre part, le pendule et ses oscillations; il n'y aura plus que la durée hétérogène du moi, sans moments extérieurs les uns aux autres, sans rapport avec le nombre. Ainsi, dans notre moi, il y succession sans extériorité réciproque; en dehors du moi, extériorité réciproque sans succession. "

    Henri Bergson

     

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  • KANT : LE TEMPS, UNE RÉALITÉ TRANSCENDANTALE

    kant.jpg"Le temps n’est pas quelque chose qui existe en soi, ou qui soit inhérent aux choses comme une détermination objective, et qui, par conséquent, subsiste, si l’on fait abstraction de toutes les conditions subjectives de leur intuition ; dans le premier cas, en effet, il faudrait qu’il fût quelque chose qui existât réellement sans objet réel. Mais dans le second cas, en qualité de détermination ou d’ordre inhérent aux choses elles-mêmes, il ne pourrait être donné avant les objets comme leur condition, ni être connu et intuitionné a priori (…) ; ce qui devient facile, au contraire, si le temps n’est que la condition subjective sous laquelle peuvent trouver place en nous toutes les intuitions. Alors en effet cette forme de l’intuition interne peut être représentée avant les objets, et par suite, a priori."

    Emmanuel Kant, Critique de la Raison pure, "Esthétique transcendantale", §6

     

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  • "PHILOSOPHIE MAGAZINE" : SPÉCIAL BANDE DESSINÉE

    La vie a-t-elle un sens ?

    Superman, golem ou messie selon la plume des exégètes, le double bodybuildé du binoclard Clark Kent incarne le fantasme de l’assimilation à la nation américaine. Son passeport kryptonien dissimule une extraction polonaise.

    Philosophie-magazine-HS-15.jpgTout ceci a-t-il un (non) sens ?

    Lewis Trondheim s’interroge sur le sens de la vie.
    L’argumentation est reprise par Umberto Eco qui s’appuie sur les "Peanuts" de Charles M. Schultz. Aussi est-il logique que Julian Baggini développe le sujet "Charlie Brown et le secret de la vie".
    De même Pascal Ory précise le rôle du savant Cosinus, ancêtre de Tryphon Tournesol, du professeur Nimbus et du comte de Champignac.
    Calvin & Hobbes quand à eux sont étudiés par les deux philosophes Élie During "Le monde comme expérimentation" et Martin Winckler "Le cosmos selon Calvin".

    À quoi servent les héros ?

    Boris Cyrulik procède à l’éloge de Rantanplan ( ?!), alors que Didier Pasamonik développe le thème de "Superman un héros middle class".
    Plus pertinent Tristan Garcia s’intéresse à Steve Dikto " le dessinateur le plus manichéen et le plus complexe de l’histoire de la bande-dessinée", co-créateur de Spider-Man et du redoutable "Mr A."...

    LA SUITE ICI...

     

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  • ... EN ATTENDANT LA SAISON 4

    Le café philosophique de Montargis prépare sa saison 4, qui débutera le vendredi 28 septembre prochain. Les séances ont toujours lieu à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée. 

    A noter le changement d’horaire : elles débuteront dorénavant à 19H (au lieu de 18H30).

    Prévisions des dates des prochaines séances :

    Vendredi 28 septembre 2012, 19H : "Prendre son temps est-ce le perdre ?"

    Vendredi 19 octobre 2012, 19H

    Vendredi 30 novembre 2012, 19H 

    Vendredi 21 décembre 2012, 19H

    Vendredi 25 janvier 2013, 19H

    Vendredi 22 février 2013, 19H

    Vendredi 29 mars 2013, 19H 

    Vendredi 26 avril 2013, 19H 

    Vendredi 31 mai 2013, 19H : "Le Café Philo passe le bac"

    Vendredi 28 juin 2013, 19H. Dernier café philo de la saison.

    Ces dates sont sous réserve de modifications éventuelles.


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  • BILAN DE LA SAISON 3...

