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Café philosophique de Montargis - Page 48

  • "KANT EST UNE ANDOUILLE"

    L’auteur du graffiti “Kant est une andouille” sur les murs de la maison du philosophe, en Russie, a été identifié. L’affaire a défrayé la chronique la semaine, mettant le projecteur sur le délabrement de ce monument historique.

    La suite ici...

     

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 22 MAI 2015

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    Pas moins de 130 personnes étaient présentes pour la séance du 22 mai 2015 qui portait sur cette question : "Est-il raisonnable de croire en Dieu?". Face à un sujet aussi sensible que la croyance et la religion, les participants du café philo ont débattu avec intelligence, spontanéité, passion et non sans humour. Un grand bravo à tous ! 

    Bientôt, sur ce site, vous retrouverez le compte-rendu de cette séance.

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 19 juin pour la 50e du café philosophique de Montargis ! Les participants de la soirée du 22 mai ont élu démocratiquement le sujet qui sera débattu pour cette future soirée spéciale : "La philosophie a-t-elle une quelconque utilité ?

     

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  • CAFÉ PHILOSOPHIQUE DE MONTARGIS : "EST-IL RAISONNABLE DE CROIRE EN DIEU?"

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    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 22 mai 2015 à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée.

    Le débat sera intitulé : "Est-il raisonnable de croire en Dieu ?"

     
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  • SOUVENONS-NOUS...

    Il y a presque six ans de cela, le tout jeune café philosophique de Montargis proposait un débat intitulé : "La religion, opium du peuple ?"

    Retrouvez les documents sur cette séance sur ce lien.

     

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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE "SUIS-JE CE QUE MON PASSÉ FAIT DE MOI?"

    Thème du débat : "Suis-je ce que mon passé fait de moi?" 

    Date : 17 avril 2015 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée

    Le vendredi 17 avril 2015, environ 120 personnes étaient présentes pour la séance du café philosophique de Montargis dont le débat portait sur cette question : "Suis-je ce que mon passé fait de moi ?"

    Une première participante réagit ainsi : "Oui et non. Non car c'est dans l'instant présent que je peux exister et faire des choix. [Oui car] je suis conditionné culturellement par mon passé." Pour une autre intervenante, le passé nous construit indubitablement, grâce à nos expériences, notre vécu. D'ailleurs, ajoute aussi Claire, "quelle tragédie si je deviens amnésique !"  

    Pour un autre intervenant, on dépend culturellement de son passé et on a du mal à échapper à sa spatio-temporalité. Par contre, chacun peut se projeter par ses envies, ses rêves. On peut en sortir si l'on veut. "L'avenir est la seule chose qui m'intéresse, car je compte bien y passer les prochaines années" disait Woody Allen

    Pour Claire, il est déjà question de deux passés : un passé culturel, au sens de situation culturelle et sociale ("On est d'abord un être en situation"), c'est un passé historique, regroupant une histoire filiale, familiale, générationnelle ; et d'autre part le passé en tant que vécu personnel ("Ce que j'ai fait avant"). Dans ce dernier cas, puis-je me choisir vraiment ? Ma vie est-elle mon œuvre ? Finalement, la question de savoir si je résulte de mon passé ne se pose pour ainsi dire pas si ce passé est honorifique ; par contre, la question devient aporitique lorsque mon passé me colle à la peau et que je souhaiterais m'en défaire.

    Pour un autre intervenant, notre vie est un "immense apprentissage" (gestes, mouvements, etc.). D'ailleurs le sujet de ce débat porte sur une expression importante : "Suis-je...". Le "Je suis" regroupe mon corps, mes comportements, mes paroles, l'apprentissage, la mémoire, l'inconscient, etc. Le passé est ce qui peut nous revenir violemment : des faits, des colères, des émotions, comme le disait Marcel Proust : "Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir.

    Pour une autre participante l'aspect psychologique est importante dans un tel sujet. Pour elle, à l'âge de trois ans, la majorité des dés sont jetés. Chacun part avec ce capital plus ou moins riche et chaque individu ne peut échapper à l'une des cinq blessures que l'on traîne toute notre vie : la trahison, le rejet, l'humiliation, l'abandon et l'injustice. On est issu de ce passé là et la majorité de nos réactions vient de ces cinq blessures originelles. 

    Pour un autre intervenant, la question "Suis-je ce que mon passé fait de moi ?" induit une question bien plus fondamentale : est-ce que je suis capable de savoir que je suis le résultat de mon passé ? Cela voudrait dire que je me souviens exactement de mon propre passé et que je suis capable de repérer dans celui-ci ce qui me détermine. Répondre à cette question est d'une infinie complexité ! Et si je cherche à lire dans ce passé qui me détermine, sans doute vais-je forcément trouver quelque chose ; par contre, est-ce réellement cette chose qui me détermine ? Ou bien n'y a-t-il pas le risque que j'interprète ou surinterprète une notion, un acte ou une parole ? Cela renvoie en tout cas autant à la notion de mémoire qu'à celle de liberté. 

    En parlant de mémoire, un nouvel intervenant parle de la mémoire familiale et des secrets de famille (la psychogénéalogie) qui sembleraient avoir des influences considérables sur la vie de chacun. Les non-dits reproduisent de manière similaires ou quasi-similaires les traumatismes. Freud, dit Claire, met en avant l'aspect scientifique de la psychanalyse tout en précisant que c'est l'une des seules sciences qui ne peut recevoir de lois car un traumatisme ne sera pas reçu de la même manière par telle ou telle catégorie de gens (voir aussi ce texte). Freud fait le lien avec la littérature. Zola théorisait le conditionnement du milieu ; d'autres philosophes, au contraire, considèrent que les individus réagissent différemment parce qu'ils ne reçoivent pas la situation  de la même manière. Boris Cyrulnik parle, lui, de résilients pouvant échapper aux conséquences de situations catastrophiques, situations qui ont pourtant provoqué l'effondrement d'autres personnes  avant eux. Il y a une histoire de volonté derrière cet échappatoire salutaire. La question est de savoir qui est à même de s'autoriser à en rêver et à s'en sortir ? Face à un choc traumatique – et quelque soit sa puissance – certains résilients ont la volonté de se construire envers et contre tout. Au contraire, d'autres personnes, qui ont acquis une éducation "sécure", se refuseront de croire en eux. Il semblerait qu'il n'existe pas de lois figées ni de théories.

    Un autre exemple est cité : celui de la gémellité. Les jumeaux, êtres génétiquement identiques, restent des êtres uniques, justement parce que, malgré les caractéristiques et les passés communs, chacun porte un regard singulier sur l'un comme sur l'autre, même si l'amour donné et l'éducation sont a priori identiques.    

    Le passé doit être tenu comme ce qu'il est : un ensemble d'événements révolus, dus au hasard ou non. La solution serait d'essayer de s'y confronter, de l'affronter (dans le cadre de la psychanalyse, par exemple) mais aussi pratiquer une forme d'amnésie volontaire. Certains peuvent aussi choisir de partir sans laisser d'adresse. La question est de savoir comment je peux me défaire de mon passé. Est-ce que je fais toujours les mêmes erreurs, à l'image du personnage principale de Camille Redouble ? Comme le dit Claire, j'ai été "informé" depuis l'enfance – au sens de "donner forme" – et il semblerait que cette forme soit reproduite. Dit autrement, est-ce que l'existence précède l'essence (Sartre) ? Voir aussi ce texte.

    Pour un intervenant, ce débat prend une tournure très négative dans le sens où la question qui pourrait nous être posée serait celle-ci : comment ne pas subir ce passé ? Or, il pourrait tout aussi bien prendre un tour plus positif. L'histoire humaine semblerait bien ne pas se répéter. Mieux, si l'on peut considérer être le résultat de notre passé, force est de constater qu'à titre collectif la richesse humaine s'est considérablement accumulée à travers l'Histoire. Je peux considérer que je peux bénéficier de cette richesse culturelle. Le passé est un héritage et la leçon de toutes les civilisations qui m'ont précédé est de savoir comment profiter de ces apports.

    Claire s'interroge sur la notion de progrès – positif ou négatif – qui semble être apposé à celui de l'Histoire. Certains historiens prônent le mythe de l'éternel retour. L'histoire serait cyclique, avec un certain déterminisme catégorique (Cf. texte de Mircéa Eliade). Cependant, réagit un participant, intuitivement, cette notion de progrès – matérielle ou non – semblerait être réelle : nous lisons Kant au contraire de nombre de nos aïeux, la peine de mort  tend à devenir moins pratiquée dans le monde qu'il y a seulement un siècle et les supplices tendent à disparaître au fur et à mesure des siècle. Cela n'empêche pas l'homme de ne pas tirer les leçons passées et de faire le choix de violences à travers le monde (un intervenant rappelle que le cerveau de l'artiste qui a peint la Grotte Chauvet est le même que celui de l'homme moderne). Se rappeler de son passé pour se tourner vers l'avenir (le "devoir de mémoire") implique que l'on doive en tirer les leçons. Claire cite Emmanuel Kant : " L’homme veut la concorde, mais la nature sait mieux que lui ce qui est bon pour son espèce : elle veut la discorde. Il veut vivre commodément et à son aise ; mais la nature veut qu’il soit obligé de sortir de son inertie et de sa satisfaction passive, de se jeter dans le travail et dans la peine pour trouver en retour les moyens de s’en libérer sagement" (Kant, Idée d'une Histoire universelle du Point de vue cosmopolitique, §8). 

