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Café philosophique de Montargis - Page 50

  • POURQUOI LES ENFANTS AIMENT AVOIR PEUR

    Un des sujets préférés des contes pour les juniors restent les angoisses enfantines. Pourquoi ce ressort fonctionne-t-il encore de nos jours?

    536291.jpgLe 20e Salon du livre de jeunesse et de la presse de Montreuil rend hommage au Petit Chaperon rouge à travers l'exposition Dans la gueule du loup. Plus de trois siècles après sa création, le conte s'avère une source inépuisable d'inspiration. Du classique Gustave Doré à la contemporaine Lisbeth Zwerger (Nord-Sud), du résolument stylisé Rascal (Pastel) aux photographies de Sarah Moon (Grasset Jeunesse), cette histoire aux mille et une versions fascine toujours. Pourquoi? Sans nul doute Le Petit Chaperon rouge délivre-t-il un message d'une portée universelle. En soulevant la peur du loup, il enseigne aux petits la méfiance envers l'inconnu. Dans les récits d'antan, la peur était un ressort essentiel de l'éducation. N'avait-on pas recours aux ogres et autres croque-mitaines pour rendre les enfants sages? Un procédé banni des méthodes d'aujourd'hui. Pourtant, les peurs ancestrales restent bien ancrées chez les bambins du troisième millénaire. D'où viennent-elles? Pourquoi nos enfants les subissent-ils encore? Le livre a-t-il toujours un rôle à jouer? Christophe André, médecin psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris, répond à Lire Junior. Spécialisé dans le traitement de la peur, il vient de signer son huitième livre, Psychologie de la peur (Odile Jacob).

    La peur des enfants est-elle normale?

    CHRISTOPHE ANDRÉ. Oui, elle est une fonction naturelle de l'être humain. Sans la peur, la survie de l'espèce ne serait pas assurée. Certaines peurs sont stockées dans la mémoire génétique de l'espèce: la peur de l'eau, des gros animaux, de l'inconnu, du tonnerre, etc. Elles sont des signaux d'alarme qui mobilisent nos ressources face au danger et jouent donc un rôle d'éducation. Si vous marchez sur un sentier escarpé, la crainte du vide vous empêchera de tomber. Seule exception, les enfants casse-cou! Leur absence de peur les expose davantage aux accidents.

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  • FIN DU MONDE 2012 : ET SI GÉRARD PALAPRAT AVAIT VU JUSTE?

    Le calendrier maya annonce la fin du monde pour le 21 décembre prochain. EN 1971, Gérard Palaprat avait lui aussi envisagé cette possibilité.

    "Pour la fin du monde, prends ta valise et va là-haut sur la montagne". Et si cette montagne en question dont nous parle Gérard Palaprat était celle de Bugarach ? Ce petit village situé dans l’Aude serait, selon de nombreuses hypothèses, l’unique endroit au monde pour échapper à la fin du monde prévue pour le 21 décembre prochain.

    Cette chanson composée en 1971 par Gérard Palaprat prend aujourd’hui tout son sens. C’est d’ailleurs à quelques kilomètres de Bugarach, en Lozère, que Gérard avait composé cette chanson.

    LA SUITE ICI...

     
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  • UNE SEMAINE AVANT LA FIN DU MONDE (LE DÉBAT !)

    Le compte à rebours a commencé : il reste une semaine avant la fin du monde… du moins si les prédictions de plusieurs prophètes s’avèrent véridiques.

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    Rien n’est moins sûr : les prophéties apocalyptiques sont légion dans l’histoire de l’humanité : pas moins de 180 comptabilisées (pour en savoir plus, rendez-vous sur ce lien). 

    L’occasion était trop bonne pour le café philosophique de Montargis qui, hasard du calendrier, organisera son prochain débat ce jour-là : pour ce nouveau rendez-vous, il sera moins question de discuter sur cette fin du monde annoncée (signalons au passage que si cette prophétie s’annonce vraie, nous ne serons sans doute plus là pour en discuter !) que de débattre sur un sentiment commun à tout homme : la peur.

    Rendez-vous donc le vendredi 21 décembre 2012 à 19 heures à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée de Montargis pour ce débat intitulé : "Catastrophe ! La fin du monde ? La peur peut-elle être bonne conseillère ?"   

     

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  • FIN DU MONDE LE 21 DÉCEMBRE 2012 : AU FAIT, QUE DISENT RÉELLEMENT LES MAYAS ?

    Rarement une date et un événement hypothétique (et hautement improbable) aura autant fait parler de lui :

    Films, livres, émissions de télévisions, articles de presse et jusqu’à nos conversations quotidiennes font de ce 21 décembre 2012 une date remarquable. Le café philosophique de Montargis lui-même, qui avait programmé cette date pour son dernier débat de l’année, ne pouvait pas ne pas faire un clin d’œil à cette prophétie aussi inquiétante que troublante. C’est pourquoi le débat de ce jour aura pour thème de discussion la peur ("Catastrophe ! La fin du monde ? La peur peut-elle être bonne conseillère ?").

    Mais au fait, pourquoi cette date du 21 décembre 2012 est-elle devenue celle d’une fin du monde programmée ?

    1.pngCette annonce prend pour hypothèse une inscription (et une seule inscription) maya découverte sur le monument 6 de Tortuguero au Costa Rica, un site modeste dont il reste peu de choses. Ces inscriptions (glyphes) sur une grande dalle verticale ont pour objet les divers épisodes de la vie d’un souverain local du VIIème siècle. Sur un côté de ces scènes sont inscrites ces mentions : "Il adviendra le bak’tum 4 Ahaw 3 K’ank’in". Les dernières mentions de ce texte ont disparu mais il n’est nulle part fait mention de fin du monde. Que veut dire ce texte et pourquoi fait-il couler tant d'encres ?

    Pour répondre à cette question, il convient de se pencher sur le système de calendrier des Mayas.

    Pour ce peuple d’Amérique, apparu vers 2000 avant JC  avant de s’éteindre sous la conquête espagnole (il reste cependant près de 7 millions de Mayas), le temps était cyclique. Le calendrier (tzolk’in) comprenait 260 jours, décomposés en 13 fois 20 jours, nommés par des noms divers (animaux, végétaux et symboles), fastes ou néfastes. C’est cette combinaison de chiffres (de 1 à 13) et de nom qui désignait la qualité ou non de tel ou tel jour. 

    À ce comput, s’ajoutait le calendrier solaire que les Mayas connaissaient bien. Ils divisaient l’année en 18 mois de 20 jours, soit 360 jours. Pour compléter le calendrier solaire, cinq jours "perdus", considérés comme néfastes, étaient ajoutés en fin de cycle. Chaque jour était désigné par le nom du mois auquel on ajoutait un chiffre de 1 à 19. Le dernier jour du mois (le vingtième) était qualifié comme "fondateur" du mois suivant.

    Cette particularité de double calendrier inégal faisait que chaque jour (calculé et nommé de deux manières différentes) se répétait au bout de 18 980 jours (le plus petit multiple commun de 260 et 365), soit 52 années de 365 jours ou encore 73 cycles de 260 jours. La fin d’un cycle était observé avec attention si ce n’est vénération, voire terreur.  

    fin du monde,peur,maya,calendrierÀ ce cycle court, s’ajoutait un compte long organisé lui aussi en cycles. On date sa création à plus de 2500 ans. Ce compte long n’a été découvert qu’au XIXème siècle grâce à l’examen d’inscriptions de l’époque classique (de 250 à 950 environ) composées de colonnes de chiffres ne dépassant jamais 20 et disposés sous un glyphe dit "introducteur". Sur ce document épigraphique, la plus petite unité, en bas de la colonne, désigne le jour (k’in ou "soleil"). Au-dessus, se trouve le mois de 20 jours (winal), puis vient la désignation de l’année (tun ou "pierre"). L’année a une durée de 18 mois soit 360 jours. Au-dessus du tun vient le k’atun (correspondant à 20 tun) et au-dessus du k’atum se situe la plus large et la dernière des unités de ce système : le bak’tun, équivalent à 20 k’atun, soit 400 ans. 

    Ce comput a un point d’origine que les spécialistes font démarrer au 11 août 3114 avant JC. Tout, ensuite, est affaire de mathématiques : au bout du 13ème bak’tun (13 fois 400 ans à partir de cette date originelle), nous dit l’inscription de Tortuguero, un cycle s’achève bien en décembre 2012. Il est probable qu’ensuite commencerait un nouveau cycle et non pas une fin du monde, jamais annoncée de fait à cette date.

    Jusque dans les années 70, la référence d’une fin du monde à cette date n’est d'ailleurs mentionnée nulle part. L’écrivain américain du New Age José Argüelles y fait référence le premier. Il popularise cette idée dans son livre à succès The Mayan Factor (Le Facteur Maya) en 1987. Mais la popularité du 21 décembre 2012 sera surtout le fait du cinéma commercial américain avec le film de Roland Emmerich : 2012, sorti en 2009. Mort en 2011, José Argüelles ne saura jamais si ses prédictions, qu’il doit en partie de ses propres aveux à des prises de LSD, se réaliseront.