    Alors que le premier débat de la prochaine saison du café philosophique de Montargis se profile, c’est le moment de faire un petit bilan de la saison 3 qui s’est achevée quelques semaines plus tôt.

    L’animation philosophique montargoise créée en 2009 a définitivement pris ses marques durant cette année. 

    copie 10.jpgHuit séances ont eu lieu en 2011-2012 – des séances moins nombreuses en raison d’un arrêt imposé pour raison personnelle… En moyenne, 50 personnes étaient présentes à chaque rendez-vous. Certains débats ont réuni jusqu’à 70 à 80 participants, à savoir les séances "Vivre seul(e) ou mal accompagné(e) ?" et "Peut-on être jeune et heureux ?À noter que cette dernière séance, particulièrement appréciée, avait la particularité d’être co-animée par des élèves de Terminale littéraire du Lycée Saint-François-de-Sales de Gien

    Le café philo s’est attaché cette année à proposer plusieurs sujets calqués sur l’actualité : "Qu’est-ce qu’un bon Président ?" (fin avril, à quelques jours du premier tour des élections présidentielles), "Peut-on vraiment être en vacances ?" (au début de la période estivale) et un sujet polémique, "Les riches le méritent-ils ?" A cela se sont ajouté des débats de société, sur l’école ("L’école sert-elle à enseigner ou à éduquer ?"), sur la vie à deux ( "Vivre seul(e) ou mal accompagné(e) ?" ) ou sur la jeunesse ( "Peut-on être jeune et heureux ?").

    Claire et Bruno ont à plusieurs reprises souligné la qualité des débats grandement améliorée depuis la création du café philo trois ans plus tôt.

    Cette année a été ponctuée par les désormais traditionnels blind-tests du café philo (une manière amusante de tester ses connaissances philosophiques).

    Elle s’est clôturée le 6 juillet en beauté  par un buffet offert par la Brasserie de la Chaussée.  

    Une année riche, donc, et qui laisse augurer une quatrième saison (en savoir plus ici) tout aussi passionnante .

     
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  • COMPTE RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE

    Thème du débat : "Peut-on vraiment être en vacances ?" 

    Date : 6 juillet 2012 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Cette séance vient clôturer la troisième saison du café philosophique de Montargis. Avant de prendre ses quartiers d’été, le café philo propose un sujet consacré aux… vacances. Pour cette séance, un buffet froid nous était généreusement offert par la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Merci à Marc !

    Avant de commencer le débat, Claire tient à faire une parenthèse sur l’épreuve de philosophie du baccalauréat. Après avoir rappelé les sujets (lien ici) qui avaient été proposés aux élèves de Terminale (dont plusieurs sur le travail, un thème traité lors d’une séance du "Café philo passe le bac"), elle félicite les Lycéens présents ce vendredi soir pour leurs résultats excellents. Elle s’en réjouit d’autant plus que plusieurs de ces jeunes bacheliers, non contents d’être venus à plusieurs reprises assister aux séances du café philosophique de Montargis, ont co-animé en plus le débat "Peut-on être jeune et heureux ?"

    Le débat de ce soir commence par un tour de table autour de la question de ce soir : "Peut-on vraiment être en vacances ?" Le terme "vraiment" n’est pas sans importance, ajoute Claire : il sous-entendrait toute la difficulté pendant une certaine période de se mettre en vacances, en retrait. Est-ce réellement possible ? Est-ce également souhaitable ? Bruno ajoute que l’étymologie du mot "vacances" n’est pas anodine : mot d’origine latine, vacans signifie "néant", un mot dont est issue singulièrement le terme "vacance" pour désigner, par exemple, "la vacance du pouvoir". Partir en vacances signifierait se mettre délibérément à l’écart de la société : est-ce une posture réservée à quelques-uns ?

    Dès lors, les "vacances" désignent d'abord le moment - ou la période - non travaillés, durant lesquels le vacancier n'a rien à faire. Plusieurs participants rejettent dès le début cette idée. Selon eux, les vacances ne sont pas faites de "néant" mais d'abord d'une rupture par rapport au quotidien, d'un changement de rythme. "Les vacances, affirme l'un d'eux, c'est tout d'abord faire la même chose qu'en week-end mais en prenant d'avantage le temps." 