    Le vrai sujet est qu'aujourd'hui notre civilisation a tendance à oublier la notion de passé pour privilégier la notion de performance immédiate et la maîtrise d'un futur qui lui échappe de toute manière. Il semblerait, dit encore cet intervenant, que chacun doive s'interroger sur cette question : qu'est-ce que j'hérite de mon passé commun et comment je m'enrichis grâce à lui ? Et, ajoute ce participant, interpréter ce passé à l'échelle individuelle et psychanalytique est une "perversion" et le "dévoie" totalement !

    Hegel affirme dans La Raison dans l'Histoire, dit que l'homme individuellement est emprunt de passion. Mais, à l'échelle de l'Humanité, on est dans un progrès de la Raison qui donne sens à tout cela. On va vers une évolution pour davantage de rationalité. C'est directement mis en avant par Jean-Jacques Rousseau qui dit que l'homme est perfectible. L'homme, dit-il, peut être dans un rapport mimétique au monde ou bien il peut le dépasser par la création. Contre cette théorie, Nietzsche puis les philosophes existentialistes croient en la faculté positive de l'oubli : laissons derrière nous, dit le "Philosophe au Marteau", ces héritages de sens – car le sens ne s'hérite pas : il se créé. Et Sartre dit qu'à situation similaire, réception différente parce que l'homme est libre – et condamné à être libre. Cette façon singulière de recevoir un stimulus afin d'écrire "son histoire", qui sera jugée à l'aune de l'Humanité. Le lâche n'est pas lâche du fait de son passé : il est lâche car il a décidé, un moment donné, de se comporter comme un lâche et "son sens lui colle à la peau".  

    Une participante évoque le concept de socialisation, élaboré par Émile Durkheim. Ce principe d'éducation admet que ce que l'on reçoit de nos parents de la société qui, de manière consciente ou non, forme nos manières d'agir, de réagir, nos contenus mentaux. Les successeurs de Durkheim, dont Maurice Halbwachs, insisteront sur le fait que la socialisation influe sur la manière dont on donne sens au monde qui nous entoure. Selon les milieux sociaux, les personnes n'ont pas les mêmes réactions face à telle ou telle situation. Cette intervenante parle des inégalités perpétuées au sein de l'école. Raymond Boudon parle en 1973, dans L'Inégalité des Chances, "d'individualisme éthologique". Les individus n'ont pas les mêmes réactions et font des choix hérités du passé et des aïeux, alors que la démocratisation scolaire est avancée : études courtes, diplômes moins prestigieux, écoles modestes. Claire rebondit en constatant que cette "inégalité des chances" est plus vraie en 2015 qu'en 1973. François Lenglet, dans un cours sur les inégalités, met en évidence que les grandes écoles françaises se renouvellent au sein d'une même classe sociale. Il y a aussi une forme d'alimentation de cette inégalité, par une sorte de fatalisme. Cette répétition du passé, jusque dans les élites ("je suis polytechnicien parce que mon père l'était") est sans doute aussi, réagit un participant, une forme de ratage de carrière, de sa vie ("l'inculture... de ces polytechniciens formatés" est sévèrement stigmatisée !) et de ses aspirations vers le bonheur. 

    Bruno considère qu'il existe un autre frein : la nostalgie, qui peut être un facteur limitant. 

    La question ambitieuse est de savoir, si l'on n'a pas à reproduire les mêmes mécanismes sociaux, comment se défaire d'un passé qui ne nous convient pas, qui nous empêche de nous exprimer et de nous épanouir ? Dans ce cas, la tâche à accomplir pas s'avérer ardue comme le montrent quelques destins atypiques (le cuisinier Thierry Marx, par exemple). Finalement, réagit un autre participant, "les gens diffèrent plus par leur volonté que par leur intelligence". Le déterminisme est une chose ("à trois ans tout est fini" ?), dit un autre intervenant, mais le libre-arbitre en est une autre. La raison nous interroge : puis-je me contenter de mon passé ou bien est-ce que j'aspire à autre chose afin de ne pas subir ? Dans ce cas, la connaissance et la volonté sont des armes, sauf si la volonté "est barrée par des croyances limitantes" (évoquées autrement plus haut), facteurs d'une forme de déterminisme social. Ces dernières sont inscrites profondément et inconsciemment en nous et il est très difficile d'en sortir. Pour lutter contre ce déterminisme, la clé serait le rêve, dû souvent à des personnes qui s'autorisent à créer et agir pour faire changer leur monde et le monde. Pour preuve, l'artiste, capable de dépasser l'académisme – et souvent après avoir assimilé le passé – pour créer leur propre univers.

    Un participant évoque la question du passé, non pas de soi, mais de l'autre. Ce qui peut nous faire sortir de notre passé c'est la séduction d'un passé qui nous est étranger mais qui nous touche par l'universalité et la beauté. Le rôle de l'artiste, par exemple, nous permet de nous échapper de notre propre passé qui pourrait nous débloquer.  

    Un participant évoque en fin de débat cette allégorie : le passé serait cette petite barque naviguant au fil de l'eau mais construite au fur et à mesure. Au fur et à mesure de notre voyage, nous intégrons à cette barque des débris – plus ou moins lourds – que nous rencontrons. Nous tentons de donner un cap à notre bateau grâce à notre raisonnement, en sachant que nous devons faire avec les vents dominants comme avec les tempêtes. Au final, nous essayons sans doute de trouver l'équilibre en pleine mer. Certains, que nous pouvons croiser sur notre route, peuvent essayer de nous pousser dans une  direction initiale mais c'est à nous d'influer le cap et de suivre notre propre boussole. 

    Finalement, nous devons nous autoriser à dépasser notre passé et à rêver, pour aller vers un avenir – mais sans "se divertir" (Pascal), sans courir vers quelque chose qui n'existe pas. 

    Pour clôture la séance, quatre sujets (et non pas trois, comme de coutume) sont mis au vote pour la séance suivante, le 22 mai 2015 : "Y a-t-il des civilisations supérieures à d'autres ?", "Doit-on prendre ses rêves pour la réalité ?", "Doit-on mourir pour une cause ?" et "Est-il raisonnable de croire en Dieu ?" C'est ce dernier sujet qui est élu par la majorité des participants.    

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  • EST-IL RAISONNABLE DE CROIRE EN DIEU ?

    Cafe_philo_anges_raphael.jpgLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 22 mai 2015, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée, à Montargis. 

    C'est un sujet polémique qui va occuper les participants: "Est-il raisonnable de croire en Dieu ?"

    La raison, faculté de discerner le vrai du faux et le bien du mal (selon Descartes) est souvent opposée à la croyance, cette dernière étant aveugle lorsque la ratio exige des preuves. Pourtant, croire en Dieu n'est sûrement pas irrationnel. Croire c'est avoir foi, avoir confiance dans une explication exhaustive, une vérité révélée. Faut-il pour autant concéder le caractère raisonnable de la foi en Dieu. Dans quelle mesure croire permet-il, voire fait-il le bonheur? La quête de sens autorise-t-elle tous les moyens ?  Autant de questions et d'autres sur lesquelles vous pourrez vous pencher. Pour ce prochain café philo, Claire et Bruno seront accompagnés de Marie Tellier et de Katharina Kim, élèves de terminale littéraire du lycée Saint-François de Sales.

    La participation sera libre et gratuite.

     

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE LE 22 MAI PROCHAIN

    6a00d83451f54369e2019b00c7cbbb970d.jpgLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 22 mai 2015, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée, à Montargis. Le débat proposé portera sur cette question : "Est-il raisonnable de croire en Dieu ?"

    La participation sera libre et gratuite.

     

     

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 17 AVRIL 2015

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    Il y avait foule pour sa séance du 17 avril 2015 ! Pas moins de 120 personnes étaient présentes pour le débat qui portait sur cette question : "Suis-je ce que mon passé fait de moi ?

    Bientôt, sur ce site, vous retrouverez le compte-rendu de cette séance.

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 22 mai 2015 à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée pour un débat intitulé : "Est-il raisonnable de croire en Dieu?

     

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  • CAFÉ PHILOSOPHIQUE DE MONTARGIS : "SUIS-JE CE QUE MON PASSÉ FAIT DE MOI ?"

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    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 17 avril 2015 à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée.

    Le débat sera intitulé : "Suis-je ce que mon passé fait de moi ?"

     
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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE : "AUTRUI, ANTIDOTE À LA SOLITUDE ?"

    Thème du débat : "Autrui, antidote à la solitude ?" 

    Date : 20 mars 2015 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée

    Le café philosophique de Montargis se réunissait le 20 mars 2015 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée pour un débat intitulé : "Autrui, antidote à la solitude?" 

    Un premier participant réagit au mot "antidote", lourd de sens. L'antidote est étymologiquement "un médicament agissant contre une substance toxique" ou encore "un remède contre un mal psychologique". Cela voudrait donc dire que la solitude est connotée de manière négative, comme un mal. Le mot "antidote" serait-il donc le plus adapté ?    

    Pour un autre participant, souhaitant s'arrêter sur le terme d'autrui, ce mot conduit à nous interroger sur ce qu'est justement autrui : un compagnon ou une compagne, un conjoint ou bien un individu dans un groupe, ou bien un ami, y compris "un ami Facebook" (en référence aussi à un sketch des Bodin's). Comment dois-je définir autrui ? S'interroge Claire. Doit-il celui ou celle grâce à qui je me nourris ?  Est-il un moyen ou une fin ? Est-ce que mon alter ego doit être l'antidote de quelque chose ? Puis-je m'en défaire complètement ? Est-ce que je dois entendre son jugement lorsqu'il porte un regard différent du mien ? Ou bien dois-je rompre avec lui à partir du moment où je défends ma singularité ? 