    Quant à nous, il nous reste encore une semaine avant de savoir si les supposées prédictions des Mayas vont se concrétiser.

     

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  • VRAIES EXTINCTIONS MASSIVES ET FAUSSES FIN DU MONDE : UN RAPIDE HISTORIQUE

    Chutes de météorites, raz de marées, invasions extraterrestres, retournements des pôles, apocalypses nucléaires, guerres mondiales, chutes de stations spatiales et même... trou noir provoqué par le cyclotron du CERN : l'histoire humaine est riche de prédictions toutes aussi terrifiantes les unes que les autres.

    image fin du monde.jpgA l'heure où de nombrteux mouvements annoncent une fin du monde le 21 décembre prochain - qui sera aussi la date de notre prochain café philosophique consacré à la peur ! - il n'est pas inutile de rappeler que les prévisions et prophéties de tout poil annonçant la fin de l'humanité ont été légion : pas moins de 180 annonces ont émaillé notre histoire - et toutes se sont trompées... Gageons que celle du 21 décembre 2012 en fera partie. Sinon, nous serons tous dans de beaux draps !

    Il n'est par contre pas inutile, pour se faire peur autant que pour se rassurer, de faire un petit historique des vraies extinctions massives survenues sur Terre comme de faire un panorama des petites et grandes prédictions apocalyptiques - un panorama non exhaustif.

    - 500 millions d'années environ (Cambrien) : Disparition d'un grand nombre d'espèces de trilobites, brachiopodes et conodontes.

    - 440 millions d'années environ (entre l'Ordovicien et le Silurien) : Deuxième extinction massive suite à une grande période de glaciation.

    - 365 millions d'années environ (Dévonien) : Troisième extinction massive de 70 % des espèces mais sur une période de plusieurs millions d'années.

    - 250 millions d'années environ (Permien) : Quatrième extinction massive de la presque totalité de la vie sous-marine et de 70 % des espèces terrestres animales et végétales. Il s'agit de l'extinction la plus importante.

    - 200 millions d'années environ (Trias-jurassique) : Cinquième extinction massive de 75 % de la vie marine et de près de 30 % des familles d'animaux. Facturation de la Pangée.   

    peur,fin du monde,apocalypse- 65 millions d'années environ (Crétacé) : Sixième extinction massive de 50 % des espèces, suite à l'écrasement d'une météorite sur Terre dans l'actuel Mexique (Chicxulub).

    - 13 000 ans et après : Extinction de l'Holocène due à la colonisation de la terre par l'homme. Nous sommes toujours dans cette ère.

    VIème siècle avant JC : textes bibliques apocalyptique d'Ezéchiel et de Joël. 

    - 165 : Le Livre de Daniel inaugure réellement le genre apocalyptique. Il décrit l'avènement du royaume messianique à la fin des temps.

    Vers 95 : Apocalypse de Jean de Patmos. Ce texte qui conclue le Nouveau Testament annonce la fin des temps et l'avènement du Royaume de Dieu. Plusieurs interprétations ont cours sur ce texte obscur (explications symbolistes, historiques, prétéristes et futuristes).

    1000 : Grande peur de la fin du monde, considérée après coup par des médiévistes comme largement surévaluée.

    1260 : Panique provoquée par les "flagellants" à l'approche d'une fin du monde.

    1525 : Le pasteur millénariste Münzer lance une révolte de paysans contre le Saint Empire Romain Germanique afin de créer une théocratie à l'imminence du Jugement Dernier. Sa révolte est vaincue et Münzer est mis à mort.

    5 avril 1534 : Persuadé que cette date marque la fin du monde, le prédicateur néerlandais Jan Matthijs provoque les autorités catholiques qui assiègent Münster où il s'est enfermé avec des fidèles. Jan Matthijs meurt écartelé.

    1555 : Première édition des Centuries astrologique de Nostradamus dont les prédictions s'arrêtent en 3797.

    1898 : Sortie de La Guerre des Mondes du Britannique HG Wells.

    1910 : Le passage de la comète de Halley suscite la panique.

    peur,fin du monde,apocalypse30 octobre 1938 : Orson Welles provoque un mouvement de terreur aux Etats-Unis en raison de la vraisemblance de sa fiction radiophonique inspirée du livre La Guerre des Mondes (photo). 

    1947 : Création à Chicago de l'horloge de l'Apocalypse où "minuit" représente la fin des temps. En 2012, son cadran affiche 23h55.

    1960 : Le physicien Heinz von Foerster prédit que le nombre d'habitants en 2026 rendra la vie sur terre impossible.

    1962 : Crise des missiles de Cuba d'une gravité telle que le monde faillit basculer dans une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et l'URSS.

    1978 : Le gourou Jim Jones, hanté par le spectre de l'apocalypse, entraîne ses 914 membres dans un suicide collectif.

    1993 : Incendie de Waco et mort de 82 fidèles de la secte des Davidiens dirigée par le gourou David Koresh.

    1999 : Le couturier Paco Rabanne annonce la fin du monde pour le 11 août, à l'occasion de l'éclipse solaire.

    2000 : A l'occasion du passage au nouveau millénaire, aucune prédiction catastrophique n'a lieu.

    11 septembre 2001 : L'attentat contre le Wall Trade Center fait craindre une nouvelle guerre mondiale.

    peur,fin du monde,apocalypse2007 : Le roman post-apocalyptique La Route de Cormac McCarthy reçoit le prix Pulitzer. Il sera adapté par la suite au cinéma (photo). Voir aussi ce lien au sujet du livre et cet autre lien au sujet du film.

    L'Union internationale pour la conservation de la nature évalue qu'une espèce d'oiseaux sur huit, un mammifère sur quatre, un amphibien sur trois et 70 % de toutes les plantes sont en péril.

    2008 : Inquiétudes autour de la mise en service de l'accélérateur de particules du CERN qui pourrait provoquer la création d'un trou noir.

    2009 : Le film 2012 de Roland Emmerich popularise et commercialise l'hypothèse selon laquelle les Mayas auraient prédit la fin du monde pour le 21 décembre 2012. 

    Sur cette page, retrouvez d'autres prédictions.

     

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  • UN SIÈCLE DE PHILOSOPHIE

    13534117682_GDSH_29_258.jpgLe café philosophique de Montargis souhaite faire un coup de projecteur sur le numéro de décembre 2012-janvier 2013 des "Grands Dossiers des Sciences Humaines". Ce numéro passionnant est consacré à un siècle de philosophie. Henri Bergson, Hanna Arendt, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Michel Foucault mais aussi Ludwig Wittgenstein, Jürgen Habermas, Carol Gilligan ou Peter Sloterdijk font l'objet d'articles synthétiques présentant leurs oeuvres principales et leurs apports à la philosophie. 

    Ce numéro de vulgarisation sur des oeuvres parfois difficiles d'accès est forcément incomplet et subjectif mais il ravira les curieux de la philosophie et leur donnera envie d'aller plus loin.

    En vente en kiosques 

     

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  • LA PRESSE PARLE DE NOTRE DERNIÈRE SÉANCE SUR LA MÉMOIRE...

    L'édition montargoise de la République du Centre (datée du 3 décembre 2012) se fait l'écho du dernier débat en date qui avait lieu le vendredi 30 novembre ("Mémoire, mémoires...").

    Pour en savoir plus, rendez-vous sur ce lien.

    Un grand merci bien entendu à la République du Centre pour ce coup de projecteur !

     

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 30 NOVEMBRE

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    Environ 90 personnes étaient présentes pour séance spéciale du 30 novembre 2012 qui était consacré à la mémoire ("Mémoire, mémoires...  : Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit").

    Pour ce débat, Claire et Bruno étaient accompagnés de Jean-Dominique Paoli venu partager ses connaissances et son expérience sur les facultés exceptionnelles du cerveau. Un grand merci à lui !

    Merci également aux nombreux participants qui ont permis la réussite de ce débat philosophique. 

    Bientôt, sur ce site, le compte-rendu de cette séance.

    Claire et Bruno fixent le prochain rendez-vous le vendredi 21 décembre 2012 à 19 heures à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Calendrier oblige, ce débat sera intitulé : "Catastrophe ! la fin du monde ? La peur est-elle mauvaise conseillère ?"

    A bientôt.

     

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  • NOTRE PROCHAINE SÉANCE : CE SOIR

    RDV.jpgRendez-vous pour notre séance sur le thème de la mémoire ce soir, 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée de Montargis.

    Pour ce café philosophique spécial, Claire et Bruno recevront Jean-Dominique Paoli.

    Titre de ce 27ème débat : "Mémoire, mémoires...  Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit".

    A bientôt.


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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE SUR LA MÉMOIRE, VENDREDI PROCHAIN, 30 NOVEMBRE 2012

    Le vendredi 30 novembre 2012 se tiendra à Montargis un café philosophique spécial à la Brasserie du centre commercial de La Chaussée. C’est en effet un sujet différent des autres qui liera les participants : la mémoire.