    Vacances = néant ?

    Être en vacances reviendrait donc avant tout à savourer ce qui, le reste de l'année, se fait dans l'urgence. Ainsi, une participante suggère que les vacances permettent souvent, en prenant le temps, de se reposer, de se ressourcer même, en faisant un bilan de la période les précédant et revenir plein de résolutions pour la suivante.  En citant le vacancier tout juste revenu de congé vantant ses vacances devant ses collègues, un participant affirme que les vacances sont aussi une mode et une manière de se "situer" socialement. Les vacances sont d'ailleurs devenues un business, plusieurs entreprises spécialisées dans ce domaine étant florissantes. Dans ce sens, ces entreprises cherchent d'ailleurs à se spécialiser dans "une vision" des vacances, chacune définissant ce qu'elles entendent par là. Et alors, lesquelles sont-elles dans "le vrai" ?

    Pour beaucoup, ce n'est pas forcément le sable blanc et les cocotiers qui signifient les vacances, "les vraies". Par contre, il est important, voire primordial, de sortir de chez soi, d'en partir. "Pour être en vacances il faut y partir !" affirme l'un d'entre nous. Une participante suggère alors une définition des vacances : se libérer de ses tracas quotidien, de ses habitudes, faire peau neuve. 

    Liberté est sans doute le maître mot qui définirait nos "chères vacances". Chacun se fait son propre idéal de cette période : pour certains, vacances riment avec dépaysement et voyages ; pour d’autres, sortir quelques kilomètres de chez soi et planter sa tente dans un coin proche et familier constitue déjà une coupure bénéfique. Pour d’autres encore, obligés à voyager toute l’année pour des raisons professionnelles, "partir" en vacances c’est au contraire "rester" chez soi et profiter de ses proches. Certains enfin choisissent au contraire de profiter de ces vacances pour s’éloigner de la famille et des enfants afin de se retrouver seuls.

    Oui, chacun a sa propre lecture de ce temps mais, sans nul doute, ce temps doit être avant tout un temps de liberté, de rupture et de changement de rythme social, biologique ou familial. Rupture et non pas néant, comme le suggérerait le mot vacans latin.

    Au vu de ces interventions, il apparaît que limiter les vacances à la simple récompense d’un travail serait trop simple. Alors qu’une participante avoue son plaisir ineffable de profiter de vacances alors qu’elle est à la retraite, une autre dit comprendre la soif de vacances que peut ressentir un demandeur d’emploi, sans activité professionnelle.

    Sans aucun doute, ceux-ci, parce que le souci de leur situation sociale les taraude jour après jour, non seulement "peuvent" se mettre en vacances quelques temps mais le "doivent" sans doute pour leur santé. 

    "L’oisiveté est la mère de la philosophie"  

    Les vacances sont considérées sans doute à tort comme un temps de farniente et de nonchalance. Voire, répond un participant : c’est oublier les tâches qu’attendent un vacancier : préparation pratique, bagages, caravanes ou tentes à planter pour certains, voyages harassants en voiture. Être en vacances n'est assurément pas une mince affaire ! Chacun peut également relater des souvenirs de vacances aux corvées bien plus nombreuses que de coutume : locations aux conforts spartiates ou matériels électroménagers frustres voire inexistants. Une participante fait un sort à une autre idée reçue : celle de vacances que l’on réserverait exclusivement à la vie familiale, gage de vacances "réussies". La réalité peut être moins rose. Plusieurs personnes s’interrogent : partir en vacances n’est-ce pas d’abord se retrouver - égoïstement - soi-même plutôt qu’autrui, même si cela peut être au détriment d’un(e) conjoint(e) ou d'enfants, obstacles à cette période conçue comme une plage de liberté ?

