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[05] "L'éducation à la non-violence..."

  • Bilan de la saison 6 en attendant la saison 7

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    Alors que la 7ème saison du café philosophique de Montargis se profile, un bilan de la saison 6 s'impose. Pour l'année 2014-2015, l'animation de la Chaussée a confirmé son succès. Avec huit séances, de septembre 2014 à juin 2015, totalisant en tout 740 personnes, en moyenne les débats du café philo ont réuni plus de 90 personnes (contre 75, pour la saison précédente).

    Rappelons que les séances du café philosophique de Montargis sont gratuites et ouvertes à tous. 

    Le café philosophique de Montargis proposait huit débats : "Existe-t-on quand personne ne nous regarde ?" (le 27 septembre 2014, avec 75 participants), "Le monstre est-il parmi nous?" (le 14 novembre 2014, avec 65 participants), "Doit-on tout faire pour être heureux ?" (le 12 décembre 2014,  100 participants), "Le langage trahit-il la pensée ?" (le 30 janvier 2015, 80  participants), "Autrui, antidote à la solitude ?" (le 20 mars 2015, 80 participants), "Suis-je ce que mon passé fait de moi?" (le 17 avril 2015, 120  participants), "Est-il raisonnable de croire en Dieu ?" (le 22 mai 2015, 130 participants) et "La philosophie a-t-elle une quelconque utilité ?" (le 19 juin 2015, avec 90  participants).

    Contrairement aux saisons précédentes, Claire et Bruno n'ont pas proposé de séances exceptionnelles, mise à part la dernière séance, la 50e, sur laquelle nous reviendrons.

    Lors des années précédentes, le café philo avait pris pour habitude d'ouvrir les soirées philosophiques vers des thèmes et des intervenants exceptionnelles (la non-violence en 2010, les sectes en 2011, la mémoire en 2012 ou la manipulation en 2013. De même, en 2013, le café philo s'était délocalisé à l'AGART d'Amilly pour une séance sur l'art ("Un bon artiste est-il le Surhomme ?"). Rien de tel lors de cette saison 6, avec un café philo qui n'a pas dérogé à son fonctionnement classique : des débats ouverts au plus grand nombre.

    Une séance particulière a cependant été organisée, et pas n'importe laquelle. Pour marquer la 50e séance du café philosophique de Montargis, créé en octobre 2009 par Claire Durand et Bruno Chiron, les deux animateurs ont voulu marquer le coup : pour débattre du sujet qui avait été opportunément choisi par les participants, "La philosophie a-t-elle une quelconque utilité ?", un blind-test exceptionnel et des remerciements ont marqué la soirée. Une soirée qui a également été ponctuée par l'annonce de changements. Claire annonçait en effet qu'en raison d'un déménagement imminent, elle n'allait pas pouvoir poursuivre l'animation du café philo. De chaleureux remerciements, amis aussi des regrets, ont répondu à cette annonce. Claire a cependant précisé qu'elle restait très attachée à ce café philo construit avec Bruno et qu'elle suivrait avec intérêt son développement futur.

    Dès la rentrée 2015, le café philo va entamer une nouvelle étape avec une nouvelle équipe, un nouveau fonctionnement et avec, espérons-le, toujours la même fidélité des Montargois pour une animation qui a réussi à s'imposer au cours de ses six ans d'existence.

    Bientôt, sur ce site, vous retrouverez plus d'informations sur cette future saison 7 et sur le premier débat qui devrait avoir lieu courant octobre 2015.

     

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  • COMPTE RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE

    Thème du débat : « L’éducation à la non-violence est-elle garante de la paix ? »

    Date : 6 mars 2010 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Il s'agit de la 5ème séance du Café Philosophique de Montargis.

    25 personnes environ étaient présentes à ce café philosophique que Bruno a présenté comme une nouvelle formule de cette « jeune animation » : un débat co-animé par un intervenant extérieur. Comme Bruno le dit, le café philosophique est un lieu de débat ouvert et ouvert aux critiques (lorsqu’elles sont constructives et non violentes !). Il ajoute qu’un groupe de travail sera mis en place pour tous ceux qui seraient intéressés (deux personnes se sont déjà portées volontaires). Claire ajoute qu’évidemment poser des questions philosophiques ne veut pas dire que le café philosophique apportera des réponses. Il appartient à chacun de faire son propre cheminement intellectuel.

