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Café philosophique de Montargis - Page 44

  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 30 JANVIER 2015

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    Le café philosophique de Montargis réunissait pour sa séance du 30 janvier 2015 environ 80 personnes. Le débat s'intitulait : "Le langage trahit-il la raison ?"

    Bientôt, sur ce site, vous retrouverez le compte-rendu de cette séance.

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 13 mars 2015 à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée pour un débat intitulé : "Autrui, antidote à la solitude ?

     

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  • CAFÉ PHILOSOPHIQUE DE MONTARGIS : "LE LANGAGE TRAHIT-IL LA PENSÉE?"

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    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 30 janvier 2015

    Le débat sera intitulé : "Le langage trahit-il la pensée ?"

     
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  • SANS COMMENTAIRE

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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE : "FAUT-IL TOUT FAIRE POUR ÊTRE HEUREUX ?"

    Thème du débat : "Faut-il tout faire pour être heureux ?" 

    Date : 12 décembre 2014 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée

    Le café philosophique de Montargis se réunissait le 12 décembre 2014 pour un débat portant sur cette question : "Doit-on tout faire pour être heureux ?" Une centaine de personnes était présente pour cette 45e séance.

    Claire commence par préciser qu'il s'agissait d'un sujet proposé, en juin 2014, pour l'épreuve de philosophie du baccalauréat (section Littéraire).  

    Un premier participant problématise cette question : est-il question d'une obligation ? Qu'est-ce qu'être heureux (biens matériels, comportements, etc.) ? Quel est le rapport entre la notion de bonheur et celle de plaisir ("la récompense") ? Le "tout faire" pourrait impliquer que ce chemin vers le bonheur se ferait "au détriment des autres". La répartition des biens et des richesses en est une illustration, ajoute ce participant. La cupidité et la rapacité se font au détriment d'une immense majorité de personnes pauvres ou modestes (il est cité l'exemple des notaires – "pas forcément dans le besoin" – manifestant cette semaine pour conserver leur niveau de vie...). À l'inverse, certaines personnes altruistes sont heureuses lorsqu'elles apportent un peu de bien aux autres. Bruno rebondit en citant l'exemple de Fritz Zorn, Mars : le narrateur, issu d'un milieu bourgeois et aisé, trouve son salut – et une forme de bonheur – grâce à la maladie qui l'accable.


    Pour un autre intervenant : "Il faut tout faire pour être heureux, parce que la vie est courte (... ), mais dans la limite du raisonnable". La question soulevée par une participante est celle de quantifier le bonheur : quand est-on heureux ? La réponse peut être dans une forme de comparaison. Une intervenante se demande si le bonheur ne résiderait pas dans l'absence de malheur, une optique dans laquelle s'engouffre le domaine pharmaceutique et les mises à disposition de psychotropes. Lorsque tout va bien, dit Claire, nous pouvons être dans un état d'allégresse, de joie, de spontanéité qui n'est sans doute pas à proprement parlé du bonheur. Par contre, c'est sans doute dans le malheur et dans les témoignages d'amour et de soutien que l'on pourrait retrouver la trace de ce bonheur.  

    Pour une participante, le bonheur est une exigence autant qu'un état personnel, lié à l'éducation, avec certainement une part génétique voire neurologique. Aux notions de bien et de mal, peut s'ajouter les notions de "bien vivre" et de "mal vivre". Tout faire pour être heureux semblerait ne pas vraiment avoir de sens, dit encore cette participante, car le bonheur semblerait être un état naturel ("On ne peut pas se forcer à être heureux : on l'est ou on l'est pas"). Par contre, ajoute-t-elle, certaines personnes, peuvent rendre malheureux les autres. 

    Pour une autre intervenante, le bonheur est souvent associé à quelque chose d'extérieur à soi que que l'on posséderait : la santé, l'amour, une famille, les biens matériels, etc. "Une récompense", est-il encore dit au cours de la soirée. L'autre remarque de cette intervenante réside autour de cette question : "Est-ce qu'il est obligatoire de faire quelque chose pour être heureux ?" Ne pourrait-on pas être heureux dans la quiétude épicurienne évoquée par Claire : accepter et ne rien faire. En un mot : le lâcher prise ?

    Tout faire pour être heureux pose la question de l'âge : la jeunesse, remarque une personne de l'assistance, recherche le bonheur dans l'action, alors qu'avec l'âge cet état résiderait plutôt dans l'évitement de la douleur : l'ataraxie.  

    Claire revient sur cette notion de bonheur et d'obligation, évoquées plus haut : "Il y a la notion d'obligation mais aussi la notion de devoir". Le "tout faire" et le "doit-on" peuvent se regrouper autour de la notion de devoir. Autrement dit, je pourrais pratiquer un hédonisme tel que, par définition, je me devrais, pour être un homme, d'être heureux envers et contre tous. Du coup, peut-on et comment arriver à l'état de plénitude – qui est l'état du bonheur  ? Car il s'agit bien de cela, ajoute Claire : le bonheur est cet état de plénitude, sans manque ni désir. On est heureux lorsque l'on satisfait ses désirs. Le bonheur résiderait dans l'avoir et la possession, l'assouvissement de ses désirs et donc, quelque part, dans l'accomplissement de soi. 

    La notion de devoir est importante, ajoute Claire, dans le sens où cela sous-entend une une forme d'exigence. Car, a contrario, si la finalité de la vie humaine n'est pas le bonheur, quelle est-elle ? La vérité ? La santé ? Autre chose ? Si l'on abandonne l'exigence du bonheur, peut-on mener une existence pertinente ? Pour une participante, la réponse est positive : on peut se contenter d'un "semi-bonheur" car, suite à ce semi-bonheur, "le reste arrivera" sans doute...

    Est-ce que le bonheur ne résiderait pas plutôt dans l'ataraxie, l'absence de troubles de l'âme ? À ce sujet, Épicure dit que le plaisir est le commencement et la fin de toute vie heureuse. Mais dans sa Lettre à Ménécée, il précise que tous les plaisirs ne sont pas à rechercher ni toutes les douleurs à éviter. Par là, l'épicurisme n'est pas cette doctrine philosophique souvent caricaturée d'une invitation à "brûler la vie par les deux bouts" : Épicure recherche plutôt l'ataraxie, la quiétude, la sérénité. On peut penser qu'un bonheur ne peut s'atteindre si l'on est en conflit avec autrui. Mais donc ce cas, peut-on être heureux tout seul ? Et peut-on être heureux si l'on est malgré tout dans "l'attentat" envers son proche et son prochain ?  

    Claire réagit en précisant qu'étymologiquement, le "bon heur" est la "chance". Par exemple, les eudémonistes, qui sont ces philosophes qui cherchent à comprendre le bonheur et les moyens d'y accéder, ne parlent pas de "bon heur", tant cette notion de chance et de fortune (fortuna) nous échappe. Mais par contre, ils parlent du Souverain Bien (Aristote ou Épicure). Nous ne sommes plus alors dans l'action mais plutôt dans le délaissement. On va à l'essentiel et à ce qui nous caractérise singulièrement, ce qui fait que nous sommes nous-même et pas un autre, y compris dans le corps politique (polis). Le bonheur se situe dans le respect de soi-même et de l'autre. Nous sommes alors dans la dimension éthique du Souverain Bien.  

    Une participante remarque que ce débat sur le bonheur semble être très occidental, même si cette notion reste universelle. La France, pays développé et riche, fait partie de ces contrées dont les habitants sont les plus insatisfaits et les plus "malheureux" au monde. C'est aussi là, précise un autre intervenant, que se consomme le plus de psychotropes (du "bonheur de substitution"). Cette notion de bonheur est très relative et peut être mise en relief avec d'autres cultures, par exemple le Bouthan qui a remplacé le PNB (Produit National Brut) par le BNB (Bonheur National Brut). Un intervenant relativise cette posture : le BNB interdisait l'alcool, interdiction qui, par la suite a été levée, ce qui amis un sérieux coup de canif dans l'idéal de ce BNB !