    Autrui condamne à la solitude selon un autre participant car, dès qu'il me quitte, il me contraint à l'isolement social. "Il me condamne aussi car il a sa complétude que je n'ai pas et, de ce point de vue, la solitude est un poison pour moi. Et en tant que poison, autrui en fait partie. Il n'est pas un antidote et il ne peut pas l'être. Voire, il ne veut pas l'être : "Ce qui ennuie autrui est de nous apporter quelque chose...

    Claire s'interroge : y a-t-il une solitude irréductible, voire une espèce de solipsisme, au sens cartésien du terme ? Il y a l'idée, selon Descartes, que nous sommes enfermés perpétuellement dans une forme de solitude. Autrui n'aurait donc pas d'existence proprement dite qui me permettrait d'échanger, de partager. Il semblerait qu'une communion avec mon "alter ego" soit de l'ordre de l'impossible. La communication, de la même manière, reste difficile, y compris avec la personne qui m'accompagne et qui ne peut pas, de fait, souffrir avec moi ce que j'endure. De ce point de vue aussi, la solitude serait irréductible. Mais dans ce cas, quel rôle doit jouer, dans mon existence, l'autre qui est mon ami ou mon compagnon ? Devrait-il me porter à bout de bras ou bien me renverrait-il fatalement à cette solitude et donc face à moi-même.  

    Une participante témoigne que la solitude n'est, selon elle, ni une maladie ni un poison ; elle est au contraire un bienfait – et aussi "un besoin", rajoute une autre personne. En dehors de la compagnie des hommes, il y a la possibilité de s'accomplir, dans les endroits déserts – comme, paradoxalement, dans des foules aliénantes (le terme de "méditation" est employé au cours de la soirée).  La solitude est aussi la manifestation de la singularité, ce qui ne veut pas dire que l'on dénigre la différence.

    Face à l'altérité, ne sommes nous pas ramenés à notre solitude ? Ou au contraire nous renvoie-t-elle moins péjorativement à la singularité ? Le regard de l'autre joue un regard fondamental. Claire cite l'exemple de l'exclusion honteuse, de l'isolement imposé (l'étranger ou bien les quartiers de haute-sécurité en prison) ou bien du monstre, qui avait été discuté lors d'un café philosophique précédent. J'apparais tel qu'autrui me regarde, comme le dit Sartre. Autrui peut certes jouer un effet miroir, commente un participant ; encore faut-il que ce ne soit pas un "miroir déformant" ! Claire cite une anecdote racontée par Jean-Paul Sartre : un jour, le philosophe s'incruste discrètement dans un groupe en train de discuter – un groupe où, du reste, se trouve Simone de Beauvoir. Et il se trouve que ce groupe parle de Sartre lui-même, sans avoir remarqué sa présence. Le philosophe existentialiste avoue par la suite s'être trouvé "en flagrant délit d'existence". Dépasser le miroir déformant ("L'enfer c'est les autres" dit la fameuse citation sartrienne) est un obstacle terrible. De la même manière, l'indifférence de l'autre peut nous détruire.   

     

    Autrui n'est pas un poison pour un autre intervenant ; il se pourrait même qu'il soit une solution. Ainsi, pour prendre un exemple concret, toute œuvre d'art se fait dans le cadre d'un groupe social, plus ou moins important, que ce soit dans ses sources, sa culture, ses acquis, sa reconnaissance, etc. "La solitude créé un vide qui appelle un comblement" et ce comblement peut se faire en partie avec les autres et en partie seul : "on se nourrit dans la solitude". Chez l'enfant, la gestion de l'ennui et de la solitude aide à la construction de la personnalité. C'est aussi une manière de se ressourcer chez l'adulte, ajoute un autre participant (cette fameuse "méditation", évoquée précédemment).

    Un autre intervenant souligne par contre que certaines personnes – par exemple de grands malades – sont contraintes à l'isolement et à la solitude. Si elle est contrainte, celle-ci est néfaste pour l'homme (capacités cognitives, mémoire, etc.) : "Nous sommes faits pour vivre avec autrui... qui peut nous apporter énormément". "Il n'est pas bon que l'homme reste seul" dit encore la Genèse. Or, précise Bruno, socialement la solitude a le vent en poupe : 39 % de la population est célibataire en France et ce chiffre atteint les 50 % aux États-Unis, qui donnent souvent le la des évolutions futures en Europe. La solitude est-elle le mal absolu ? Le sociologue américain Eric Klinenberg considère que le solitaire urbain est celui qui, statistiquement et de fait, va plus s'investir dans des associations ou des ONG et... avoir une vie sociale ("Dans le sociétés les plus riches, les gens emploient une part considérable de l'argent qu'ils gagnent à s'offrir la solitude"). 

    Si l'on s'intéresse à la philosophie proprement dite, il faut ajouter que les philosophes ont souvent vécu et travaillé seuls : Nietzsche, Hegel ou Schopenhauer. Ce même Schopenhauer considérait d'ailleurs que la solitude était une disposition de l'esprit, demandant un certain courage pour bénéficier d'un "remplissage de soi-même", bénéfique pour l'esprit : "La solitude offre à l'homme intellectuellement haut placé un double avantage : le premier, d'être avec soi-même, et le second de n'être pas avec les autres", disait-il. Il écrivait également ceci : "On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul". Selon un participant, Schopenhauer est un pragmatique qui parle de la solitude comme inévitable lorsque la vieillesse est là : on doit finir seul, dit-il en substance. Il considère que de ce point de vue la caractéristique du vieillissement est la fatigue croissante, rendant la communication devenue de plus en plus difficile : on a de moins en moins à dire et, partant, on est de plus en plus seul. Bruno considère que chez Schopenhauer il y a une contrainte de la solitude en même temps qu'une recherche de cette solitude, en tant qu'accomplissement de soi. 

    "Est-ce que l'autre ? L'alter ego nous altère-t-il ?" s'interroge un autre intervenant. Autrui pourrait prendre de notre essence. Il nous aliénerait. Freud explique que le cerveau de l'enfant est achevé par la relation à la mère : autrui répondrait donc à un besoin physiologique. Dans le même ordre d'idée, ajoute ce participant, la solitude peut rendre fou, comme peuvent le montrer des expériences dans l'espace. L'absence d'autrui altère nos fonctions cognitives et peut nous atteindre durablement. Claire prend pour exemple la série Rectify relatant la sortie d'un homme des couloirs de la mort. Cet ancien condamné à mort retrouve la société et la liberté mais est devenu en raison de son isolement carcéral "posthume à lui-même" (expression sartrienne). Michel Tournier relate dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique l'aventure d'un homme seul sur une île, pouvant survivre mais incapable d'affronter l'idée que le monde entier le croit mort. 

    Pour une personne de l'assistance, cet autre pouvant nous aider à vivre debout (Alain) pourrait aussi bien être cette personne qui nous dissout. "À cause de l'autre, j'existe moins". En partageant, j'enlève une partie de moi-même qui me rendait heureux car c'est cet ego qui permet mon accomplissement. Comment répondre à cette "mutilation ? Par une forme d'altruisme : "Ce que je demande à la "non-solitude" c'est "l'autre-présent" : et me voilà heureux !" Sommes-nous prêts à accepter cette dissolution ? Rien n'est moins sûr. Le partage n'est pas évident, le sacrifice de soi non plus ! S'exposer dans sa faiblesse c'est accepter un abandon dévastateur autant que le jugement : "- Ça va ? - Oui, ça va. Car si ça ne va pas, cela peut gêner l'autre !", commente Claire. Je peux tout à fait choisir de protéger ma singularité plutôt que de m'exposer : "Mon jardin secret est une prison" disait Gaston Berger. On porte sans doute des masques (Calderón) afin de se mouvoir dans la société, tout en se protégeant. Sauf à "prendre le risque" de faire confiance à l'autre. Réagissant à ce pari de s'affronter à l'autre, Claire s'interroge : "Est-ce qu'en disant le mal je me dis vraiment ?" Est-ce que je peux avec des mots dire ma singularité ? cf. débat du café philo "Le langage trahit-il la pensée ?" Est-ce que je doit m'interdire de laisser l'occasion à l'autre de pouvoir m'abandonner et prendre une partie de moi ? Ou bien n'est-ce qu'un "associé" qui n'a pas vocation à être un antidote à ma solitude ? 

    Partager son for-intérieur, répond un intervenant, peut se traduire par un "besoin d'être ensemble", comme nous l'ont montré les manifestations du 11 janvier dernier suite aux attentats de Charlie Hebdo et de l'épicerie Casher. Claire rebondit par ce constat que l'interdépendance est omniprésente. Certes, un groupe ne suffit pas à faire une société mais "je ne peux pas vivre sans l'autre". L'échange peut se faire économiquement mais il y a également des causes communes et des valeurs : faire le bien, dit un nouvel intervenant, prenant l'exemple de Alexandre Jollien. Dans mon existence même, autrui peut apparaître comme le médiateur entre moi et moi-même, comme le disait Sartre. Autrui est le témoin de mon existence, comme le constatait douloureusement Robinson ou bien le personnage en rupture de ban du film Into The Wild.

