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Café philosophique de Montargis - Page 51

  • FRÉDÉRIC GROS: "VOIR LE PRÉSENT AUTREMENT"

    Se fier aux apparences, comme souvent, risquerait d'égarer. Evidemment, Frédéric Gros est affable et discret. Son maintien et sa gestuelle évoquent l'adolescent. Si on le croisait sur quelque sentier de montagne - quand il n'enseigne pas, il part en randonnée -, on le prendrait pour un trekkeur averti, même sans savoir qu'il est aussi l'auteur du remarquable Marcher, une philosophie (Carnets Nord, 2009), best-seller intelligent et savant. Du coup, difficile d'imaginer ce doux discret en philosophe préoccupé de sujets aussi rudes que la folie, la violence, la guerre, aujourd'hui la sécurité. Pour le comprendre, il faut entrevoir le développement d'une oeuvre qui s'affirme de plus en plus singulière et éclairante.

    Au commencement était Michel Foucault. Frédéric Gros lui doit une bonne part de ses centres d'intérêt comme de sa méthode. Avec toutefois une première particularité : ce foucaldien n'a jamais rencontré l'auteur de l'Histoire de la folie. La génération de Mai 68 a vu en Foucault, autant ou plus qu'un philosophe-historien, un intellectuel engagé, personnage public, agitateur parfois. Au contraire, c'est par les textes seulement que le jeune normalien, qui arrive rue d'Ulm en 1986, deux ans après la mort du philosophe, découvre cet auteur qu'il considère d'abord comme... un moraliste ! "A l'époque, à l'Ecole normale, on estimait qu'il fallait en finir avec les débordements des années 1970, revenir à une philosophie plus sérieuse, moins inutilement transgressive. Pour ma part, avec une formation très classique, je n'avais jamais lu les textes de Foucault, et je les ai découverts, presque par hasard, avec une sorte de stupéfaction. Ce qui m'a d'abord fasciné, c'était l'extraordinaire mélange de données historiques détaillées, de questions de grande philosophie, empruntées à Descartes ou à Hegel, et d'un souffle lyrique, d'un sens de la mise en scène qui traversent ses livres. J'ai d'abord trouvé très attachant le "dernier Foucault", qui s'intéresse de près à la littérature des moralistes, dissèque les règles de l'existence des stoïciens ou des cyniques grecs, scrute les traités d'Epictète, de Sénèque, de Marc Aurèle..."

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  • QUI A PEUR DES VÉRITÉS SCIENTIFIQUES ?

    sciences,Latour"Si on n'a pas confiance dans l'institution scientifique, c'est très grave". Dans son nouveau livre, Enquête sur les modes d'existence. Une anthropologie des modernes (La Découverte, 504 p., 26 €), le sociologue français des sciences Bruno Latour raconte sa stupéfaction à entendre un éminent climatologue répondre ainsi à un industriel qui lui demandait pourquoi il devait le croire lorsqu'il explique que le réchauffement de la planète est dû à l'influence humaine. "Il y a cinq ou dix ans, commente Bruno Latour, je ne crois pas qu'un chercheur - surtout français - aurait parlé, en situation de controverse, de "confiance dans l'institution scientifique". [...] C'est à la certitude qu'il aurait fait appel, certitude dont il n'aurait pas eu à discuter la provenance en détail devant un tel auditoire ; c'est elle qui lui aurait permis de traiter son interlocuteur d'ignorant et ses adversaires d'irrationnels." Et le sociologue de donner raison au climatologue : "Quand il s'agit d'obtenir des connaissances validées sur des objets aussi complexes que le système entier de la Terre, connaissances qui doivent entraîner des changements radicaux dans les détails les plus intimes de l'existence de milliards de gens, il est infiniment plus sûr de se confier à l'institution scientifique qu'à la certitude indiscutable."

    Cet ouvrage pourrait bien marquer la fin de ce qui a été appelé "la guerre des sciences" entre rationalistes et relativistes.

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA PREMIÈRE SÉANCE DE LA SAISON

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    Environ 60 participants étaient présents pour la quatrième rentrée du café philosophique de Montargis. Cette séance du 28 septembre 2012, intitulée "Prendre son temps est-ce le perdre", inaugure une nouvelle série de débats à la Chaussée qui auront désormais lieu une fois par mois le vendredi à 19H (au lieu de 18H30).

    Merci aux nombreux participants qui ont permis la réussite de ce débat philosophique. 

    Bientôt, sur ce site, le compte-rendu de cette séance.

    Le prochain café philosophique aura lieu le vendredi 19 octobre 2012. Il portera sur cette question : "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?"

    Affiche de la prochaine séance.

    A bientôt.



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  • LE TEMPS EN QUESTIONS AU CAFÉ PHILO

    La République du Centre consacre un article sur le Café philosophique de MOntargis dans son édition d'aujourd'hui. Un extrait ici :

    tempsLe café philosophique fait sa quatrième rentrée ce soir. En moyenne, une cinquantaine de personnes se retrouvent pour échanger.

    Prendre son temps, est-ce le perdre ? C'est la question qui va être abordée ce soir au café philosophique de Montargis qui ouvre sa quatrième saison de discussions. Si le lieu ne change pas (la brasserie du centre commercial de La Chaussée), c'est l'horaire qui n'est plus le même. Pour des raisons de commodité dans leur organisation respective, Bruno et Claire, les animateurs et fondateurs du café philo, ont souhaité débuter les séances à 19 heures (et non plus à 18 h 30). Afin d'avoir un peu plus de temps et ne pas arriver ventre à terre.

    Une bonne entrée en matière pour indiquer à la cinquantaine de participants que le sujet du soir fait partie intégrante de la vie quotidienne.

    "Nous partons d'exemples concrets. Un café philo doit coller à la réalité. Le but rejoint la cause. Nous ne sommes pas dans la spéculation. Encore moins dans une tour d'ivoire », précise d'emblée Claire, prof de philo au lycée Saint-François à Gien..."

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE

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    Prochaine séance du café philosophique de Montargis : le vendredi 28 septembre 2012 à 19H (Attention : nouvel horaire !) à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée. Thème du débat : "Prendre son temps est-ce le perdre ?"

    A bientôt.

     

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE SUR LE TEMPS

    C'est le vendredi 28 septembre, à 19 heures (nouvel horaire), que le café philosophique de Montargis fait sa rentrée ! Pour l'ouverture de sa quatrième saison, Claire et Bruno vous accueilleront à la Brasserie du centre Commercial de La Chaussée et c’est le temps qui sera à l'honneur. "Prendre son temps est-ce le perdre ?" est la question qu'ont précédemment élue les participants du dernier débat pour cette nouvelle séance. 

    harold-lloyd-horloge-26e46.jpgAlors que l'urgence est le maître mot de notre société, la flânerie peut-elle avoir une place ? A quoi bon faire lentement ce que l'on peut bâtir en un jour ? "Prendre son temps" n'est-ce pas inutile autant qu'impossible ? Qu'est-ce que je prends lorsque je dis que je prends "mon" temps ?

    Les meilleurs moments ne sont-ils pas ceux que l'on savoure ? Ceux qui se révèlent à nous par leur simplicité, alors gage d'authenticité ? Comment "prendre" son temps dans une démarche relativiste, véritable, utopiste ? 

    Autant de questions, et bien d'autres, dont chacun pourra venir débattre vendredi 28 septembre, à 19 heures, à la Brasserie du Centre Commercial de La Chaussée. 

    Participation libre et gratuite.

     
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  • SAINT AUGUSTIN : DES DIFFICULTÉS DE DÉFINIR LE TEMPS

    "Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais que je veuille l’expliquer à la demande, je ne le sais pas ! Et pourtant – je le dis en toute confiance – je sais que si rien ne se passait, il n’y aurait pas de temps passé, et si rien n’advenait, il n’y aurait pas d’avenir, et si rien n’existait, il n’y aurait pas de temps présent.

    augustin.jpg

    Mais ces deux temps, passé et avenir, quel est leur mode d’être alors que le passé n’est plus et que l’avenir n’est pas encore ? Quant au présent, s’il était toujours présent sans passer au passé, il ne serait plus le temps mais l’éternité. Si donc le présent, pour être du temps, ne devient tel qu’en passant au passé, quel mode d’être lui reconnaître, puisque sa raison d’être est de cesser d’être, si bien que nous pouvons dire que le temps a l’être seulement parce qu’il tend au néant...