    Vinci.JPG

    Au cours de cette séance, intitulée : "Mémoire, mémoires... : Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit", Claire et Bruno, les habituels animateurs du café philo, seront secondés par Jean-Dominique Paoli, qui a consacré plusieurs années à s’intéresser à la mémoire. Ce thème a autant trait à la psychologie, à la physiologie qu’à la philosophie. C’est un sujet sur lequel on peut – et même on doit – s’interroger, tant il a une importance considérable dans nos vies. 

    "Mémoire, mémoire" qu’as-tu à nous dire ? Que faire de toi lorsque tu nous joues des tours ? Puis-je être moi-même en ton absence ? La mémoire, fonction psychique essentielle de notre cerveau, permet la reproduction d’un état de conscience passé et est reconnue comme telle. Alors, ne suis-je que ce que mon passé fait de moi ? Que faire lorsque je perds la mémoire ?

    Autant de questions et bien d’autres que Claire, Bruno et Jean-Dominique Paoli seront heureux de débattre au cours de cette nouvelle séance du café philosophique, le vendredi 30 novembre à 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de La Chaussée.

     

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  • ABORDER PLATON VIA HARRY POTTER, OU COMMENT FAIRE DE LA PHILO AUTREMENT

    Dans la salle comble, des centaines de fans de Harry Potter; sur l'écran, des citations de Platon, Berkeley ou Sartre: à Marseille, la Semaine de la "pop philosophie" invite les curieux à découvrir cette discipline sur un mode ludique, autour d'objets d'études du quotidien.

    225px-HarryPotter5poster.jpgCette saga à succès est "une mine inépuisable" de références, relève Marianne Chaillan, professeur dans un lycée marseillais, qui tenait mercredi une conférence sur le sujet à la bibliothèque de l'Alcazar.

    Et d'évoquer le côté sartrien de Sirius, le parrain de Harry, avec son discours sur la liberté refusant les déterminismes du passé. La cape d'invisibilité de l'apprenti sorcier, qui fait écho au mythe platonicien de l'anneau de Gygès. Ou encore les frontières sans cesse brouillées entre réel et de fiction, une problématique propre au philosophe irlandais Berkeley.

    Au-delà de ces nombreux clins d'oeil, le récit pose "la question de la finitude", en opposant le maléfique Voldemort qui cherche à tout prix à conjurer la mort, et le jeune héros qui "chemine vers son acceptation", analyse Mme Chaillan, sous l'oeil attentif d'un jeune public.

    Charlotte et Lucas, 19 ans, étudiants en sciences politiques, ont visiblement apprécié cette "approche interactive et pédagogique des grands théoriciens", dont l'étude "peut parfois être assommante".

    "Je pense que cela ouvre la philo à des gens qui n'ont pas forcément l'habitude, et même pour des gens qui l'étudient comme c'est mon cas, cela montre qu'on peut philosopher à partir de tout", témoigne Juliette...

    LA SUITE ICI...

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  • NOTRE PROCHAINE SÉANCE

    mémoire

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 30 novembre 2012 à 19H à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée.

    Le débat sera intitulé : "Mémoire, mémoires... : Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit". Cette séance sera co-animée avec Jean-Dominique Paoli.

    A bientôt.

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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE "LA VÉRITÉ EST-ELLE TOUJOURS BONNE À DIRE?"

    Thème du débat : "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?" 

    Date : 19 octobre 2012 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Pour cette séance du 19 octobre 2012, intitulée "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?", le café philosophique de Montargis a connu une affluence particulière : plus de 100 personnes étaient présentes à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Un record pour cette 26ème séance : bravo et merci à tous les participants !

    Comme de coutume, ce nouveau rendez-vous commence par la présentation de la séance suivante, prévue le vendredi 30 novembre 2012. Bruno la décrit comme une séance atypique – un "café philo autant qu’un café psycho" – puisqu’elle aura pour thème la mémoire ("Mémoire, mémoires : cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit"). Pour l’occasion, Claire et Bruno seront assistés exceptionnellement d’un troisième co-animateur, Jean-Dominique Paoli. Ce dernier vient parler en quelques mots de cette séance en insistant sur l’utilisation de moins en moins fréquente de notre mémoire en raison d’outils de plus en plus sophistiqués (Internet, moteurs de recherche, encyclopédies en ligne, répertoires électroniques de téléphones, etc.). Or, ce désintérêt pour la mémoire se heurte au contraire à une peur commune de maladies invalidantes et dégénératives, a fortiori dans nos populations modernes de plus en plus vieillissantes. Jean-Dominique Paoli présente ce futur débat autant comme une démonstration des capacités de notre mémoire qu’un moment de discution philosophique sur ce qu’est la mémoire.

    Après cette introduction, le débat de ce mois d’octobre sur la vérité est lancé. 

    Le début de la séance est largement consacré à la notion de vérité. "Il faut savoir ce que l’on entend par "vérité" dit un premier participant. "Ne pourrait-on pas parler de "vérités" au pluriel ?" Il apparaît rapidement que ce vocable de "vérité" est à géométrie variable : vérité d’une situation passée, vérité scientifique, vérité édictée par la justice, vérité historique (que l’on pense à cette reconnaissance récente par le Président de la République des violences commises par la police lors de la manifestation du 17 octobre 1961, cf. ce lien ici), etc. Finalement, n’y aurait-il pas autant de vérités que de points de vue ? Comme le rappelle une participante, citant Blaise Pascal, "Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà."

    Dans ce cas, dit un autre participant, "dire la vérité" c’est d’abord "dire sa vérité" : je peux être convaincu du bien-fondé de ce qui m’apparaît vrai (par exemple que les émissions de téléréalité particulièrement populaires sont néfastes à plus d’un titre) et en même temps comprendre autrui lorsqu’il se montre en désaccord avec ce que je crois bien fondé. Accepter qu’il n’y a pas une vérité mais des vérités c’est ouvrir vers l’autre un dialogue et le champ des possibles mais c’est aussi, dit Bruno, dénaturer l’idée même de vérité : "Voilà ma vérité" proclament, en guise de défense ou de justification, des témoignages singulièrement polémiques après tel ou tel événement. Prenons pour exemple le témoignage de Leïla Ben Ali, la femme du dictateur tunisien dans son récent essai opportunément intitulé Ma Vérité. (pour en savoir plus, cliquez ici). Dire "sa vérité" c’est déjà accepter qu’elle soit susceptible d’être battue en brèche. C’est encore accepter de composer avec "une autre vérité". "À chacun sa vérité" comme le disait l’homme de théâtre italien Luigi Pirandello.

    Parler de vérités c’est aussi prendre en compte le facteur "temps", perpétuel acteur et façonneur de nouveaux paradigmes : la terre fut plate et au centre de l’univers pendant des siècles avant que cette "vérité" ne devienne grâce aux avancées scientifiques un fourvoiement de la pensée. Au contraire, ce qui était considéré comme une aberration (le globe terrestre et l’héliocentrisme) est devenue cette vérité universelle enseignée. 

    Dans notre vie quotidienne, l’énonciation – ou pas – de la vérité participe de l’époque dans laquelle nous vivons. Faut-il dire, par exemple, la vérité aux enfants adoptés, s’interroge un autre intervenant ? Sans nul doute, dit Bruno, pendant des années il fallait taire à ces enfants victimes d’un traumatisme sans égal cette réalité douloureuse. La vérité cachée devait leur permettre de se construire une vie dite "normale", comme si rien ne s’était passé. Aujourd’hui, cette ancienne évidence (l’evidence anglaise, la "preuve") est largement remise en cause. Un nouveau paradigme est apparu au sujet de ces enfants adoptés : la vérité ne peut être que bonne à dire, nombre de spécialistes considérant que plus cette vérité est dite tôt, meilleure sera la situation de l’enfant par la suite… (pour en savoir plus, lire cet article) Cet exemple n’est pas sans susciter l’étonnement de personnes de ce café philo, preuve s’il en est que là comme souvent la vérité n’est jamais figée comme une idole taboue !

    Un nouvel intervenant évoque cette vérité scientifique évoquée plus haut : non, la vérité scientifique n’existe pas ! La science n’avance pas à coups de certitudes ex nihilo mais pas à pas, à l’aide d’hypothèses et d’intuitions savamment étudiées. C’est sur ces a priori que se construit ensuite un cheminement intellectuel, des expérimentations précises et une méthodologie rationnelle jusqu’à aboutir à l’énoncé non d’une vérité mais d’une affirmation admise par la majorité du corps scientifique ("Cette vieille erreur, qu'il n'y a de parfaitement vrai que ce qui est prouvé, et que toute vérité repose sur une preuve, quand, au contraire, toute preuve s'appuie sur une vérité indémontrée" affirme Arthur Schopenhauer). Finalement, dire la vérité scientifique, vertu capitale dans nos sociétés, n’est-ce pas avant tout chercher à enseigner et divulguer un savoir à l’ensemble de la population ? Pour aller plus loin, rendez-vous sur ce lien au sur le dernier essai de Bruno Latour.  