    Un autre intervenant parle de techniques modernes pour accéder au bonheur (la méditation de pleine conscience de Christophe André), de notions psychologiques ou psychiatriques (la résilience de Boris Cyrulnik) qui tendent à nous emmener vers une forme de bonheur immatériel : être en paix avec soi-même. Paul Watzlawick, de l'école de Palo Alto, dans l'ouvrage Faites-vous même votre Malheur, démontre comment certaines personnes s'enfoncent dans leur malheur, le ruminent et n'ont simplement jamais conscience de se sentir bien. 

    Un nouveau participant reprend la question d'origine : "Doit-on tout faire pour être heureux ?" Si l'on répond par la négative, on se place d'emblée dans le camp de ceux pour qui bonheur ou malheur laisse indifférent. Je me place en position de désintérêt par rapport à la vie et à ma propre existence, - voire, ajoute-t-il, dans un "état suicidaire". La recherche du bonheur (même s'il s'agit, comme dit plus haut d'un "demi bonheur"), est, selon lui, une nécessité absolue, tout en sachant qu'il sera difficilement accessible, notamment pour les personnes vivant dans le dénuement et le désœuvrement le plus total. Pour une autre personne du public, le bonheur peut s'organiser (il cite l'importance des vacances ou de sorties en groupes) : "Il faut se battre pour être heureux !" autant que donner. Mais tout en gardant en tête, ajoute une intervenante, l'impératif de la morale : "Pas de bonheur sans morale !"  Et pas de bonheur sans autrui, est-il également dit au cours de ce débat.

    Pour un autre intervenant, la condition fondamentale du bonheur est celle de la liberté. L'accès au bonheur semblerait bien être l'objectif que tout un chacun souhaite atteindre. Seulement, présenté par les eudémonistes comme le Souverain Bien, il s'agit d'un idéal et en tant qu'idéal il est inatteignable : "Le concept du bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut", écrivait Emmanuel Kant. Jean Anouilh disait, de son côté : "Il ne faut pas croire exagérément au bonheur."

    Pour Claire, il y a une nette distinction entre l'injonction "Je dois tout faire pour être heureux" par l'action d'une part et le travail sur soi afin d'acquérir une forme de sérénité d'autre part. Il est sans doute important de faire en sorte de donner un sens à sa vie (Sartre) ; a contrario, pour beaucoup de philosophes, si le bonheur se situe dans un état de projection, on perd tout car, par définition, s'évertuer à dire que l'on est heureux c'est oublier qu'on l'est déjà ! La philosophie stoïcienne dit par exemple qu'il y a ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas ; tout ce qui ne dépend pas de moi, je dois m'en détacher et tout ce qui dépend de moi, je dois l'apprécier. Pour Blaise Pascal, l'homme sera d'autant plus heureux lorsqu'il arrêtera de chercher à se divertir, le divertissement n'étant rien d'autre que la projection vers un bonheur illusoire, au risque d'oublier l'instant présent : la méditation et la contemplation, là, maintenant, serait préférable à la nostalgie comme à une recherche vaine vers un bonheur futur et hypothétique. Un participant cite à ce sujet Bouddha : "La joie se cueille, le plaisir se ramasse et le bonheur se cultive." Ce sont les petits bonheurs et les petits malheurs qui permettent d'accueillir la vie : "Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux / Et dites : c'est beaucoup et c'est l'ombre d'un rêve" (Jean Moréas), cite un participant.

    Pour aller plus loin, la morale devrait-elle toujours prévaloir dans cette "construction du bonheur". Pascal dit : "Tous les hommes recherchent d’être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu’ils y emploient. Ils tendent tous à ce but" (Pensée 138). Mais à le rechercher sans relâche, on oublie de vivre de manière pertinente, on s'oublie soi-même, si bien que "le présent ne nous satisfaisant jamais, l’espérance nous séduit, et, de malheur en malheur, nous mène jusqu’à la mort, qui en est le comble éternel". Une telle posture pose une question morale : s'accomplir soi-même vient en contradiction avec nos impératifs sociaux. Nous ne sommes sans doute jamais à notre place dans notre vie, la recherche du bonheur venant se heurter à une vie qui nous oblige. Le "connais-toi toi-même" socratique nous interpelle : est-ce que je suis à ma place ? Tout cela est une histoire d'appropriation.

    Le bonheur, dit une autre intervenante, pourrait n'être qu'un fantasme. Un fantasme que de grandes  idéologies du XXe siècle ont utilisé à des fins politiques, à décréter. Le bonheur ne serait pas à prendre d'un bloc mais comme une accumulation de petits événements ou de micro comportements à goûter ("Le bonheur est dans le pré ; cours-y vite cours-y vite ; le bonheur est dans le pré ; Cours y vite il va filer" dit une comptine célèbre). Bruno rebondit sur cette question de "bonheur collectif". Un bonheur collectif qui, depuis la fin du XXe siècle, n'existe plus et a été remplacé par le concept de bonheur individuel (thérapies de groupe, cours de sophrologie, etc.).

    Parler du bonheur implique la nécessité et la capacité à le reconnaître lorsqu'il se présente à nous, réagit une nouvelle participante. Or, parfois, cette capacité nous ne l'avons pas. Le bonheur est aussi le fait d'appréhender le monde d'une certaine façon afin de "le rendre heureux". Lors d'une introspection, lors de mauvaises expériences, nous pouvons en tirer des conclusions et des leçons bénéfiques ("positiver les choses"). 

    Ce qui est également en jeu à travers la question du bonheur est celle de la mort et de notre rapport à elle. Une intervenante cite l'Inde. Dans ce pays, la mort n'est pas taboue. Elle est présente de manière moins tragique que dans nos sociétés occidentales. Claire met en avant notre rapport moderne à la mort. Aucune mort n'est naturelle et tout décès est hasardeux, "alors que, dit Claire, la mort n'est pas un hasard ; c'est la vie qui en est un". Dans nos sociétés modernes, la mort, la vieillesse et le passé sont mises de côté. Seuls comptent le présent et le futur. On est dans la création. Le bonheur semblerait avoir un lien avec l'idée de sens : quelle orientation dois-je choisir de donner à ma vie.? Or, n'est-il par perdu d'avance de chercher à se construire dans un avenir hypothétique ? "L'homme avide est borné" disait Jean-Jacques Rousseau.

    Dans le doit-on tout faire pour être heureux, peut-on choisir son malheur, quitte à faire souffrir aujourd'hui ? Ou bien mon bonheur ne devra-t-il passer que par l'acceptation d'autrui ? Ce qui se pose ici est celle d'une morale qui viendrait borner notre recherche du bonheur.  

    "Il y a une intelligence du bonheur", juge également un membre du public : certaines personnes ont plus d'aptitudes au bonheur que d'autres. Partant de cela, réagit un autre participant, "ceux qui n'en ont pas doivent aller chercher des astuces" pour être meilleur et heureux. Mais une telle considération sur "l'intelligence du bonheur" n'est-elle pas contredite par l'expression populaire "Espèce d'imbécile heureux !" ? Être trop intelligent ne serait-ce pas un frein à ce bonheur tant désiré. Ne faut-il pas revendiquer une certaine bêtise, à la manière de Candide ou l'Optimiste (Voltaire) ? Or, si l'on parle d'intelligence dans le bonheur, il ne s'agit pas d'une intelligence scientifique ou intellectuelle. Des peuplades reculées, dénuées de tout confort matériel, vivant parfois dans l'intelligence, peuvent être dans une parfaite harmonie et avec un détachement heureux. "Une puissance de vie", précise une participante.