    Enfin, si l’avenir et le passé sont, je veux savoir où ils sont. Si je ne le puis, je sais du moins que, où qu’ils soient, ils n’y sont pas en tant que choses futures ou passées, mais sont choses présentes. Car s’ils y sont, futur il n’y est pas encore, passé il n’y est plus. Où donc qu’ils soient, quels qu’ils soient, ils n’y sont que présents. Quand nous racontons véridiquement le passé, ce qui sort de la mémoire, ce n’est pas la réalité même, la réalité passée, mais des mots, conçus d’après ces images qu’elle a fixées comme des traces dans notre esprit en passant par les sens. Mon enfance par exemple, qui n’est plus, est dans un passé qui n’est plus, mais quand je me la rappelle et la raconte, c’est son image que je vois dans le présent, image présente en ma mémoire.

    En va-t-il de même quand on prédit l’avenir ? Les choses qui ne sont pas encore sont-elles pressenties grâce à des images présentes ? Je confesse, mon Dieu, que je ne le sais pas. Mais je sais bien en tout cas que d’ordinaire nous préméditons nos actions futures et que cette préméditation est présente, alors que l’action préméditée n’est pas encore puisqu’elle est à venir. Quand nous l’aurons entreprise, quand nous commencerons d’exécuter notre projet, alors l’action existera mais ne sera plus à venir, mais présente...

    Il est dès lors évident et clair que ni l’avenir ni le passé ne sont et qu’il est impropre de dire : il y a trois temps, le passé, le présent, l’avenir, mais qu’il serait exact de dire : il y a trois temps, un présent au sujet du passé, un présent au sujet du présent, un présent au sujet de l’avenir. Il y a en effet dans l’âme ces trois instances, et je ne les vois pas ailleurs : un présent relatif au passé, la mémoire, un présent relatif au présent, la perception, un présent relatif à l’avenir, l’attente. Si l’on me permet ces expressions, ce sont bien trois temps que je vois et je conviens qu’il y en a trois."

    Saint Augustin, Confessions (vers 400), trad. E Khodoss, livre XI, § XIV, XVIII et XX


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  • LA DURÉE BERGSONNIENNE

    Bergson_1959.jpg"Quand je suis des yeux, sur le cadran d'une horloge, le mouvement de l'aiguille qui correspond aux oscillations du pendule, je ne mesure pas de la durée, comme on paraît le croire; je me borne à compter des simultanéités, ce qui est bien différent. En dehors de moi, dans l'espace, il n'y a jamais qu'une position unique de l'aiguille et du pendule, car des positions passées, il ne reste rien. Au-dedans de moi, un processus d'organisation ou de pénétration mutuelle des faits de conscience se poursuit, qui constitue la durée vraie. C'est parce que je dure de cette manière que je me représente ce que j'appelle les oscillations passées du pendule, en même temps que je perçois l'oscillation actuelle. Or, supprimons pour un instant le moi qui pense ces oscillations du pendule, une seule position même de ce pendule, point de durée par conséquent. Supprimons, d'autre part, le pendule et ses oscillations; il n'y aura plus que la durée hétérogène du moi, sans moments extérieurs les uns aux autres, sans rapport avec le nombre. Ainsi, dans notre moi, il y succession sans extériorité réciproque; en dehors du moi, extériorité réciproque sans succession. "

    Henri Bergson

     

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  • KANT : LE TEMPS, UNE RÉALITÉ TRANSCENDANTALE

    kant.jpg"Le temps n’est pas quelque chose qui existe en soi, ou qui soit inhérent aux choses comme une détermination objective, et qui, par conséquent, subsiste, si l’on fait abstraction de toutes les conditions subjectives de leur intuition ; dans le premier cas, en effet, il faudrait qu’il fût quelque chose qui existât réellement sans objet réel. Mais dans le second cas, en qualité de détermination ou d’ordre inhérent aux choses elles-mêmes, il ne pourrait être donné avant les objets comme leur condition, ni être connu et intuitionné a priori (…) ; ce qui devient facile, au contraire, si le temps n’est que la condition subjective sous laquelle peuvent trouver place en nous toutes les intuitions. Alors en effet cette forme de l’intuition interne peut être représentée avant les objets, et par suite, a priori."

    Emmanuel Kant, Critique de la Raison pure, "Esthétique transcendantale", §6

     

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  • "PHILOSOPHIE MAGAZINE" : SPÉCIAL BANDE DESSINÉE

    La vie a-t-elle un sens ?

    Superman, golem ou messie selon la plume des exégètes, le double bodybuildé du binoclard Clark Kent incarne le fantasme de l’assimilation à la nation américaine. Son passeport kryptonien dissimule une extraction polonaise.

    Philosophie-magazine-HS-15.jpgTout ceci a-t-il un (non) sens ?

    Lewis Trondheim s’interroge sur le sens de la vie.
    L’argumentation est reprise par Umberto Eco qui s’appuie sur les "Peanuts" de Charles M. Schultz. Aussi est-il logique que Julian Baggini développe le sujet "Charlie Brown et le secret de la vie".
    De même Pascal Ory précise le rôle du savant Cosinus, ancêtre de Tryphon Tournesol, du professeur Nimbus et du comte de Champignac.
    Calvin & Hobbes quand à eux sont étudiés par les deux philosophes Élie During "Le monde comme expérimentation" et Martin Winckler "Le cosmos selon Calvin".

    À quoi servent les héros ?

    Boris Cyrulik procède à l’éloge de Rantanplan ( ?!), alors que Didier Pasamonik développe le thème de "Superman un héros middle class".
    Plus pertinent Tristan Garcia s’intéresse à Steve Dikto " le dessinateur le plus manichéen et le plus complexe de l’histoire de la bande-dessinée", co-créateur de Spider-Man et du redoutable "Mr A."...

    LA SUITE ICI...

     

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  • ... EN ATTENDANT LA SAISON 4

    Le café philosophique de Montargis prépare sa saison 4, qui débutera le vendredi 28 septembre prochain. Les séances ont toujours lieu à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée. 

    A noter le changement d’horaire : elles débuteront dorénavant à 19H (au lieu de 18H30).

    Prévisions des dates des prochaines séances :

    Vendredi 28 septembre 2012, 19H : "Prendre son temps est-ce le perdre ?"

    Vendredi 19 octobre 2012, 19H

    Vendredi 30 novembre 2012, 19H 

    Vendredi 21 décembre 2012, 19H

    Vendredi 25 janvier 2013, 19H

    Vendredi 22 février 2013, 19H

    Vendredi 29 mars 2013, 19H 

    Vendredi 26 avril 2013, 19H 

    Vendredi 31 mai 2013, 19H : "Le Café Philo passe le bac"

    Vendredi 28 juin 2013, 19H. Dernier café philo de la saison.

    Ces dates sont sous réserve de modifications éventuelles.


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  • BILAN DE LA SAISON 3...

    Alors que le premier débat de la prochaine saison du café philosophique de Montargis se profile, c’est le moment de faire un petit bilan de la saison 3 qui s’est achevée quelques semaines plus tôt.