    Claire et Bruno présentent Vincent Roussel, membre de la Coordination française pour la Décennie, association qui milite en haut lieu pour le développement d’une éducation non-violente au sein de l’école. Son action est justifiée, hélas, par de tristes faits divers récents, à savoir des actes de violence commis par des adolescents, voire des enfants.

    Claire expose le concept de la violence dans la pensée philosophique :

    « L’éducation à la non-violence est-elle garante de la paix ? » Une telle question peut sembler vaine et caduque. Vaine parce que bien sûr, sur le papier ou en théorie, la violence désigne nécessairement le conflit et la non-violence son contraire, à savoir la paix. Pourtant, à s'y interroger de plus près la violence n'est pas celle que l'on croit. En effet, si l'on retient très facilement l'idée selon laquelle « violence » vient de la violentia latine signifiant "viol", le fait d'aller contre nature, de créer le chaos, on oublie trop souvent que le mot français prend réellement sa racine dans le vis latin qui désigne certes le fait d'employer la force physique mais aussi la vigueur, la puissance, la force, oui, mais créatrice d'énergie. Et ce qui peut être intéressant dans la notion de violence c'est justement que l'on confonde de plus en plus ces deux acceptions au point de n'en faire qu'une seule pièce de monnaie aux deux faces interdépendantes. En effet, il n'est pas nouveau de dire que la violence est omniprésente dans notre société, et ce sous toutes formes. On trouve même, dès l'Antiquité,une réflexion sur la violence -ce qui tend à prouver qu'elle y est presque inhérente (nous y reviendrons). Il est toutefois beaucoup plus surprenant de constater qu'elle est fait devenue banal, norme voire normative. Nous devons nous « faire violence » et ne pas trop nous écouter : "la France appartient à ceux qui se lèvent tôt". Le détour par la réflexion est de plus en plus perçu comme superflu puisque que l'urgence nous fournit informations, formations et prêts-à-penser. Alors il faut ne pas tarder et se battre contre le temps, quitte à maltraiter son corps et sa personne. La vie est un combat. Même l'Etat, et ce depuis plusieurs mandats, affirme sans cesse qu'il va se battre contre telle ou telle situation qu'il taxe de scandaleuse. Et cette notion de bataille contre la vie, comme créatrice de valeur et d'épanouissement (en elle-même louable) semble de plus en plus justifier une violence physique ou perverse contre cette vie, deuxième acception du terme « violence ». Ainsi, on serre la main d'un tel qui ne respecte aucun droit que l'on dit pourtant inaliénables (pour vendre un avion) jusqu'à aller cautionner que nos maires aillent salir le présent d'un éligible sous prétexte de son passé erroné pour l'occasion... TF 1 transmet les aventures d'un tueur en série justicier et justifié (parce que Dexter n'élimine que ceux qui passent entre les mailles de la justice) . Nos chaînes publiques ne sont pas en reste : France 2 diffuse une série mettant en jeu comme héros un pauvre tueur à gages multi millionnaire, victime de l'emprise de sa maman. Internet raffole des vidéos trashs et gores et se taire ou respecter ne semble pas être digne d'honneur... Ainsi Obama, prix Nobel de la paix, affirme qu'il faut des armes pour rétablir ou établir la paix. Que la violence peut être légitime, légale, pacifique ! Cette question est donc caduque dans le sens ou il semblerait que l'on parle vraiment ici pour ne rien dire, la violence étant de plus en plus cautionnée, voire encouragée.

    C'est que, comme dit Hobbes dans son Léviathan l'homme est un loup pour l'homme et seule une violence institutionnalisée, un respect mêlé d'effroi, un Léviathan Extatique, peut soumettre les pulsions égoïstes destructrices des hommes. C'est que la violence lui est naturelle. Et pourtant c'est là que se pose un réel problème. Si la violence est naturelle en effet :

    1/ L'homme n'en est pas responsable (contre Sartre, gêne du tueur sarkosiste, etc.)