    Cela voudrait-il dire que le progrès et l'intelligence seraient un frein au bonheur ? Quelqu'un dans l'assistance répond par la négative : croire que la pauvreté permettraient de se raccrocher à l'essentiel est profondément illusoire. La construction d'une route, l'installation de l'électricité ou la mise en place d'écoles pour tous dans des régions reculées du monde peuvent participer d'un mouvement altruiste. La science, l'imagerie médicale, l'atterrissage d'un satellite artificiel sur une lointaine comète peuvent susciter une forme de bonheur, qui serait un bonheur collectif, une fierté pour le genre humain et le progrès qui a un certain sens.  

    Aujourd'hui, il y a bien une injonction à être heureux. Le "mal heureux" n'est pas bien considéré dans nos sociétés. Il gêne. Doit-on absolument être heureux ? Cette question, réagit un intervenant, peut ne pas se poser. Hannah Arendt, dans la Crise de la Culture (1961), revient sur la période de la résistance au cours de laquelle la question du bonheur individuel ne se posait pas, au contraire du bonheur collectif et de la recherche de la liberté. Spinoza parlait de la question du travail comme souffrance, mais ce travail, s'il est sublimé, peut devenir un plaisir. Or, le bonheur est cet effort (conatus) pour entrer dans cette obligation de vivre et de persévérer dans l'être ce qui nous procure la joie.

    Mais  comment construire un monde pour le bonheur des autres et de nos descendants ? La vitesse des sociétés occidentales peut nous mener vers une voie où le bonheur paraît factice dans une société compartimentée et modelée par la consommation. Un intervenant considère que le bonheur est une idée neuve... depuis 200 ans et se félicite qu'aujourd'hui chacun puisse prétendre au bonheur.

    Bruno conclut ce débat par les paroles d'une chanson de Berry : "Le trésor n'est pas caché / Il est juste là / À nos pieds dévoilés / Il nous ferait presque tomber" (Le Bonheur). "Peut-être, ajoute-t-il, que le bonheur est là et peut-être ne le savons-nous pas". Alain disait également : "Le bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne l'ont pas cherché."

    Trois sujets sont mis au vote pour la séance du 30 janvier 2015 : "L'enfer est-il pavé de bonnes intentions ?", "Autrui, antidote à la solitude ?" et "Le langage trahit-il la pensée ?" C'est ce dernier sujet qui est élu par la majorité des participants. Rendez-vous est pris à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée pour le vendredi 30 janvier.

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  • "LE LANGAGE TRAHIT-IL LA PENSÉE ?"

    Visuel_café_philo_montargis_langage.jpgLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 30 janvier 2015, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée, à Montargis. Le débat proposé portera sur cette question : "Le langage trahit-il la pensée ?"

    Il sera d'abord question au cours de cette séance d'une définition du langage et de son rôle. Le langage n'est-il qu'un simple véhicule de la pensée ? Peut-on dans ce cas là parler de "trahison" ou, au contraire, de "traduction" de la pensée ? Doit-il être vu uniquement dans une acception sociale, comme moyen de communication avec autrui ? Le langage peut-il avoir sa propre "vie", sa propre logique ? 

    Ce sont autant de questions qui pourront être débattues avec les participants du café philo, le vendredi 30 janvier, à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la chaussée à Montargis. La participation sera libre et gratuite.

     

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  • POURQUOI LE "TRAITE SUR LA TOLERANCE" DE VOLTAIRE S'ARRACHE EN LIBRAIRIE

    Une-survivante-de-Charlie-Hebdo-raconte-sa-vision-d-horreur.jpgLe Traité sur la tolérance de Voltaire, brandi dimanche 11 janvier par des participants à la marche républicaine, a vu ses ventes s'envoler depuis l'attentat à Charlie Hebdo ciblant la liberté d'expression.

    Il ne coûte que 2 euros. Comme Matin brun de Franck Pavloff ou Indignez-vous de Stéphane Hessel, le Traité sur la tolérance de Voltaire est bien parti pour devenir un manifeste de notre temps. L'ouvrage de 144 pages, édité à 120 000 exemplaires dans la collection "Folio 2 euros" en 2003, s'arrache en librairie depuis une semaine.

    "Nous avons constaté une hausse très sensible des ventes de cet ouvrage depuis les attaques, et encore plus depuis la marche de dimanche, au point que nous prévoyons une réimpression de 10 000 exemplaires", a expliqué une porte-parole de Folio (Gallimard), mardi 13 janvier. "Il est possible qu'elle soit suivie par d'autres réimpressions", a-t-elle précisé.

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  • TOUS CHARLIE ?

    2125645383.png"Une forme d'unanimité a suivi l'attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo, unanimité qui a été illustrée par ce slogan quasi spontané : "Je suis Charlie".

    Une unanimité que les survivants de la revue satirique ont salué avec émotion mais aussi aussi avec une amertume compréhensible. La journaliste Zineb, qui n'était heureusement pas présente lors du tragique comité de rédaction, n'a pas manqué de se féliciter de ce soutien universel, tout en regrettant qu'il vienne bien tardivement et après la mort de douze personnes dans les conditions tragiques que l'on sait. Un des autres rescapés, le dessinateur Luz, va plus loin, considérant que les manifestations monstrueuses vont "à contre-sens de Charlie".

    "Je suis Charlie" ont proclamé des millions de personnes en France et dans le monde ; or, force est de constater que cela n'a pas été toujours le cas..."

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  • LE CAFÉ PHILO CITÉ PAR UN SITE NÉERLANDAIS

    spinoza.JPGAprès les attentats survenus à Paris, le site du café philosophique de Montargis avait manifesté sa solidarité en citant un texte de Spinoza, extrait du Traité des Autorités théologiques et politiques (voir ce post ici).

    Le site néerlandais http://spinoza.blogse.nl a presque immédiatement réagi par un article soulignant l'importance de Spinoza dans la notion de liberté, tout en citant notre blog.

    Vous pouvez retrouver cet article sur ce lien. Pour en avoir une traduction française (même approximative...), faites un clic droit sur le texte et choisissez "Traduire en français".

    Un grand merci à Spinoza.blogse pour ce coup de projecteur... européen. 

      

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  • CHARLIE HEBDO : "NOUS VOYONS L’ÉMERGENCE DE DEUX IDÉOLOGIES ANTINOMIQUES"

    ob_f287c5_dazas.jpgAnthropologue, philosophe et intellectuel, Malek Chebel refuse l'amalgame entre les musulmans et la tuerie de Charlie. Pour ce partisan d'un islam modéré et éclairé, le dialogue entre les religions est plus que jamais nécessaire en France.

    Philosophe, traducteur du Coran, psychanalyste: Malek Chebel est tout cela à la fois. Connu pour ses prises de position en faveur d'un islam modéré, libéral, inscrit dans la société française, Malek Chebel est, notamment, l'auteur de L'inconscient de l'islam (CNRS Editions, 124 pages, 15,90 euros) à paraitre le 15 janvier.  

    Les deux tueurs de Charlie Hebdo se réclament du Coran et de l'islam. Que leur répondez-vous?

    Ils se réfèrent à un islam mythique qui n'a jamais existé. Bien sûr, des guerres de religion ont éclaté, notamment au 7ème et au 8ème siècle. Mais un cadre de référence préexistait - un califat, une dynastie, un adversaire clairement identifié. Rien de tel dans cet acte barbare, alors que le Coran n'a jamais évoqué ces "desperados" qui tuent lâchement des innocents, des civils. Les autorités religieuses musulmanes ont d'ailleurs condamné sans réserve ce crime horrible, et je reçois tous les jours des témoignages de jeunes musulmans, horrifiés de ce qu'ils voient et qui me disent: "Ça, ce n'est pas l'islam"...

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  • CHARLIE HEBDO : LA FRANCE, TERRE DE TRADITION DES JOURNAUX SATIRTIQUES

    charlie-hebdo-charia.jpgLes caricaturistes assassinés hier sont les héritiers d'une tradition française du pamphlet qui remonte au siècle des lumières.