    L’animation philosophique montargoise créée en 2009 a définitivement pris ses marques durant cette année. 

    copie 10.jpgHuit séances ont eu lieu en 2011-2012 – des séances moins nombreuses en raison d’un arrêt imposé pour raison personnelle… En moyenne, 50 personnes étaient présentes à chaque rendez-vous. Certains débats ont réuni jusqu’à 70 à 80 participants, à savoir les séances "Vivre seul(e) ou mal accompagné(e) ?" et "Peut-on être jeune et heureux ?À noter que cette dernière séance, particulièrement appréciée, avait la particularité d’être co-animée par des élèves de Terminale littéraire du Lycée Saint-François-de-Sales de Gien

    Le café philo s’est attaché cette année à proposer plusieurs sujets calqués sur l’actualité : "Qu’est-ce qu’un bon Président ?" (fin avril, à quelques jours du premier tour des élections présidentielles), "Peut-on vraiment être en vacances ?" (au début de la période estivale) et un sujet polémique, "Les riches le méritent-ils ?" A cela se sont ajouté des débats de société, sur l’école ("L’école sert-elle à enseigner ou à éduquer ?"), sur la vie à deux ( "Vivre seul(e) ou mal accompagné(e) ?" ) ou sur la jeunesse ( "Peut-on être jeune et heureux ?").

    Claire et Bruno ont à plusieurs reprises souligné la qualité des débats grandement améliorée depuis la création du café philo trois ans plus tôt.

    Cette année a été ponctuée par les désormais traditionnels blind-tests du café philo (une manière amusante de tester ses connaissances philosophiques).

    Elle s’est clôturée le 6 juillet en beauté  par un buffet offert par la Brasserie de la Chaussée.  

    Une année riche, donc, et qui laisse augurer une quatrième saison (en savoir plus ici) tout aussi passionnante .

     
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  • COMPTE RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE

    Thème du débat : "Peut-on vraiment être en vacances ?" 

    Date : 6 juillet 2012 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Cette séance vient clôturer la troisième saison du café philosophique de Montargis. Avant de prendre ses quartiers d’été, le café philo propose un sujet consacré aux… vacances. Pour cette séance, un buffet froid nous était généreusement offert par la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Merci à Marc !

    Avant de commencer le débat, Claire tient à faire une parenthèse sur l’épreuve de philosophie du baccalauréat. Après avoir rappelé les sujets (lien ici) qui avaient été proposés aux élèves de Terminale (dont plusieurs sur le travail, un thème traité lors d’une séance du "Café philo passe le bac"), elle félicite les Lycéens présents ce vendredi soir pour leurs résultats excellents. Elle s’en réjouit d’autant plus que plusieurs de ces jeunes bacheliers, non contents d’être venus à plusieurs reprises assister aux séances du café philosophique de Montargis, ont co-animé en plus le débat "Peut-on être jeune et heureux ?"

    Le débat de ce soir commence par un tour de table autour de la question de ce soir : "Peut-on vraiment être en vacances ?" Le terme "vraiment" n’est pas sans importance, ajoute Claire : il sous-entendrait toute la difficulté pendant une certaine période de se mettre en vacances, en retrait. Est-ce réellement possible ? Est-ce également souhaitable ? Bruno ajoute que l’étymologie du mot "vacances" n’est pas anodine : mot d’origine latine, vacans signifie "néant", un mot dont est issue singulièrement le terme "vacance" pour désigner, par exemple, "la vacance du pouvoir". Partir en vacances signifierait se mettre délibérément à l’écart de la société : est-ce une posture réservée à quelques-uns ?

    Dès lors, les "vacances" désignent d'abord le moment - ou la période - non travaillés, durant lesquels le vacancier n'a rien à faire. Plusieurs participants rejettent dès le début cette idée. Selon eux, les vacances ne sont pas faites de "néant" mais d'abord d'une rupture par rapport au quotidien, d'un changement de rythme. "Les vacances, affirme l'un d'eux, c'est tout d'abord faire la même chose qu'en week-end mais en prenant d'avantage le temps." 

    Vacances = néant ?

    Être en vacances reviendrait donc avant tout à savourer ce qui, le reste de l'année, se fait dans l'urgence. Ainsi, une participante suggère que les vacances permettent souvent, en prenant le temps, de se reposer, de se ressourcer même, en faisant un bilan de la période les précédant et revenir plein de résolutions pour la suivante.  En citant le vacancier tout juste revenu de congé vantant ses vacances devant ses collègues, un participant affirme que les vacances sont aussi une mode et une manière de se "situer" socialement. Les vacances sont d'ailleurs devenues un business, plusieurs entreprises spécialisées dans ce domaine étant florissantes. Dans ce sens, ces entreprises cherchent d'ailleurs à se spécialiser dans "une vision" des vacances, chacune définissant ce qu'elles entendent par là. Et alors, lesquelles sont-elles dans "le vrai" ?

    Pour beaucoup, ce n'est pas forcément le sable blanc et les cocotiers qui signifient les vacances, "les vraies". Par contre, il est important, voire primordial, de sortir de chez soi, d'en partir. "Pour être en vacances il faut y partir !" affirme l'un d'entre nous. Une participante suggère alors une définition des vacances : se libérer de ses tracas quotidien, de ses habitudes, faire peau neuve. 

    Liberté est sans doute le maître mot qui définirait nos "chères vacances". Chacun se fait son propre idéal de cette période : pour certains, vacances riment avec dépaysement et voyages ; pour d’autres, sortir quelques kilomètres de chez soi et planter sa tente dans un coin proche et familier constitue déjà une coupure bénéfique. Pour d’autres encore, obligés à voyager toute l’année pour des raisons professionnelles, "partir" en vacances c’est au contraire "rester" chez soi et profiter de ses proches. Certains enfin choisissent au contraire de profiter de ces vacances pour s’éloigner de la famille et des enfants afin de se retrouver seuls.

    Oui, chacun a sa propre lecture de ce temps mais, sans nul doute, ce temps doit être avant tout un temps de liberté, de rupture et de changement de rythme social, biologique ou familial. Rupture et non pas néant, comme le suggérerait le mot vacans latin.

    Au vu de ces interventions, il apparaît que limiter les vacances à la simple récompense d’un travail serait trop simple. Alors qu’une participante avoue son plaisir ineffable de profiter de vacances alors qu’elle est à la retraite, une autre dit comprendre la soif de vacances que peut ressentir un demandeur d’emploi, sans activité professionnelle.

    Sans aucun doute, ceux-ci, parce que le souci de leur situation sociale les taraude jour après jour, non seulement "peuvent" se mettre en vacances quelques temps mais le "doivent" sans doute pour leur santé. 

    "L’oisiveté est la mère de la philosophie"  

    Les vacances sont considérées sans doute à tort comme un temps de farniente et de nonchalance. Voire, répond un participant : c’est oublier les tâches qu’attendent un vacancier : préparation pratique, bagages, caravanes ou tentes à planter pour certains, voyages harassants en voiture. Être en vacances n'est assurément pas une mince affaire ! Chacun peut également relater des souvenirs de vacances aux corvées bien plus nombreuses que de coutume : locations aux conforts spartiates ou matériels électroménagers frustres voire inexistants. Une participante fait un sort à une autre idée reçue : celle de vacances que l’on réserverait exclusivement à la vie familiale, gage de vacances "réussies". La réalité peut être moins rose. Plusieurs personnes s’interrogent : partir en vacances n’est-ce pas d’abord se retrouver - égoïstement - soi-même plutôt qu’autrui, même si cela peut être au détriment d’un(e) conjoint(e) ou d'enfants, obstacles à cette période conçue comme une plage de liberté ?

    Le café philosophique de ce soir permet en outre une confrontation – non dénuée de taquineries – entre, d'une part, des adultes désireux de s’affranchir des contraintes de l’éducation de leurs progénitures pendant le temps des vacances et, d'autre part, des jeunes présents ce soir en quête de liberté pour eux-mêmes durant cette période (aventureuse s’il en est) qu’ils attendent avec impatience après leur année scolaire. Cette discussion est la marque sans doute d’une nouvelle pierre d’achoppement entre deux générations qui, finalement, ont d’abord soif de se faire comprendre mutuellement : un adulte peut-il être en vacances au milieu des contraintes eu égard à leur rôle de parents et un jeune peut-il l’être de son côté lorsque la sphère familiale le bride et le contraint pendant sa période de vacances ? Nous voyons que la soif de liberté est toujours au centre de ce "besoin" de vacances !