    2/Que font les lois ?

    Claire laisse ensuite la parole à Vincent Roussel.

    Vincent Roussel a défini la non-violence : celle-ci ne se place pas dans un état passif de soumission mais au contraire dans une volonté choisie et assumée d’agir pour la paix. Elle correspond à la « non nuisance ».

    Il a été question dès le début si la violence est un état naturel ou culturel à l’individu. Selon Vincent Roussel c’est réfléchir à l’envers que de penser que l’homme est violent naturellement. Par contre, il distingue le conflit à la violence, le premier n’allant pas nécessairement avec le second. Il est naturel à l’homme de se dépasser mais il ne l’est pas de vouloir nuire à autrui : pour lui, l’homme n’est pas naturellement violent. Il préfère voir dans l’homme une « page vierge ».

    Comment l’homme évolue-t-il vers la violence si elle n’est pas innée ? Selon Vincent Roussel, deux mécanismes sont à l’œuvre dans la réaction violence : la première est un rapport mimétique et la deuxième par un mécanisme de défense, la réaction un traumatisme la plupart du temps non compris et non assumé.

    D’où, pour lui, l’importance de l’éducation à la non-violence qui se veut, non pas une méthode de soumission et d’acceptation de tout mais au contraire un retour sur soi pour comprendre qui nous sommes et ce qui nous arrive.  La finalité de cette éducation se définit comme la paix, c’est-à-dire non pas l’absence de conflit mais une transparence à soi et à l’autre qui permet l’épanouissement de l’individu.

    Comment réagir face à la violence ? Vincent Roussel dit que la réaction violente face à la violence est celle que l’on adopte. En effet, il semblerait qu’aujourd’hui celui qui crie, qui humilie l’autre, est aussi celui qui a raison. Néanmoins, nous avons découvert que chacune de nos réactions violentes était le symptôme d’un traumatisme parfois beaucoup plus profond que le simple élément déclencheur au départ (exemple : la réaction d’un professeur face à un élève perturbateur). Dans une logique d’éducation à la non-violence, il ne s’agit pas d’affirmer que du jour au lendemain aucune violence n’est accomplie mais que toute violence est repensée et comprise. On n'arrivera à être non-violent que le jour où l’on se sera compris soi-même !

    L’éducation à la non-violence est tout d’abord une entreprise de prise en charge de chacune de nos responsabilités dans une logique de compréhension de soi. La fin de la violence a donc selon Vincent Roussel comme condition de possibilité la paix intérieure.

    Au terme de ce débat passionnant et mené avec conviction et maîtrise par Vincent Roussel, Bruno et Claire donnent rendez-vous pour le café philosophique suivant.

     

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA DERNIÈRE SÉANCE !

    Le café philosophique de Montargis innovait lors de sa dernière séance, le samedi 6 mars, avec la participation d'un intervenant, Vincent Roussel, président de la commission Education de la Coordination française pour la Décennie. Merci à lui pour sa participation et pour son intervention de grande qualité. Merci également à l'ensemble des participants venus nombreux.

    Bientôt, vous pourrez retrouver sur ce site le compte-rendu de cette séance.

    Le café philosophique de Montargis donne rendez-vous pour la prochaine séance qui verra elle aussi la participation d'un intervenant extérieur. Ce débat aura pour titre : "Pourquoi travaille-t-on ?"

    A bientôt.

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  • PROCHAIN RENDEZ-VOUS

    non-violence.JPGLe prochain café philosophique de Montargis aura lieu le samedi 6 mars prochain à la Brasserie de la Chaussée. Cette séance commencera à 18H (et non pas 18H30).

    Le thème du débat sera celui-ci : "L'éducation à la non-violence est-elle garante de  la paix ?" Pour cette séance, Claire et Bruno recevront Vincent Roussel, président de la commission Education de la Coordination française pour la Décennie.

     

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  • COMPTE RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE

    Thème du débat : "Y a-t-il encore un humanisme aujourd'hui ?"