    La tristesse nationale provoquée par l'assassinat des talentueux dessinateurs de Charlie Hebdo nous rappelle que la caricature et la presse satirique montre l'attachement viscéral des français à la libre pensée. Héritier d'Hara-Kiri, le journal bête et méchant, créé en 1960 par François Cavanna et le professeur Choron, Charlie Hebdo est le continuateur spirituel des pamphlets qui sont nés au siècle des Lumières et qui ont fait flores pendant la Révolution française.

    Le point commun de tous ces journaux est le courage. Quelles que soient les idées défendues, ils ont eu à affronter la censure. La censure du pouvoir royal avant la Révolution, la censure du Comité de salut public sous Robespierre, la censure légale sous les différentes républiques. Car il va de soi que la presse satirique et pamphlétaire est dans son essence dénonciatrice des systèmes politiques en place.

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  • NOUS SOMMES CHARLIE

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 2014

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    Le café philosophique de Montargis a réuni, pour sa séance du 12 décembre 2014, environ 100 personnes. Un gros succès pour ce 45e rendez-vous de la Chaussée ! Le débat s'intitulait : "Doit-on tout faire pour être heureux ?"

    Bientôt, sur ce site, vous retrouverez le compte-rendu de la dernière séance de cette saison.

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 30 janvier 2015 à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée pour un débat intitulé : "Le langage trahit-il la pensée ?

     

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  • CAFÉ PHILOSOPHIQUE DE MONTARGIS : "DOIT-ON TOUT FAIRE POUR ÊTRE HEUREUX?"

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    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 12 décembre 2014 à 19 heures à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée

    Le débat sera intitulé : "Doit-on tout faire pour être heureux ?"

     
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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE : "LE MONSTRE EST-IL PARMI NOUS?"

    Thème du débat : "Le monstre est-il parmi nous ?" 

    Date : 14 novembre 2014 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée

    Le vendredi 14 novembre 2014, environ 65 personnes pour une nouvelle séance du café philosophique de Montargis qui portait sur cette question : "Le monstre est-il parmi nous?"

    Une telle question en amène une autre : "Qu'est-ce qu'un monstre ?" Un premier participant parle de cette ambivalence : le monstre est autant celui est tapi au fond de nous (ce sont les notions de pulsion de vie et pulsion de mort, étudiées par Sigmund Freud) que le monstre que l'on trouve en société (ceux que l'on peut voir, par exemple, dans les phénomènes de foules). Voir aussi ce texte de Freud.

    D'après la définition du Robert, le monstre est un être ou un animal  fantastique et terrible. Le dictionnaire parle d'anormalité et de laideur. La normalité n'étant ni plus ni moins que cette norme définie collectivement – explicitement ou implicitement- pour une vie en société harmonieuse. Le monstre est également cette personne au physique et au comportement monstrueux. On peut penser au film Freaks (cf. cet extrait vidéo). 

    Claire rebondit d'emblée sur cette notion de "monstre en nous que nous ne connaissons pas" en évoquant l'expérience de Milgram, cette expérience scientifique qui avait pour objectif de transformer un citoyen lambda en bourreau – en monstre. Mettre à mort l'autre nous semble a priori complètement inenvisageable, sauf à être animé par un but tel que sauver sa vie, celle de ses proches, voire gagner une grosse somme d'argent. Or, l'expérience de Milgram nous enseigne que nous ne savons pas qui nous sommes. Elle nous enseigne par ailleurs que lorsqu'une autorité – politique, religieuse et scientifique – nous impose quelque chose; il est très difficile de désobéir. C'est le procès d'Eichmann qui met en évidence cela : "Je n'ai fait qu'obéir aux ordres", assurait-il. (cf. vidéo en ligne et texte d'Hanna Arendt).

    Le monstrueux serait dans la situation et il n'y aurait finalement de monstres que dans l'excès. Le monstre serait celui qui dépasserait les limites, en passant à l'acte. Pour exorciser nos pulsions et nos peurs , dit un intervenant du café philo, on aime à l'objectiver en les mettant en scène au cinéma ou dans des romans. Définir un monstre, dit également Claire est un acte "clivant". L'autre serait désigné comme monstrueux en partie parce que cela permet de se dédouaner soi-même : "Ce n'est pas moi, c'est l'autre !" ou "C'est une bête !" (Aristote).

    L'obéissance face à une autorité supérieure peut être combattue, dans le cadre d'un conflit extérieur – et aussi intérieur ! Je m'oblige à être responsable, à ne plus être lié à un pouvoir contraignant. Le caractère monstrueux de certains actes peut se trouver dans une injonction similaire à l'expérience de Milgram, par exemple dans Le Choix de Sophie. Cette dernière, en étant contrainte à choisir entre ses deux enfants – lequel sera tué – doit assumer une responsabilité terrible. La liberté impose la responsabilité. 

    Le monstre, dit un autre participant, peut être, certes, réveillé par une contrainte extérieure. Mais il peut aussi surgir de notre fait, consciemment ou inconsciemment. La contrainte de Milgram peut être liée d'ailleurs à des pulsions enfouis : "On tire la manette parce que cela réveille en nous quelque chose... Il y avait une barrière et cette barrière est franchie."  D'ailleurs, ajoute Bruno, le "parmi nous" du sujet de ce soir évoque à la fois le "nous" individuel mais aussi le "nous" collectif.

    Le monstre, ajoute Claire, n'est pas en lui-même monstrueux. Mais on parle de caractère monstrueux lorsque l'on remarque une frayeur face à une personne ou à un acte qui effraient. Qu'est-ce qui nous effraie ? Ce que l'on ne connaît pas ? Ce que l'on ne pense pas pouvoir faire ou penser ? Quelque chose de "monstrueux", dans le langage courant, est également quelque chose de colossal, en dissymétrie, nous écrasant. Le terme de "monstrueux" n'est pas sans connotation positive lorsque l'on parle de "monstres sacrés" pour parler d'un artiste par exemple. La définition du monstre n'existe pas en soi : c'est quelque chose qui naît d'un jugement, qu'il soit positif ou négatif.

    Pour un autre intervenant, il devrait y avoir une échelle de degrés dans cette monstruosité. Quoi de commun entre un acte criminel délibéré, un effet de groupe plus subi que voulu ou l'enrôlement dans une armée. Dans un acte monstrueux commis par soi-même, il pourrait y avoir délibération. Nous avons tendance, dit un participant, à parler des "monstres", de "nos" monstres, en oubliant cette passivité qui, elle aussi, peut être monstrueuse.

    Ces critères de morale (individuelle, sociale, politique, etc.), ce qui est admissible ou non, fluctuent selon les périodes et rendent difficile la compréhension et l'encadrement de la monstruosité. Montesquieu, dans l'Esprit des Lois, considère d'ailleurs qu'il y a autant de morales qu'il y a de cultures et de sociétés. Blaise Pascal ne dit pas autre chose : "Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà".  Une participante évoque la première guerre mondiale et la monstruosité de ce conflit et surtout des personnes qui l'ont organisé – généraux ou hommes politiques. Une telle réflexion s'applique pour d'autres événements : seconde guerre mondiale, guerre d'Algérie, etc. Des faits monstrueux susceptibles de réveiller les monstres qui sont en nous.