    La notion évanescente de la vérité, parfois érigée en totem, la rend difficile à définir. Comment connaître ce qui est vrai, demande une participante? La réponse est d’autant plus insoluble dans une société gavée d’informations contradictoires, convient l’ensemble de l’assistance. Il est d’ailleurs paradoxal de constater qu’alors que les tribunaux utilisent avec solennité l’expression "Je jure de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité", c’est dans ces lieux que la vérité, discutée, débattu, analysée, reste insaisissable… Et pourtant, dans cette situation, l’expression "à chacun sa vérité" est insoutenable ! Trouver et énoncer LA vérité c’est faire lumière sur. 

    Pourquoi ne pas considérer que la vérité, telle que nous pourrions la concevoir, est cet accord, cette adéquation entre l’idée que nous nous faisons d’une chose et cette chose? C’est ce jugement qui colle à la réalité, comme le disait Heidegger. Spinoza dit également ceci: "On appelle idée vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-même ; fausse, celle qui montre une chose autrement qu’elle n’est en réalité". De là vient l’impression que ces vérités ne sont ni plus ni moins que des opinions, partagées ou non.

    Énoncer ou pas "sa" vérité à autrui ne se conçoit qu’à l’aune d’une vérité fluctuante. Ceci étant dit, ne pas dire le vrai – ou ce qui nous paraît tel quel – peut-il être moralement tenable? Un participant répond par l’affirmatif : entre le mensonge et la vérité brutale, il y a l’entre-deux, le compromis : le silence. Je connais une réalité douloureuse mais je choisis de la taire, ce que la pensée chrétienne a traduit comme "mensonge par omission". "Se taire, ne rien dire qui pourrait blesser, ce n’est pas vraiment mentir" ajoute ce participant. La morale est-elle sauve pour autant, demande Claire ? Ce paravent du silence n’est-il pas une mesure facile pour ne pas m’engager ? N’est-ce pas cacher un voile pudique et me mentir à moi-même? Ce mensonge par omission fait assurément débat et entre de plain-pied dans un problème d’éthique.

    Lorsque tel(le) ou tel(le) choisit au contraire de ne pas garder le silence, qu’est-ce qui peut me pousser à cacher la vérité ? Cela peut être pour des raisons égoïstes (cacher un méfait) mais cela aussi peut être pour ne pas blesser autrui. Le mensonge se pare alors de vertu. Moralement, je choisis de protéger autrui qui, je le sais, sera blessé par l’annonce d’une nouvelle. L’exemple médical est cité: tel(le) ou tel(le) pourra ne pas être tenu au courant de son propre état de santé par son médecin. Ce dernier prendra en main le soin de son patient ou de sa patiente en lui cachant tout ou partie de la vérité : à quoi bon faire souffrir moralement un patient lorsque cacher la réalité paraît si commode ? Concevoir ainsi les relations malade/médecin n’est pas sans susciter un vif débat. Une participante rétorque que cette attitude est condamnable. Pour prendre cet exemple, conclut-elle, un patient doit connaître la vérité, fusse-t-elle difficile à accepter ! Cet exemple permet ainsi de s’interroger sur le pouvoir de la vérité. Peut-on s’octroyer le droit de garder une telle emprise sur autrui ?

    Une intervention vient appuyer cet impératif de dire le vrai : de quel droit devrais-je m’arroger le droit de décider si telle ou telle vérité doit être dévoilé, sous le prétexte que je me dois de protéger autrui ? Le connais-je suffisamment pour augurer de sa réaction ? Pour les meilleures raisons du monde, je peux estimer qu’il ne sert à rien de faire souffrir autrui en lui dévoilant une situation ; cependant, qui peut me certifier que ce dévoilement ne va pas être finalement bénéfique (que l’on se réfère à la métaphore de la Caverne de Platon, cf. lien) ?

    Une participante ajoute, non sans malice, que la posture des plus petits peut être exemplaire : ne dit-on pas que la "vérité sort de la bouche des enfants" ?

    Ne pas dire la vérité à tout prix, dit encore Claire, c’est se placer dans une posture plus ambiguë qu’il n’y paraît. C’est affirmer une emprise, un pouvoir sur autrui, tant il est vrai que le savoir (celui du scientifique ou du professeur par exemple) est sensé apporter une autorité certaine. Lorsque autrui est un proche, un ami, suis-je prêt à prendre le risque de dénaturer mes relations avec lui en me plaçant en situation de supériorité morale ? De la même manière, autrui à qui je "dis ses quatre vérités" est-il prêt à accepter mon emprise sur lui, jusqu’à m’être redevable de lui avoir ouvert les yeux ? Le Président de la République qui vient énoncé "la vérité du 17 octobre 1961" (cf. plus haut) ne se place-t-il pas d’emblée dans une situation d’autorité, contestée ou non ?

    C’est sous l’angle du problème de du pouvoir que se place ensuite le débat. Plus précisément, c’est l’autorité tyrannique qui nous met en face des contradictions s’agissant de l’impératif de la vérité. Oui, affirment plusieurs participants, on peut mentir pour des raisons morales ! Je suis même en droit, comme le dit John Locke, de tuer le tyran qui me gouverne ! L’histoire de l’Humanité est riche de ces moments où le mensonge s’invite à la table de l’humanité et de la fraternité. Un participant évoque à ce sujet l’exemple des Justes qui, pendant la seconde guerre mondiale, ont accueilli et protégé des personnes pourchassées jusqu’au péril de leur vie. Par ces actes, ils ont non seulement contesté l’autorité considérée à l’époque comme légale mais encore utilisé le mensonge comme moyen de résistance. Par un retournement de l’Histoire, le mensonge est devenu une arme au service d’une action morale ; au contraire, les citoyens qui ont suivi l’autorité tyrannique sans rien lui cacher ont reçu l’opprobre pour ne pas dire la condamnation de l’Histoire.

    Le bouquin du mois :

    C’est l’opportunité pour Claire de présenter le livre d’Emmanuel Kant, D’un prétendu Droit de mentir par Humanité (1785). (cf. lien).

    La position de Kant a suscité une controverse avec Benjamin Constant, dans son ouvrage La France, publié en 1797. Pour en savoir plus sur la polémique entre Emmanuel Kant et Benjamin Constant, rendez-vous sur ce lien.

    Claire résume ainsi la position de Kant : s’intéressant au "mensonge généreux", Kant  prend pour exemple un pouvoir tyrannique accusant mon ami d’un crime, crime qui condamne assurément cet ami. Celui-ci se réfugie chez moi et s’y cache. La police vient frapper à ma porte et me demande de la renseigner sur le fugitif. Quelle doit être ma position ? Dois-je ou non dire la vérité ? Le mensonge n’a-t-il pas toute sa justification morale, comme en conviennent nombre de participants du café philo ? C’est la position de Benjamin Constant qui affirme que "nul d’a droit à la vérité qui nuit à autrui." Or, dit Claire, Kant place la vérité au dessus de toute considération : même dans ce cas de figure, le mensonge ne m’est pas permis moralement, aussi choquante que soit cette assertion dans un cas aussi exceptionnel ! En mentant, je me rends responsables de cet acte et j’en porte l’entière responsabilité quelles qu’en soient les conséquences. Au contraire, la justice publique ne peut s’en prendre à moi si je dis la vérité. 

    Pour protéger cet ami pourchassé par un pouvoir criminel que je honnis, le mensonge n’est-il pas la solution idéale pour qu’une morale soit sauve ? Non, répond Kant ainsi : "Il est possible qu’après que vous avez loyalement répondu oui au meurtrier [les policiers aux ordres du pouvoir tyrannique] qui vous demandait si son ennemi [cet ami en fuite] était dans la maison, celui-ci en sorte inaperçu et échappe ainsi aux mains de l’assassin, de telle sorte que le crime n’ait pas lieu ; mais, si vous avez menti en disant qu’il n’était pas à la maison et qu’étant réellement sorti (à votre insu) il soit rencontré par le meurtrier, qui commette son crime sur lui, alors vous pouvez être justement accusé d’avoir causé sa mort. En effet, si vous aviez dit la vérité, comme vous la saviez, peut-être le meurtrier, en cherchant son ennemi dans la maison, eût-il été saisi par des voisins accourus à temps, et le crime n’aurait-il pas eu lieu."

    Le mensonge porte en lui une atteinte à l’ordre sacré et à l’Humanité. Ne pas dire la vérité c’est dénaturer en profondeur le sens de la parole. En mentant, je fais en sorte "que les déclarations ne trouvent en général aucune créance, et que par conséquent aussi tous les droits, qui sont fondés sur des contrats, s’évanouissent et perdent leur force, ce qui est une injustice faite à l’humanité en général… C’est donc un ordre sacré de la raison, un ordre qui n’admet pas de condition, et qu’aucun inconvénient ne saurait restreindre, que celui qui nous prescrit d’être véridiques (loyaux) dans toutes nos déclarations."

    Cette séance du café philosophique de Montargis se termine par le rappel du prochain débat, le vendredi 30 novembre (même lieu, même heure) : "Mémoire, mémoires…" avec la participation de Jean-Dominique Paoli.

     

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  • NOTRE PROCHAINE SEANCE

    Notre prochaine séance aura lieu le vendredi 30 novembre prochain, à 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée de Montargis.

