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Café philosophique de Montargis - Page 39

  • Mungo Jerry : "In The summertime"

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  • Kant : Qu'est-ce qui est bon pour moi ?

    Le concept du bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut...

    Pour l’idée du bonheur un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future, est nécessaire. Or il est impossible qu’un être fini, si perspicace et en même temps si puissant qu’on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu’il veut ici véritablement. Veut-il la richesse ? Que de soucis, que d’envie, que de pièces ne peut-il pas par là attirer sur sa tête ! Veut-il beaucoup de connaissance et de lumières ? Peut-être cela ne fera-t-il que lui donner un regard plus pénétrant pour lui représenter d’une manière d’autant plus terrible les maux qui jusqu’à présent se dérobent encore à sa vue...

    Bref, il est incapable de déterminer avec une entière certitude d’après quelque principe ce qui le rendrait véritablement heureux : pour cela il lui faudrait l’omniscience... Le problème qui consiste à déterminer d’une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d’un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble.

    Emmanuel Kant, Fondements de la Métaphysique des Mœurs (1785)

    Photo : Edu Carvalho

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  • Aristote : Peu de biens suffisent à être heureux

    Mais le sage aura aussi besoin de la prospérité extérieure, puisqu’il est un homme : car la nature humaine ne se suffit pas pleinement à elle-même pour l’exercice de la contemplation, mais il faut aussi que le corps soit en bonne santé, qu’il reçoive de la nourriture et tous autres soins. Cependant, s’il n’est pas possible sans l’aide de biens extérieurs d’être parfaitement heureux, on ne doit pas s’imaginer pour autant que l’homme aura besoin de choses nombreuses et importantes pour être heureux : ce n’est pas, en effet, dans un excès d’abondance que résident la pleine suffisance et l’action, et on peut, sans posséder l’empire de la terre et de la mer, accomplir de nobles actions, car même avec des moyens médiocres on sera capable d’agir selon la vertu.

    Aristote, Ethique à Nicomaque (IVe s. av. JC)

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  • Aristote : Les biens extérieurs participent du bonheur

    Cependant il apparaît nettement qu’on doit faire aussi entrer en ligne de compte les biens extérieurs, ainsi que nous l’avons dit, car il est impossible, ou du moins malaisé, d’accomplir les bonnes actions quand on est dépourvu de ressources pour y faire face. En effet, dans un grand nombre de nos actions, nous faisons intervenir à titre d’instruments les amis ou la richesse, ou l’influence politique ; et, d’autre part, l’absence de certains avantages gâte la félicité : c’est le cas, par exemple, pour la noblesse de race, une heureuse progéniture, la beauté physique. On n’est pas, en effet, complètement heureux si on a un aspect disgracieux, si on est d’une basse extraction ou si on vit seul et sans enfants ; et, pis encore sans doute, si on a des enfants ou des amis perdus de vices, ou si enfin, alors qu’ils étaient vertueux, la mort nous les a enlevés. Ainsi donc que nous l’avons dit, il semble que le bonheur ait besoin, comme condition supplémentaire, d’une prospérité de ce genre ; de là vient que certains mettent au même rang que le bonheur, la fortune favorable, alors que d’autres l’identifient à la vertu.

    Aristote, Ethique à Nicomaque (IVe s. av. JC)

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  • Épictète : Ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas

    Souviens-toi donc de ceci : si tu crois soumis à ta volonté ce qui est, par nature, esclave d’autrui, si tu crois que dépende de toi ce qui dépend d’un autre, tu te sentiras entravé, tu gémiras, tu auras l’âme inquiète, tu t’en prendras aux dieux et aux hommes. Mais si tu penses que seul dépend de toi ce qui dépend de doit, que dépend d’autrui ce qui réellement dépend d’autrui, tu ne te sentiras jamais contraint à agir, jamais entravé dans ton action, tu ne t’en prendras à personne, tu n’accuseras personne, tu ne feras aucun acte qui ne soit volontaire ; nul ne pourra te léser, nul ne sera ton ennemi, car aucun malheur ne pourra t’atteindre.