    Freud dit, dans Malaises dans la Civilisation, qu'en nous certaines choses peuvent nous amener à commettre des actes monstrueux. Il faut se méfier de soi-même, dit le psychanalyste. Or, ajoute-t-il, il faut faire attention à ce que la société ne fasse pas culpabiliser les personnes qui sortent des limites. Et si aucun moyen ("média") cathartique ne permet de faire vivre ses sentiments monstrueux ou excessifs, on peut être amené à les commettre pour faire descendre la pression. Il est très dangereux pour une vie d'être humain, ajoute-t-il, d'occuper son Surmoi – la morale – et à complètement censurer de trop les désirs et toutes les pulsions qui font de moi ma singularité – "dans l'excès". Cela va, un moment, faire sauter tous les verrous. Il y a une forme de responsabilité collective à condamner autrui qui est en dehors de la norme, au risque que cette personne commette un acte monstrueux. Georges Canguilhem écrit, dans Le Normal et le Pathologique qu'il y a monstruosité lorsque l'on sort de la norme. Or, qu'est-ce que la norme en France et dans les sociétés occidentales ? La norme, déplore-t-il, est la "moyenne". On nivelle par la moyenne ce qui paraît comme normal et ce qui est au-dessus ou au-dessous est considéré comme "monstrueux". Monstrueux ou fou, comme le dit Antonin Artaud dans Van Gogh le Suicidé de la Société : le peintre génial qu'était Vincent Van Gogh, a été mis à mort par la société de l'époque car il était monstrueux. Il était, en réalité, au-dessus de la moyenne sociale : un Surhomme nietzschéen. cf. texte d'Artaud.

    Si le monstre est parmi nous, que devons-nous en faire ? Les hommes ayant acquis des actes monstrueux doivent-ils être considérés comme inhumains ? Auquel cas, on les punit. Ou bien, on se dit que les monstres n'existent pas en nous et qu'il n'y a que des gens différents ; dans ce cas, on les soigne, on les considère comme des être humains. Ainsi, Robert Badinter affirme-t-il dans sa plaidoirie pour la défense de Patrick Hanry que tout homme ayant commis un acte criminel, aussi monstrueux soit-il, n'était pas perdu pour l'Humanité. Il pouvait être "réparé". Florence Aubenas s'occupe en prison de l'humanité de chacun. Une peine de prison "juste" permet de faire comprendre à une personne condamnée la gravité d'un acte mais aussi de le réinsérer.

    Le débat porte sur une solution apportée pour lutter contre les monstres qui sont parmi nous, ceux qui mettent en danger la société : la peine de mort. Un tel débat n'est jamais clos, même en 2014. Claire rappelle que les exécutions ont été longtemps publiques. Et non seulement publiques mais suivies par des foules nombreuses, au point de troubler l'ordre et de contraindre l'administration à tuer les condamnés discrètement dans les enceintes fermées des prisons, à l'aube. Michel Foucault le montre dans son ouvrage Surveiller et Punir. Le monstre ne serait-il pas autant celui que l'on exécute que le public qui réclame sa tête ?

    Finalement, ne serions-nous pas tous des monstres ? se demande un participant, y compris dans nos comportements passifs et dans notre docilité. Dans ce cas, la non-assistance en personne en danger pourrait être dans ce cas considérée comme une monstruosité. "Qui sommes-nous pour juger ?" se demande une intervenante lors de ce café philosophique.

    Jean-Paul Sartre ne dit pas autre chose lorsqu'il lance en 1945 au cours de sa conférence L'Existentialisme est un Humanisme, au sortir de la seconde mondiale, que l'homme est responsable de tout ce qu'il fait et responsable pour l'humanité tout entière. Une telle affirmation choque le public, à telle enseigne que le terme d'existentialisme sera longtemps considéré comme une insulte. Et l'existentialiste, un monstre !

    Dans un même ordre d'idée, Socrate, le premier philosophe, était l'empêcheur de tourner en rond (on peut penser à la maïeutique). Personnage public accusé de pervertir la Cité, il est contraint au suicide en 399 av JC. À l'instar du premier des philosophes, le monstre est considéré comme celui qui est perdu pour l'Humanité ou pour la Cité.

    Un participant considère ceci : le fait de désigner le monstre  permet de pointer du doigt une personne différente que l'on rejette, que l'on considère comme inhumaine et perdue pour la société, alors qu'il serait plus intéressant d'observer le cheminement qui a mené à cet excès. Condamner en bloc empêche les analyses de toutes les petites transgressions qui ont amené à un fait monstrueux. Nous avons beau nous croire à l'abri d'actes de ce type, qui peut certifier à 100 % qu'il refuserait d'actionner les manettes lors d'une expérience de Milgram (comme l'a montré de nouveau l'émission récente "Le Jeu de la Mort") ? Cf. lien Youtube. Les entreprises de massacres collectifs partent sur ce postulat que chacun peut être éligible au rôle de bourreau. Lorsque la mort et le crime deviennent une norme dans un groupe (il est cité l'exemple du gang des barbares et la mort d'Ilian Halimi), qui peut avoir le courage d'aller contre ? Ce qui est admissible c'est ce que tout le monde fait. Un participant cite l'exemple d'une tribu africaine qui, pendant des siècles, avait pour habitude de manger leurs ennemis morts : un tel rituel était considéré comme un acte religieux et symbolique et non pas monstrueux. Le monstre est celui qui ne fait pas comme tout le monde et lorsque l'on commet collectivement le mal, le monstre sera celui qui saura dire : "non !"   

    Un philosophe s'est intéressé à cela : dans l'Histoire de la Folie à l'Âge classique, Michel Foucault montre que le fou est celui qui est monstrueux à une certaine époque donnée. Dans Surveiller et Punir, celui qui commet l'inadmissible, est enfermé, mis en asile ou en prison afin de l'isoler du reste de la société parce qu'elles sont considérées comme dangereuses. C'est aussi une manière de fermer les yeux sur la monstruosité. 

    Bruno clos ce débat par une citation de Blaise Pascal : "Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradictions, quel prodige ? Juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur, gloire et rebut de l'univers.

    En fin séance, les participants élisaient le sujet du débat suivant, programmé le vendredi 12 décembre 2014. Trois sujets étaient proposés : "Qu'est-ce qu'un vrai cadeau ?", "On rêve ou quoi ?" et "Doit-on tout faire pour être heureux ?" C'est ce dernier sujet qui est choisi.

    Philo-galerie

    Les illustrations de ce compte-rendu sont des reproductions d'affiches de films fantastiques des années 50. La première illustration, qui est celle utilisée pour l'affiche, est une reproduction de Goya, Saturne dévorant un de ses fils.

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  • "DOIT-ON TOUT FAIRE POUR ÊTRE HEUREUX ?"

    Melodie_du_bonheur.jpgLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 12 décembre, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Le débat proposé portera sur cette question : "Doit-on tout faire pour être heureux ?"

    Ce dernier café philo de l'année traitera du bonheur. "Tous les hommes recherchent d'être heureux" affirme Pascal. Le bonheur est un Saint Graal vers lequel chacun s'efforce de tendre. Faut-il pour autant qu'il soit notre priorité absolue ? Que vaut le bonheur ? État de plénitude, son étymologie signe notre impuissance à l'atteindre... puisque le "bon-heur" c'est la chance.... Si être heureux ne dépend pas de moi, pourquoi y courir après ? Peut-il être accidentel d'être heureux ? Quelle doit être la valeur de l'existence, la morale ?

    Ce sont autant de questions qui pourront être débattues avec les participants du café philo, le vendredi 12 décembre, à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la chaussée. La participation sera libre et gratuite.

     

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 2014

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    Le café philosophique de Montargis a réuni, pour sa séance du 14 novembre 2014, de 65 à 70 personnes. Le débat s'intitulait : "Le monstre est-il parmi nous ?"

    Bientôt, sur ce site, vous retrouverez le compte-rendu de la dernière séance de cette saison.

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 12 décembre 2014 à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée pour un débat intitulé : "Doit-on tout faire pour être heureux ?

     

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  • CAFÉ PHILOSOPHIQUE : "LE MONSTRE EST-IL PARMI NOUS?"

    Affiche Le monstre est il parmi nous image.png

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 14 novembre 2014 à 19 heures à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée

    Le débat sera intitulé : "Le monstre est-il parmi nous ?"