    Elle aura pour thème : "Mémoire, mémoires... Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détrui.". Nous serons accompagnés de Jean-Dominique Paoli.

     

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  • JEAN CLAUDE AMEISEN, SUR LES ÉPAULES DE DARWIN

    Crinière de poète, regard azur, avec ce charisme visible à l'œil nu, Jean Claude Ameisen aurait pu faire de la politique ou du cinéma. Au lieu de cela, vers l'âge de 40 ans, il a révélé au monde scientifique ébahi que la mort programmée des cellules permettait la vie. Sans ce suicide créateur, ou apoptose, pas d'embryon, pas de défenses immunitaires, bref, pas d'espèce humaine.

    jean-claude-ameisen-sur-france-inter.pngA ce stade, il vous expliquerait sans doute avec un sourire que votre présentation n'est pas tout à fait exacte. Il commenterait avec patience l'étymologie d'apoptose, la chute de haut, ou de loin, un mot que les Grecs anciens employaient quand les feuilles tombaient. Ou leurs cheveux. C'est un pédagogue pointilleux, dont les élans lyriques ne doivent pas tromper.

    Nommé à 60 ans président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), le professeur Ameisen, médecin et immunologiste, a appris le grec avec son père. Cet ingénieur au savoir encyclopédique, excellent violoniste, était un juif polonais émigré à Paris dans les années 1930 qui s'engagea comme volontaire pendant la guerre. En temps de paix, Ameisen père dirigeait en France l'entreprise de cosmétiques Helena Rubinstein – car cette Polonaise énergique avait en son neveu une confiance absolue. Avec sa mère, condisciple en philosophie du futur Jean Paul II, Ameisen le jeune étudiait les mathématiques et le latin. Il a aussi fréquenté les incubateurs à génies, Louis-le-Grand et l'Ecole alsacienne, dans un temps où la frénésie scolaire n'était pas si grande, sans en ressortir arrogant.

    Il faut dire que l'enfant terrible de la famille, son cadet Olivier, un être brûlé d'intelligence et pianiste surdoué, s'était mis en tête de passer son bac en 2de, alors que son frère était en terminale. L'un des deux l'a eu, l'autre pas, devinez lequel. Pourtant boulevard du Montparnasse, dans l'appartement familial, on n'a pas fêté le bac d'Olivier.

    Ils finissent par faire médecine ensemble, bientôt suivis par leur sœur Eva, et s'adorent, de cette sorte d'amour-rivalité bien connue. Ils révisent leurs examens en marchant, comme des jumeaux, chacun dans leur chambre de bonne. Olivier Ameisen, qui a vécu longtemps aux Etats-Unis, est le médecin qui a soigné son alcoolisme grâce au baclofène, un relaxant musculaire. Il en a fait un récit assez bouleversant, Le Dernier Verre (Denoël, 2008), sans cacher qu'il n'avait pas abîmé que lui-même.

    Pour entrer chez Jean Claude Ameisen, au fond d'une cour du boulevard Saint-Michel, il faut écarter quelques rameaux d'olivier car l'arbre dans son pot a poussé devant la porte comme un extravagant. A prendre comme un signe de paix.

    Dedans, c'est un capharnaüm de livres, mais citez-en un, il le trouve bientôt. Derrière un tissu safran, sa femme, Fabienne, fille du directeur de l'Ecole alsacienne de leur jeunesse, a empilé, telle une muse attentive, un mètre cinquante de documents annotés, dont on jurerait qu'elle les connaît par coeur : toute la documentation des émissions du professeur qui captivent, chaque samedi matin sur France Inter, un million et demi d'auditeurs...

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  • JOURNÉE MONDIALE DE LA PHILOSOPHIE : ENVOYER UN MESSAGE À L’HUMANITÉ GRÂCE À LA CAPSULE TEMPORELLE DE L'UNESCO

    Le café philo annonce :

    Pour la Journée mondiale de la philosophie 2012 (15 Novembre), l'UNESCO vous invite à laisser un message ou des objets pour les futures générations dans une capsule temporelle, qui sera enterrée à notre siège social à Paris et exhumée en 2062 jour pour jour.

    image001.jpgQue voulez-vous dire à ceux qui seront en vie dans cinquante ans ? Quels messages ou objets considérez-vous essentiel de leur transmettre ? Toute chose importante pour vous - et, par conséquent, susceptible d'intéresser les générations futures - est la bienvenue. Dites-nous la raison de votre choix. N'hésitez pas à utiliser n'importe quel type d'outils pour envoyer votre message aux futures générations.

    Voici quelques idées :

    • Pensez à la sagesse et aux valeurs héritées de vos parents et des générations qui les ont précédés, que souhaitez-vous transmettre à vos enfants et aux futures générations ? Que voudriez-vous dire à vos petits-enfants ? Quel est le message ou l’objet le plus important que vous souhaitez leur donner ?
    • Dessinez ou prenez une photo
    • Proposez des objets qui sont importants pour vous aujourd’hui mais qui pourraient ne  pas être disponibles dans le futur. Un ordinateur portable, des cartes de crédit, des CDs ou même un smartphone : croyez-vous que les gens en 2062 sauront ce qu'ils sont ?
    • Un message sur ce que vous pensez être très important ou source d'inspiration dans votre vie

    Une maxime, une citation lourde de sens, ou un livre : croyez-vous par exemple, que La République de Platon aura encore du sens pour les gens dans cinquante ans ? Ou bien un autre philosophe sera-t-il devenu la référence en matière de pensée culturelle ?

    image002.jpgChaque année, la Journée mondiale de la philosophie est une occasion unique de réunir la communauté internationale afin d'encourager la réflexion et le débat sur des questions contemporaines. Comme les défenses de la paix doivent être construites dans l'esprit des hommes, il est de notre devoir d'œuvrer au renforcement de ces esprits par la pensée critique et la compréhension mutuelle. 

    La capsule temporelle est un puissant rappel que la solidarité intergénérationnelle est la clé d'une paix durable. Tout comme l'Organisation des Nations Unies a été fondée sur le principe de "préserver les futures générations du fléau de la guerre", nous avons tous l'obligation morale de nous efforcer, chaque jour, à léguer un monde meilleur pour l'avenir. Ne laissons pas les besoins des futures générations être victimes de l'opportunisme et des intérêts actuels. Les problèmes d'aujourd'hui - y compris la pauvreté, le sous-développement matériel et technologique, le chômage, l'exclusion, la discrimination et les menaces pour l'environnement - doivent être résolus aussi bien dans l'intérêt du présent que du futur.

    image003.jpgLa Déclaration de l'UNESCO sur les responsabilités des générations présentes envers les générations futures proclame que "les générations à venir autant que présentes puissent jouir d’une liberté de choix pour leur système politique, économique et social et soient en mesure de préserver leur diversité culturelle et religieuse." À une époque où l'existence même de l'humanité et de son environnement sont menacés, nous devons "léguer aux futures générations une Terre qui ne soit pas un jour irrémédiablement endommagée par l'activité humaine." La génération actuelle devrait œuvrer pour un développement durable et préserver les conditions de vie, notamment la qualité et l'intégrité de l'environnement. Les progrès scientifiques et technologiques ne devraient en aucune manière entraver ou compromettre la préservation de l'espèce humaine ni des autres espèces. L'éducation est un instrument important dans la promotion de la paix, la justice, la compréhension, la tolérance et l'égalité au profit des générations présentes et futures. 

    Dans une lettre adressée aux futures générations, le prix Nobel de médecine / physiologie Rita Levi-Montalcini a écrit : "L'antidote à la tendance trop fréquente de ne se préoccuper que de nous-mêmes est de développer, dès le plus jeune âge ... l'habitude de s’intéresser à tout ce qui nous entoure ... Non seulement cette attitude vous empêchera de devenir égocentrique, mais sera d'un grand secours pour vous à chaque étape de votre vie."  En effet, il ne suffit pas de penser que l'avenir nous concerne uniquement en tant qu'individus. Bâtissons notre avenir commun et réjouissons-nous du destin commun de l'humanité.

    Cliquez aussi sur ce lien.

     

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  • JÉRÔME FERRARI, UN PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE, LAURÉAT DU PRIX GONCOURT

    goncourt 2012.jpgJérôme Ferrari a été couronné mercredi par le prestigieux prix Goncourt pour son roman Le Sermon sur la Chute de Rome, aux éditions Actes Sud, qui fait d'un bar corse l'épicentre d'une fable superbe sur les espérances déçues, les frustrations et l'inéluctable fugacité des mondes. Le lauréat, en lice pour la plupart des prix littéraires cette année, a été choisi au deuxième tour.

    Né en 1968 à Paris, Jérôme Ferrari est professeur de philosophie et conseiller pédagogique au Lycée français d'Abou Dhabi depuis la rentrée, après avoir enseigné au lycée international d'Alger puis au lycée Fesch d'Ajaccio.Ce quadragénaire à la silhouette juvénile et au regard intense, qui refuse de se dire philosophe, a bâti en six romans une oeuvre d'une grande puissance poétique, où alternent la spiritualité, le cocasse et le drame...