    Un participant constate que le débat porte sur des idées élevées qui se nomment confiance, dissolution, réflexion sur la l'isolement sociétal, aliénation, construction ou préservation de soi et "grande solitude". Pourquoi ne pas s'arrêter sur quelque chose de plus terre à terre, à savoir cette première strate de la solitude, une strate presque prosaïque ? Les conversations simples de la vie quotidienne, "sur des bouts de chiffons" ou des sottises, suffisent à chasser cette "stupide solitude". Ces hommes et ces femmes qui discutent de choses simples, de réflexions insensées ou de bêtises permettent de faire changer quelque chose. Ce n'est pas rien ! Grâce à ces petits événements de la vie quotidienne, "on est déjà à la porte de la solitude". Les conversations qui n'ont pas de sens en ont justement un : la fin de la solitude. 

    Ces conversations peuvent aussi être, dit un autre intervenant, le temps de la confiance trouvée ou retrouvée. C'est un temps permettant de trouver le ton juste, de s'ajuster, même s'il peut être long. La notion de temporalité apporte la connaissance de l'autre et cette justesse, au sens "d'ajuster" (Louis Althusser). Cela conduit à s'interroger sur la régulation, la bienveillance, l'accueil de l'autre et l'acceptation.    

    Claire conclut en rappelant que cette lutte contre la solitude est également au coeur des discussions au sein de nos café philosophiques, lieux d'échanges autant que lieux de rencontre. Elle termine par par une citation du philosophe Alain : "Je puis vouloir une éclipse, ou simplement un beau soleil qui sèche ce grain, au lieu de cette tempête grondeuse et pleureuse ; je puis, à force de vouloir, espérer et croire enfin que les choses iront comme je veux ; mais elles vont leur train. D'où je vois bien que ma prière est d'un nigaud. Mais quand il s'agit de mes frères les hommes, ou de mes sœurs les femmes, tout change. Ce que je crois finit souvent par être vrai. Si je me crois haï, je serai haï ; pour l'amour, de même. Si je crois que l'enfant que j'instruis est incapable d'apprendre, cette croyance écrite dans mes regards et dans mes discours le rendra stupide ; au contraire, ma confiance et mon attente est comme un soleil qui mûrira les fleurs et les fruits du petit bonhomme. Je prête, dites-vous, à la femme que j'aime, des vertus qu'elle n'a point ; mais si elle sait que je crois en elle, elles les aura. Plus ou moins ; mais il faut essayer ; il faut croire. Le peuple, méprisé, est bientôt méprisable ; estimez-le, il s'élèvera. La défiance a fait plus d'un voleur ; une demi-confiance est comme une injure ; mais si je savais la donner toute, qui donc me tromperait ? Il faut donner d'abord."

    Trois sujets sont proposés au vote pour la séance du 17 avril 2015 : "Y a-t-il une morale politique ?",  "Y a-t-il des civilisations supérieures à d'autres ?" et "Suis-je ce que mon passé fait de moi ?" C'est ce dernier sujet qui est choisi par la majorité des personnes présentes.   

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  • SUIS-CE QUE MON PASSÉ FAIT DE MOI ?

    âges de la femme lizzie saint septembre.jpgLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 17 avril 2015, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée, à Montargis. Le débat proposé portera sur cette question : "Suis-je ce que mon passé fait de moi ?"

    Pour cette séance du 17 avril, les participants du café philo de Montargis se donneront rendez-vous afin de discuter du lien que nous entretenons avec notre passé. Suis-je ce que mon passé fait de moi ? Il s'agira de s'interroger sur l'identité et le rôle que des actes, pourtant révolus, jouent dans notre présent. Alors, se choisit-on vraiment ? Le passé est-il un fardeau ? Puis je m'en défier ? Que faire lorsqu'il est trop lourd ?

    Autant de questions et d'autres sur lesquelles chacun sera invité à s'exprimer le vendredi 17 avril, à 19 heures, à la Brasserie du Centre Commercial de la Chaussée.

    La participation sera libre et gratuite.

     

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 20 MARS 2015

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    Le café philosophique de Montargis réunissait pour sa séance du 30 janvier 2015 environ 80 personnes. Le débat s'intitulait : "Autrui, antidote à la solitude ?

    Bientôt, sur ce site, vous retrouverez le compte-rendu de cette séance.

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 17 avril 2015 à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée pour un débat intitulé : "Suis-je ce que mon passé fait de moi ?

     

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  • CAFÉ PHILOSOPHIQUE DE MONTARGIS : "AUTRUI, ANTIDOTE À LA SOLITUDE ?"

    Affiche Autrui, antidote à la solitude.png

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 20 mars 2015 (ET NON PAS LE 13 MARS : CHANGEMENT DE DATE !) à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée.

    Le débat sera intitulé : "Autrui, antidote à la solitude ?"

     
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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE : "LE LANGAGE TRAHIT-IL LA PENSÉE ?"

    Thème du débat : "Le langage trahit-il la pensée ?" 

    Date : 30 janvier 2015 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée

    Le vendredi 30 janvier 2015, le café philosophique de Montargis se réunissait pour un débat intitulé "Le langage trahit-il la pensée ?"

    Un premier participant s'interroge au préalable sur l'intitulé de ce sujet : parle-t-on du langage des mots ou bien cela inclut-il d'autres langages (des matériaux, des signes, des arts, etc.) ? Claire répond que par définition le langage désigne un ensemble de signes ou de symboles, "socialement institués et stables". Le langage artistique, par exemple, peut entrer dans ce cadre si l'on peut entrer en relation au travers de ces signes ou symboles. Encore faut-il,ajoute Claire, qu'ils puissent traduire et non pas trahir notre pensée. Descartes dit que ce qui distingue l'automate ou l'animal de l'être humain c'est le langage car, a contrario d'un perroquet, l'homme est capable d'utiliser des mots, des signes, des symboles ou autres pour dire quelque chose de lui-même qui pourra être traduit par l'autre et échangé. On ne se contente pas de répéter des choses : on leur donne du sens. Or, la question est de savoir si ce sens, comme il est conformé autour d'un certains nombre de symboles, est fidèle à la réalité qu'il désigne. Quant on parle, par exemple, est-on fidèle à ce que l'on veut dire ? N'y a-t-il pas trahison dans la compréhension de ce que je peux dire ? Ne dit-on, pas dans le langage courant, "je te donne ma parole" pour désigner un serment solide ?

    Pour un autre participant, la question autour de ce sujet porte sur la notion de "pensée". Quand je pense, je serais sans doute dans une "sorte de nuage, d'un rêve indéterminé, avec des formes, des couleurs..." Il y a une sorte d'abstraction du langage, à l'image de l'abstraction de la pensée. Claire rebondit sur cette intervention : dès la naissance de la philosophie, il y a cette question de la définition de la pensée. Peut-on appeler une pensée un  mot, un sens, etc. Une pensée pourrait être caractérisée par un ensemble de flux intérieurs qui peut aussi désigner des sentiments, confus, dispersés. On peut réellement parler d'affrontement : beaucoup de philosophes, dont Hegel ou Wittgenstein, disent que ce qui se conçoit bien s'énonce clairement : toute pensée qui n'arrive pas à se dire est une pensée obscure. Au contraire, le langage viendrait officialiser et encadrer quelque chose qu'on n'arriverait pas correctement à signifier.

    Encore faudrait-il, ajoute quelqu'un de l'assistance, que je puisse disposer d'un vocabulaire et d'une syntaxe suffisamment riche pour refléter mes pensées, si encore je peux trouver des mots adéquats. Une question pourrait se poser : peut-il y avoir une pensée sans langage ? D'emblée, Claire distingue le langage de la langue. C'est Montaigne qui dit que l'on habite une nation et que l'on appartient à un peuple lorsque l'on sait s'exprimer dans la langue de ce pays. La langue, avec toutes ses imperfections, nous informe comme nous forme de ce sens. D'ailleurs, au sujet de cette formation, Bruno souligne que l'enfant, cet être encore en devenir est, par définition l'infans, en latin, c'est à dire "celui qui ne parle pas." Pour l'auteur des Essais, le langage n'est rien ; pourtant, il n'y a rien d'autre qui compte davantage, y compris dans nos relations à autrui, pour le meilleur et pour le pire – donner sa parole à autrui ou lui mentir ! 

    Est-ce que la réalité est sensée au départ ? Le langage est-il capable de vérité ? L'épistémologie s'interroge sur ces questions. Claire la repose lors de cette séance. Un participant répond que le langage, "assurément", trahit la pensée. En effet, une personne, un "émetteur", qui encode sa pensée grâce au langage, transmis à un récepteur, qui doit, ensuite décoder le langage, le comprendre, et manifester un feed-back, via un ré encodage qui sera ensuite codé à nouveau. Il y a donc "de la perte en, ligne", en sachant qu'il n'y pas un encodage identique à 100 %, chaque mot pouvant être différent d'une personne à une autre (en raison de la culture, du passé de chacun, etc.). L'actualité, même récente, nous apprend les malentendus quotidiennement. À ce sujet, Claire évoque Ludwig Wittgenstein, qui s'interrogeait sur la restitution fidèle d'une langue. Le philosophe essayait, dans son Tractatus logico-philosophicus de parvenir à une vérité universelle mais il avouait, à la fin de son ouvrage, n'y être pas parvenu. Il énonçait, en conclusion, cette pensée : "Ce dont on ne peut parler, il faut le taire."  

