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[04] "Y a-t-il un Humanisme aujourd'hui?"

  • La valise philosophique du mois sur le bonheur

    La "Valise philosophique" du café philo est toujours disponible et vous accompagne pour illustrer nos débats.

    Comme pour chaque séance, nous vous avons préparé des documents, textes, extraits de films ou de musiques servant à illustrer et enrichir les débats mensuels.

    Sur la colonne de droite, vous pouvez retrouver les documents autour de la séance du vendredi 15 novembre 2019 qui aura pour thème : "Dépend-il de nous d'être heureux ?"

    Restez attentifs : régulièrement de nouveaux documents viendront alimenter cette rubrique d'ici la séance.

    Photo : Mentatdgt - Pexels

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  • COMPTE RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE

    Thème du débat : "Y a-t-il encore un humanisme aujourd'hui ?"

    Date : 16 janvier 2010 à la Brasserie de la Chaussée.

    Il s'agit de la 4ème séance du Café Philosophique de Montargis.

    Une quinzaine de personnes sont présentes pour ce nouveau débat du café philosophique de Montargis. Le nombre de participants est en baisse par rapport à la séance précédente. Par contre, l'assistance plus clairsemée a permis un débat intéressant, sans doute le meilleur débat depuis la création du café philo.

    Ce café philosophique est un supplément d'AME (spectacles de l'Agglomération Montargoise Et rives du Loing) et vient en écho aux représentations du Neveu de Rameau de Diderot qui ont eu lieu à Pannes les 21 et 22 janvier. Stéphane Aucante, directeur de programmation des spectacles de l'AME, vient présenter cette pièce.

    La présentation de cette 4ème séance et des objectifs du café philo par Bruno (« ce n'est pas un cours de philo mais un lieu de débat citoyen ») a été l'occasion pour Claire de préciser que le café philosophique est encore un jeune projet, que nous sommes en période de rodage et que toute proposition d'amélioration est la bienvenue, les critiques étant acceptées sans problème dans la mesure où elles sont constructives... D'autre part, la présence d'animateurs venant épauler Claire et Bruno est non seulement possible mais aussi bienvenue.

    Bruno a énuméré ensuite la liste des sujets proposés au vote en fin de séance :

    - Pourquoi travaille-t-on ?

    - L'inconscient existe-t-il ?

    - L'éducation à la non-violence est-elle garante de la paix ?

    Ce dernier sujet étant proposé par M. Roussel, très investi dans ce domaine, il est entendu que si ce débat est accepté, M. Roussel participe au débat.

    Claire entame cette séance par une nouveauté : l'utilisation d'un tableau permettant de travailler à la problématisation du sujet du débat. Le public lui-même définit les différents aspects de l'humanisme et, ensemble, les participants essaient de problématiser le sujet.

    L'humanisme, dit Claire, impose au XVIème siècle de revenir aux sources littéraires, de relire et de comprendre, c'est-à-dire de saisir, la pensée antique. Celle qui précède immédiatement ne semble pas définir l'homme ou plutôt la nature humaine. Qui a-t-il de commun entre un Socrate, inventeur de la dialectique dialogique, un Platon dont la dialectique ascendante souligne l'importance seule des Idées nous gouvernant, un Aristote inventeur de la logique qui affirme que l'homme est mortel et politique, ou encore un Epicure pour qui seul l'ataraxie est fin de l'homme ? Peut-être l'idée que sage et sagesse vont de pair, ou que l'homme, parce qu'il possède une âme, se place à part dans ce qui sera nommé bien plus tard « l'échelle des êtres ». En effet ce qu'on appelle âme aujourd'hui rejoint la psyché grecque. Néanmoins, ce qu'Aristote ou Epicure nomment ainsi semble davantage se rapprocher du terme d'anima. Le De Anima du Stagirite qui ouvre ses traités de biologie ne parle presque qu'exclusivement de cette âme qui est forme du corps, c'est-à-dire « structure structurante », « informatrice informante ». L'âme c'est le souffle de vie, c'est ce qui anime l'être vivant, et selon ses facultés, ce qui le définit. L'homme, par exemple, possède la plus « haute » âme dans le sens où il se meut, se reproduit, tels les autres animaux, mais aussi peut penser, et agir en conséquence ou en accord avec cette pensée. C'est parce que l'homme peut penser et dire le juste et l'injuste, distinctement des animaux qui ne peuvent qu'exprimer l'agréable et son contraire, qu'il est un animal politique, parce que seul il peut définir, à la lueur de son rapport avec son semblable, ce qui est légitime ou non. De la même façon, l'âme est analysée à plusieurs reprises chez Epicure ou Platon . Centre d'attention atomiste pour son équilibre nécessaire chez le premier, elle est, chez le second, fondement et finalité (ce qui est très bien décrit dans le Phèdre notamment).