     
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  • LES MONSTRES SONT-ILS PARMI NOUS ?

    Saturn_children.jpgLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 14 novembre, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Le débat proposé à tous les amoureux de la philosophie portera sur cette question : "Le monstre est-il parmi nous ?"

    Les participants seront invités à s’interroger sur ce terme de "monstre". Que qualifie-t-il ? Un être effrayant ? Un fou ? Une personne anormale ? Dans ce cas, comment qualifier normalité et anormalité ? De plus, lorsque l’on s’interroge sur cette question "Le monstre est-il parmi nous ?", que désigne le "nous" ? L’humanité, notre environnement ou bien moi-même en tant que personne ?

    Voilà autant de points qui seront soulevés le vendredi 14 novembre 2014 à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de La Chaussée.

    Participation libre et gratuite.

     

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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE "EXISTE-T-ON QUAND PERSONNE NE NOUS REGARDE ?"

    Thème du débat : "Existe-t-on quand personne ne nous regarde ?" 

    Date : 26 septembre 2014 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée

    Le café philosophique de Montargis faisait sa rentrée le vendredi 27 septembre 2014 pour un débat intitulé "Existe-t-on quand personne ne nous regarde ?" Il s'agissait du 43ème débat du café philo et le premier de cette saison 6.

    Un premier intervenant s'interroge ainsi au sujet de la question posée pour le débat du jour : "Je suis admiré pour ce que je souhaite être ou je suis admiré pour ce que je suis? Et pourtant, je reste le même". Mais que se passe-t-il lorsque le regard d'autrui n'est pas là ?

    Un autre intervenant considère qu'il y a trois temps dans cette notion d'existence : on existe par soi-même (c'est le rapport de soi à soi), on existe par rapport aux autres (de soi à autrui) et on existe par rapport à l'univers. Notre rapport avec autrui aurait donc plusieurs réalités, même chacun pourrait vivre seul sur une île déserte pour s'interroger sur l'univers !

    Dans le sujet de ce café philo, "Existe-t-on quand personne ne nous regarde ?", dit Claire, il convient en effet de s'interroger sur le terme centrale "exister". L'existence désigne a priori la réalité. Nous n'existons pas par rapport à quelque chose ou à quelqu'un : nous sommes tous des réalités comme la table est une réalité. Le regard de l'autre ne viendrait donc pas intervenir dans ma réalité. Quant à la réalité humaine, au sens philosophique du terme, l'existence se définit comme le témoin de cette réalité : on existe à partir du moment où l'on a conscience de cette réalité. On détermine l'existence dans la conscience de soi : j'existe car je suis conscient que je suis une réalité différente de l'autre. 

    Ceci dit, quel est est l'impact du regard de l'autre et de la relation que j'entretiens avec autrui dans mon existence ? Est-ce que l'on est capable d'exister de façon pertinente si l'autre me définit a contrario de ce que je pensais ? C'est la question que pose Jean-Paul Sartre : quelle est la réalité de mon identité lorsque autrui pose un regard sur moi bien différent que celui que je pensais ? La manière dont je me détermine ("en mon for intérieur", diraient les stoïciens) peut être en contradiction avec ce que l'autre dit sur nous. Il y a problème philosophique lorsqu'il y a cette contradiction.   

    Est-ce que je dois me contenter de ce regard extérieur, me formater et me soumettre au joug du regard de l'autre ? Ou bien dois-je devenir ce que je suis (Nietzsche), en tant que sujet libre, en contradiction et en conflit avec les autres ? Et si je choisis cette seconde posture, que se passe-t-il lorsque je me retrouve en "flagrant délit d'exister" (Sartre) ? Cf. texte sur le trou de la sa serrure

    Il est dit en cours de débat que nous ne pouvons certes pas accorder 100 % notre vision personnelle avec celle des autres ; cependant, nous passons notre temps à essayer de l'accorder, dans une suite de compromis incessants. Notre identité fait notre singularité. D'ailleurs, autrui lui-même se définit comme un alter ego – un "autre moi". La posture le plus saine serait apparemment de dire : "J'ai ma singularité ; vous me regardez différemment de ce que je vois de moi ; mais je fais avec ou sans votre regard." Cependant, le problème, dit Sartre, se pose lorsque tous les matins je constate invariablement que je me regarde comme X alors qu'autrui me considère comme un être Y. "L'enfer c'est les autres" : la phrase de Garcin ne proclame pas que nous sommes incapables de vivre libre en société mais elle entend affirmer que la définition de ce que je suis c'est, finalement, ce que les autres  en disent. 

    Toute la question est de savoir si l'on peut exister lorsque personne ne nous regarde. Nous pouvons penser à la solitude et à l'absence de reconnaissance chez les personnes âgées, source de désespérance, pouvant mener au suicide ou à un désir d'euthanasie. "Existence signifie consistance", ajoute Claire. Regarder l'autre c'est aussi lui apporter sa dignité. 

    Comment survivre dans la solitude ? Un participant réagit ainsi : "Parlez-moi d'moi Y a qu'ça qui m'intéresse", chantait Guy Béart. Chacun a envie de reconnaissance et de retour positif de l'autre. Pour autant, nous ne devrions pas jouer de rôle (personna) en société et nous ne devrions pas avoir toujours besoin des autres. Nous devrions résister et nous éloigner du moule commun, de la doxa et penser par nous même, vivre pour soi-même, sans les autres. Ce qui implique, dit une nouvelle intervenante, d'avoir une bonne consistance, une bonne éducation, acquérir une assurance et la revendiquer, avec le respect mutuel. 

    Est-ce si simple ? réagit Claire. Pour Sartre, "je suis le sens" et, avec lui, je dois donner mon sens pour être moi-même. Or, par définition, autrui est un médiateur entre moi et moi-même. Pour Edmond Marc, psychiatre et ethnologue, l'enfant qui naît n'a aucune conscience de lui-même ; c'est le regard parental qui va lui indiquer qu'il est un individu à part entière. Ils lui enseignent une estime de lui. Si ce n'est pas le cas, ces individus souffrent de carences, manquent d'amour d'eux-mêmes et d'armes pour s'affirmer tels qu'ils sont devant les autres.  

    Ce qui est également en jeu, bien plus que notre liberté individuelle, est notre responsabilité. Lorsque l'on est devant la tourmente, qu'un acte moralement condamnable nous colle à la peau, que notre part de monstruosité (cf. débat du 14 novembre 2014) éclate au grand jour, comment peut-on exister sous le regard de cet autre que nous méprise ? Le jugement d'autrui qui nous catégorise intervient même très tôt dans la petite enfance, précise Claire. Comment résister à ce formatage dans ces conditions?

    Être en accord avec soi-même est bien évidemment un impératif philosophique, sauf que la société est omniprésente dans ce formatage (performances, normes, etc.). Or ce formatage, dit Bruno, est quelque chose de très ancien. Pendant des siècles, chacun vivait en communauté, communauté qui modelait les individus selon tels ou tels critères. La notion de liberté individuelle était limitée : on ne choisissait pas son métier, sa famille, son époux(se), etc. L'on devait se conformer à cette société, faute de quoi il y avait le risque d'être rejeté. Si bien que le terme d'autrui est une notion "très XXe siècle". Avant le XXe siècle, ajoute Claire, on est dans la politeia. Avant l'avènement des Lumières – qui proclament que l'homme doit s'extraire du groupe pour se construire – on est dans cette politeia, le groupe politique, celle de la polis (cité).

    Nous parlions de l'alter ego, l'autre moi-même. Bruno s'interroge sur cette notion : ce terme est-il correct ? Autrui peut-il être qualifié d'un autre "moi-même" ? Ne serait-il pas plus judicieux de dire qu'il est tout simplement cet autre qui n'a rien à voir avec "moi" ? Un autre intervenant propose que l' individu se définisse à l'aide de deux notions : l'ego et l'âme. Pour aller à la rencontre de son âme, il faut comprendre et analyser des blessures (rejets, abandons, fautes, humiliations, etc.) que l'autre nous renvoie, afin de voir ce que cela fait résonner en moi.