    Épictète, Manuel (IIe s. ap. JC)

    Photo : Nishit Dey

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  • Platon : Les tonneaux

    Socrate : Considère si tu ne pourrais pas assimiler chacune des deux vies, la tempérante et l’incontinente, au cas de deux hommes, dont chacun posséderait de nombreux tonneaux, l’un des tonneaux en bon état et remplis, celui-ci de vin, celui-là de miel, un troisième de lait et beaucoup d’autres remplis d’autres liqueurs, toutes rares et coûteuses et acquises au prix de mille peines et de difficultés ; mais une fois ses tonneaux remplis, notre homme n’y verserait plus rien, ne s’en inquiéterait plus et serait tranquille à cet égard. L’autre aurait, comme le premier, des liqueurs qu’il pourrait se procurer, quoique avec peine, mais n’ayant que des tonneaux percés et fêlés, il serait forcé de les remplir jour et nuit sans relâche, sous peine des plus grands ennuis. Si tu admets que les deux vies sont pareilles au cas de ces deux hommes, est-ce que tu soutiendras que la vie de l’homme déréglé est plus heureuse que celle de l’homme réglé ? Mon allégorie t’amène-t-elle à reconnaître que la vie réglée vaut mieux que la vie déréglée, ou n’es-tu pas convaincu ?

    Calliclès : Je ne le suis pas, Socrate. L’homme aux tonneaux pleins n’a plus aucun plaisir, et c’est cela que j’appelais tout à l’heure vivre à la façon d’une pierre, puisque, quand il les a remplis, il n’a plus ni plaisir ni peine ; mais ce qui fait l’agrément de la vie, c’est d’y verser le plus qu’on peut... Mais voici ce qui est beau et juste suivant la nature, je te le dis en toute franchise : pour bien vivre, il faut entretenir en soi-même les plus fortes passions au lieu de les réprimer, et, quand elles ont atteint toute leur force, il faut être capable de leur donner satisfaction par son courage et son intelligence et de remplir tous ses désirs à mesure qu’ils éclosent... Le luxe, l’intempérance et la liberté, quand ils sont soutenus par la force, constituent la vertu et le bonheur.

    Platon, Gorgias (Ve s. av. JV)

    Photo : Darry Lin

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  • Pascal : "Tous les hommes recherchent d'être heureux"

    Tous les hommes recherchent d’être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu’ils y emploient. Ils tendent tous à ce but. Ce qui fait que les hommes vont à la guerre et que les autres n’y vont pas est ce même désir qui est dans tous les deux accompagné de différentes vues. La volonté ne fait jamais la moindre démarche que vers cet objet. C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui vont se pendre. Et cependant depuis un si grand nombre d’années jamais personne n’est arrivé à ce point où tous visent continuellement. Tous se plaignent, princes, sujets, nobles, roturiers, vieux, jeunes, forts, faibles, savants, ignorants, sains, malades, de tous pays, de tous temps, de tous âges et de toutes conditions. Une épreuve, si continuelle et si uniforme devrait bien nous convaincre de notre impuissance d’arriver au bien par nos efforts. Mais l’exemple nous instruit peu. Il n’est jamais si parfaitement semblable qu’il n’y ait quelque délicate différence, et c’est de là que nous attendons que notre attente ne sera pas déçue en cette occasion comme en l’autre et ainsi le présent ne nous satisfaisant jamais, l’expérience nous pipe, et de malheur en malheur nous mène jusqu’à la mort qui en est le comble éternel. Qu’est-ce donc que nous crie cette avidité et cette impuissance, sinon qu’il y a eu autrefois dans l’homme un véritable bonheur, dont il ne lui reste maintenant que la marque et la trace toute vide, et qu’il essaie inutilement de remplir de tout ce qui l’environne, recherchant dans les choses absentes le secours qu’il n’obtient pas des présentes, mais qui en sont toutes incapables, parce que ce gouffre infini ne peut être rempli que par un objet infini et immuable, c’est-à-dire que par Dieu lui même.

    Blaise Pascal, Pensées, 138 (+1661)

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  • "Il en faut peu pour être heureux"

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  • Gournelle : L'homme qui voulait être heureux

    laurent-gounelle_l-homme-qui-voulait-etre-heureux.jpgImaginez...Vous êtes en vacances à Bali et peu de temps avant votre retour, vous consultez un vieux guérisseur. Sans raison particulière, juste parce que sa grande réputation vous a donné envie de le rencontrer, au cas où… Son diagnostic est formel : vous êtes en bonne santé, mais vous n'êtes pas… heureux.