    Le langage, selon une participante, serait une interprétation du monde, à l'exemple du langage scientifique. Ce dernier tente d'approcher la vérité universelle. Au contraire, le langage poétique aurait d'autres fins. N'y aurait-il pas plusieurs strates dans le langage, selon les besoins ? Claire évoque à ce sujet Henri Bergson qui dit qu'à côté de la science et de la philosophie, il y a la vie. On utilise nos différents médias selon ce que nous faisons : nous nous bornons à lire les étiquettes collés sur les choses ; par contre, un philosophe ou un scientifique tente d"intuitionner" la réalité, c'est-à dire enlever le filtre du langage, qui vient déformer cette réalité. Héraclite disait que l'on ne se baigne jamais dans le même fleuve ; pour autant, il faut bien l'appeler ainsi, ce fleuve-là ! Dans la vie, dit Bergson, on conforme la réalité dans des cadres de pensées, des normes, des concepts, au risque d'être à la surface de ceux-ci. 

    Pour un participant, il y a deux sens dans le concept de "trahison de la pensée" : la trahison comme comme impossibilité et impuissance à exprimer la pensée (le fameux "traduire c'est trahir") et la trahison, souvent non-verbale (gestuelle, mimiques, onomatopées, lapsus, actes manqués, etc.), qui survient sans que je l'aie désirée. Claire précise d'ailleurs à ce sujet que toute la cure psychanalytique est fondée sur cela. Freud montre bien toute la richesse et la densité des rêves : une scène d'un rêve désigne littéralement un roman. 

    Le langage, même imparfaitement, même avec ses limites, est au centre de mes tentatives d'énoncer mes pensées, au risque de laisser se dresser une barrière entre moi et l'humanité et les autres : "Mon jardin secret est une prison" disait Peter L. Berger. Un participant s'interroge au sujet de cette trahison non désirée, en rapport avec un inconscient qui nous dépasserait : peut-on dans ce cas parler de trahison puisque cet inconscient, justement, ne m'est pas accessible ? Un acte manqué ne serait pas à proprement parlé une trahison. D'autant plus que penser, ajoute une autre personne, est un acte réfléchi : "Penser est un verbe d'action", au contraire de la réflexion. Tel un homme face à un miroir, la réflexion me rend plus passif, alors que dans la pensée, je dois mâcher et digérer des choses pour en faire quelque chose d'unique : on pense contre, on se frotte au monde.          

    Une autre intervenante se demande si le langage des signes ne trahit pas la pensée, ce langage étant une identité propre. Une personne de l'assistante, pratiquant cette langue, répond que le langage des signes est un de ces langages qui "trahit le moins la pensée" : il s'agit d'un langage très concis et très précis, tout en étant capable d'abstraction. 

    Qui dit langage, dit une autre personne, dit aussi disposition à accueillir le langage de tel ou tel autre ou bien une œuvre d'art – qui peut nous parler tel ou tel jour, alors que ce n'était pas le cas quelques temps plus tôt. Le problème du langage, ajoute un autre intervenant, a remué les courants artistiques au XXe siècle : le surgissement du conceptuel a pu avoir lieu pour appréhender de manière plus objective la réalité. Cette idée se retrouve en philosophie, ajoute Claire : pourquoi nombre de philosophes sont grecs ou allemands ? Cette question n'est ni anodine ni provocatrice : la langue allemande permet d'exprimer facilement des concepts, alors que les néologismes français ont très vite leurs limites. Et en grec, le mot logos a vingt sens différents (le langage, la raison, le fait de coucher, de rassembler, etc.). Chaque mot est polysémique. On considère le mot comme une richesse et les différents tons que l'on peut lui donner permet d'aller vers la nuance, ce que font les poètes et les écrivains. Cite l'exemple de la pièce Un Mot pour un Autre de Jean Tardieu, avec des dialogues et des polylogues dans lesquels les mots sont utilisés à la place d'autres, sans que le texte soit incompréhensible, cf. cet extrait

    De quoi parle-t-on ? Et pourquoi parle-t-on ? Peut-être pour se différencier des animaux qui ne vivent que pour se nourrir et pour chasser. Notre humanité est en jeu dans ce langage comme reflet de notre pensée. La pensée et le langage sont intimement liés, dit une autre participante. Ils se nourrissent l'un l'autre, est-il également dit. Au point que l'on peut se poser cette question : est-ce que l'on pense mal si l'on parle mal ? Si qui ne se dirait pas n'aurait pas de consistance. Ce dont il est question est la pauvreté du vocabulaire qui est un frein à l'expression de la pensée ("Si vous saviez comme ça tourne là-haut ! Si vous saviez comme j'ai envie de dire ce que j'ai dans la tête... mais je n'y arrive pas !"). La communication est d'ailleurs au centre de notre société, notamment chez les adolescents d'aujourd'hui, via les réseaux sociaux et le besoin de s'exprimer n'est pas amoindri. Et sans doute, dit un participant, que la jeunesse d'aujourd'hui est en train de nous faire grandir : "les enfants parlent mieux en l'absence de leurs parents", même s'il peut y avoir "perte d'informations" ! Il est dit que le langage n'est pas une question d'âge, mais plutôt de culture ; par ailleurs, le langage ne peut être considéré comme un outil pouvant mesurer l'intelligence d'une personne (par exemple, certains autistes). 

    La rhétorique permet d'enrichir le langage, dit un autre participant, au risque de trahir la pensée. Claire évoque cette question de la rhétorique, à l'origine du premier grand conflit entre philosophes grecs. Il y a d'un côté Platon qui dit qu'il faut utiliser le langage pour faire comprendre aux Athéniens la richesse de la pensée ; et de l'autre côté, il y a les sophistes, des "instituteurs de la République", mandatés pour faire apprendre aux citoyens grecs un langage unique afin qu'ils se comprennent et communiquent entre eux. Pour Platon, les sophistes inculquent aux citoyens athéniens la manière de parler "bellement" de choses "laides". Les sophistes d'aujourd'hui sont sans nul doute les avocats et les hommes politiques – hommes politiques qui sont d'ailleurs souvent des avocats ! La langue peut être maniée afin d'amener l'assentiment général. A contrario, celui qui n'arriverait pas à s'exprimer correctement – que ce soit avec des mots ou avec des signes – ne pourrait pas amener une pensée remplie de sens. 

    Jean Berko Gleason et Noam Chomsky disent à ce sujet que dans les langues, par exemple dans les langages africains, le découpage de la langue découpe aussi la réalité. Le botaniste s'arrache les cheveux dans ces pays lorsqu'il est question de définir telle ou telle couleur.. Pour le coup, derrière le mot, il y a la réalité, même si Ferdinand de Saussure assure que ce n'est pas le mot qui compte mais la structure du langage. Mais derrière la langage et sa structure, on compartimente et on informe de la réalité. Des textes d'épistémologies parlent de ces étudiants en médecine qui découvrent pour la première fois la radiographie. Au départ, ces jeunes gens jugent leur professeur comme un "fou dingue" bâtissant "tout un roman" à partir de quelque chose qui n'existe pas – du noir. Sauf qu'en interprétant ce noir, et en "nommant" les choses, un nouveau monde surgit, fascinant.  La réalité semblerait donc exister à partir du moment où elle est arrêtée par un signe.

    D'après un participant, il y a une réelle difficulté dans le passage de la pensée à l'écriture. Cette dernière est non seulement plus lente mais aussi moins fidèle que la pensée. Par ailleurs, si je sais que l'autre va être témoin, il peut y avoir blocage parce qu'appréhension du jugement d'autrui. La facilité de l'écriture est une réelle richesse mais elle n'est pas généralisée : coucher sur le papier ou parler lorsque tout le monde nous regarde n'est pas évident. La richesse du langage est décrite par cet intervenant comme la manifestation d'une synergie entre la pensée et le langage : "quand on veut être précis dans son langage, quand on veut chercher le mot adéquat, forcément on est en contact de sa pensée. On est en train de la vivre. Et quand on est en train de la vivre, on n'est plus réel et du coup on arrive à mieux transcrire sa pensée. Et on s'oblige à le faire... Il y a une synergie, il y a quelque chose qui se créée qui fait que je pense encore plus parce que je je dois m'exprimer mieux." Ce participant ajoute que l'expression est un exutoire par la parole (tel un citron que l'on presse) et s'il n'y a pas cet exutoire oral, comment la pensée va-t-elle pouvoir sortir et se densifier ? La parole, même si elle n'est pas fidèle à la pensée, améliore en tout cas la pensée : pour preuve, ces formateurs en entreprise qui, de retour à leur poste de travail après avoir transmis leurs connaissances, s'en trouvent changés : ils ont la rhétorique pour eux et en eux.

    Dans communiquer, il y a deux sens : faire passer un message et être en relation, telles deux pièces qui communiquent l'une à l'autre. Faire passer un message est capital et donc, la forme du langage est importante pour rester à l'écoute. Ainsi, la provocation peut être utile pour des gens qui se connaissent mais elle peut aussi être dangereuse. Cela n'exclut pas, dit Claire, que le langage puisse évoluer, s'enrichir, se différencier, via par exemple de nouvelles expressions, des néologismes, etc. S'exprimer, s'affirmer, c'est aussi afficher sa singularité et aussi s'engager. Dès lors, lorsque l'on est exposé, on peut davantage recevoir des coups, que ce soit verbaux ou autres. N'oublions pas, précise un intervenant, que dans l'Histoire, le barbare est, par définition, celui qui s'exprime en faisant "ba ba", c'est-à-dire celui que l'on ne comprend pas.  

    Bruno conclut ce débat par deux citations : Alain qui disait : "La langue est un instrument à penser" et  Roland Barthes qui affirmait ceci : "Le langage est une peau : je frotte mon langage contre l’autre."

    En fin de séance, trois sujets sont proposés pour la séance suivante, fixée le vendredi 20 mars 2015 (et non pas le 13 comme annoncé à l'origine) : "Vox populi, vox dei ?", "Y a-t-il une morale politique ?" et "Autrui, antidote à la solitude ?" C'est ce dernier sujet qui est élu par les participants.