    Pour le meilleur et pour le pire, autrui nous parle par son regard. George Berkeley dit : "Exister c'est être perçu". La révolution française, ajoute Claire, n'aurait aucune existence si elle n'était pas racontée. Ce café philosophique n'aurait aucune existence si personne n'en discutait avant et après ! Hegel dit qu'à partir du moment où je commence à sentir qu'il y a un moi parce qu'il y a un toi, il va falloir que l'autre me reconnaissance comme un être humain et, dans ce cas, il s'agit d'une lutte à mort. Si je n'existe pour personne alors je n'existe pas !

    Une intervenante rebondit en ajoutant que cette course à la reconnaissance se concrétise par des actions : on est ce que l'on fait, disait Sartre. On devient aussi ce que l'on est, selon Nietzsche. L'adolescent va par exemple s'ériger contre ses parents et un certain instinct grégaire par ses opinions politiques, ses goûts vestimentaires, etc.

    La question fondamentale est finalement celle-ci : si je fais quelque chose pour être moi-même mais que personne n'est sur ma route pour le constater et/ou le juger – à la manière de Robinson Crusoé – mon existence prend-elle un sens ? Celui qui est seul, peut-il se contenter de cette solitude, considérant qu'il ou elle existe pertinemment ? Si tout le monde me tourne le dos ou si je m'exile, ai-je une existence ? Dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique, Robinson trouve un miroir. Et, regardant son reflet, le naufragé se sourit, au point d'en avoir mal à la mâchoire. Il se dit que pour la première fois depuis qu'il est sur son île, il sourit. Il se dit également que ses choix d'existence n'ont aucune espèce d'importance car personne n'est là pour les notifier et les remarquer. Cf. aussi ce texte de Michel Tournier.

    L'autre est donc nécessaire mais j'ai à devenir moi-même en essayant de transmettre à l'autre ce que je suis. Même le marginal, parce qu'il est défini comme tel, existe justement parce qu'il est défini – et ce, même si cette image peut être biaisée. Exister c'est se créer et créer, à la manière de l'artiste. Mais l'autre qui créé a aussi besoin de la reconnaissance de sa création. Un participant cite l'exemple d'une formation dynamique de groupe. Claire parle aussi du regard du professeur pour l'élève : les encouragements de l'enseignement ou la note donnée pour un devoir qui peut être dévastatrice car elle traduit une forme de jugement. Un participant cite à ce sujet l'effet Pygmalion (effet Rosenthal & Jacobson) consistant à attribuer de manière arbitraire un niveau à deux groupes d'élève constitués au hasard. Or, des scientifiques se sont rendus compte que les professeurs  chargés de noter ces élèves leur ont donné des notes correspondant à ces niveaux de classe arbitraires. Le regard des autres conditionne nos valeurs, nos comportements, etc. 

    Comme le dit Bouddha : "Nous sommes ce que nous pensons... Avec nos pensées nous bâtissons notre monde." André Comte-Sponville écrit à l'article "égotisme" : "Le fondement de tout amour et le fondement de tout bonheur". Face au plus grand fléau de notre siècle – "être malheureux" – il faut commencer par s'aimer soi-même pour réussir à entrer dans une relation à autrui : l'autre nous renvoie ce sur quoi nous souffrons, nos blessures. La solution serait de commencer par prendre soin de soi. Cette appréhension décrite par Michel Foucault nous permet ensuite d'entrer dans une relation apaisée avec autrui.  

    "Être défini est-ce exister ?" se demande une intervenante. Est-ce si simple lorsque l'on est dans une situation complexe, et dans un monde de plus en plus dur : personne handicapée, personne âgée, ancien délinquant, qui provoquent des regards critiques d'autrui. Pour une participante, la société doit aussi être éduquée afin que les regards de jugements disparaissent et ne faussent plus la personne. Le regard qui juge peut être dévastateur et difficile à contrebalancer – par des actes, un discours notamment. 

    Pour Emmanuel Levinas, la première chose que l'autre voit de moi c'est mon visage. Dans cette importance de l'estime de soi, et avec cette appréhension du jugement de l'autre, l'approche serait sans doute de se dire : je vais vers l'autre qui me regarde comme j'aime qu'il me regarde. À partir du moment où j'ai compris que l'autre était capable de me définir comme celui ou celle que je ne suis pas, avec des caractéristiques qui me définissent pas entièrement et exhaustivement, alors je mets de côté cet autre. J'essaie de dépasser ce regard. J'affronte cet autre me défiant grâce à un discours par exemple ; ou bien je me défile pour me protéger.

    Comment réagir face au besoin d'autrui ? Une participante évoque le regard de l'autre et les moyens de l'affronter, sans entrer dans un moule qui pourrait certes être "confortable". Pour aider les personnes dans le harcèlement moral, un des moyens est de fixer des critères (efficacité, sécurité, etc.) définissant nos émotions – de plaisir ou de déplaisir – pouvant entraîner des comportements. Et le plus important est de communiquer ces critères aux autres.   

    Finalement, dit un intervenant, Il faut trouver un bon positionnement, à la manière de Schopenhauer : si on est trop proche, tel un porc-épic, on se pique. À chacun de naviguer au milieu des autres, entre le pessimisme et l'optimisme. La norme, dit Georges Canguilhem dans Le Normal et le Pathologique, est la moyenne. La société, de fait, ne peut pas faire autrement que considérer ce qui est normal comme ce qui est moyen, ce que tout le monde fait dans la majorité. On décrète fou, handicapé, marginal, celui qui sort de la moyenne. L'éducation doit dans cette optique éduquer à la différences. Il faut pratiquer un relativisme culturel, dit Claude Lévi-Strauss. Nos diversités, même celles qui peuvent nous heurter, font notre richesse, le critère universel devant être la dignité.  

    Bruno conclut ce débat par deux citations. La première de Sigmund Freud : "Autrui joue toujours dans la vie de l'individu le rôle d'un modèle, d'un objet, d'un associé ou d'un adversaire." La seconde de Michel Tournier : "Contre l'illusion d'optique, le mirage, l'hallucination, le rêve éveillé, le fantasme, le délire, le trouble de l'audition... le rempart le plus sûr, c'est notre frère, notre voisin, notre ami ou notre ennemi, mais quelqu'un, grands dieux, quelqu'un !"

    La soirée se termine comme de coutume par la mise au vote des trois sujets proposés pour la séance suivante. Trois sujets sont proposés : "Qu'est-ce que la beauté ?", "Doit-on tout faire pour être heureux ?" et "Le monstre est-il parmi nous ?" C'est ce dernier sujet qui sera choisi pour la séance du vendredi 14 novembre à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée, à partir de 19 heures.

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  • BIENTÔT LE COMPTE-RENDU DU DERNIER CAFÉ PHILO

    Bientôt, sur ce site, vous pourrez trouver le compte-rendu du dernier café philosophique de Montargis : "Existe-t-on quand personne ne nous regarde ?"

    Prochaine séance : le vendredi 14 novembre avec un sujet s'actualité en ce lendemain de fête d'Halloween : "Le monstre est-il parmi nous ?" 

     

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  • C'EST QUAND, HALLOWEEN ?

    the-entire-halloween-film-series-in-2-minutes-e5213087-b252-45a6-98dd-4181f76ce55a.jpegLa question "C’est quand Halloween ?" revient régulièrement et pourtant la date est si facile à retenir. Halloween c’est toujours le 31 octobre, le dernier jour du mois. Mais quelles sont les origines de cette fête morbide et qu’est-elle devenue aujourd’hui ? focuSur.fr va vous éclairer sur la question.

