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  • QUI SUIS-JE POUR MOI ET POUR LES AUTRES ?

    Hume s’est intéressé à l’identité. L’humain, nous dit-il, pense qu’il traverse toute sa vie avec une identité, alors que nous ne somme "nous" que par instants, par périodes, des périodes de notre vie.

    qui-suis-je-post.jpgNotre identité serait à projeter sur de nombreuses périodes et c’est comme faire un diaporama d’une personnalité qui ne sera pas exactement celle de l’instant où la question se pose. C’est un ensemble persistant de ce "moi évolutif", ce qu’Hegel nomme cette "conscience de soi". La vie est continuelle mobilité. Notre identité est à ce point changeante que nous n’avons pas précisément le même génome toute notre vie.

    Et si je change, si je brise l’armure, si je rejette le formatage que j’ai accepté, même à mon insu, je deviendrai enfin "moi" ; et en agissant différemment d’aujourd’hui je ne me trahirai pas sauf aux yeux de quelques uns. "Notre vrai moi n’est pas tout entier en nous", nous disait Jean-Jacques Rousseau. Autrement dit,  mon identité est en grande partie la résultante de l’endroit où je suis né, en quelle époque, dans quel milieu. Mon identité est en grande partie, une contingence, "une reproduction de l’autre" comme nous le dit Michel Foucault, dans son œuvre, Le Gouvernement de Soi et des Autres.

    Pouvons-nous nous montrer aux autres tels que nous sommes ? Ou, ne pas trop se découvrir, se cacher plus ou moins, mettre le masque  pour se protéger? Si je montre quelles sont mes faiblesses, quelle propension j’ai à m’émouvoir, ou à m’attrister, ou ma compassion envers les autres, je prends le risque que des personnes utilisent ces éléments, m’utilisent en tant que moyen pour leurs propres buts : "Tout esprit profond a besoin d’un masque… un être caché a besoin de la parole pour se taire et pour taire… et veut esquiver la communication, en fait un masque vagabonde à son effigie dans le cœur de sa tête et de ses amis (Nietzsche. Par delà le Bien et le Mal)".

    Guy Louis Pannetier, Café philo de Chevilly-Larue et L'Haÿ-les-Roses

    Avec les remerciements du Café philosophique de Montargis

     

     
    Lien permanent Catégories : =>Saison 4, [30] "Puis-je savoir qui je suis?" Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • LES PHILOSOPHES ET LA PASSION

    Les philosophes grecs ont traité la passion, avec les passions, les englobant dans les émotions. Platon met en garde contre la passion et particulièrement contre la passion envers la Femme. C’est lui qui préconise "une Femme pour l’esthétique, un melon pour le délice, un jeune garçon pour le plaisir", Platon nous laissera "l’amour platonique" ! Épicure lui, recommande les passions non destructrices, surtout celle envers la Femme qu’il appelle "le plaisir d’Aphrodite".

    café philosophique de montargis, philo, philosophie, montargisPrécurseurs en matière de développement personnel les Stoïciens nous disent: "C’est parce vous ne maîtrisez ni vos émotions, ni vos passions, que vous ne pouvez dominer votre vie". Le sage, dit le stoïcien Diogène Laërce, "est sans passion, il ne se laisse pas entraîner…, tous les sages sont sévères" ; pour lui la passion est, "maladie de l’âme".

    Néanmoins nous voyons la passion dans la mythologie, de la passion dans les tragédies d’Euripide, de la passion dans la poésie épique d’Homère avec l’Iliade et l’Odyssée. Puis au moyen âge la philosophie scholastique des Pères de l’Eglise maintient les passions dans le domaine des maladies de l’âme.

    Le bouleversement culturel de la Renaissance, l’influence des philosophes Libertins, vont commencer à faire évoluer le concept. Les dernières grandes critiques de la passion, et des passions, viendront de Kant, pour qui : "les passions sont les gangrènes de la raison pure", que : "L’homme qui cède à la passion est un prisonnier qui soupire sous ses chaînes", pour lui, une fois que le plaisir a été satisfait par la possession, la jouissance, la passion pour la personne désirée cesse… La passion ne dure que tant qu’il y a résistance. Pour Pascal la passion est "dépossession de soi". Descartes sera moins catégorique, et nous dit "que des passions dépend tout le mal, et d’elles dépend tout le bien".

    Avec la Révolution, c’est un toute autre approche qui se dessine ; Pour Voltaire, "La passion est le moteur principal de la marche du progrès", c’est ce qui produit le social, c’est le passionnel de l’altruisme. Pour Rousseau, "La passion est la condition du devenir de l’homme, la condition pour naître à son humanité", et enfin Diderot nous dira : "On déclame sans cesse contre les passions, on leur impute toutes les peines de l’homme, et l’on oublie qu’elles sont aussi la source de tous les plaisirs. Il n’y a que les passions, les grandes passions qui puissent élever aux grandes choses, sans elles plus de sublime, soit dans les mœurs, soit dans les ouvrages" ; "les passions sobres" dira t-il, "font les hommes communs".

    Aujourd’hui l’approche que nous avons de la passion est grandement due à l’héritage du Romantisme, omniprésent dans notre culture. La conception que nous avons de la passion est peut être essentiellement liée à notre tempérament latin...

    Guy-Louis Pannetier

     

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