    Porteur d'une sagesse infinie, ce vieil homme semble vous connaître mieux que vous-même. L'éclairage très particulier qu'il apporte à votre vécu va vous entraîner dans l'aventure la plus captivante qui soit : celle de la découverte de soi. Les expériences dans lesquelles il vous conduit vous bouleverser votre vie, en vous donnant les clés d'une existence à la hauteur de vos rêves.

    Laurent Gounelle, L'Homme qui voulait être heureux (2010)

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  • Blind Test spéciale 10 ans

    Pour la séance spéciale 10 ans du café philo, un blind-test était proposé aux participants. 

    Voici les questions posées, avec bien entendu les réponses :

    1. Où a eu lieu le premier café philo décentralisé ?
    Réponse : L’Agart d’Amilly

    2. Combien de café philo ont traité de la religion ?
    Réponse : 2

    3. Qui a dit : « Il n’est pas d’hommes qu’on juge moins propre propres à gouverner l’État que les philosophes » ?
    Réponse : Spinoza

    4. Qui a écrit que le philosophe n’était sans doute pas de son temps ?
    Réponse : Nietzsche

    5. Quand a eu lieu le débat « Le réel se réduit-il à ce que l’on perçoit ? » ?
    Réponse : Jamais

    6. Quel chanteur est l’auteur du titre : « La Philosophe » ?
    Réponse : Pierre Perret

    7. Combien de séances Bruno n’a-t-il pas animé ou co-animé ?
    Réponse : 2 ("Pouvons-nous nous passer du progrès?" et "Obéir ou désobéir?")

    8. Comment s’appelle la série d’émissions consacrées à la philo et au café philo ?
    Réponse : "La Philosophie au Comptoir"

    9. Qui a dit : "L’acte de philosopher ne consiste en rien d’autre que dans l’examen rationnel des choses, et dans le fait de réfléchir sur eux en tant qu’ils constituent la preuve de l’existence de l’Artisan" ?
    Réponse : Averroès

    10. Qui a parlé de l’art d’avoir toujours raison ?
    Réponse : Schopenhauer

    11. Quel personnage imaginaire a fait l’objet d’un café philo ?
    Réponse : Le Père Noël

    12. Qui a dit : "Les philosophes sont si subtils qu’ils savent trouver des difficultés dans les choses qui semblent extrêmement claires aux autres hommes" ?
    Réponse : Descartes

    13. Quel écrivain et médecin a co-animé deux débats : un premier sur les sectes et un second sur les pervers narcissiques ?
    Réponse : Catherine Armessen

    14. Qui est l’auteur de Phénoménologie de la Perception
    Réponse : Maurice Merleau-Ponty

    15. Qui peut terminer la fin du titre de cette séance de 2011 : "Qui dit jeune dit-il forcément..." ?
    Réponse : "con"

    16. Qui a mis en musique L’Apologie de Socrate ?
    Réponse : Satie

    17. Où aura lieu le café philo de décembre prochain ?
    Réponse : A la médiathèque de Montargis

    18. Dans le roman de Dan Millman, Le Guerrier pacifique, où le narrateur rencontre-t-il Socrate ?
    Réponse : Dans une station service

    19. Qui a dit : "Quand on est jeune, il ne faut pas hésiter à s’adonner à la philosophie, et quand on est vieux il ne faut pas se lasser d’en poursuivre l’étude" ?
    Réponse : Épicure

    20. Qui est l’auteur du livre Le Philosophe qui n’était pas sage ?
    Réponse : Laurent Gounelle

    La gagnante du jeu est repartie avec deux livres. Bravo à elle !

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  • Dépend-il de nous d'être heureux?

    Le prochain café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 15 novembre 2019 à 19H au Belman.

    Il aura pour sujet : "Dépend-il de nous d'être heureux ?"

    Photo : Karley Saagi

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  • Merci aux participants de la séance anniversaire du Café philo

    Le café philosophique de Montargis se réunissait le vendredi 4 octobre 2019 pour une séance spéciale 10 ans.

    10 ans en effet que le café philo sévit à Montargis, proposant des débats mensuels. 10 ans de questionnements philosophiques, de discussions souvent passionnées, de réunions chaleureuses et de sujets traitant tour à tour de la liberté, du bonheur, de la justice ou d'autrui. 

    Pour cette séance spéciale, le café philosophique de Montargis traitait tout simplement de... philosophie et de la figure du philosophe, avec un sujet qui portait sur cette question : "Un bon philosophe a-t-il toujours raison ?"