    Une participante s’interroge ensuite sur ce "néant" (vacans) évoqué plus tôt : cette rupture pendant les vacances ne serait-elle pas propice, bien plus qu’au farniente ou à la distraction, à un repli constructif sur soi-même ? Quelle meilleure période, propice à la lenteur et au calme, pour réfléchir, être dans l’introspection, philosopher ? Bruno va dans ce sens, ajoutant qu’en un sens, depuis des siècles, les philosophes se sont intéressés aux vacances, ou plus exactement à l’oisiveté. Ainsi, selon Thomas Hobbes,  "L’oisiveté est la mère de la philosophie" alors que Søren Kierkegaard affirme que "l'oisiveté, loin d'être la mère du mal, est plutôt le vrai bien."

     

    C’est sur cette exigence d’accomplissement dans l’oisiveté que se termine le débat proprement dit de cette dernière séance de la saison du café philosophique de Montargis. Bruno conclut par deux citations. La première de Marcel Proust : "Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux" et la seconde de la conférencière Patricia Fripp :"Il est étonnant de voir que les gens passent plus de temps à préparer leurs prochaines vacances que leur avenir." 

    Cette séance se termine par un désormais classique du café philo : un blind-test consacré à la philosophie et en particulier aux séances de cette saison 3. Voici les questions et les réponses de ce jeu :

    1. Qui a affirmé que la principale qualité pour un Président est "de ne pas cligner des yeux ?" Réponse : Barack Obama (cf. lien vers la séance correspondante)

    2. Que signifie "éduquer" ?  Réponse : Guider, conduire vers : littéralement rendre autonome (cf. lien vers la séance correspondante)

    3. Qui a dit : que "l’on peut s’opposer [au tyran] tout de même ainsi qu’à tout autre qui envahirait de force le droit d’autrui" ?   Réponse  : John Locke (cf. lien vers la séance correspondante)

    4. Qui a dit : "Avoir beaucoup vu et ne rien avoir c’est avoir les yeux riches et les mains pauvres" ?  Réponse  : Shakespeare (Comme il vous plaira, As You Like It) (cf. lien vers la séance correspondante)

    5. Qui a estimé que l’étonnement, l’une des conséquences du hasard, est la première étape de la philosophie ?  Réponse  : Platon (cf. lien vers la séance correspondante)

    6. Qui a dit : "Rien de grand dans le monde ne s’est accompli sans passion" ?  Réponse  : Hegel (cf. lien vers la séance correspondante)

    7. Au sujet de quelles institutions avons-nous philosopher en février dernier ?  Réponse  : l’école (cf. lien vers la séance correspondante)

    8. Qui a dit : "Mieux vaut changer mes désirs plutôt que l’ordre du monde" ? Réponse : Descartes (cf. lien vers la séance correspondante)

    9. Sur quel document public se sont appuyés Claire et Bruno pour le débat "Qu’est-ce qu’un bon Président ?"  Réponse  : un sondage (cf. lien vers la séance correspondante)

    10. Dans quelle mesure peut-on dire que l’homme heureux est forcément un chanceux ?  Réponse : "bon-heur" = "bonne fortune" (cf. lien vers la séance correspondante)

    hessel.jpg11. Durant le débat de décembre, quel "ennemi de la société" risque, si on n’y prend garde, d’être réduit à sa situation matérielle et ainsi de se voir dénier le statut de personne humaine ?  Réponse  : le riche (cf. lien vers la séance correspondante)

    12. Qui a dit : "(En politique) La fin justifie toujours les moyens" ?  Réponse  : Machiavel (cf. lien vers la séance correspondante)

    13. Qui a affirmé que la passion doit être l’instrument de la raison ?  Réponse  : Hegel (cf. lien vers la séance correspondante)

    14. Combien y a t il eu de séances du café philo durant cette 3ème saison ?  Réponse  : 8 (24 depuis le début) 

    La gagnante repart avec l’essai de Hessel et Morin, Le Chemin de l'Espérance

    La prochaine séance aura lieu le vendredi 28 septembre 2012. Les participants votent en majorité pour ce sujet : "Prendre son temps est-ce le perdre ?

    Claire et Bruno clôturent cette séance par des remerciements aux personnes qui les ont accompagnées durant cette saison et adressent une nouvelle fois un merci particulier au propriétaire de la Brasserie du centre commercial de la Chaussée pour son soutien comme pour le buffet qu'il a offert aux participants de ce soir. 

    Bonnes vacances à tous !

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  • "POUR ÊTRE HEUREUX, L'HOMME DOIT ALLER EN LAPONIE..." OU LES PERLES DU BAC DE PHILO

    bac,baccalauréatLes auteurs de perles ne sont pas condamnés à une mauvaise note. "Certains ont des copies correctes malgré un dérapage", assure une correctrice charentaise. Ces perles lui arrachent souvent un sourire. "Même si parfois on en vient à se demander ce que nos propres élèves ont bien pu écrire", sourit-elle. L'agacement peut survenir, parfois aussi. "Hier, c'était très bien parti. J'ai commencé avec de très bonnes copies. Puis, j'ai eu une série d'une dizaine de copies remplies d'énormités. Là, ça agace."

    Ce sont des "perles", des vraies. De la légèreté qui fait sourire souvent, en fera bondir d'autres. Ces perles, ce sont celles qu'un correcteur du baccalauréat pour l'académie de Poitiers a trouvées dans ses copies du cru 2012. Section bac ES (économique et social). Les sujets étaient : "Peut-il exister des désirs naturels" et "Travailler, est-ce vraiment utile?"...

    LA SUITE ICI...

    Source : Charente Libre

     

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  • BIENTÔT, LE COMPTE RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE

    Vous retrouverez bientôt sur ce site le compte-rendu de la dernière séance, "Peut-on vraiment être en vacances?"

    En attendant, le compte-rendu de la séance précédente, "Qu'est-ce qu'un bon Président ?", est toujours en ligne, sur ce lien.

     

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  • COUP DE PROJECTEUR SUR NOTRE CAFÉ PHILO

    vignette cp.JPGLe site Paris-Philo.com donne un coup projecteur sur le site du café philosophique de Montargis sur ce lien.

    Merci à eux.

     

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  • UN GRAND MERCI À TOUS !

    Vendredi 6 juillet, le café philosophique de Montargis clôturait sa troisième saison avec le débat "Peut-on vraiment être en vacances ?"

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    Entre 35 et 40 personnes étaient présentes pour cette séance placée sous le signe de la convivialité et qui s'est clôturée par un blind-test. Bientôt, sur ce site, vous pourrez trouver le compte-rendu de ce débat.

    Claire et Bruno tiennent une nouvelle fois à remercier les participants de ce débat, comme d'ailleurs l'ensemble des participants des séances précédentes qui ont fait de cette saison 3 un joli succès.

    Un merci spécial également à Marc Lalande, le responsable de la Brasserie - qui nous a en plus régalé ce vendredi soir d'un généreux buffet - ainsi qu'au Centre commercial de la Chaussée pour leur soutien indéfectible à cette animation philosophique depuis sa création en 2009.

    Le café philosophique de Montargis fixe son prochain rendez-vous le vendredi 28 septembre prochain pour sa prochaine séance qui aura pour titre : "Prendre son temps est-ce le perdre ?

    Affiche de la prochaine séance

     

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE VENDREDI 6 JUILLET

    prochainement.gifLe prochain café philosophique de Montargis se tiendra le vendredi 6 juillet 2012, à partir de 18H30 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée

    Cette séance sera intitulée : "Peut-on vraiment être en vacances ?" 

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  • ON PARLE DE LA PROCHAINE SÉANCE DU CAFÉ PHILO…

    Deux sites parlent de la prochaine séance du café philosophique de Montargis, "Peut-on vraiment être en vacances ?" :

    Larep.fr

    Larep.fr 2

    Onvasortir.com à Orléans

    Gâtinais-info.com

    Montargis.fr

    Merci à eux.

     

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE SUR LE THÈME DES VACANCES

    Pour sa dernière séance de la saison, vendredi prochain 6 juillet, le café philosophique de Montargis proposera une discussion autour de cette question : "Peut-on vraiment être en vacances ?"

    vacancesCe débat prend une résonance particulière en cette saison estivale marquée par les grandes migrations de vacanciers à la recherche de soleil, d’aventures ou tout simplement de repos. 