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILO : AUTRUI, ANTIDOTE À MA SOLITUDE ?

    chop-suey-19294.jpgLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 20 mars 2015, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée, à Montargis. Le débat proposé portera sur cette question : "Autrui, antidote à la solitude ?"

    "Rien ne peut être fait dans la solitude" affirme Picasso. Dès lors, l'homme est-il un animal politique ? La présence d'autrui, mon alter ego, me permet elle de ne pas me sentir, de ne pas être seul ? Qu'est-ce que la solitude et faut-il la refuser ? Mon semblable peut-il en être l'antidote ?

    Ce sont autant de questions qui pourront être échangés le vendredi 20 mars, à 19 heures, à la brasserie du centre commercial de la chaussée.

    La participation sera libre et gratuite.

     

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  • L'AUTRE : "ET L'ON SE SENT SEUL, PEUT-ÊTRE, MAIS PEINARD"

    solitude solitude.jpgLes hérissons dont nous parlait Schopenhauer se rapprochaient lorsqu’ils avaient froid, ainsi nous nous rapprochons quand nous avons besoin de compagnie; mais les hérissons parfois devaient s’éloigner, car trop  près les uns des autres, ils étaient incommodés, ils subissaient les piquants de leurs congénères. Est-ce que nous ne serions pas un peu tels les hérissons : Tantôt besoin de sentir la présence des autres ? Tantôt besoin de nous libérer de cette présence qui nous gêne, qui nous importune ?

    "Nous ne sommes, nous répètent les philosophes, que dans notre rapport avec les autres", et pourtant, qui est satisfait d’être tassé, compressé dans le métro, dans le train, ou autre situation de promiscuité désagréable ? Tour à tour nous cherchons un endroit calme, puis nous allons ensuite chercher un endroit où il y ait de l’ambiance !

    Comment puis-je maîtriser cet aspect du partage du temps avec les autres ? Le misanthrope finit par vivre seul : "Enfin seul ! ... Et l’on se sent tout seul peut-être, mais peinard" (Léo Ferré, Avec le temps). Mais est-ce que cette solitude que s’impose le misanthrope, ces barrières qu’il dresse autour de lui, vont faire qu’à terme sa chère solitude, cette tour d’ivoire, cette citadelle du moi, son beau cocon, devienne la prison qu’il s’est construit ?

    Dans un des romans d’Amélie Nothomb, Mercure, le personnage arrive sur une île ; l’île, ce symbole par excellence de la solitude : morceau, comme détaché du continent, comme détaché du rythme de vie du monde. La jeune femme du roman se pose cette question : "Habiter une telle solitude est-elle une liberté, ou une prison sans espoir ?"

    Sans un peu de solitude puis-je construire mon altérité ? Trop immergé avec les autres ne vais-je pas être qu’un reflet des autres ? Au final, puis-je faire de ma solitude un cocon et réaliser ce que nous préconisait Horace : "Dans la solitude, soyez un monde à vous-même" ?                    

    Guy Pannetier
    http://cafes-philo.org

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  • LA SÉANCE DU 30 JANVIER 2015 EN INTÉGRALITÉ

    En attendant le compte-rendu de la séance du 30 janvier 2015 qui était intitulée "Le langage trahit-il la pensée ?", vous pouvez écouter l'intégralité de cette séance comme si vous y étiez. 

    Le langage by Cafephilomontargis on Mixcloud

     

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  • CHANGEMENT DE DATE DU PROCHAIN CAFÉ PHILO

    ATTENTION ! Notez bien que le prochain café philo "Autrui, antidote à la solitude ?" aura lieu le vendredi 20 mars 2015 à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée (et non pas le 13 mars, comme ce qui était prévu précédemment).

     

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 30 JANVIER 2015

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    Le café philosophique de Montargis réunissait pour sa séance du 30 janvier 2015 environ 80 personnes. Le débat s'intitulait : "Le langage trahit-il la raison ?"

    Bientôt, sur ce site, vous retrouverez le compte-rendu de cette séance.

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 13 mars 2015 à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée pour un débat intitulé : "Autrui, antidote à la solitude ?

     

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  • CAFÉ PHILOSOPHIQUE DE MONTARGIS : "LE LANGAGE TRAHIT-IL LA PENSÉE?"

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    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 30 janvier 2015

    Le débat sera intitulé : "Le langage trahit-il la pensée ?"

     
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  • SANS COMMENTAIRE

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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE : "FAUT-IL TOUT FAIRE POUR ÊTRE HEUREUX ?"

    Thème du débat : "Faut-il tout faire pour être heureux ?" 

    Date : 12 décembre 2014 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée

    Le café philosophique de Montargis se réunissait le 12 décembre 2014 pour un débat portant sur cette question : "Doit-on tout faire pour être heureux ?" Une centaine de personnes était présente pour cette 45e séance.

    Claire commence par préciser qu'il s'agissait d'un sujet proposé, en juin 2014, pour l'épreuve de philosophie du baccalauréat (section Littéraire).  

    Un premier participant problématise cette question : est-il question d'une obligation ? Qu'est-ce qu'être heureux (biens matériels, comportements, etc.) ? Quel est le rapport entre la notion de bonheur et celle de plaisir ("la récompense") ? Le "tout faire" pourrait impliquer que ce chemin vers le bonheur se ferait "au détriment des autres". La répartition des biens et des richesses en est une illustration, ajoute ce participant. La cupidité et la rapacité se font au détriment d'une immense majorité de personnes pauvres ou modestes (il est cité l'exemple des notaires – "pas forcément dans le besoin" – manifestant cette semaine pour conserver leur niveau de vie...). À l'inverse, certaines personnes altruistes sont heureuses lorsqu'elles apportent un peu de bien aux autres. Bruno rebondit en citant l'exemple de Fritz Zorn, Mars : le narrateur, issu d'un milieu bourgeois et aisé, trouve son salut – et une forme de bonheur – grâce à la maladie qui l'accable.


    Pour un autre intervenant : "Il faut tout faire pour être heureux, parce que la vie est courte (... ), mais dans la limite du raisonnable". La question soulevée par une participante est celle de quantifier le bonheur : quand est-on heureux ? La réponse peut être dans une forme de comparaison. Une intervenante se demande si le bonheur ne résiderait pas dans l'absence de malheur, une optique dans laquelle s'engouffre le domaine pharmaceutique et les mises à disposition de psychotropes. Lorsque tout va bien, dit Claire, nous pouvons être dans un état d'allégresse, de joie, de spontanéité qui n'est sans doute pas à proprement parlé du bonheur. Par contre, c'est sans doute dans le malheur et dans les témoignages d'amour et de soutien que l'on pourrait retrouver la trace de ce bonheur.  

    Pour une participante, le bonheur est une exigence autant qu'un état personnel, lié à l'éducation, avec certainement une part génétique voire neurologique. Aux notions de bien et de mal, peut s'ajouter les notions de "bien vivre" et de "mal vivre". Tout faire pour être heureux semblerait ne pas vraiment avoir de sens, dit encore cette participante, car le bonheur semblerait être un état naturel ("On ne peut pas se forcer à être heureux : on l'est ou on l'est pas"). Par contre, ajoute-t-elle, certaines personnes, peuvent rendre malheureux les autres. 

    Pour une autre intervenante, le bonheur est souvent associé à quelque chose d'extérieur à soi que que l'on posséderait : la santé, l'amour, une famille, les biens matériels, etc. "Une récompense", est-il encore dit au cours de la soirée. L'autre remarque de cette intervenante réside autour de cette question : "Est-ce qu'il est obligatoire de faire quelque chose pour être heureux ?" Ne pourrait-on pas être heureux dans la quiétude épicurienne évoquée par Claire : accepter et ne rien faire. En un mot : le lâcher prise ?

    Tout faire pour être heureux pose la question de l'âge : la jeunesse, remarque une personne de l'assistance, recherche le bonheur dans l'action, alors qu'avec l'âge cet état résiderait plutôt dans l'évitement de la douleur : l'ataraxie.  

    Claire revient sur cette notion de bonheur et d'obligation, évoquées plus haut : "Il y a la notion d'obligation mais aussi la notion de devoir". Le "tout faire" et le "doit-on" peuvent se regrouper autour de la notion de devoir. Autrement dit, je pourrais pratiquer un hédonisme tel que, par définition, je me devrais, pour être un homme, d'être heureux envers et contre tous. Du coup, peut-on et comment arriver à l'état de plénitude – qui est l'état du bonheur  ? Car il s'agit bien de cela, ajoute Claire : le bonheur est cet état de plénitude, sans manque ni désir. On est heureux lorsque l'on satisfait ses désirs. Le bonheur résiderait dans l'avoir et la possession, l'assouvissement de ses désirs et donc, quelque part, dans l'accomplissement de soi. 

    La notion de devoir est importante, ajoute Claire, dans le sens où cela sous-entend une une forme d'exigence. Car, a contrario, si la finalité de la vie humaine n'est pas le bonheur, quelle est-elle ? La vérité ? La santé ? Autre chose ? Si l'on abandonne l'exigence du bonheur, peut-on mener une existence pertinente ? Pour une participante, la réponse est positive : on peut se contenter d'un "semi-bonheur" car, suite à ce semi-bonheur, "le reste arrivera" sans doute...