    Une cinquantaine de personnes étaient présentes pour cette séance au cours de laquelle des surprises avaient été prévus par les organisateurs. Le Belman nous accueillait de nouveau. Merci à l'équipe de l'Hôtel de France.

    Prochaine séance : toujours au Belman, le 15 novembre, avec une séance qui aura pour sujet : "Dépend-il de nous d'être heureux ?"   

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  • Profession philosophe : Bruno Latour, philosophe des modes d'existence

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  • Schopenhauer : L'art d'avoir toujours raison

    La dialectique éristique est l’art de la controverse, celle que l’on utilise pour avoir raison, c’est-à-dire per fas et nefas. On peut en toute objectivité avoir raison, et pourtant aux yeux des spectateurs, et parfois pour soi-même, avoir tort. En effet, si un adversaire réfute une preuve, et par là donne l’impression de réfuter une assertion, il peut pourtant exister d’autres preuves. Les rôles ont donc été inversés : l’adversaire a raison alors qu’il a objectivement tort. Ainsi, la véracité objective d’une phrase et sa validité pour le débatteur et l’auditeur sont deux choses différentes (c’est sur ce dernier que repose la dialectique)

    Arthur Schopenhauer, L'art d'avoir toujours raison (1830-1831)

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  • Brooks : "Un bon philosophe n'a pas peur des concepts"

    Un bon philosophe (gr. philosophos, ami de la sagesse) est une personne reconnue pour sa sagesse. Mais pour moi, c'est aussi quelqu'un qui n'a pas peur des concepts. Il présente une ouverture d'esprit, un accueil envers des façons étrangères de concevoir l'existence et nos rapports à celle-ci. Il est le contraire de la prudence puisqu'il est toujours prêt à l'aventure conceptuelle. Bien sûr, en être humain qu'il est, il peut avoir ses visions personnelles et y être attaché mais ça ne l'empêche pas d'accepter, même de vouloir, que les autres voient le monde différemment. Il est le contraire du fasciste qui, en paresseux intellectuel voudrait que tout le monde pense pareil. Il n'est pas habité de cette insécurité qui ferait que le moindre concept étranger menacerait sa fragile forteresse conceptuelle. Cependant, ce philosophe aime bien les fascistes ; ils sont des repères stables qui lui servent de références.

    Le philosophe qui me met à l'aise est un peu comme un menuisier farfelu qui, avec des matériaux et une technique de construction reconnus laisserait aller son imagination à construire des habitats différents, nouveaux, étranges, pour le seul plaisir de renouveler son décor spirituel. La pensée est le seul lieu où on habite. Faites le tour du monde et vous ne serez jamais ailleurs que dans vos propres pensées. Philosopher, c'est chercher à s'évader en sachant que c'est impossible. Ce philosophe là m'attendrit ; là, je vois de la sagesse.

    François Brooks

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  • "Les vrais et les mauvais chasseurs"

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  • Mattei : Origine du mot philosophe

    Au témoignage d'Héraclide du Pont, Pythagore aurait eu un entretien savant avec Léon, le tyran de Phlionte. Comme ce dernier admirait son génie et son éloquence, lui demandant sur quel art il s'appuyait, Pythagore aurait décliné l'épithète de "sage" (sophos) et répondu qu'il ne connaissait aucun art, mais qu'il était "philosophe" (philo-sophos). Léon s'étonna de ce terme nouveau et demanda quelles étaient les différences entre les philosophes et les autres hommes. Pythagore répondit que la vie humaine était comparable à ces assemblées où se rendait la Grèce entière lors des grands jeux : les uns y viennent lutter pour obtenir une couronne ; d'autres cherchent à y faire du commerce ; les autres, enfin, ne s'intéressent ni aux applaudissement ni au gain, mais viennent pour voir simplement ce qui se passe aux jeux. De même, dans la vie, les uns sont esclaves de la gloire, les autres de l'argent, mais d'autres, plus rares, observent avec soin la nature : "ce sont eux qu'on appelle amis de la sagesse, c'est-à-dire philosophes", commente Cicéron.