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  • SALVADOR DALÍ, "LA PERSISTANCE DE LA MÉMOIRE"

    dali_persistance_de_la_memoire_19311.jpg

    Salvador Dalí : "La Persistance de la mémoire" (1931), populairement connue sous le nom : "Les Montres molles" (collections du MoMa de New-York).

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  • FREUD, ANALYSE EN FAMILLE

    Peut-être était-ce l’usage, de proscrire effusions et jaculations sentimentales. Mais, enfin, Sigmund Freud termine presque toujours ses lettres par "cordialement", "très cordiales salutations". Ecrit-il à quelque connaissance, à des confrères ? Non : à ses enfants. On en conclurait vite qu’il était un père distant, occupé davantage à bâtir son œuvre qu’à jouer par terre. Mais ce n’est pas ce qui résulte des échanges épistolaires avec ses filles et ses fils, tels qu’ils se révèlent, de façon inédite, dans les Lettres à ses enfants et dans la Correspondance avec sa "chère fille unique", Anna.

    freud-anna.jpgEn huit ans, du 16 octobre 1887 au 3 décembre 1895, Martha Bernays et Sigmund Freud ont six enfants. L’aînée est prénommée Mathilde, comme la femme de Joseph Breuer, avec lequel Freud écrira les Etudes sur l’hystérie. Jean-Martin (Martin), dont le prénom est un hommage au docteur Charcot, qui avait tant impressionné Freud à la Salpêtrière, aura une vie chaotique : intelligent, farceur, séducteur, il fera des études de droit, s’orientera vers les affaires, commercialisera des articles de toilette, avant d’ouvrir un débit de tabac. Viennent ensuite Oliver (comme Cromwell), qui sera ingénieur, et Ernst (comme le physiologiste Brücke, «patron» de Freud à l’université de Vienne), architecte, père du peintre Lucian Freud. Sophie naît le 12 avril 1893 : mariée au photographe Max Halberstadt, elle donne à Freud son premier petit-enfant, Ernst Wolfgang, "Ernstl", dont le comportement inspirera au grand-père une analyse célèbre d’Au-delà du principe de plaisir (le jeu du "Fort-Da", la bobine de fil qu’on fait "disparaître" et "revenir"). Le dernier enfant, que ni Martha ni Sigmund ne souhaitaient, devait s’appeler Wilhelm, comme Fliess (avec lequel Freud eut des relations ambiguës). Mais ce sera une fille...

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  • PRÉSENTATION DE NOTRE INTERVENANT LORS DU PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE

    Le 30 novembre prochain, notre prochain café philosophique, intitulé "Mémoire, mémoires... : Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit", verra Claire et Bruno assistés pour l'occasion d'un troisième intervenant, Jean-Dominique Paoli

    P1030567 - Copie.JPG

    Expert-comptable de formation, agrégé d'économie et de gestion, Jean-Dominique Paoli a axé sa vie professionnelle sur l'enseignement et la formation. Depuis plusieurs années il s'intéresse à l'étude d'une des capacités fondamentales de notre cerveau : la mémoire. Comment elle fonctionne, comment l'entretenir, comment la rendre plus performante. Cette démarche l'a conduit à une réflexion plus générale sur la place de la mémoire dans notre société, alors qu'elle est de plus en plus remplacée par des composants numériques. Car c'est elle qui fait de nous l'individu que nous sommes, qui est à la base de notre identité, de notre personnalité. Mais c'est elle aussi qui nous poursuit, entretient les traumatismes du passé. Et lorsqu'elle vient à gravement défaillir, elle nous éloigne du monde où nous vivons.

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  • GOOGLE NOUS FAIT-IL PERDRE LA MÉMOIRE ?

    google_evil.jpgL’écrivain Nicholas Carr s’était déjà demandé si Google nous rendait stupide, les scientifiques s’interrogent désormais sur l’influence des moteurs de recherche sur notre mémoire. L’étude de Betsy Sparrow de l’université de Columbia, révélée par le magazine Science, met en avant le fait que l’internaute fait moins d’efforts de mémorisation quand il sait qu’il pourra retrouver l’information par la suite.

    Elle démontre également que quand il ne connaît pas la réponse à une question, il se tournera quasi systématiquement vers un moteur de recherche. C’est ce qu’on appelle le «réflexe Google». Cela ne veut pas dire pour autant que l’utilisation de ces outils altère notre capacité de mémorisation.

    L’étude oublie de préciser que les moteurs de recherche renvoient souvent vers des sites comportant des éléments de texte, des photos, du son… Ces multiples supports facilitent la mémorisation car ils sont plus susceptibles de toucher les différents types de mémoires (visuelle, auditive, motrice…)...

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  • JOURNÉE MONDIALE DE LA PHILOSOPHIE À L'UNESCO

    image001.jpg

    Comme chaque année, l'UNESCO propose cette année la Journée Mondiale de la Philosophie. Cette journée aura lieu le jeudi 15 novembre 2012 au siège de l'UNESCO à Paris.

    Cette journée aura pour thème : "Les générations futures". Au menu de cette journée : des tables rondes, des cours, des conférences, l'installation d'une "capsule UNESCO pour les générations futures" et... des cafés philos.

    Pour en savoir plus, téléchargez ici le programme de cette journée.

    Plus d'infomations sur le site Internet de l'UNESCO.

     

    Lien permanent Catégories : Tournée des cafés philos Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • MERCI AUX (NOMBREUX) PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 19 OCTOBRE

    Plus de 100 personnes étaient présentes à la dernière séance du café philosophique de Montargis ! Un record pour notre rendez-vous...

    DSCF7953.JPGCe débat, intitulée "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?", a permis des échanges riches, passionnés et toujours respectueux. Bientôt, sur ce site, vous pourrez retrouver le compte-rendu de ce débat.

    Un grand merci à tous !

    La prochaine séance du café philo aura lieu le vendredi 30 novembre à 19 heures dans notre lieu de rendez-vous habituel, la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Il s'agira d'une séance exceptionnelle, co-animée avec Jean-Dominique Paoli, et qui aura pour sujet la mémoire. Le débat philosophique sera intitulé : "Mémoire, mémoires... : Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit".

     

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  • NOTRE PROCHAINE SÉANCE

    affiche vérité.PNG

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 19 octobre 2012 à 19H à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée. Le débat portera sur ce thème : "La vérité est-elle toujours bonne à dire?" 

    A bientôt.


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  • LORSQUE LE MENSONGE TUE : L'AFFAIRE ROMAND

    romand.jpg

    Lundi 11 janvier 1993, vers 4 heures 15 du matin, les pompiers arrivent sur les lieux d'un incendie à Prévessin-Moens, dans l'Ain à la frontière genevoise. La maison de la famille Romand est la proie des flammes. A l'intérieur de l'ancienne ferme ils découvrent les corps dans vie de Florence Romand qui présente des marques sur la tête et de ses deux enfants Antoine et Caroline âgés de cinq et sept ans, en partie carbonisés. Jean-Claude Romand est toujours vivant mais plongé dans un profond coma.

    Le lendemain les gendarmes se rendent à Clairvaux-les-Lacs, dans le Jura, au domicile des parents de Jean-Claude Romand pour leur annoncer la triste nouvelle. Mais, sur place ils font une macabre découverte. Aimé et Anne-Marie Romand ainsi que leur chien ont été assassinés durant le week-end.

    Dans la BMW louée par Jean-Claude Romand, les enquêteurs trouvent un message : "Un banal accident et une injustice peuvent provoquer la folie. Pardon." Il ne fait alors plus aucun doute qu'il est l'auteur de cette tuerie...

    LA SUITE ICI...

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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE "PRENDRE SON TEMPS EST-CE LE PERDRE ?"

    Thème du débat : "Prendre son temps est-ce le perdre ?" 

    Date : 28 septembre 2012 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Le vendredi 28 septembre 2012, le café philosophique de Montargis faisait sa rentrée avec un sujet choisi par les participants du précédent rendez-vous : "Prendre son temps est-ce le perdre?" Environ 60 personnes étaient présentes pour ce nouveau débat.

    En préambule de cette 25ème séance, Claire et Bruno présentent les grandes lignes de cette quatrième saison.

    Si l’objectif et le fonctionnement du café philo restent le même, dit Claire, quelques changements seront apportés cette année. Un changement dans l’horaire d’abord : les séances auront toujours lieu un vendredi par mois (le dernier si possible) mais elles commenceront à 19 heures au lieu de 18 heures 30 et ce, pour des raisons personnelles, "afin de ne pas arriver ventre à terre, pris que nous sommes par le temps !" Ensuite, l’ambition des séances à venir est d’apporter au sein des débats de la Chaussée encore plus de références et de sujets philosophiques – et ce, même s’il est vrai qu’un sujet comme le temps peut-être autant considéré comme un thème philosophique classique, digne d’une épreuve de baccalauréat, qu’une interrogation très concrète ancrée dans notre vie quotidienne. Enfin, une nouvelle rubrique est instaurée dès cette séance de septembre : "Le bouquin du Mois" (voir aussi ce lien et la rubrique à gauche). Chaque mois, et dans la mesure du possible, une œuvre philosophique importante sera présentés en fin de débat. Pour cette première séance, le choix a été porté sur L’Existentialisme est un Humanisme de Jean-Paul Sartre, essai commenté par Claire en fin de débat (cf. infra).