    Le café philosophique de ce soir permet en outre une confrontation – non dénuée de taquineries – entre, d'une part, des adultes désireux de s’affranchir des contraintes de l’éducation de leurs progénitures pendant le temps des vacances et, d'autre part, des jeunes présents ce soir en quête de liberté pour eux-mêmes durant cette période (aventureuse s’il en est) qu’ils attendent avec impatience après leur année scolaire. Cette discussion est la marque sans doute d’une nouvelle pierre d’achoppement entre deux générations qui, finalement, ont d’abord soif de se faire comprendre mutuellement : un adulte peut-il être en vacances au milieu des contraintes eu égard à leur rôle de parents et un jeune peut-il l’être de son côté lorsque la sphère familiale le bride et le contraint pendant sa période de vacances ? Nous voyons que la soif de liberté est toujours au centre de ce "besoin" de vacances !

    Une participante s’interroge ensuite sur ce "néant" (vacans) évoqué plus tôt : cette rupture pendant les vacances ne serait-elle pas propice, bien plus qu’au farniente ou à la distraction, à un repli constructif sur soi-même ? Quelle meilleure période, propice à la lenteur et au calme, pour réfléchir, être dans l’introspection, philosopher ? Bruno va dans ce sens, ajoutant qu’en un sens, depuis des siècles, les philosophes se sont intéressés aux vacances, ou plus exactement à l’oisiveté. Ainsi, selon Thomas Hobbes,  "L’oisiveté est la mère de la philosophie" alors que Søren Kierkegaard affirme que "l'oisiveté, loin d'être la mère du mal, est plutôt le vrai bien."

     

    C’est sur cette exigence d’accomplissement dans l’oisiveté que se termine le débat proprement dit de cette dernière séance de la saison du café philosophique de Montargis. Bruno conclut par deux citations. La première de Marcel Proust : "Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux" et la seconde de la conférencière Patricia Fripp :"Il est étonnant de voir que les gens passent plus de temps à préparer leurs prochaines vacances que leur avenir." 

    Cette séance se termine par un désormais classique du café philo : un blind-test consacré à la philosophie et en particulier aux séances de cette saison 3. Voici les questions et les réponses de ce jeu :

    1. Qui a affirmé que la principale qualité pour un Président est "de ne pas cligner des yeux ?" Réponse : Barack Obama (cf. lien vers la séance correspondante)

    2. Que signifie "éduquer" ?  Réponse : Guider, conduire vers : littéralement rendre autonome (cf. lien vers la séance correspondante)

    3. Qui a dit : que "l’on peut s’opposer [au tyran] tout de même ainsi qu’à tout autre qui envahirait de force le droit d’autrui" ?   Réponse  : John Locke (cf. lien vers la séance correspondante)

    4. Qui a dit : "Avoir beaucoup vu et ne rien avoir c’est avoir les yeux riches et les mains pauvres" ?  Réponse  : Shakespeare (Comme il vous plaira, As You Like It) (cf. lien vers la séance correspondante)

    5. Qui a estimé que l’étonnement, l’une des conséquences du hasard, est la première étape de la philosophie ?  Réponse  : Platon (cf. lien vers la séance correspondante)

    6. Qui a dit : "Rien de grand dans le monde ne s’est accompli sans passion" ?  Réponse  : Hegel (cf. lien vers la séance correspondante)

    7. Au sujet de quelles institutions avons-nous philosopher en février dernier ?  Réponse  : l’école (cf. lien vers la séance correspondante)

    8. Qui a dit : "Mieux vaut changer mes désirs plutôt que l’ordre du monde" ? Réponse : Descartes (cf. lien vers la séance correspondante)

    9. Sur quel document public se sont appuyés Claire et Bruno pour le débat "Qu’est-ce qu’un bon Président ?"  Réponse  : un sondage (cf. lien vers la séance correspondante)

    10. Dans quelle mesure peut-on dire que l’homme heureux est forcément un chanceux ?  Réponse : "bon-heur" = "bonne fortune" (cf. lien vers la séance correspondante)

    hessel.jpg11. Durant le débat de décembre, quel "ennemi de la société" risque, si on n’y prend garde, d’être réduit à sa situation matérielle et ainsi de se voir dénier le statut de personne humaine ?  Réponse  : le riche (cf. lien vers la séance correspondante)