    Jean-François Mattei, Pythagore et les Pythagoriciens (1996)

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  • Citations sur les philosophes et la philosophie

    "Ce que je sais, c’est que je ne sais rien" (Platon)

    "Quand ils [Platon et Aristote] se sont divertis à faire leurs Lois et leur Politique, ils l'ont fait en se jouant ; c'était la partie la moins philosophe et la moins sérieuse de leur vie, la plus philosophe était de vivre simplement et tranquillement." (Pascal)

    "C'est de chercher les premières causes et les vrais principes dont on puisse déduire les raisons de tout ce qu'on est capable de savoir : et ce sont ceux qui ont travaillé particulièrement à cela qu'on a nommés Philosophes" (René Descartes)

    "Les philosophes sont si subtils qu'ils savent trouver des difficultés dans les choses qui semblent extrêmement claires aux autres hommes." (René Descartes)

    "Il faut apprendre à philosopher, et non pas la philosophie." (Emmanuel Kant)

    "Sapere aude! Aie le courage de te servir de ton propre entendement !" (Emmanuel Kant)

    "En résumé, philosopher, c'est connaître l'univers. L'univers se compose de deux mondes, le monde physique et le monde moral. L'étude de la nature et de l'humanité est donc toute la philosophie." (Ernest Renan)

    "Les vrais philosophes passent leur vie à ne point croire ce qu'ils voient, et à tacher de deviner ce qu'ils ne voient point. (Bernard Le Bouyer de Fontenelle)

    "On ne compte d'ordinaire comme philosophes que ceux qui écrivent ; on a tort ; il y en a qui n'écrivent pas, mais qui pensent." (Ernest Bersot)

    "Les philosophes sont ici-bas pour maintenir un petit nombre de problèmes, pour inquiéter les esprits, comme les poètes pour inquiéter les imaginations et les cœurs. Qui ne veut que vivre tranquille peut se passer des philosophes et des poètes, mais on ne se passe pas d'eux quand on veut vivre avec dignité." (Ernest Bersot)

    "Le philosophe est voué par état à chercher la raison des choses." (Antoine-Augustin Cournot)

    "Les philosophes ne sont vraiment forts que les uns contre les autres. Sans leurs erreurs mutuelles, que seraient-ils ?" (Jules Barbey d'Aurevilly)

    "Le vrai philosophe, selon l'opinion commune, ce n'est pas celui qui se contente de penser, non plus que celui qui se contente d'agir ; c'est celui qui, connaissant plus, agit mieux, celui qui tire de son expérience même un surcroît de lumière et de force, sachant davantage ce qu'il fait parce qu'il a fait d'abord ce qu'il savait." (Maurice Blondel)

    "II est bien impertinent de vouloir montrer à un philosophe une expérience qui trouble ses idées." (Alain)

    "J'estime philosophe tout homme, de quelque degré de culture qu'il soit, qui essaie de temps à autre de se donner une vue d'ensemble de ce qu'il sait par expérience directe, intérieure ou extérieure." (Paul Valéry)

    "La façon d'un philosophe, son entrée en danse est bien connue... II esquisse le pas de l'interrogation. (Paul Valéry)

    "Philosopher, c'est chercher, c'est impliquer qu'il y a des choses à voir et à dire. Or aujourd'hui, on ne cherche guère. On « revient » à l'une ou l'autre des traditions, on la « défend" (Maurice Merleau-Ponty)

    "Les philosophes, dès qu'ils philosophent, sont ou semblent en désaccord sur toutes choses." (Jacques Maritain)

    "Celui qui n’a aucune teinture de philosophie traverse l’existence, prisonnier de préjugés dérivés du sens commun ; […] Dès que nous commençons à penser conformément à la philosophie, au contraire, nous voyons […] que même les choses les plus ordinaires de la vie quotidienne posent des problèmes auxquels on ne trouve que des réponses très incomplètes." (Bertrand Russell)

    "L'éminence d'un philosophe doit se manifester autrement que dans ce caractère si fréquent de demeurer incompréhensible au grand nombre. (Georges Gusdorff)

    "Philosopher revient donc, en somme, à ceci : se comporter à l'égard de l'univers comme si rien n'allait de soi." (Wladimir. Jankélévitch)

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  • Comte-Sponville : Un philosophe, c'est quelqu'un qui pratique la philosophie

    Je ne sais plus si c'est Guitton ou Thibon qui raconte l'anecdote, comme lui étant personnellement arrivée. La scène se passe au début du XXe siècle, dans une campagne un peu reculée. Un jeune professeur de philosophie, se promenant avec un ami, rencontre un paysan, que son ami connaît, qu'il lui présente, et avec lequel notre philosophe échange quelques mots.