    Est-ce que le bonheur ne résiderait pas plutôt dans l'ataraxie, l'absence de troubles de l'âme ? À ce sujet, Épicure dit que le plaisir est le commencement et la fin de toute vie heureuse. Mais dans sa Lettre à Ménécée, il précise que tous les plaisirs ne sont pas à rechercher ni toutes les douleurs à éviter. Par là, l'épicurisme n'est pas cette doctrine philosophique souvent caricaturée d'une invitation à "brûler la vie par les deux bouts" : Épicure recherche plutôt l'ataraxie, la quiétude, la sérénité. On peut penser qu'un bonheur ne peut s'atteindre si l'on est en conflit avec autrui. Mais donc ce cas, peut-on être heureux tout seul ? Et peut-on être heureux si l'on est malgré tout dans "l'attentat" envers son proche et son prochain ?  

    Claire réagit en précisant qu'étymologiquement, le "bon heur" est la "chance". Par exemple, les eudémonistes, qui sont ces philosophes qui cherchent à comprendre le bonheur et les moyens d'y accéder, ne parlent pas de "bon heur", tant cette notion de chance et de fortune (fortuna) nous échappe. Mais par contre, ils parlent du Souverain Bien (Aristote ou Épicure). Nous ne sommes plus alors dans l'action mais plutôt dans le délaissement. On va à l'essentiel et à ce qui nous caractérise singulièrement, ce qui fait que nous sommes nous-même et pas un autre, y compris dans le corps politique (polis). Le bonheur se situe dans le respect de soi-même et de l'autre. Nous sommes alors dans la dimension éthique du Souverain Bien.  

    Une participante remarque que ce débat sur le bonheur semble être très occidental, même si cette notion reste universelle. La France, pays développé et riche, fait partie de ces contrées dont les habitants sont les plus insatisfaits et les plus "malheureux" au monde. C'est aussi là, précise un autre intervenant, que se consomme le plus de psychotropes (du "bonheur de substitution"). Cette notion de bonheur est très relative et peut être mise en relief avec d'autres cultures, par exemple le Bouthan qui a remplacé le PNB (Produit National Brut) par le BNB (Bonheur National Brut). Un intervenant relativise cette posture : le BNB interdisait l'alcool, interdiction qui, par la suite a été levée, ce qui amis un sérieux coup de canif dans l'idéal de ce BNB !

    Un autre intervenant parle de techniques modernes pour accéder au bonheur (la méditation de pleine conscience de Christophe André), de notions psychologiques ou psychiatriques (la résilience de Boris Cyrulnik) qui tendent à nous emmener vers une forme de bonheur immatériel : être en paix avec soi-même. Paul Watzlawick, de l'école de Palo Alto, dans l'ouvrage Faites-vous même votre Malheur, démontre comment certaines personnes s'enfoncent dans leur malheur, le ruminent et n'ont simplement jamais conscience de se sentir bien. 

    Un nouveau participant reprend la question d'origine : "Doit-on tout faire pour être heureux ?" Si l'on répond par la négative, on se place d'emblée dans le camp de ceux pour qui bonheur ou malheur laisse indifférent. Je me place en position de désintérêt par rapport à la vie et à ma propre existence, - voire, ajoute-t-il, dans un "état suicidaire". La recherche du bonheur (même s'il s'agit, comme dit plus haut d'un "demi bonheur"), est, selon lui, une nécessité absolue, tout en sachant qu'il sera difficilement accessible, notamment pour les personnes vivant dans le dénuement et le désœuvrement le plus total. Pour une autre personne du public, le bonheur peut s'organiser (il cite l'importance des vacances ou de sorties en groupes) : "Il faut se battre pour être heureux !" autant que donner. Mais tout en gardant en tête, ajoute une intervenante, l'impératif de la morale : "Pas de bonheur sans morale !"  Et pas de bonheur sans autrui, est-il également dit au cours de ce débat.

    Pour un autre intervenant, la condition fondamentale du bonheur est celle de la liberté. L'accès au bonheur semblerait bien être l'objectif que tout un chacun souhaite atteindre. Seulement, présenté par les eudémonistes comme le Souverain Bien, il s'agit d'un idéal et en tant qu'idéal il est inatteignable : "Le concept du bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut", écrivait Emmanuel Kant. Jean Anouilh disait, de son côté : "Il ne faut pas croire exagérément au bonheur."

    Pour Claire, il y a une nette distinction entre l'injonction "Je dois tout faire pour être heureux" par l'action d'une part et le travail sur soi afin d'acquérir une forme de sérénité d'autre part. Il est sans doute important de faire en sorte de donner un sens à sa vie (Sartre) ; a contrario, pour beaucoup de philosophes, si le bonheur se situe dans un état de projection, on perd tout car, par définition, s'évertuer à dire que l'on est heureux c'est oublier qu'on l'est déjà ! La philosophie stoïcienne dit par exemple qu'il y a ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas ; tout ce qui ne dépend pas de moi, je dois m'en détacher et tout ce qui dépend de moi, je dois l'apprécier. Pour Blaise Pascal, l'homme sera d'autant plus heureux lorsqu'il arrêtera de chercher à se divertir, le divertissement n'étant rien d'autre que la projection vers un bonheur illusoire, au risque d'oublier l'instant présent : la méditation et la contemplation, là, maintenant, serait préférable à la nostalgie comme à une recherche vaine vers un bonheur futur et hypothétique. Un participant cite à ce sujet Bouddha : "La joie se cueille, le plaisir se ramasse et le bonheur se cultive." Ce sont les petits bonheurs et les petits malheurs qui permettent d'accueillir la vie : "Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux / Et dites : c'est beaucoup et c'est l'ombre d'un rêve" (Jean Moréas), cite un participant.

    Pour aller plus loin, la morale devrait-elle toujours prévaloir dans cette "construction du bonheur". Pascal dit : "Tous les hommes recherchent d’être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu’ils y emploient. Ils tendent tous à ce but" (Pensée 138). Mais à le rechercher sans relâche, on oublie de vivre de manière pertinente, on s'oublie soi-même, si bien que "le présent ne nous satisfaisant jamais, l’espérance nous séduit, et, de malheur en malheur, nous mène jusqu’à la mort, qui en est le comble éternel". Une telle posture pose une question morale : s'accomplir soi-même vient en contradiction avec nos impératifs sociaux. Nous ne sommes sans doute jamais à notre place dans notre vie, la recherche du bonheur venant se heurter à une vie qui nous oblige. Le "connais-toi toi-même" socratique nous interpelle : est-ce que je suis à ma place ? Tout cela est une histoire d'appropriation.

    Le bonheur, dit une autre intervenante, pourrait n'être qu'un fantasme. Un fantasme que de grandes  idéologies du XXe siècle ont utilisé à des fins politiques, à décréter. Le bonheur ne serait pas à prendre d'un bloc mais comme une accumulation de petits événements ou de micro comportements à goûter ("Le bonheur est dans le pré ; cours-y vite cours-y vite ; le bonheur est dans le pré ; Cours y vite il va filer" dit une comptine célèbre). Bruno rebondit sur cette question de "bonheur collectif". Un bonheur collectif qui, depuis la fin du XXe siècle, n'existe plus et a été remplacé par le concept de bonheur individuel (thérapies de groupe, cours de sophrologie, etc.).

    Parler du bonheur implique la nécessité et la capacité à le reconnaître lorsqu'il se présente à nous, réagit une nouvelle participante. Or, parfois, cette capacité nous ne l'avons pas. Le bonheur est aussi le fait d'appréhender le monde d'une certaine façon afin de "le rendre heureux". Lors d'une introspection, lors de mauvaises expériences, nous pouvons en tirer des conclusions et des leçons bénéfiques ("positiver les choses"). 

    Ce qui est également en jeu à travers la question du bonheur est celle de la mort et de notre rapport à elle. Une intervenante cite l'Inde. Dans ce pays, la mort n'est pas taboue. Elle est présente de manière moins tragique que dans nos sociétés occidentales. Claire met en avant notre rapport moderne à la mort. Aucune mort n'est naturelle et tout décès est hasardeux, "alors que, dit Claire, la mort n'est pas un hasard ; c'est la vie qui en est un". Dans nos sociétés modernes, la mort, la vieillesse et le passé sont mises de côté. Seuls comptent le présent et le futur. On est dans la création. Le bonheur semblerait avoir un lien avec l'idée de sens : quelle orientation dois-je choisir de donner à ma vie.? Or, n'est-il par perdu d'avance de chercher à se construire dans un avenir hypothétique ? "L'homme avide est borné" disait Jean-Jacques Rousseau.

    Dans le doit-on tout faire pour être heureux, peut-on choisir son malheur, quitte à faire souffrir aujourd'hui ? Ou bien mon bonheur ne devra-t-il passer que par l'acceptation d'autrui ? Ce qui se pose ici est celle d'une morale qui viendrait borner notre recherche du bonheur.  

    "Il y a une intelligence du bonheur", juge également un membre du public : certaines personnes ont plus d'aptitudes au bonheur que d'autres. Partant de cela, réagit un autre participant, "ceux qui n'en ont pas doivent aller chercher des astuces" pour être meilleur et heureux. Mais une telle considération sur "l'intelligence du bonheur" n'est-elle pas contredite par l'expression populaire "Espèce d'imbécile heureux !" ? Être trop intelligent ne serait-ce pas un frein à ce bonheur tant désiré. Ne faut-il pas revendiquer une certaine bêtise, à la manière de Candide ou l'Optimiste (Voltaire) ? Or, si l'on parle d'intelligence dans le bonheur, il ne s'agit pas d'une intelligence scientifique ou intellectuelle. Des peuplades reculées, dénuées de tout confort matériel, vivant parfois dans l'intelligence, peuvent être dans une parfaite harmonie et avec un détachement heureux. "Une puissance de vie", précise une participante.