    Évoquer cette tradition sera l’occasion pour les participants du café philo de s’interroger sur la place du travail. Puisque la "valeur travail" est érigée en dogme dans nos sociétés, les vacances ne sont-elles pas au contraire une incongruité ? Se mettre « en vacances » est-ce se couper de la société, voire s’en échapper ? Est-ce seulement possible ? Le droit à la paresse peut-il encore être défendu ? Cette séance sera aussi l’occasion d’évoquer  l’oisiveté, une pratique discutée par quelques grands philosophes.   

    Le café philosophique de Montargis fixe aura lieu le vendredi 6 juillet à 18h30 à la brasserie du centre commercial de la Chaussée. Participation libre et gratuite. 

     

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE

    540238732.gifLe prochain café philosophique, qui sera également le dernier de cette saison, aura lieu le vendredi 6 juillet 2012 à 18H30 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée, à Montargis.

    Cette séance permettra de conclure la saison en beauté puisque le thème du débat, choisi et élu par les participants de la séance précédente, sera celui-ci : "Peut-on vraiment être en vacances ?"

    Rendez-vous donc à tous le 6 juillet pour le dernier débat de cette troisième saison.

     

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  • ARISTOTE ET LE TEMPS DES LOISIRS

    "Sont désirables en elles-mêmes les activités qui ne recherchent rien en dehors de leur pur exercice. Telles apparaissent être les actions conformes à la vertu, car accomplir de nobles et honnêtes actions est l’une de ces choses désirables en elles-mêmes. Mais parmi les jeux, ceux qui sont agréables font aussi partie des choses désirables en soi : Aristote_oui.JPGnous ne les choisissons pas en vue d’autres choses, car ils sont pour nous plus nuisibles qu’utiles, nous faisant négliger le soin de notre corps et de nos biens (…) Ce n’est donc pas dans le jeu que consiste le bonheur. Il serait en effet étrange que la fin de l’homme fût le jeu, et qu’on dût se donner du tracas et du mal pendant toute sa vie afin de pouvoir s’amuser ! (…) au contraire, s’amuser en vue d’exercer une activité sérieuse, voilà la règle à suivre. Le jeu est, en effet, une sorte de délassement , du fait que nous sommes incapables de travailler d’une façon ininterrompue et que nous avons besoin de relâche. Le délassement n’est donc pas une fin, car il n’a lieu qu’en vue de l’activité. Et la vie heureuse semble être celle qui est conforme à la vertu ; or, une vie vertueuse ne va pas sans un effort sérieux et ne consiste pas dans un simple jeu. Et nous affirmons, à la fois, que les choses sérieuses sont moralement supérieures à celles qui font rire ou s’accompagnent d’amusement, et que l’activité la plus sérieuse est toujours celle de la partie la meilleure de nous-mêmes ou celle de l’homme d’une moralité plus élevée. Par suite, l’activité de ce qui est le meilleur est elle-même supérieure et plus apte à procurer le bonheur. De plus, le premier venu, fût-ce un esclave, peut jouir des plaisirs du corps, tout autant que l’homme de plus haute classe, alors que personne n’admet la participation d’un esclave au bonheur, à moins de lui attribuer aussi une existence humaine."

    Aristote, Ethique à Nicomaque, Livre X, 7

     

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  • COMPTE RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE

    Thème du débat : "Qu'est-ce qu'un bon Président ?" 

    Date : 20 avril 2012 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Entre 40 et 45 personnes étaient présentes, en cette avant-veille de premier tour des élections présidentielles, pour répondre à cette question : "Qu’est-ce qu’un bon Président ?" Il s’agit du 23ème débat du café philosophique de Montargis et l’avant-dernier de cette saison 3. 

    Claire et Bruno précisent qu’il ne s’agira nullement lors de cette séance d’évoquer tel ou tel candidat, et encore moins de faire du prosélytisme pour l’un des postulants à l’Élysée mais bien de discuter de ce que représente aujourd’hui le Président de la Vème République, de parler du sens de la démocratie ou de morale en politique. Aussi, les animateurs proposent qu’en guise d’exemples soient privilégiés des anciens résidents de l’Élysée (en savoir plus ici). Durant ce débat, cette consigne de mettre de côté ses propres convictions sera très largement respectée !

    Le débat proprement dit commence par un tour de table sur les qualités attendues d’un Président de la République : sens de l’intérêt général, garant des institutions, un Président "guide" ("paternaliste" pour une participante, voire "éducateur"), ayant le sens de l’autorité, équilibré, garant de "valeurs", rassembleur, représentant de la population et capable d’assurer une politique pérenne. Ce dernier argument est développé par un participant : un chef d’État doit être capable d’avoir une vision à long terme d’un pays et penser la politique de son pays sur une durée longue, de quinze ou vingt ans. Un Président ne doit pas se contenter de gérer un court terme un pays dont il a la charge mais bien plus d’avoir une vision prospective afin d’anticiper de grandes évolutions économiques, sociales ou techniques – avec, cependant, le risque d’une dérive vers une forme d’autocratie. 

    Une intervenante émet l’opinion que se demander ce qu’est un bon Président revient, aujourd’hui, à s’interroger sur les qualités d’un Président dans un monde traversé par des crises profondes, sources de conflits y compris armés – conflits qu’une démocratie protège malgré tout (Bruno rappelle que jamais dans nos époques modernes une démocratie n’a déclarée la guerre à une autre démocratie). On voit donc que la question débattue ce soir prend toute son acuité et toute son actualité !   

    À la question de Claire de savoir si les programmes présidentiels sont réellement lus par les citoyens qui vont désigner leur représentant, il apparaît que la personnalité des candidats compte autant voire plus que les déclarations de foi et les projets de tel(le) ou tel(le).

    Claire apporte ensuite un élément d’analyse sur le sujet de cette séance : elle cite un sondage effectué par TNS Sofres pour le magazine Philosophie Magazine (sondage effectué du 20 au 21 juillet 2011 auprès de 975 personnes) dans un dossier qui avait précisément pour titre "Qu’est-ce qu’un bon Président ?" (octobre 2011). Or, il apparaît que les réponses apportées à ce sondage ont laissé apparaître des réponses pour le moins claires et tranchées sur ce qu’attendent les citoyens : 92 % des personnes souhaitent que celui ou celle qui les représente soit un homme ou une femme de terrain, pragmatique, pour 89 % quelqu’un capable de prendre des mesures de droite ou de gauche selon les circonstances, 67 % être une personne avec le même style de vie que la majorité des Français et 51 % avoir une personnalité hors du commun.

    Il convient, pour répondre à la question de ce soir, dit un autre participant, de revenir aux principes de cette institution actuellement sous les feux de l’actualité. À cet égard, la Constitution de la Vème République est éclairante : "Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État. Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités. (article 5)" Il est le garant des institutions et de la séparation des pouvoirs. Un bon Président de la République n’est-il pas d’ailleurs un chef de l’État qui veille à ces principes ?

    Cette fonction et ces tâches impliquent une détermination et un certain courage politique. Le recours à la violence fait par exemple partie de ses prérogatives : "Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances (article 16)".

    Cette possibilité fait écho aux propos de Machiavel qui, dans Le Prince, considère l’usage de la violence comme un instrument incontournable dans l’exercice de l’autorité : "Il faut donc qu'un prince qui veut se maintenir apprenne à ne pas être toujours bon, et en user bien ou mal, selon la nécessité", dit-il dans Le Prince (cliquez ici pour aller plus loin).

    Évoquer l’auteur italien de la Renaissance si souvent décrié (par Kant par exemple) mais toujours d’actualité, lance une discussion passionnée sur un des défauts que l’on peut imputer à la fonction présidentielle dans une démocratie : un usage régalien de la violence, même si cet usage doit être pris, en théorie, avec discernement. Un participant objecte que dans l’exercice de la fonction présidentielle, le "feu nucléaire" – pour ne prendre que cet exemple – ne peut être déclenché par le seul chef de l’État. Avant de déclencher une guerre, il le chef de l’État est assisté d’un aréopage de conseillers militaires et politiques.