    Une fête païenne et celtique à l’origine

    Si aujourd’hui Halloween reste majoritairement comme étant la veille de la Toussaint, une fête chrétienne, sa véritable origine remonte à la fête celtique de Samain, avant le cinquième siècle, apparentée à une fête folklorique païenne traditionnelle qui était célébrée au début de l’automne par les celtes et constituait pour eux une sorte de fête du nouvel an. Alors en ce jour de 31 octobre, si vous vous sentez une âme celtique, vous pouvez également célébrer un nouvel an! Elle se déroulait même pendant 7 jours à l’époque.

    Elle est désormais davantage associée à la veille de la fête catholique de la Toussaint, qui tire son origine d’une commémoration de tous les martyrs, instituée à Rome en 613 par le pape Boniface IV. Elle avait pour objectif de conjurer les spectres malfaisants. A l’origine célébrée le 13 mai, au neuvième siècle, la fête est étendue à « tous les saints » par le pape Grégoire IV et décalée au 1er novembre. Une croyance bretonne voudrait que l’âme des morts revienne la veille de la Toussaint et on leur laissait donc de la nourriture sur la table et une bûche allumée dans le feu pour qu’ils puissent se chauffer...

    LA SUITE ICI...

     

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  • "LA PHILOSOPHIE AU COMPTOIR" FAIT UNE PAUSE

    Notre émission de radio "La Philosophie au Comptoir", une création originale bâtie autour des séances du café philosophique de Montargis, fait une pause pour le moment.

    Vous pouvez cependant toujours retrouver les six émissions déjà enregistrées sur ce lien.

     

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 26 SEPTEMBRE 2014, LA PREMIÈRE DE LA SAISON 6

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    Le café philosophique de Montargis a réuni pour sa séance du 26 septembre 2014 septembre environ 75 personnes. Le débat s'intitulait : "Existe-t-on lorsque personne ne nous regarde ?"

    Il s'agissait de la première séance de cette saison 6.

    Bientôt, sur ce site, vous retrouverez le compte-rendu de la dernière séance de cette saison.

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 14 novembre 2014 (il n'y aura pas de séance en octobre) à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée pour un débat intitulé : "Le monstre est-il parmi nous ?

     

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILO : CE SOIR

    regard autrui.jpgLe café philosophique de Montargis fait sa rentrée ce soir, vendredi 26 septembre, pour la sixième saison consécutive.

    Claire et Bruno fixent leur prochain rendez-vous à 19 heures à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée pour un débat intitulé : "Existe-t-on quand personne ne nous regarde ?"

    La participation est libre et gratuite.

     

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  • SE CONSTRUIRE PAR SOI-MÊME ?

    Visage.PNGSolipsisme, du latin solus, seul et ipse, soi-même : théorie selon laquelle il n’y aurait pour le sujet pensant d’autre réalité que lui-même, que ma relation avec les autres n’est que seconde, qu’il nulle réalité pouvant exister en dehors de ma conscience. 

    "L’aventure philosophique est-elle toujours une aventure solitaire ? L’acte par lequel on entre en philosophie n’est pas solipsiste. D’éminents philosophes se sont lacés dans la philosophie avec l’ambition de balayer l’ensemble du savoir existant, et de tout reconstruire par eux-mêmes, tout seul. Je m’aviserai de considérer que souvent il n’y a pas tant de perfection  dans les ouvrages composés de plusieurs pièces et faits de mains de divers maîtres, que ceux auxquels un seul à travailler. Ce sera par exemple Descartes qui se dit, je vais tout reconstruire, parce que ce que fait un homme est plus cohérent, mieux construit que ce que fait une collectivité… L’ambition sera reprise par Bertrand Russel en 1929 : "Quiconque veut réellement devenir philosophe, devra une fois dans sa vie, se replier sur soi-même, au-dedans de soi, tenter de renverser toutes les sciences admises jusqu’ici, et tenter de les reconstruire." (Anne Fagot-Largeault, Cour du collège de France. Ontologie du devenir)                

    Ce jugement va tout à fait à l’encontre des propos du Professeur Albert Jacquard pour qui "nous ne sommes que par la relation, avec les autres."

    Guy-Louis Pannetier

     

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  • EXISTE-T-ON QUAND PERSONNE NE NOUS REGARDE?

    Visuel_cafe_philo_montargis.jpgCe vendredi 26 septembre, à 19 heures, le café philosophique de Montargis fait sa rentrée à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Pour la première séance de cette sixième saison, le débat portera autour de cette question : "Existe-t-on quand personne ne nous regarde ?"

    Ce qui est d'abord en jeu dans cette interrogation est la définition d'autrui ? Qui est autrui : mon semblable ou un autre que moi-même, sinon un adversaire ? Qui peut être autrui, celui grâce à qui je me construis autant que celui qui me juge ? Comment puis-je appréhender ma propre liberté ? Puis-je être seul dans le monde, détaché du regard et du jugement de cet autre ? La connaissance de soi est-elle tenable sans le rapport avec l'altérité ? Le sujet de ce 43ème débat pose également le problème aigu de la solitude, mal endémique dans notre société. Mal ou bienfait ? Autrui ne nous éloigne-t-il pas de notre propre identité ?  

    Voilà autant de points qui seront soulevés le vendredi 26 septembre 2014 à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de La Chaussée. 

    Participation libre et gratuite.

    Communiqué de presse

     

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  • QUAND MICHEL ONFRAY FAIT DE LA PHILOSOPHIE DE COMPTOIR

    Philosophe très médiatique, Michel Onfray vit avec son temps : il possède un compte Twitter, sur lequel il assène certaines de ses pensées. En début de semaine, un de ses tweets a fait beaucoup réagir. Loin de le remettre en question, M. Onfray a assumé son propos, et même surenchéri, au micro de France Inter, vendredi 12 septembre, pour dénoncer pêle-mêle Internet, le livre de Valérie Trierweiler et l’école moderne. Quitte à raconter un peu n’importe quoi...

    LA SUITE ICI...

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  • CAFÉ PHILOSOPHIQUE : "EXISTE-ON QUAND PERSONNE NE NOUS REGARDE?"

    Affiche Existe-t-on quand personne ne nous regarde 2.png

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis, qui sera aussi la première de la saison 6, aura lieu le vendredi 26 septembre 2014 à 19H à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée

    Le débat sera intitulé : "Existe-t-on  quand personne ne nous regarde ?"

     
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  • HISTOIRE DE LA PSYCHIATRIE PAR LE SITE "RACONTE-MOI L'HISTOIRE"

    venus.JPG"Salut l’internet, et les autres ! Aujourd’hui on parle psychiatrie. La semaine dernière on parlait des Gobelins parce que j’y étais, mais je vous jure, je n’ai pas passé une semaine en Hôpital Psy. Par contre, ma sœur, oui. Mais ça n’a rien à voir, elle est infirmière. Bref, je me suis penchée sur la question des timbrés, pinpins, tarés, dérangés, fous autrement appelés malades mentaux. Au fil du temps l’appréhension des maladies mentales a changé ainsi que les moyens de les traiter. Je te raconte tout ça.

    L’antiquité est réputée pour les nombreuses philosophies grecques, or, contre toute attente, en ce qui concerne les maladies mentales, les grecs s’en remettent à la religion. Genre, "Bon, les gars, on a assez de problèmes politiques à gérer, on crée la démocratie nous". Alors les maladies, c’est le dieu Asclépios qui doit s’en occuper. Ce sont donc ses prêtres qui doivent gérer les maladies physiques et mentales.

    Au Vème siècle avant notre ère, le célèbre Hippocrate pense la "théorie humorale". En gros si ton corps (y compris ton cerveau) ne va pas bien c’est parce que tes humeurs ne sont pas équilibrées. Pour retrouver cet équilibre, il fait appel à une alimentation saine , des saignées, des massages, et quelques herbes. On est d’accord, ça ne fonctionne pas trop bien..."

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