    Cela voudrait-il dire que le progrès et l'intelligence seraient un frein au bonheur ? Quelqu'un dans l'assistance répond par la négative : croire que la pauvreté permettraient de se raccrocher à l'essentiel est profondément illusoire. La construction d'une route, l'installation de l'électricité ou la mise en place d'écoles pour tous dans des régions reculées du monde peuvent participer d'un mouvement altruiste. La science, l'imagerie médicale, l'atterrissage d'un satellite artificiel sur une lointaine comète peuvent susciter une forme de bonheur, qui serait un bonheur collectif, une fierté pour le genre humain et le progrès qui a un certain sens.  

    Aujourd'hui, il y a bien une injonction à être heureux. Le "mal heureux" n'est pas bien considéré dans nos sociétés. Il gêne. Doit-on absolument être heureux ? Cette question, réagit un intervenant, peut ne pas se poser. Hannah Arendt, dans la Crise de la Culture (1961), revient sur la période de la résistance au cours de laquelle la question du bonheur individuel ne se posait pas, au contraire du bonheur collectif et de la recherche de la liberté. Spinoza parlait de la question du travail comme souffrance, mais ce travail, s'il est sublimé, peut devenir un plaisir. Or, le bonheur est cet effort (conatus) pour entrer dans cette obligation de vivre et de persévérer dans l'être ce qui nous procure la joie.

    Mais  comment construire un monde pour le bonheur des autres et de nos descendants ? La vitesse des sociétés occidentales peut nous mener vers une voie où le bonheur paraît factice dans une société compartimentée et modelée par la consommation. Un intervenant considère que le bonheur est une idée neuve... depuis 200 ans et se félicite qu'aujourd'hui chacun puisse prétendre au bonheur.

    Bruno conclut ce débat par les paroles d'une chanson de Berry : "Le trésor n'est pas caché / Il est juste là / À nos pieds dévoilés / Il nous ferait presque tomber" (Le Bonheur). "Peut-être, ajoute-t-il, que le bonheur est là et peut-être ne le savons-nous pas". Alain disait également : "Le bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne l'ont pas cherché."

    Trois sujets sont mis au vote pour la séance du 30 janvier 2015 : "L'enfer est-il pavé de bonnes intentions ?", "Autrui, antidote à la solitude ?" et "Le langage trahit-il la pensée ?" C'est ce dernier sujet qui est élu par la majorité des participants. Rendez-vous est pris à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée pour le vendredi 30 janvier.

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  • "LE LANGAGE TRAHIT-IL LA PENSÉE ?"

    Visuel_café_philo_montargis_langage.jpgLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 30 janvier 2015, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée, à Montargis. Le débat proposé portera sur cette question : "Le langage trahit-il la pensée ?"

    Il sera d'abord question au cours de cette séance d'une définition du langage et de son rôle. Le langage n'est-il qu'un simple véhicule de la pensée ? Peut-on dans ce cas là parler de "trahison" ou, au contraire, de "traduction" de la pensée ? Doit-il être vu uniquement dans une acception sociale, comme moyen de communication avec autrui ? Le langage peut-il avoir sa propre "vie", sa propre logique ? 

    Ce sont autant de questions qui pourront être débattues avec les participants du café philo, le vendredi 30 janvier, à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la chaussée à Montargis. La participation sera libre et gratuite.

     

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  • POURQUOI LE "TRAITE SUR LA TOLERANCE" DE VOLTAIRE S'ARRACHE EN LIBRAIRIE

    Une-survivante-de-Charlie-Hebdo-raconte-sa-vision-d-horreur.jpgLe Traité sur la tolérance de Voltaire, brandi dimanche 11 janvier par des participants à la marche républicaine, a vu ses ventes s'envoler depuis l'attentat à Charlie Hebdo ciblant la liberté d'expression.

    Il ne coûte que 2 euros. Comme Matin brun de Franck Pavloff ou Indignez-vous de Stéphane Hessel, le Traité sur la tolérance de Voltaire est bien parti pour devenir un manifeste de notre temps. L'ouvrage de 144 pages, édité à 120 000 exemplaires dans la collection "Folio 2 euros" en 2003, s'arrache en librairie depuis une semaine.

    "Nous avons constaté une hausse très sensible des ventes de cet ouvrage depuis les attaques, et encore plus depuis la marche de dimanche, au point que nous prévoyons une réimpression de 10 000 exemplaires", a expliqué une porte-parole de Folio (Gallimard), mardi 13 janvier. "Il est possible qu'elle soit suivie par d'autres réimpressions", a-t-elle précisé.

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  • TOUS CHARLIE ?

    2125645383.png"Une forme d'unanimité a suivi l'attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo, unanimité qui a été illustrée par ce slogan quasi spontané : "Je suis Charlie".

    Une unanimité que les survivants de la revue satirique ont salué avec émotion mais aussi aussi avec une amertume compréhensible. La journaliste Zineb, qui n'était heureusement pas présente lors du tragique comité de rédaction, n'a pas manqué de se féliciter de ce soutien universel, tout en regrettant qu'il vienne bien tardivement et après la mort de douze personnes dans les conditions tragiques que l'on sait. Un des autres rescapés, le dessinateur Luz, va plus loin, considérant que les manifestations monstrueuses vont "à contre-sens de Charlie".

    "Je suis Charlie" ont proclamé des millions de personnes en France et dans le monde ; or, force est de constater que cela n'a pas été toujours le cas..."

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  • LE CAFÉ PHILO CITÉ PAR UN SITE NÉERLANDAIS

    spinoza.JPGAprès les attentats survenus à Paris, le site du café philosophique de Montargis avait manifesté sa solidarité en citant un texte de Spinoza, extrait du Traité des Autorités théologiques et politiques (voir ce post ici).

    Le site néerlandais http://spinoza.blogse.nl a presque immédiatement réagi par un article soulignant l'importance de Spinoza dans la notion de liberté, tout en citant notre blog.

    Vous pouvez retrouver cet article sur ce lien. Pour en avoir une traduction française (même approximative...), faites un clic droit sur le texte et choisissez "Traduire en français".

    Un grand merci à Spinoza.blogse pour ce coup de projecteur... européen. 

      

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  • CHARLIE HEBDO : "NOUS VOYONS L’ÉMERGENCE DE DEUX IDÉOLOGIES ANTINOMIQUES"

    ob_f287c5_dazas.jpgAnthropologue, philosophe et intellectuel, Malek Chebel refuse l'amalgame entre les musulmans et la tuerie de Charlie. Pour ce partisan d'un islam modéré et éclairé, le dialogue entre les religions est plus que jamais nécessaire en France.

    Philosophe, traducteur du Coran, psychanalyste: Malek Chebel est tout cela à la fois. Connu pour ses prises de position en faveur d'un islam modéré, libéral, inscrit dans la société française, Malek Chebel est, notamment, l'auteur de L'inconscient de l'islam (CNRS Editions, 124 pages, 15,90 euros) à paraitre le 15 janvier.  

    Les deux tueurs de Charlie Hebdo se réclament du Coran et de l'islam. Que leur répondez-vous?

    Ils se réfèrent à un islam mythique qui n'a jamais existé. Bien sûr, des guerres de religion ont éclaté, notamment au 7ème et au 8ème siècle. Mais un cadre de référence préexistait - un califat, une dynastie, un adversaire clairement identifié. Rien de tel dans cet acte barbare, alors que le Coran n'a jamais évoqué ces "desperados" qui tuent lâchement des innocents, des civils. Les autorités religieuses musulmanes ont d'ailleurs condamné sans réserve ce crime horrible, et je reçois tous les jours des témoignages de jeunes musulmans, horrifiés de ce qu'ils voient et qui me disent: "Ça, ce n'est pas l'islam"...

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  • CHARLIE HEBDO : LA FRANCE, TERRE DE TRADITION DES JOURNAUX SATIRTIQUES

    charlie-hebdo-charia.jpgLes caricaturistes assassinés hier sont les héritiers d'une tradition française du pamphlet qui remonte au siècle des lumières.

    La tristesse nationale provoquée par l'assassinat des talentueux dessinateurs de Charlie Hebdo nous rappelle que la caricature et la presse satirique montre l'attachement viscéral des français à la libre pensée. Héritier d'Hara-Kiri, le journal bête et méchant, créé en 1960 par François Cavanna et le professeur Choron, Charlie Hebdo est le continuateur spirituel des pamphlets qui sont nés au siècle des Lumières et qui ont fait flores pendant la Révolution française.

    Le point commun de tous ces journaux est le courage. Quelles que soient les idées défendues, ils ont eu à affronter la censure. La censure du pouvoir royal avant la Révolution, la censure du Comité de salut public sous Robespierre, la censure légale sous les différentes républiques. Car il va de soi que la presse satirique et pamphlétaire est dans son essence dénonciatrice des systèmes politiques en place.

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  • NOUS SOMMES CHARLIE

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 2014

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    Le café philosophique de Montargis a réuni, pour sa séance du 12 décembre 2014, environ 100 personnes. Un gros succès pour ce 45e rendez-vous de la Chaussée ! Le débat s'intitulait : "Doit-on tout faire pour être heureux ?"

    Bientôt, sur ce site, vous retrouverez le compte-rendu de la dernière séance de cette saison.

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 30 janvier 2015 à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée pour un débat intitulé : "Le langage trahit-il la pensée ?

     

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