    — Qu'est-ce que vous faites dans la vie?, lui demande le paysan.
    — Je suis professeur de philosophie.
    — C'est un métier?
    — Pourquoi non? Ça vous étonne?
    — Un peu, oui!
    — Pourquoi ça?
    — Un philosophe, c'est quelqu'un qui s'en fout... Je ne savais pas que cela s'apprenait à l'école!

    Ce paysan prenait « philosophe » au sens courant, où il signifie à peu près, sinon quelqu'un qui s'en fout, du moins quelqu'un qui sait faire preuve de sérénité, de tranquillité, de recul, de décontraction... Un sage? Pas forcément. Pas totalement. Mais quelqu'un qui tend à l'être, et tel est aussi, depuis les Grecs, l'étymologie du mot (philosophos : celui qui aime la sagesse) et son sens proprement philosophique. On me dit parfois que cela n'est vrai que des Anciens... Ce serait déjà beaucoup. Mais c'est oublier Montaigne. Mais c'est oublier Spinoza. Mais c'est oublier Kant (« La philosophie est la doctrine et l'exercice de la sagesse, écrivait-il dans son Opus postumum, non simple science ; la philosophie est pour l'homme effort vers la sagesse, qui est toujours inaccompli »). Mais c'est oublier Schopenhauer, Nietzsche, Alain... Le philosophe, pour tous ceux-là, ce n'est pas quelqu'un de plus savant ou de plus érudit que les autres, ni forcément l'auteur d'un système ; c'est quelqu'un qui vit mieux parce qu'il pense mieux, en tout cas qui essaye (« Bien juger pour bien faire », disait Descartes : c'est la philosophie même), et c'est en quoi le philosophe reste cet amant de la sagesse, ou cet apprenti en sagesse, que l'étymologie désigne et dont la tradition, depuis vingt-cinq siècles, n'a cessé de préserver le modèle ou l'exigence. Si vous n'aimez pas ça, n'en dégoûtez pas les autres.

    Qu'est-ce qu'un philosophe? C'est quelqu'un qui pratique la philosophie, autrement dit qui se sert de la raison pour essayer de penser le monde et sa propre vie, afin de se rapprocher de la sagesse ou du bonheur. Cela s'apprend-il à l'école? Cela doit s'apprendre, puisque nul ne naît philosophe, et puisque la philosophie est d'abord un travail. Tant mieux si cela commence à l'école. L'important est que cela commence, et ne s'arrête pas. Il n'est jamais ni trop tôt ni trop tard pour philosopher, disait à peu près Épicure, puisqu'il n'est jamais ni trop tôt ni trop tard pour être heureux. Disons qu'il n'est trop tard que lorsqu'on ne peut plus penser du tout. Cela peut venir. Raison de plus pour philosopher sans attendre.

    André Comte-Sponville, Dictionnaire philosophique (2001)

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  • Julia : Qu'est-ce qu'un philosophe ?

    Un philosophe n'est pas nécessairement celui qui écrit une œuvre, crée un système. Socrate est, selon Hegel, un « vrai philosophe », précisément parce qu'il a vécu sa doctrine au lieu de l'écrire. « Être philosophe, disait Socrate, ne consiste pas à savoir beaucoup de choses, mais à être tempérant. » C'est seulement par déviation, et depuis que la philosophie est devenue un métier, une forme d' « enseignement rétribué », que la notion de « philosophe » a perdu sa signification originaire de type exemplaire, de chercheur désintéressé, soutenu par sa seule vocation ; depuis lors, il n'y a plus eu de philosophes, remarque Hegel, mais des philosophies, des systèmes de pensée.

    Didier Julia, Dictionnaire de la philosophie (1991)

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  • Lenoir : Quel est le sens de l'existence?

    Trop d’hommes auront vécus au fil de leurs instincts, de leurs émotions, ou bien des traditions et des coutumes de leur société sans jamais avoir à faire un vrai choix...

    Ils auront connus des petits plaisirs, mais pas de grandes joies. Ils auront vécus des amours rassurantes, mais jamais celles qui déchirent le cœur et l’agrandissent aux dimensions du monde... Ils auront appris un métier et gagné leur vie, mais sans doute jamais découvert l’activité qui aurait pu les mettre dans l’enthousiasme.