    Bruno présente les prochains rendez-vous du café philosophique de Montargis : le 19 octobre 2012 (et non plus le 26 octobre comme nous l’annoncions précédemment), le 30 novembre 2012, le 21 décembre 2012 (un café philo intitulé provisoirement : "Fin du monde ou la peur peut-elle être bonne conseillère ?"), le 25 janvier 2013, le 22 février 2013, le 29 mars 2013 (séance co-animée par des élèves de Terminale), le 26 avril 2013, le 31 mai 2013 (une séance spéciale "Le café philo passe le bac") et enfin le 28 juin 2013 (un café philo spécial consacré à la violence conjugale). Ce calendrier est susceptible d’être modifié. Voir aussi la rubrique "Calendrier des prochaines séances" à droite.

    Cette séance de rentrée, intitulée "Prendre son temps est-ce le perdre?", commence par une première intervention d’une participante qui entend répondre par l’affirmatif à ce qui est une préoccupation ressentie par nombre de personnes : nous pouvons nous sentir bousculés dans notre quotidien par des obligations sociales et professionnelles. Il est souvent difficile de s’arrêter, de se poser et de prendre le temps de souffler, un luxe que peuvent se permettre notamment les personnes retraitées, libérées presque totalement d’obligations d’emploi du temps. Ainsi, nous passons notre temps et notre vie dans des préoccupations vaines et matérielles qui nous éloignent de l’essence de notre existence : prendre le temps de savourer le présent, s’écouter soi-même, méditer, une oisiveté que Montaigne qualifie lui-même, comme le dit un participant, d’excellent moyen de vivre sa vie (Essais, cf. lien vers cette oeuvre). D’emblée la notion de divertissement pascalienne prend tout son sens : "La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement ; et cependant c’est la plus grande de nos misères" (Pensées, 171-414). Une contradiction est apportée à cette critique de ce mouvement qui peut nous être imposer : se hâter dans des tâches – ne pas prendre son temps – est une obligation dans notre vie en société. Mon travail – en entreprise, dans une administration, avec mes clients, à l’école, etc. – doit être fait dans un certain laps de temps, sauf à considérer qu’autrui, cet autrui qui dépend de mon travail, qui y participe même – un collègue, un professeur, un élève, un client, etc. – ne soit lésé, voire aliéné !

    Cela pourrait donc signifier, appuie un troisième participant, que cette vitesse dont nous faisons les frais, est, quelque part, non pas aliénante, mais source de liberté. "La vitesse est la forme d'extase dont la révolution technique a fait cadeau à l'homme" dit Milan Kundera (La Lenteur), auteur qu’une personne dans l’assistance cite avec justesse.

    Prendre son temps interroge notre rapport au travail, résume Bruno, mais aussi à l’économie. Comme le dit Guy Debord, "Le temps pseudo-cyclique est celui de la consommation de la survie économique moderne, la survie augmentée, où le vécu quotidien reste privé de décision et soumis… à la pseudo-nature développée dans le travail aliéné."

    Les exemples sont nombreux de cette importance donnée à l’action immédiate. N’avons-nous pas, dit Claire, l’exemple de ces deux Présidents de la République : l’un, Nicolas Sarkozy ayant donné une place prépondérante à la réaction immédiate à tel ou tel événement d’actualité – et qui fut critiqué à de nombreuses reprises pour cela – et de l’autre son successeur à la tête de l’État, François Hollande, soucieux de réflexion et d’actions dans la durée, une position qui lui est tout autant critiquée ? Chacun voudrait des résultats là, tout de suite, chez l’un, lorsque chez l’autre on pouvait dénoncer la précipitation voire l’emportement dans ses décisions. 

    Cette dictature de l’immédiateté fait des victimes en nombre : abreuvés que nous sommes par les médias (encore pourrait-on les nommer "i-mmédias" !), nous avons le plus grand mal – et c’est encore plus vrai pour les jeunes générations – à prendre du recul sur l’actualité, à réfléchir en profondeur sur un sujet. Il apparaît que les jeunes générations sont particulièrement en première ligne de ce recul du sens critique. Le traitement de l’information, nous arrivant en flux ininterrompu, est réduit à sa portion congrue, alors même que les outils qui sont mises à notre disposition pourraient faire de nous des êtres extraordinairement bien in-formés

    Ces outils sont notre chance mais aussi, paradoxalement, une source d’aliénation. Bruno prend l’exemple des courriers électroniques qui ont grandement facilité notre vie quotidienne : combien de "temps perdu" avant l’apparition des e-mails et des SMS lorsque tel ou tel devait rédiger et envoyer une lettre ; aujourd’hui, au contraire, écrire se fait en quelques secondes, dans l’immédiateté. Ces technologiques relativement récentes nous ont, certes, permis de "libérer du temps". Cependant, tout se passe comme si ce temps libéré ne servait en propre qu’à nous assigner de nouvelles tâches. Ce n’est plus la liberté qui est érigée en maître mot de nos sociétés post-modernes mais l’efficacité et une gestion optimisée du temps et que nombre de cadres connaissent bien (ce sont les formations professionnelles ad hoc pour "optimiser le temps"). Un participant, singulièrement ancien chef d’entreprise, se fait critique sur cette priorité donnée, en milieu professionnelle, à l’accélération des tâches et à l’importance, vaine selon lui, du travail accompli dans la vitesse : "Travailler vite ne sert à rien : je le sais d’expérience… L’essentiel est que le travail soit fait et bien fait…

     

    Il est patent de constater que la lenteur a été encouragée par nombre de philosophes et de penseurs, de Montaigne ("Je passe le temps, quand il est mauvais et incommode ; quand il est bon, je ne le veux pas passer, je le retâte, je m'y tiens. Il faut courir le mauvais et se rasseoir au bon.") à Simone de Beauvoir ("Ils se contentent de tuer le temps en attendant que le temps les tue") en passant par Schopenhauer ("Tout ce qui est exquis mûrit lentement."). Plus près de nous, Hartmut Rosa, de l'université Friedrich-Schiller d'Iéna, parle dans son essai Accélération de "critique sociale du temps" en tant que source d’aliénation dans nos sociétés post-modernes (cf. ce lien pour aller plus loin). Un participant cite également l’essai Éloge de la Lenteur de Carl Honoré. Pourtant, il existe singulièrement un philosophe – et pas des moindres – qui a encouragé de son côté l’occupation pleine et entière du temps. Platon – puisque c’est de lui dont il s’agit – affirme ainsi : "Il faut que l'emploi du temps de tous les hommes libres soit réglé dans la totalité de sa durée, à commencer presque depuis l'aube du jour sans la moindre interruption jusqu'à l'aube du jour suivant." Voilà un projet qui étonne les participants du café philo ! Encore faut-il préciser, dit Bruno, que ce projet – digne de 1984 – visait les hommes libres, déjà déchargés du travail dévolu aux esclaves, aux femmes et aux étrangers (les metoikos)...

    Que le temps – notre temps – soit "perdu" revient à nous interroger sur ce qu’est ce temps et en quoi il est nôtre. Cette étape dans notre débat est essentielle mais particulièrement ardue, dit Claire en citant saint Augustin : "Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais : mais que je veuille l'expliquer à la demande, je ne le sais pas !" Le temps a-t-il réellement été bien défini par les philosophes, interroge une participante ? Le connaît-on réellement? Ce temps de l’horloge – cette horloge qui guide nos journées pour le meilleur et pour le pire – n’est-il pas un instrument artificiel ? Répondre par l’affirmatif c’est nier ce temps biologique qui fait que le jeune enfant réclame nourriture et sommeil à des intervalles précises. Le temps a été un sujet débattu depuis des lustres par les philosophes. Claire évoque Emmanuel Kant (Critique de la Raison pure) qui a cristallisé une définition du temps : il considère le temps comme ayant la forme a priori de notre sensibilité. Il est transcendant à tout, c’est-à-dire que tous les phénomènes présupposent son existence. Sa représentation nous est malgré tout (et c’est paradoxal !) bien différente : ce temps, facteur d’ordre et horizon indépassable, nous apparaît bien réel (ainsi, nous n’éprouvons pas le temps de nos rêves, bien qu’ils soient composés d’événements se succédant). Comment aller plus loin dans cette explication du temps ? Au XXème siècle, Henri Bergson affirme que ce temps transcendant est aussi un temps vécu. Il suppose que chacun expérimente sa propre appréhension du temps. C’est le temps-durée qui rend un événement extrêmement long lorsqu’il est considéré comme peu agréable (un cours ennuyeux, par exemple) ou (trop) court lorsque cet événement m’apporte satisfaction (un rendez-vous amoureux, un film passionnant, etc.), ce que chacun de nous a expérimenté, dit une participante. Ce temps-durée, notre temps-durée, est aussi le temps du mouvement et du changement continuel, ce changement inexorable qui nous approche de notre mort.