    On peut penser que l'humanisme rénove les lettres et la pensée antiques (qu'elles soient d'ailleurs grecques ou latines) notamment en vertu de la place qu'elles donnent à l'homme. Parce que l'humanisme situe ce dernier de façon très imposante. Imposante quant à la place qu'il lui accorde dans sa spécificité de culture et de douceur que l'humanitas décrit. Mais aussi dans la responsabilité qu'il lui suppose : la confiance dans l'homme va de pair avec la civilisation qu'il construit.

    Ainsi, l'humanisme affirme l'effet civilisateur, et donc moralisateur, de l'homme, qui par nature peut savoir ce qui est bon ou non.  Diderot, et l'ensemble des philosophes des Lumières, même s'ils diffèrent en certains points de ce mouvement de pensée, vont pour beaucoup d'autres le renforcer. Les Lumières affirment en effet leur confiance dans l'homme, et soulignent que, parce qu'il possède la raison (théorique et pratique pour Kant), il est signe de progrès et ne peut que progresser. (Texte de Kant sur le progrès de la raison dans l'histoire, Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolitique, propositions 4 et 8). La Raison est donc avec les Lumières ce qui fonde la nature humaine (question ouverte et devenue le centre de la pensée humaniste). En ce sens elle est déclarée rempart à la sauvagerie (absence de normes sociales) mais aussi à la barbarie (transgression de ces normes). Le XVIII ° est en effet siècle de la révolution française, des Critique de Kant... siècle d'affirmation que l'homme ne peut être mouton, siècle du célèbre sapere aude.  Peu de temps après, en France, naîtra le code civil...

    Et pourtant, après avoir traversé un XXe siècle catastrophique, et pour vivre dans le XXIe de la crise et des suicides dont nous avons déjà parlé, peut-on avoir foi en l'homme, en nous ? Les législateurs sont-ils humanistes ? La censure et les dévots sont-ils au pouvoir ? Y a-t-il encore des actes désintéressés ?

    Les premières interventions laissent apercevoir un grand pessimisme au sujet de l'humanisme qui apparaît en perte de vitesse : l'égoïsme et la cupidité dirigent notre monde. Claire nuance cette sévérité en prenant pour exemple l'élan de solidarité suite au séisme en Haïti. Ne serait-ce pas la marque d'une grande compassion que l'on pensait avoir disparue ? Monique répond que cette vague de solidarité reste éphémère : une fois la générosité médiatique plus discrète, la solidarité aura elle aussi disparue et tout redeviendra comme avant.

    Claire s'interroge ensuite sur la place de l'humanisme dans l'éducation des enfants. Son expérience lui fait dire que l'école est un lieu où l'humanisme devrait être présent. Au sens fort, les humanistes affirmaient la nécessité d'une éducation de l'homme pour un progrès vers plus de morale et d'élévation. Un membre de l'assistance, présent avec un enfant, est interrogé par Bruno : en tant que père, considère-t-il que l'école joue pleinement son rôle dans l'apprentissage des notions d'humanisme. Ce participant répond que l'école ne joue certainement pas son rôle de divulgateur d'humanisme. Pour lui, l'humanisme à l'école doit aussi être le lieu des « humanités ». Cet intervenant souligne le rôle fondamental des parents dans cette éducation au respect de l'homme et d'autrui.

    Bruno prend la parole pour poser une question provocatrice : l'individualisme est-il un humanisme ? A cette question, pas si anodine que cela et à laquelle on serait tenté de répondre par la négative, le sociologue François de Singly a répondu, dans un de ses ouvrages, au contraire par l'affirmative. Il est l'un des rares intellectuels à mettre en avant les aspects positifs des changements sociaux que nous vivons. Les réactions des débatteurs du Café Philo sont nuancées..

    Il est remarquable de voir que la notion d'humanisme est à entendre également sous l'angle de l'écologie (ou « écologisme ? »). Protéger la nature serait faire preuve d'altruisme à l'égard de nos semblables et donc d'humanisme. Or, Bruno, une nouvelle fois, se fait l'avocat du diable : il s'interroge sur cette vision humaniste de l'écologie en rapportant les réactions d'un homme public à un documentaire animalier vantant la coexistence pacifique entre des animaux sauvages et des hommes : « Il ne s'agit pas d'humanisme ». L'humanisme, selon cet homme public, serait ce qui met l'homme et la civilisation humaine au centre de nos préoccupations. Les débatteurs du Café Philo sont en désaccord avec les propos de Bruno : la défense des ressources naturelles participe d'une forme d'humanisme.

    Le serveur de la brasserie émet cette réflexion : finalement, le modernisme à outrance pourrait être un frein à une philosophie tournée vers l'homme.