    Date : 16 janvier 2010 à la Brasserie de la Chaussée.

    Il s'agit de la 4ème séance du Café Philosophique de Montargis.

    Une quinzaine de personnes sont présentes pour ce nouveau débat du café philosophique de Montargis. Le nombre de participants est en baisse par rapport à la séance précédente. Par contre, l'assistance plus clairsemée a permis un débat intéressant, sans doute le meilleur débat depuis la création du café philo.

    Ce café philosophique est un supplément d'AME (spectacles de l'Agglomération Montargoise Et rives du Loing) et vient en écho aux représentations du Neveu de Rameau de Diderot qui ont eu lieu à Pannes les 21 et 22 janvier. Stéphane Aucante, directeur de programmation des spectacles de l'AME, vient présenter cette pièce.

    La présentation de cette 4ème séance et des objectifs du café philo par Bruno (« ce n'est pas un cours de philo mais un lieu de débat citoyen ») a été l'occasion pour Claire de préciser que le café philosophique est encore un jeune projet, que nous sommes en période de rodage et que toute proposition d'amélioration est la bienvenue, les critiques étant acceptées sans problème dans la mesure où elles sont constructives... D'autre part, la présence d'animateurs venant épauler Claire et Bruno est non seulement possible mais aussi bienvenue.

    Bruno a énuméré ensuite la liste des sujets proposés au vote en fin de séance :

    - Pourquoi travaille-t-on ?

    - L'inconscient existe-t-il ?

    - L'éducation à la non-violence est-elle garante de la paix ?

    Ce dernier sujet étant proposé par M. Roussel, très investi dans ce domaine, il est entendu que si ce débat est accepté, M. Roussel participe au débat.

    Claire entame cette séance par une nouveauté : l'utilisation d'un tableau permettant de travailler à la problématisation du sujet du débat. Le public lui-même définit les différents aspects de l'humanisme et, ensemble, les participants essaient de problématiser le sujet.

    L'humanisme, dit Claire, impose au XVIème siècle de revenir aux sources littéraires, de relire et de comprendre, c'est-à-dire de saisir, la pensée antique. Celle qui précède immédiatement ne semble pas définir l'homme ou plutôt la nature humaine. Qui a-t-il de commun entre un Socrate, inventeur de la dialectique dialogique, un Platon dont la dialectique ascendante souligne l'importance seule des Idées nous gouvernant, un Aristote inventeur de la logique qui affirme que l'homme est mortel et politique, ou encore un Epicure pour qui seul l'ataraxie est fin de l'homme ? Peut-être l'idée que sage et sagesse vont de pair, ou que l'homme, parce qu'il possède une âme, se place à part dans ce qui sera nommé bien plus tard « l'échelle des êtres ». En effet ce qu'on appelle âme aujourd'hui rejoint la psyché grecque. Néanmoins, ce qu'Aristote ou Epicure nomment ainsi semble davantage se rapprocher du terme d'anima. Le De Anima du Stagirite qui ouvre ses traités de biologie ne parle presque qu'exclusivement de cette âme qui est forme du corps, c'est-à-dire « structure structurante », « informatrice informante ». L'âme c'est le souffle de vie, c'est ce qui anime l'être vivant, et selon ses facultés, ce qui le définit. L'homme, par exemple, possède la plus « haute » âme dans le sens où il se meut, se reproduit, tels les autres animaux, mais aussi peut penser, et agir en conséquence ou en accord avec cette pensée. C'est parce que l'homme peut penser et dire le juste et l'injuste, distinctement des animaux qui ne peuvent qu'exprimer l'agréable et son contraire, qu'il est un animal politique, parce que seul il peut définir, à la lueur de son rapport avec son semblable, ce qui est légitime ou non. De la même façon, l'âme est analysée à plusieurs reprises chez Epicure ou Platon . Centre d'attention atomiste pour son équilibre nécessaire chez le premier, elle est, chez le second, fondement et finalité (ce qui est très bien décrit dans le Phèdre notamment).