    C'est à l’aune de cette fin inéluctable que se mesure notre appréhension au temps et à la manière dont nous l’avons utilisé. N’est-ce pas la préoccupation de chacun d'entre nous ? L’utilisation de ce temps qui nous est imparti (un temps déifié, ajoute un participant pour qui Dieu est le Temps !) semble être la condition d’une vie bien remplie, ou, au contraire, d'une "vie bien ratée" – pour reprendre le titre d’un recueil de nouvelles de Pierre Autin Grenier (Toute une Vie bien ratée). Cette boutade ouvre en réalité la porte d’un formidable problème existentiel. Ce temps-durée s’écoulant sans cesse (cf. la célèbre citation d’Héraclite : "Tout s’écoule."), chaque seconde de notre existence est une seconde terminée, morte pour ainsi dire. En rejoignant le passé et ces autres souvenirs, il ne reste qu’une étroite fenêtre ouverte : celle du futur. Et quel futur ! Un futur angoissant au sens existentiel puisque chaque décision est le déchirement de devoir faire un choix inexorable et qui n’appellera aucun retour en arrière. Claire cite d'ailleurs une conversation récente avec un adolescent (et lycéen), angoissé littérallement par cette perspective. Prendre son temps est-ce le perdre ? A cette question, force est de constater que de toute manière "notre temps" est appelé à disparaître, à être perdu. Sauf, ajoute Claire, si l’on se prend à rêver de faire machine arrière et de revivre (voire de réparer) nos années passées, comme le montre si admirablement le film récent Camille redouble. Charmante et utopique solution ! 

    Finalement, notre seule arme véritable est dans l’action. L’existence précédant l’essence, comme le répétait Jean-Paul Sartre, il convient que nous nous construisions au milieu de nos semblables, grâce à ce temps qui nous est imparti. Notre temps, finalement, doit être celui de nos actions. Qu’on ne s’y trompe pas, précise Claire : la phrase sartrienne emblématique "L’enfer c’est les autres" n’est en rien un appel à la défiance envers mes contemporains : c’est la constatation que l’autre est celui ou celle par qui mon existence prend son sens. Je suis grâce à mes relations avec l’autre, cet autre qui me construit autant que je me construits. 

    Notre (premier) bouquin du mois

    Dans la continuité directe de ce débat, c’est une nouvelle fois Jean-Paul Sartre qui est évoqué, à travers une de ses œuvres les plus emblématiques : L’Existentialisme est un Humanisme (Pour aller plus loin, rendez-vous sur ce lien).

    Claire présente cet ouvrage éminemment important, publié après la sortie de l’œuvre majeure de Sartre L’Être et le Néant qui avait suscité incompréhension pour ne pas dire rejet. L’Existentialisme est un Humanisme, sorti en 1946, est la transcription d’une conférence donnée par Sartre en octobre 1945. Contre toute attente, cette conférence remporte un grand succès public. Quelques mois plus tard, parait le compte-rendu de cette conférence (intitulée : "L’existentialisme est un Humanisme").

    Ce livre constitue une présentation synthétique et claire de l’existentialisme, mal compris jusqu’alors. Sartre y développe sa conception de la liberté, intrinsèque à l’homme : "L’homme est condamné à être libre". Pour reprendre Dostoïevski, "si Dieu n’existe pas, tout est permis" car, en l’absence de tout projet divin il n’y a pas de nature humaine a priori qui déterminerait la condition de chaque homme. L’expérience religieuse, pour l’homme athée, n’est d’aucun secours : tout doit dépendre de la volonté et de l’action de chaque homme. Sartre résume cette position par cette phrase : "L’existence précède l’essence". L’existentialisme entend dévoiler en pleine lumière la liberté, dans toute sa puissance mais aussi toute sa crudité. Par là, puisque je suis libéré de toute intention transcendante, mes comportements me révèlent en tant qu’individu libre. Libre, souverain mais aussi solitaire dans cette attitude. Car cette liberté se construit également dans l’angoisse existentielle.

    Que l’existentialisme soit une philosophie de l’action individuelle (ce qui n’a pas été sans susciter des critiques de la part des théoriciens marxistes) n’en fait pas une théorie du repli sur soi. L’existentialisme est bien un humanisme, dit Sartre  dans le sens où chacun, en étant responsable de lui-même est aussi responsable de l’humanité toute entière : "Tout se passe comme si pour tout homme, toute l’humanité avait les yeux fixés sur ce qu'il fait". L’homme, à chaque instant, se projette en avant, dans ses projets. Il s’invente, sans la condition d’une force transcendantale qui le dépasserait. Nos actes prennent sens en tant qu’actes exemplaires qui ne nous engagent pas qu’individuellement : ils doivent être cohérents avec notre conception de l’humanité. Notre responsabilité l’engage. Finalement, la seule nature universelle de l’homme est celle d’être au monde, d’être au milieu des autres hommes et d’être mortel. 

    Ce premier café philosophique de la saison se termine par le choix du sujet de la séance du 19 octobre. Quatre sujets étaient proposés : "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?", "Un bon citoyen peut-il être hors-la-loi ?", "Et si on parlait d’amour ?" et "La mort" (sujet proposé par une participante). Le sujet "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?" est choisi à la majorité. Rendez-vous est pris pour ce débat le vendredi 19 octobre 2012 à 19H à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée.

     

     

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE SUR LA VÉRITÉ

    Le vendredi 19 octobre à 19 heures à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée aura lieu le prochain débat du café philosophique de Montargis. Pour ce nouveau rendez-vous, le sujet du débat choisi par les participants de la dernière séance s’intitule : "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?"

    Vérité François JOUFFROY Premier secret confié à Vénus 1839.jpgDire la vérité est-ce seulement conférer une réalité immuable et incontestable à un fait ? A priori, la vérité doit s’imposer d’elle-même, telle une évidence, face au mensonge qui paraît immoral. Pourtant, force est de constater que le vrai a souvent du mal à s’imposer sans être critiqué ici ou là. Ne voit-on pas des vérités scientifiques que d’aucuns jugeaient un jour irréfutables être battues en brèche pour être remplacées par d’autres vérités scientifiques ? Que l’on pense à la naissance de l’univers ou à la forme de la terre. Dire de bonne foi la vérité un jour ne peut-il pas devenir plus tard la défense d’un mensonge ? De même, lorsque cette vérité paraît incontestable, la dévoiler ne peut-il pas devenir un acte moralement répréhensible ? Dès lors, a-t-on le droit, voire parfois, le devoir, de mentir ?    

    C’est sur ces questions, et sur bien d’autres sans doute, que le débat portera. Le café philosophique de Montargis est ouvert à tous. La participation est libre et gratuite. 

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  • FRÉDÉRIC GROS: "VOIR LE PRÉSENT AUTREMENT"

    Se fier aux apparences, comme souvent, risquerait d'égarer. Evidemment, Frédéric Gros est affable et discret. Son maintien et sa gestuelle évoquent l'adolescent. Si on le croisait sur quelque sentier de montagne - quand il n'enseigne pas, il part en randonnée -, on le prendrait pour un trekkeur averti, même sans savoir qu'il est aussi l'auteur du remarquable Marcher, une philosophie (Carnets Nord, 2009), best-seller intelligent et savant. Du coup, difficile d'imaginer ce doux discret en philosophe préoccupé de sujets aussi rudes que la folie, la violence, la guerre, aujourd'hui la sécurité. Pour le comprendre, il faut entrevoir le développement d'une oeuvre qui s'affirme de plus en plus singulière et éclairante.

    Au commencement était Michel Foucault. Frédéric Gros lui doit une bonne part de ses centres d'intérêt comme de sa méthode. Avec toutefois une première particularité : ce foucaldien n'a jamais rencontré l'auteur de l'Histoire de la folie. La génération de Mai 68 a vu en Foucault, autant ou plus qu'un philosophe-historien, un intellectuel engagé, personnage public, agitateur parfois. Au contraire, c'est par les textes seulement que le jeune normalien, qui arrive rue d'Ulm en 1986, deux ans après la mort du philosophe, découvre cet auteur qu'il considère d'abord comme... un moraliste ! "A l'époque, à l'Ecole normale, on estimait qu'il fallait en finir avec les débordements des années 1970, revenir à une philosophie plus sérieuse, moins inutilement transgressive. Pour ma part, avec une formation très classique, je n'avais jamais lu les textes de Foucault, et je les ai découverts, presque par hasard, avec une sorte de stupéfaction. Ce qui m'a d'abord fasciné, c'était l'extraordinaire mélange de données historiques détaillées, de questions de grande philosophie, empruntées à Descartes ou à Hegel, et d'un souffle lyrique, d'un sens de la mise en scène qui traversent ses livres. J'ai d'abord trouvé très attachant le "dernier Foucault", qui s'intéresse de près à la littérature des moralistes, dissèque les règles de l'existence des stoïciens ou des cyniques grecs, scrute les traités d'Epictète, de Sénèque, de Marc Aurèle..."

    LA SUITE ICI...

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