    Claire conclue le débat en évoquant la philosophie existentialiste (athée) de Sartre, selon laquelle l'homme n'a qu'une seule nature, celle d'être libre. Pour le reste, il le construit et en est responsable. Ainsi, nous nous accordons à affirmer que l'humanisme n'est pas mais devient. Qu'il est notre projet et notre résultat. La seule humanité que l'homme possède est celle dont il fait part. Dès lors, il faut faire de l'humanisme non pas une possibilité mais un devoir, dans le sens où la seule morale qui existe est celle que nous transpirons dans nos actes. Gilles affirme enfin que même si seuls de petits actes désintéressés sont accomplis, ceux-ci comptent autant que les autres et que l'avenir doit être espoir plutôt qu'angoisse existentielle.

    Le café philo se termine une nouvelle fois par les sujets de la prochaine séance. Sur proposition  d'un débattant, il est décidé que les trois sujets seront débattus pour les fois prochaines, à savoir :

    - 6 mars : L'éducation à la non-violence est-elle garante de la paix ?

    - Avril : Pourquoi travaille-t-on ?

    - Mai : l'inconscient existe-t-il ?

    Cette séance a également été commentée sur le site Internet d'Elèv/ation.

     

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA DERNIÈRE SÉANCE !

    merci-magnet.jpgClaire et Bruno tiennent à remercier les participants du café philosophique du samedi 16 janvier. Le débat avait pour thème l'humanisme aujourd'hui. Malgré un plus faible nombre de participants que lors des derniers séances, ce débat a permis des échanges particulièrement riches et variés sur les différents aspects de l'humanisme : sa définition, la place de l'éducation, les humanités, l'écologie ou l'individualisme...

    Le prochain café philosophique aura lieu le samedi 6 mars à la Brasserie de la Chaussée. Le débat portera sur la non-violence : "l'éducation à la non-violence est-elle garante de la paix ?". Nous en dirons plus dans quelques jours.

    Nous espérons que cette prochaine séance sera d'une aussi bonne qualité que celle de samedi dernier...

     

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  • QU'EST-CE QUE L'HUMANISME ?

    L'humanisme est ce mouvement philosophique qui met l'homme et les valeurs humaines au-dessus de toutes les autres valeurs.

    Voici ce qu'en dit l'article de Wikipedia qui lui est consacré.

     

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  • LES QUESTIONS QUE L'ON PEUT SE POSER AU SUJET DE L'HUMANISME

    Voici quelques questions que l'on peut se poser au sujet du futur débat "Y a-t-il encore un humanisme aujourd'hui ?" :

    Que recouvre la notion "d’humanisme" ?

    Les "dévots" et la censure sont-ils au pouvoir de nos jours ?

    L’encyclopédie sur Internet Wikipedia est-elle l’équivalent de L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert ?

    L’écologie est-elle un humanisme ?

    Humanisme et individualisme sont-ils incompatibles ?

    Y a-t-il encore des actes moraux désintéressés ?

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    Ces questions sont loin d'être exhaustives. N'hésitez pas à nous proposer d'autres points abordables.

     

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  • Y A-T-IL ENCORE UN HUMANISME AUJOURD'HUI ?

    affiche humanisme.JPGLe prochain débat du café philosophique aura lieu le samedi 16 janvier prochain à la Brasserie de la Chaussée de Montragis. Il aura pour thème : "Y a-t-il encore un humanisme aujourd'hui ?"

    Ce débat viendra en écho au spectacle Le Neveu de Rameau mis par en scène par le Théâtre du Lamparo et proposé par l'AME.

    Débat libre, gratuit et ouvert à toutes les personnes curieuses, intéressées par la philosophie et surtout ouvertes d'esprit !

     

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  • COUP D'OEIL SUR LA NOTION D'HUMANISME

    Quelques indications préliminaires au prochain café philosophique.


     

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  • UN CAFÉ PHILOSOPHIQUE DE GRANDE QUALITÉ

    Le café philosophique de Montargis du 5 décembre traitait d'un sujet ardu et tabou : "A-t-on le droit de mourir ?" Certes la loi française condamne des actes comme le suicide ou l'euthanasie. Il n'en reste pas moins vrai que la philosophie peut avoir son mot à dire sur ce sujet, surtout lorsqu'il existe un décalage entre l'opinion d'une partie de la société et la loi (on l'a vu lors des affaires Humbert ou Chantal Sébire).

    Le débat du Café Philo a permis des échanges d'une grande variété et d'une grande qualité sur un sujet aussi sombre que la place de la mort aujourd'hui. Une trentaine de participants de tous horizons et de tous âges sont intervenus dans ce débat passionnant, voire poignant.

    Les organisateurs Claire et Bruno tiennent à remercier les participants de cette séance et donnent rendez-vous pour le prochain café philosophique le samedi 16 janvier 2010. Le thème de cette quatrième séance sera : "Y a-t-il encore un Humanisme aujourd'hui ?" Ce café philosophique sera organisé en partenariat avec l'AME de Montargis,dans le cadre de la programmation du Neveu de Rameau, mise en scène théâtrale d'après l'oeuvre de Diderot.

     

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