    On peut penser que l'humanisme rénove les lettres et la pensée antiques (qu'elles soient d'ailleurs grecques ou latines) notamment en vertu de la place qu'elles donnent à l'homme. Parce que l'humanisme situe ce dernier de façon très imposante. Imposante quant à la place qu'il lui accorde dans sa spécificité de culture et de douceur que l'humanitas décrit. Mais aussi dans la responsabilité qu'il lui suppose : la confiance dans l'homme va de pair avec la civilisation qu'il construit.

    Ainsi, l'humanisme affirme l'effet civilisateur, et donc moralisateur, de l'homme, qui par nature peut savoir ce qui est bon ou non.  Diderot, et l'ensemble des philosophes des Lumières, même s'ils diffèrent en certains points de ce mouvement de pensée, vont pour beaucoup d'autres le renforcer. Les Lumières affirment en effet leur confiance dans l'homme, et soulignent que, parce qu'il possède la raison (théorique et pratique pour Kant), il est signe de progrès et ne peut que progresser. (Texte de Kant sur le progrès de la raison dans l'histoire, Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolitique, propositions 4 et 8). La Raison est donc avec les Lumières ce qui fonde la nature humaine (question ouverte et devenue le centre de la pensée humaniste). En ce sens elle est déclarée rempart à la sauvagerie (absence de normes sociales) mais aussi à la barbarie (transgression de ces normes). Le XVIII ° est en effet siècle de la révolution française, des Critique de Kant... siècle d'affirmation que l'homme ne peut être mouton, siècle du célèbre sapere aude.  Peu de temps après, en France, naîtra le code civil...

    Et pourtant, après avoir traversé un XXe siècle catastrophique, et pour vivre dans le XXIe de la crise et des suicides dont nous avons déjà parlé, peut-on avoir foi en l'homme, en nous ? Les législateurs sont-ils humanistes ? La censure et les dévots sont-ils au pouvoir ? Y a-t-il encore des actes désintéressés ?

    Les premières interventions laissent apercevoir un grand pessimisme au sujet de l'humanisme qui apparaît en perte de vitesse : l'égoïsme et la cupidité dirigent notre monde. Claire nuance cette sévérité en prenant pour exemple l'élan de solidarité suite au séisme en Haïti. Ne serait-ce pas la marque d'une grande compassion que l'on pensait avoir disparue ? Monique répond que cette vague de solidarité reste éphémère : une fois la générosité médiatique plus discrète, la solidarité aura elle aussi disparue et tout redeviendra comme avant.

    Claire s'interroge ensuite sur la place de l'humanisme dans l'éducation des enfants. Son expérience lui fait dire que l'école est un lieu où l'humanisme devrait être présent. Au sens fort, les humanistes affirmaient la nécessité d'une éducation de l'homme pour un progrès vers plus de morale et d'élévation. Un membre de l'assistance, présent avec un enfant, est interrogé par Bruno : en tant que père, considère-t-il que l'école joue pleinement son rôle dans l'apprentissage des notions d'humanisme. Ce participant répond que l'école ne joue certainement pas son rôle de divulgateur d'humanisme. Pour lui, l'humanisme à l'école doit aussi être le lieu des « humanités ». Cet intervenant souligne le rôle fondamental des parents dans cette éducation au respect de l'homme et d'autrui.

    Bruno prend la parole pour poser une question provocatrice : l'individualisme est-il un humanisme ? A cette question, pas si anodine que cela et à laquelle on serait tenté de répondre par la négative, le sociologue François de Singly a répondu, dans un de ses ouvrages, au contraire par l'affirmative. Il est l'un des rares intellectuels à mettre en avant les aspects positifs des changements sociaux que nous vivons. Les réactions des débatteurs du Café Philo sont nuancées..