    Il n’empêche que, muni de pouvoirs aussi étendus, un Président de la République doit-il être un homme "normal" comme l’a affirmé un candidat récemment ? L’est-il ? Ne possède-t-il pas une immunité de fait qui en fait un personnage "au-dessus des lois" ? Cette question est âprement débattue. Un intervenant précise qu’en réalité le Président de la République peut être poursuivi en cas de crimes ou d’intelligence avec l’ennemi mais qu’en dehors de ces faits son mandat le protège de toute action judiciaire. Il peut, certes, être poursuivi, comme n’importe quel citoyen, mais seulement après son mandat. Finalement, le statut pénal du Président de la République n’a d’autre fonction que protéger une institution républicaine (pour aller plus loin). Il n’en est pas moins vrai, dit Bruno, que cette protection judiciaire fait du Président de la République un citoyen avec des droits extra-ordinaires, bénéficiant, parmi ses prérogatives, d’un droit régalien d’amnistie et de droit de grâce, héritage de l’Ancien Régime. Le système moderne de désignation d’un citoyen par l’ensemble des Citoyens pour les représenter est, en France, bel et bien imprégné de symboles monarchiques. 

    Cette délégation de pouvoir pose assurément un problème, que soulève un nouvel intervenant. En désignant une personne chargée de gérer le pays, la tentation est grande pour chacun de ses citoyens de se sentir débiteur et d’attendre du responsable désigné que le pouvoir délégué réponde à ses souhaits, ici et maintenant. Là, la démocratie se heurte sans doute à un mur : voilà un régime, représenté par un Président de la République aux pouvoirs étendus (largement hérités de la monarchie), chargé de respecter la volonté du peuple tout en prenant sans cesse en considération l’intérêt de l’État, au détriment des intérêts particuliers voire d’une partie de la population. La tâche est considérable et, pour tout dire, impossible !

    En vérité, un contrat social lie les citoyens à ce souverain élu : contre le chaos susceptible de mettre à mal la société des hommes, ceux-ci concluent entre eux un pacte social destiné à assurer la paix et la sécurité de tous. C’est le Léviathan de Thomas Hobbes (1651) : "Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun."

    De toute manière, continue un participant, est-ce vraiment à cet homme ou cette femme qui nous représente d’être en charge de régler les innombrables problèmes inhérents à la vie d’un pays ? D’ailleurs, répondre aux attentes de l’ensemble de la population est une tâche impossible, tant par son ampleur que par la versatilité de l’opinion (dixit Aristote).

    Justement, dans ces mouvements d’humeur, le Président se situe dans un milieu, comme arbitre. Cet homme politique providentiel n’est jamais que, par définition, celui qui "préside", celui qui "est assis devant" (prae sidium). Dans le sondage présenté par Claire, 57 % des personnes interrogées ne dénient d’ailleurs pas à celui ou celle qui les représente la possibilité d’aller contre l’opinion des Français – et plus précisément des sondages – lorsque l’intérêt commun l’exige ! Il est dit que la tentation peut être grande de "renverser la table" à chaque élection, tant est vivace la passion de la Révolution en France. Pour autant, dit Bruno, il apparaît flagrant que c’est au bien au centre que se gouverne notre pays depuis 1945 ; certes, un centre plus ou moins à droite ou plus ou moins à gauche. 

    Bruno s’étonne que parmi les qualités d’un bon Président aucun participant n’ait considéré que le chef de l’État doive être un intellectuel ou une personne cultivée - une qualité pourtant citée par 88 % de sondés dans l’enquête de Philosophie Magazine. Plusieurs personnes conviennent que des qualités intellectuelles sont indispensables pour une telle charge. Mais il y a bien plus, appuie Claire : tel le sage philosophe platonicien, le chef de l’État de notre pays doit aussi être, dans l’inconscient collectif, un penseur, un intellectuel, un sage. Le premier Président de la Vème République, Charles de Gaulle, n’est-il pas enseigné à l’école en cours… de français (ses Mémoires de Guerre sont, en 2012, au programme du baccalauréat – ce qui n’a pas été sans susciter des polémiques). L’un de ses successeurs, François Mitterrand, se considérait lui aussi comme homme de lettres (et écrivain contrarié !) autant qu’homme d’État. Appréhende-t-on différemment la fonction élyséenne ? On peu en douter : qu’à l’inverse un Président de la République manifeste un certain dédain pour la culture (que l’on songe à ce débat sur la Princesse de Clèves) et le voilà cloué au piloris !

    À ce moment du débat, une participante intervient avec passion pour s’étonner que la représentation du Président de la République apparaisse sous l’aspect d’un monarque tout puissant, presque monarchique alors que, précisément, l’institution élyséenne n’est qu’un des pouvoirs qui fondent notre démocratie. Elle rappelle que les lois sont votées par les députés et les sénateurs et que les collectivités locales sont gérées par des conseillers régionaux, généraux et municipaux. L’ensemble des participants se montre en accord avec cette intervention. Bruno précise que le débat de ce soir, centré sur la Présidence, n’entendait pas évoquer les autres institutions républicaines. Il apparaît toutefois que cette personnification du pouvoir présidentielle peut apparaître comme posant effectivement problème au sens de la représentativité. La France est dans un régime démocratique "semi-présidentiel" où le chef de l’État est élu au suffrage universel direct (à la différence, par exemple, des États-Unis). Voilà tout le paradoxe du Président de la République tel qu’il est présenté dans le sondage de Philosophie Magazine : un chef de l’État à la fois "de terrain" (92 %), "ordinaire" (67 %) et "hors du commun" (51 %) ! Le grand danger de cette personnification est d’enlever à ce Président ce statut de simple représentant des citoyens et d’oublier les autres corps qui régissent le gouvernement de l’État. Or, n’est-ce pas justement cela le problème, semble-nous dire Platon ? Celui qui a théorisé sur une République idéale n’appelle-t-il pas de ses vœux un souverain aux qualités exceptionnelles, ce sage philosophe capable de conduire – seul ! – la Cité ? Voilà ce qu'il dit : "Les maux ne cesseront pas pour les humains avant que la race des purs et authentiques philosophes n'arrive au pouvoir ou que les chefs des cités, par une grâce divine, ne se mettent à philosopher réellement" (Platon, lettre VII). Voir également ce lien.

    Allons justement en Grèce, propose Bruno. Et plus précisément dans la Grèce des Vème siècle avant notre ère. On y trouvera une jeune démocratie capable de nous éclairer sur ce que peut être un chef de l’État "idéal". Au-delà des qualités requises, le plus important n’est-il pas que le Prince placé au sommet des citoyens soit débiteur devant eux de ses actes ? Un homme politique a laissé une trace profonde dans l’histoire de l’Humanité : Périclès (495 av. JC – 429 av. JC). À Athènes, il présida la Cité pendant trente ans d’affilés, pratiquement sans interruption, réélu à une exception près tous les ans par ses concitoyens ! Finalement, c’est à eux que revient en ultime ressort le choix de leur représentant au nom de ce contrat social théorisé par Thomas Hobbes (Léviathan). Bien plus, il leur reviendra de destituer le cas échéant, y compris par la force, celui qui s’avèrera être un tyran. John Locke dit que "l’on peut s’opposer [au tyran] tout de même ainsi qu’à tout autre qui envahirait de force le droit d’autrui" (Traité du Gouvernement civil, XVIII, 1690).

    Que celui qui préside et surveille doit être lui-même surveillé, en quelque sorte ("Quis custodiet ipsos custodes ?" autrement dit : "Qui garde les gardiens eux-mêmes ?"). C’est d’ailleurs sur cette notion de vigilance que souhaite conclure Claire. Un Président a déjà répondu en partie à la question débattue ce soir à Montargis. Lorsqu’on lui demandait quelles étaient les qualités pour assumer la plus haute fonction d’un État, le Président américain Barack Obama a répondu ceci : "Le vrai truc pour être Président, c’est qu’il ne faut pas cligner des yeux. Moi, je ne cille pas. C’est vraiment la chose la plus importante !" (15 août 2011).