    12. Qui a dit : "(En politique) La fin justifie toujours les moyens" ?  Réponse  : Machiavel (cf. lien vers la séance correspondante)

    13. Qui a affirmé que la passion doit être l’instrument de la raison ?  Réponse  : Hegel (cf. lien vers la séance correspondante)

    14. Combien y a t il eu de séances du café philo durant cette 3ème saison ?  Réponse  : 8 (24 depuis le début) 

    La gagnante repart avec l’essai de Hessel et Morin, Le Chemin de l'Espérance

    La prochaine séance aura lieu le vendredi 28 septembre 2012. Les participants votent en majorité pour ce sujet : "Prendre son temps est-ce le perdre ?

    Claire et Bruno clôturent cette séance par des remerciements aux personnes qui les ont accompagnées durant cette saison et adressent une nouvelle fois un merci particulier au propriétaire de la Brasserie du centre commercial de la Chaussée pour son soutien comme pour le buffet qu'il a offert aux participants de ce soir. 

    Bonnes vacances à tous !

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  • "POUR ÊTRE HEUREUX, L'HOMME DOIT ALLER EN LAPONIE..." OU LES PERLES DU BAC DE PHILO

    bac,baccalauréatLes auteurs de perles ne sont pas condamnés à une mauvaise note. "Certains ont des copies correctes malgré un dérapage", assure une correctrice charentaise. Ces perles lui arrachent souvent un sourire. "Même si parfois on en vient à se demander ce que nos propres élèves ont bien pu écrire", sourit-elle. L'agacement peut survenir, parfois aussi. "Hier, c'était très bien parti. J'ai commencé avec de très bonnes copies. Puis, j'ai eu une série d'une dizaine de copies remplies d'énormités. Là, ça agace."

    Ce sont des "perles", des vraies. De la légèreté qui fait sourire souvent, en fera bondir d'autres. Ces perles, ce sont celles qu'un correcteur du baccalauréat pour l'académie de Poitiers a trouvées dans ses copies du cru 2012. Section bac ES (économique et social). Les sujets étaient : "Peut-il exister des désirs naturels" et "Travailler, est-ce vraiment utile?"...

    LA SUITE ICI...

    Source : Charente Libre

     

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  • BIENTÔT, LE COMPTE RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE

    Vous retrouverez bientôt sur ce site le compte-rendu de la dernière séance, "Peut-on vraiment être en vacances?"

    En attendant, le compte-rendu de la séance précédente, "Qu'est-ce qu'un bon Président ?", est toujours en ligne, sur ce lien.

     

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  • COUP DE PROJECTEUR SUR NOTRE CAFÉ PHILO

    vignette cp.JPGLe site Paris-Philo.com donne un coup projecteur sur le site du café philosophique de Montargis sur ce lien.

    Merci à eux.

     

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  • UN GRAND MERCI À TOUS !

    Vendredi 6 juillet, le café philosophique de Montargis clôturait sa troisième saison avec le débat "Peut-on vraiment être en vacances ?"

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    Entre 35 et 40 personnes étaient présentes pour cette séance placée sous le signe de la convivialité et qui s'est clôturée par un blind-test. Bientôt, sur ce site, vous pourrez trouver le compte-rendu de ce débat.

    Claire et Bruno tiennent une nouvelle fois à remercier les participants de ce débat, comme d'ailleurs l'ensemble des participants des séances précédentes qui ont fait de cette saison 3 un joli succès.

    Un merci spécial également à Marc Lalande, le responsable de la Brasserie - qui nous a en plus régalé ce vendredi soir d'un généreux buffet - ainsi qu'au Centre commercial de la Chaussée pour leur soutien indéfectible à cette animation philosophique depuis sa création en 2009.

    Le café philosophique de Montargis fixe son prochain rendez-vous le vendredi 28 septembre prochain pour sa prochaine séance qui aura pour titre : "Prendre son temps est-ce le perdre ?

    Affiche de la prochaine séance

     

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