    Il est remarquable de voir que la notion d'humanisme est à entendre également sous l'angle de l'écologie (ou « écologisme ? »). Protéger la nature serait faire preuve d'altruisme à l'égard de nos semblables et donc d'humanisme. Or, Bruno, une nouvelle fois, se fait l'avocat du diable : il s'interroge sur cette vision humaniste de l'écologie en rapportant les réactions d'un homme public à un documentaire animalier vantant la coexistence pacifique entre des animaux sauvages et des hommes : « Il ne s'agit pas d'humanisme ». L'humanisme, selon cet homme public, serait ce qui met l'homme et la civilisation humaine au centre de nos préoccupations. Les débatteurs du Café Philo sont en désaccord avec les propos de Bruno : la défense des ressources naturelles participe d'une forme d'humanisme.

    Le serveur de la brasserie émet cette réflexion : finalement, le modernisme à outrance pourrait être un frein à une philosophie tournée vers l'homme.

    Claire conclue le débat en évoquant la philosophie existentialiste (athée) de Sartre, selon laquelle l'homme n'a qu'une seule nature, celle d'être libre. Pour le reste, il le construit et en est responsable. Ainsi, nous nous accordons à affirmer que l'humanisme n'est pas mais devient. Qu'il est notre projet et notre résultat. La seule humanité que l'homme possède est celle dont il fait part. Dès lors, il faut faire de l'humanisme non pas une possibilité mais un devoir, dans le sens où la seule morale qui existe est celle que nous transpirons dans nos actes. Gilles affirme enfin que même si seuls de petits actes désintéressés sont accomplis, ceux-ci comptent autant que les autres et que l'avenir doit être espoir plutôt qu'angoisse existentielle.

    Le café philo se termine une nouvelle fois par les sujets de la prochaine séance. Sur proposition  d'un débattant, il est décidé que les trois sujets seront débattus pour les fois prochaines, à savoir :

    - 6 mars : L'éducation à la non-violence est-elle garante de la paix ?

    - Avril : Pourquoi travaille-t-on ?

    - Mai : l'inconscient existe-t-il ?

    Cette séance a également été commentée sur le site Internet d'Elèv/ation.

     

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  • AU SUJET DE LA VALISE PHILOSOPHIQUE

    NVA306(2).jpgLa valise philosophique de ce mois propose entre autres un lien vers le site de l'association Non-Violence Actualités.

    Les responsables de cette association nous précisent que l'association Non-Violence Actualité est installée à Montargis depuis 1977. Elle a en effet développé au fil des années ce qui pourrait être une éducation non-violente et sélectionné les outils adaptés à l’apprentissage d’une gestion des relations et des conflits qui évite la violence, tout en recherchant la justice et le respect de l’être humain. Cette association cherche à promouvoir, dès la petite enfance, une société qui ne craigne pas les confrontations et soit capable de les vivre de façon constructive et sans recours à la violence.

    Communiqué de presse Non-Violence Actualité


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  • NOTEZ-BIEN NOTRE PROCHAIN RENDEZ-VOUS !

    attention.JPGLe prochain café philosophique de Montargis aura lieu le samedi 6 mars prochain (pas de café philo en février) à la Brasserie de la Chaussée. Cette séance commencera à 18H (et non pas 18H30).

    Le thème du débat sera celui-ci : "L'éducation à la non-violence est-elle garante de  la paix ?" Pour cette séance, Claire et Bruno recevront Vincent Roussel, président de la commission Education de la Coordination française pour la Décennie.

    Ce sera l'occasion de débattre avec lui de la pertinence de la non-violence dans l'éducation.

    Nous vous attendons nombreux.

     

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA DERNIÈRE SÉANCE !

    merci-magnet.jpgClaire et Bruno tiennent à remercier les participants du café philosophique du samedi 16 janvier. Le débat avait pour thème l'humanisme aujourd'hui. Malgré un plus faible nombre de participants que lors des derniers séances, ce débat a permis des échanges particulièrement riches et variés sur les différents aspects de l'humanisme : sa définition, la place de l'éducation, les humanités, l'écologie ou l'individualisme...

    Le prochain café philosophique aura lieu le samedi 6 mars à la Brasserie de la Chaussée. Le débat portera sur la non-violence : "l'éducation à la non-violence est-elle garante de la paix ?". Nous en dirons plus dans quelques jours.

    Nous espérons que cette prochaine séance sera d'une aussi bonne qualité que celle de samedi dernier...

     

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