    La soirée se termine par le choix d’un sujet proposé par un participant : "Peut-on réellement être en vacances ?" Rendez-vous est fixé le vendredi 8 juillet 2012 pour le dernier café philosophique de la saison 3. 

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE

    Le prochain café philosophique, qui sera aussi le dernier de la saison 3, aura lieu le vendredi 6 juillet prochain, à 18H30, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    farniente-et-soleil-sur-la-costa-dorada.jpg

    Le sujet de ce débat, sujet choisi par les participants de la dernière séance, aura pour titre : "Peut-on vraiment être en vacances ?"

    En attendant ce prochain rendez-vous, prochainement sur ce site, vous trouverez le compte-rendu de la dernière séance ("Qu'est-ce qu'un bon Président ?") ainsi que la traditionnelle "Valise philosophique du Mois".

    A bientôt.


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  • PRÉSENTATION DU CAFÉ PHILOSOPHIQUE DE MONTARGIS

    Le café philosophique de Montargis a été créé en octobre 2009. Il se réunit mensuellement, en général le dernier vendredi de chaque mois, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.  

    Logo chouette et titre 2012 2.jpgLes sujets sont généralement choisis par les participants d’une séance sur l’autre et peuvent porter sur des thèmes aussi variés que : "L'art : à quoi ça sert ?", "Vivre seul(e) ou mal accompagné(e) ?", "Mes passions sont-elles des entraves à ma liberté ?" ou "Philosophies de l’engagement et engagements du philosophe". Ponctuellement, les animateurs peuvent imposer un sujet, à l’occasion de séances exceptionnelles. Cela a été le cas pour un débat sur le livre de Stéphane Hessel, Indignez-vous !, ou bien lors de l’intervention de Catherine Armessen, auteure, médecin et spécialiste des mouvements sectaires

    Ces rendez-vous philosophiques se sont enrichis au cours des différentes saisons de rencontres inédites et de moments conviviaux : les blind-tests régulièrement proposées, les séances "Le café philo passe le bac" afin d’inviter les participants à plancher sur un sujet de baccalauréat ou bien, plus récemment, en mars dernier, une rencontre avec des lycéens, co-organisateurs et co-animateurs d’une séance qui avait pour titre : "Peut-on être jeune et heureux ?"

    Retrouvez toutes les séances du café philosophique ici. L'album du café philo est sur ce lien.  

     

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  • LA LISTE DES SUJETS POSSIBLES EN PHILOSOPHIE AU BAC LITTÉRAIRE

    Et oui, le fameux et parfois redouté "Baccalauréat" approche à grands pas !

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    Et on commence en beauté, tous bacs confondus, avec la Philosophie le lundi 18 juin. La philosophie, cette science du questionnement, de l'interprétation et de la réflexion sur le monde et l'existence humaine, et bien, chers littéraires, pour vous, elle compte beaucoup...du moins pour le Bac!  Donc, Littéraires c'est à vous que l'on s'adresse avec les sujets probables de philo de votre Bac L. L'épreuve écrite de philosophie dure 4h, et on le sait tous, se place au coeur de votre série avec un coefficient 7. Alors, la raison, la politique, l'inconscient: quels sont les sujets susceptibles de tomber? Et quelles notions vont sûrement être abordées ?

    LA SUITE ICI

    Source : Keek.fr

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA DERNIERE SEANCE

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    Merci aux participants de la séance du café philosophique qui avait lieu le vendredi 20 avril 2012. 

    Le débat avait pour titre : "Qu'est-ce qu'un bon Président ?"

    De 40 à 45 participants étaient présents. Merci à eux. 

    Bientôt, sur ce site, le compte-rendu de cette séance.

    Le café philosophique va s'octroyer environ deux mois de trêve. Le dernier débat de cette troisième saison aura lieu le vendredi 6 juillet. Il portera sur cette question : "Peut-on vraiment être en vacances ?"

    A bientôt.

    Affiche du prochain café philosophique


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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE : CE SOIR

    prochainement.gifLe prochain café philosophique de Montargis se tiendra ce soir, vendredi 20 avril, à partir de 18H30 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Cette nouvelle séance portera sur ce sujet (d'actualité)  : "Qu'est-ce qu'un bon Président ?" 

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  • LES PRÉSIDENTS DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

    Dans le cadre du débat "Qu'est-ce qu'un bon Président ?" (20 avril 2012), cet article balaye succinctement plus de 150 ans de Présidence de la République. C'est l'occasion de revenir sur des mandats marquants mais aussi sur des chefs de l'État tombés dans l'oubli. Rappelons que la République française a connu cinq constitutions (les Etats-Unis en sont toujours, eux, à leur première !). Il faut en préalable préciser que ce qu'il est coutume de nommer Première République n'a de fait jamais été proclamée. Ce premier régime démocratique correspond à la fin de la Royauté (1792) et se termine avec la proclamation du Premier Empire (1804). La Première République a vu se succéder plusieurs modes de gouvernement (Convention nationale, Directoire et Consulat) mais on ne parlera de Président qu'à partir de la Deuxième République.  

    Deuxième République

    Régime inédit dans sa brièveté (4 ans), la IIème République est aussi celui qui se rapproche le plus du régime politique américain. Le Président de la République est élu au suffrage universel pour une durée de 4 ans.

    Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873), Président de 1848 à 1852. Premier président de la République, neveu de Napoléon Ier. En 1851, il provoque un coup d'Etat suite à une crise constitutionnelle majeure et devient empereur sous le nom de Napoléon III. Le Second Empire commence.

    Troisième République

    La Troisième République est une république parlementaire de type bicaméral. Le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la chambre des députés réunis en Assemblée Nationale. Il est nommé pour sept ans et est rééligible. 

    Adolphe Thiers (1797-1877), Président de 1871 à 1873, ancien royaliste orléaniste, républicain. Après la guerre de 1870-1871, le  Second Empire est aboli. Adolphe Thiers devient le premier président de la IIIème République. Son septennat est marqué par la Commune de Paris réprimée dans le sang (de 10 000 à 17 000 morts). Thiers démissionne en raison d'un désaccord avec l'Assemblée Nationale, majoritairement favorable au retour de la monarchie. 

    Patrice de Mac Mahon (1808-1893), Président de 1873 à 1879, royaliste légitimiste. Il manque de peu de permettre le retour de la monarchie ("Henri V"). La victoire des Républicains en 1877 marque un tournant capital. Mac Mahon démissionne en 1879 suite à une crise avec l'Assemblée Nationale qui met ainsi un point final à un hypothétique retour de la monarchie.

    Jules Grévy (1807-1891), Président de 1879 à 1887, gauche républicaine. Premier Président à effectuer un mandat complet, il est même réélu. Toutefois, il est contraint de démissionner suite au scandale des décorations.

    Sadi Carnot (1837-1894), Président de 1887 à 1894, gauche républicaine. Son mandat est marqué par l'agitation du Général Boulanger et le scandale de Panama. Il est assassiné. 

    Jean Casimir-Perier (1847-1907), Président de 1894 à 1895, gauche républicaine. Il s'agit du plus court mandat de l'Histoire de la République : il démissionne au bout de six mois de fonction.

    Félix Faure (1841-1899), Président de 1895 à 1899, républicain progressiste. Sous son mandat éclate l'Affaire Dreyfus. Félix Faure meurt d'une congestion cérébrale dans les bras de sa maîtresse.

    Émile Loubet (1838-1929), Président de 1899 à 1906, Alliance Républicaine Démocratique (ARD). Sous son mandat sont promulguées les lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905).

    Armand Fallières (1841-1931), Président de 1906 à 1913. ARD et Parti républicain démocratique (PRD). Renforcement des alliances géostratégiques (Triple Alliance). 

    Raymond Poincaré (1860-1934), Président de 1913 à 1920. PRD et ARD. Il est Président pendant la première guerre mondiale.    

    Paul Deschanel (1855-1922), Président en 1920. Parti républicain démocratique et social (PRDS). L'un des plus courts mandats, en raison d'un problème de santé mentale.

    Alexandre Millerand (1859-1943), Président de 1920 à 1924. Sans étiquette, ancien républicain socialiste. La victoire du Cartel des Gauches le contraint à la démission. 

    Gaston Doumergue (1863-1937), Président de 1924 à 1931. Radical. Premier Président protestant. Il est partisan d'un nationalisme dur envers l'Allemagne. Forte instabilité ministérielle.

    Paul Doumer (1857-1932), Président de 1931 à 1932. Radical. Il meurt assassiné pendant son mandat.

    Albert Lebrun (1871-1950), Président de 1932 à 1940. Alliance démocratique (AD). Son second mandat, marqué par le début de la seconde guerre mondiale, est suspendu de fait par le régime du  Maréchal Pétain.

    De 1940 à 1944, sous l'ocupation allemande, le Maréchal Pétain, chef de l'Etat, met fin de fait à la IIIème République. A la Libération, Charles de Gaulle, est désigné président du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) du 3 juin 1944 au 20 janvier 1946. Lui succèdent comme Président du GPRF, Félix Gouin, du 20 janvier 1946 au 24 juin 1946, Georges Bidault, du 24 juin 1946 au 16 décembre 1946 et Léon Blum, du 16 décembre 1946 au 16 janvier 1947. Le GPRF met en place le régime de la IVème République.

    Quatrième République

    Régime bref et mal aimé, il aura souffert des conflits coloniaux et d'une instabilité parlementaire chronique.

    Vincent Auriol (1884-1966), Président de 1947 à 1954. Socialiste (SFIO). Guerre d'Indochine.

    René Coty (1882-1962), Président de 1954 à 1959. Centre national des indépendants et paysans (CNIP). Son mandat est marqué par la guerre d'Algérie et les crises coloniales. Il appelle le Général de Gaulle comme chef de gouvernement. Ce dernier promulgue la Cinquième République.

    Cinquième République

    Notre régime politique acttuel est assurément le plus stable depuis l'instauration de la démocratie en France. Contrairement aux IIIème et IVème République, le Président est élu au suffrage universel direct (depuis 1962), pour une durée de sept ans, puis cinq ans  depuis 2000.

    Charles de Gaulle (1890-1970), Président de 1959 à 1969. Droite gaulliste (UNR et UDR). La guerre d'Algérie se termine sous son mandat. Figure majeure du XXème siècle, le mandat du Général de Gaulle commence par la gestion de la fin des colonies. La France entre également dans une prospérité économique inédite (Trente Glorieuses) et aspire à une indépendance géopolitique en pleine guerre froide. Réélu face à François Mitterand, Charles de Gaulle doit faire face à la crise de mai 1968. Il démissionne un an plus tard, désavoué dans un référundum. 

    Georges Pompidou (1911-1974), Président de 1969 à 1974. Droite gaulliste (UNR et UDR). Ancien premier ministre de De Gaulle, Pompidou s'en écarte sensiblement dans son désir de rapprochement avec la communauté européenne. Il lance de grands travaux de modernisation (TGV, aéronautique, plans d'urbanisme) avant de décéder à son domicile de la maladie de Waldenström.

    Valéry Giscard d'Estaing (né en 1926), Président de 1974 à 1981. Centriste FNRI puis UDF. Il rompt avec l'héritage gaulliste dans une période difficile (crises pétrolières et début de la crise économique). Sa présidence est marquée par la loi sur l'IVG et plus généralement par une volonté de modernisation du pays. La crise économique naissante, des scandales désastreux mais aussi les désaccords au sein de la droite (Jacques Chirac) l'empêchent de briguer un second mandat.

    François Mitterrand (1916-1996), Président de 1981 à 1995. Socialiste. Le plus long mandat de l'Histoire de la République. Un mandat marqué par des lois sociales et progressistes importantes (retraite à 60 ans, 5ème semaine de congés payés, abolition de la peine de mort, etc.) mais également par l'installation durable de la crise économique et d'un chômage endémique ("Trente Piteuses") qui l'oblige à des plans de rigueur impopulaires. Consolidant la Vème République de son ancien adversaire politique gaulliste, il s'en détourne aussi en ancrant encore plus la France à l'Europe (Traité de Maastricht). Son mandat est affaibli par ses deux cohabitations avec la Droite (1986-1988 et 1993-1995). 

    Jacques Chirac (né en 1932), Président de 1995 à 2007. Droite (RPR puis UMP). Son premier mandat est affaibli par une cohabitation précoce (1997-2002) avec un premier ministre socialiste (Lionel Jospin). La crise économique marque le pas pendant cette phase socialiste, embellie économique qui profite paradoxalement non au chef du gouvernement de Gauche mais au chef d'Etat de Droite. Jacques Chirac est réélu en 2002 contre le candidat d'extrême-droite Jean-Marie Le Pen, arrivé par surprise au deuxième tour de l'élection présidentielle (21 avril 2002). Sous la présidence de Chirac, le mandat présidentiel est ramené à cinq ans (2000). La construction européenne s'essoufle (refus par référundum de la constitution européenne en 2005) alors que la menace terroriste devient un enjeu capital (attentats de New York en 2001, Madrid en 2004 et Londres en 2005).

    Nicolas Sarkozy (né en 1955), Président de 2007 à 2012. Droite (UMP). Homme de toutes les audaces, il entend moderniser et rajeunir le mandat présidentiel, non sans s'atirer des accusations de populisme. Sous son mandat, il promulgue les lois controversées de sécurité intérieure et revendique un discours de Droite "décomplexée" afin notamment d'affaiblir le parti d'extrême-droite du Front National. En politique extérieur, il assume non sans succès la présidence de l'Union européenne en pleine crise financière (2008), l'organisation du premier G20, la gestion de la crise européenne (dettes nationales d'Europe du sud) et participe aux négociations pour mettre fin à la guerre en Ossétie du Sud (2008).  

    président,démocratie

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  • ROUSSEAU, "DU CONTRAT SOCIAL"

    Or le souverain n'étant formé que des particuliers qui le composent n'a ni ne peut avoir d'intérêt contraire au leur ; par conséquent la puissance souveraine n'a nul besoin de garant envers les sujets, parce qu'il est impossible que le corps veuille nuire à tous ses membres, et nous verrons ci-après qu'il ne peut nuire à aucun en particulier. Le souverain, par cela seul qu'il est, est toujours tout ce qu'il doit être.

    Mais il n'en est pas ainsi des sujets envers le souverain, auquel, malgré l'intérêt commun, rien ne répondrait de leurs engagements s'il ne trouvait des moyens de s'assurer de leur fidélité.

    image067-300x267.jpgEn effet chaque individu peut comme homme avoir une volonté particulière contraire ou dissemblable à la volonté générale qu'il a comme citoyen. Son intérêt particulier peut lui parler tout autrement que l'intérêt commun ; son existence absolue et naturellement indépendante peut lui faire envisager ce qu'il doit à la cause commune comme une contribution gratuite, dont la perte sera moins nuisible aux autres que le paiement n'en est onéreux pour lui, et regardant la personne morale qui constitue l'État comme un être de raison parce que ce n'est pas un homme, il jouirait des droits du citoyen sans vouloir remplir les devoirs du sujet ; injustice dont le progrès causerait la ruine du corps politique.

    Afin donc que le pacte social ne soit pas un vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement qui seul peut donner de la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps : ce qui ne signifie autre chose sinon qu'on le forcera d'être libre ; car telle est la condition qui, donnant chaque citoyen à la patrie le garantit de toute dépendance personnelle ; condition qui fait l'artifice et le jeu de la machine politique, et qui seule rend légitimes les engagements civils, lesquels sans cela seraient absurdes, tyranniques, et sujets aux plus énormes abus.

    Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social, chapitre VII

    http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/logphil/oeuvres/rousseau/contrat/contrat7.htm

     

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