    Et lorsqu’ils mourront, ils demanderont "A quoi bon vivre ? L’existence n’a aucun sens ! Où est-il, le bonheur auquel j’ai parfois aspiré ? […] Qu’en est-il, de la vie dont j’ai rêvé lorsque j’étais enfant ?"

    Alors, on leur répondra : "Tu avais en toi un esprit qui pouvait donner un sens à ta vie, te conduire au bonheur et à l’amour véritables, te mener vers la vérité et te faire vivre tes rêves… mais tu l’as ignoré."

    Frédéric Lenoir, L’âme du monde (2012)

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  • Descartes : Pourquoi nous trompons-nous ?

    Parce que nous savons que l'erreur dépend de notre volonté, et que personne n'a la volonté de se tromper, on s'étonnera peut-être qu'il y ait de l'erreur en nos jugements. Mais il faut remarquer qu'il y a bien de la différence entre vouloir être trompé et vouloir donner son consentement à des opinions qui sont cause que nous nous trompons quelquefois. Car encore qu'il n'y ait personne qui veuille expressément se méprendre, il ne s'en trouve presque pas un qui ne veuille donner son consentement à des choses qu'il ne connaît pas distinctement: et même il arrive souvent que c'est le désir de connaître la vérité qui fait que ceux qui ne savent pas l'ordre qu'il faut tenir pour la rechercher manquent de la trouver et se trompent, à cause qu'il les incite à précipiter leurs jugements, et à prendre des choses pour vraies, desquelles ils n'ont pas assez de connaissance.

    René Descartes, Principes de la philosophie (1644)

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  • Voltaire : Candide ou l'optimiste

    Il y avait en Westphalie, dans le château de M. le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit, avec l’esprit le plus simple ; c’est je crois pour cette raison qu’on le nommait Candide. Les anciens domestiques de la maison soupçonnaient qu’il était le fils de la sœur de monsieur le baron et d’un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser parce qu’il n’avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l’injure du temps.

    Monsieur le baron était un de plus puissants seigneurs de la Westphalie, car son château avait une porte et des fenêtres. Sa grande salle même était ornée d’une tapisserie. Tous les chiens de ses basses-cours composaient une meute dans le besoin ; ses palefreniers étaient ses piqueurs ; le vicaire du village était son grand aumônier. Ils l’appelaient tous monseigneur, et ils riaient quand il faisait des contes.

    Madame la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres, s’attirait par là une très grande considération, et faisait les honneurs de la maison avec une dignité qui la rendait encore plus respectable. Sa fille Cunégonde, âgée de dix-sept ans, était haute en couleurs, fraîche, grasse, appétissante. Le fils du baron paraissait en tout digne de son père. Le précepteur Pangloss était l’oracle de la maison, et le petit Candide écoutait ses leçons avec toute la bonne foi de son âge et de son caractère.

    Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu’il n’y a point d’effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles.

    "Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses. Les pierres ont été formées pour être taillées, et pour en faire des châteaux, aussi monseigneur a un très beau château ; le plus grand baron de la province doit être le mieux logé ; et, les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l’année : par conséquent, ceux qui ont avancés que tout est bien ont dit une sottise ; il fallait dire que tout est au mieux."

    Voltaire, Candide, ou l’Optimisme (1755-1759)

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  • "Le Cercle des petits philosophes"

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  • Merleau-Ponty : Revenir aux choses mêmes

    Il s'agit de décrire , et non pas d'expliquer ni d'analyser. Cette première consigne que Husserl donnait à la phénoménologie commençante d'être une 'psychologie descriptive' ou de 'revenir aux choses-mêmes', c'est d'abord le désaveu de la science. Je ne suis pas le résultat ou l'entrecroisement des multiples causalités qui détermine mon corps ou mon psychisme, je ne puis pas me penser comme une partie du monde, comme le simple objet de la biologie, de la psychologie et de la sociologie, ni fermer sur moi l'univers de la science. Tout ce que je sais du monde, même par science, je le sais à partir d'une vue mienne ou d'une expérience du monde sans laquelle les symboles de la science ne voudraient rien dire. Tout l'univers de la science est construit sur le monde vécu et si nous voulons penser la science elle-même avec vigueur, en a&apprécier exactement le sens et la portée, il nous faut réveiller d'abord cette expérience du monde dont elle est l'expression seconde. La science n'a pas et n'aura jamais le même sens d'être que le monde perçu pour al simple raison qu'elle est une détermination ou une explication. Je suis non pas un 'être vivant' ou même un 'homme' ou même 'une conscience' avec tous les caractères que la zoologie, l'anatomie sociale ou la psychologie inductive reconnaissent à ces produits de la nature ou de l'histoire, - je suis la source absolue, mon existence ne vient pas de mes antécédents, de mon entourage physique et social, elle va vers eux et les soutient, car c'est moi qui fait être pour moi (et donc être au seul sens que le mot puisse avoir pour moi) cette tradition que je choisis de reprendre ou cet horizon dont la distance à moi s'effondrerait, puisqu'elle ne lui appartient pas comme une propriété, si je n'étais là pour la parcourir du regard. Les vues scientifiques selon lesquelles je suis un moment du monde sont toujours naïves et hypocrites, parce qu'elles sous-entendent, sans la mentionner, cette autre vue, celle de la conscience, par laquelle d'abord un autre monde se dispose autour de moi et commence à exister pour moi.

    Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la Perception (1945)

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  • Hegel : La philosophie est un système et un cercle

    La science de l'absolu est nécessairement un système parce que le vrai, en tant que vrai concret, n'est tel qu'en se développant en lui-même et en gardant dans ces développements son unité; en d'autres termes, il n'est tel que comme totalité...

    Remarque: Une philosophie qui n'est pas un système ne saurait rien avoir de scientifique. Elle exprime bien plutôt une opinion subjective, et son contenu est un contenu contingent. Car un contenu n'est justifié que lorsqu'il est le moment d'un tout. Hors de ce tout, il n'est qu'une hypothèse ou une affirmation subjective. Il y a un grand nombre d'écrits philosophiques qui n'expriment que des opinions ou des convictions de ce genre. C'est à tort qu'on considère comme constituant une connaissance systématique une philosophie qui repose sur un principe limité et qui se trouve en présence d'un autre principe. La vraie philosophie doit renfermer tous les principes particuliers dans son unité.

    Hegel, Logique (1812-1816)

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  • Platon : Socrate et la philosophie

    Admettons que, malgré cela, vous me teniez ce langage : "Socrate, nous ne voulons pas en croire Anytos, nous voulons t’acquitter, à une condition toutefois : c’est que tu ne passeras plus tout ton temps à examiner ainsi les gens, ni à philosopher. Si on t’y reprend, tu mourras." Cette condition là, juges, si pour m'acquitter, vous vouliez me l'imposer, je vous dirais: "Athéniens, je vous sais gré et je vous aime; mais j'obéirai au dieu plutôt qu'à vous; et tant que j'aurai un souffle de vie, tant que j'en serai capable, soyez sûrs que je ne cesserai de philosopher, de vous exhorter, de faire la leçon à qui de vous que je rencontrerai.

    Et je lui dirai comme j'ai coutume de le faire: "Quoi! cher ami, tu es Athénien, citoyen d'une ville qui est plus grande, plus renommée qu'aucune autre pour sa science et sa puissance, et tu ne rougis pas de donner tes soins à ta fortune, pour l'accroître le plus possible, ainsi qu'à ta réputation et à tes honneurs ; mais quant à ta raison, quant à la vérité, quant à ton âme qu'il s'agirait d'améliorer sans cesse, tu ne t'en soucies pas, tu n'y songes pas!

    Et si quelqu'un de vous conteste, s'il affirme qu'il en a soin, ne croyez pas que je vais le lâcher et m'en aller immédiatement: non, je l'interrogerai, je l'examinerai, je discuterai à fond. Alors, s'il me paraît certain qu'il ne possède pas la vertu, quoi qu'il en dise, je lui reprocherai d'attacher si peu de prix à ce qui en a le plus, tant de valeur à ce qui en a le moins. jeunes ou vieux, quel que soit celui que j'aurai rencontré, étranger ou concitoyen, c'est ainsi que j’agirai avec lui, et surtout avec vous, mes concitoyens, puisque vous me tenez de plus près par le sang. Car c'est là ce que m'ordonne le dieu, entendez-le bien; et, de mon côté, je pense que jamais rien de plus avantageux n'est échu à la cité que mon zèle à exécuter cet ordre.

    Ma seule affaire, c'est en effet d'aller par les rues pour vous persuader, jeunes et vieux, de ne vous préoccuper ni de votre corps, ni de votre fortune aussi passionnément que de votre âme, pour la rendre aussi bonne que possible; oui, ma tâche est de vous dire que la fortune ne fait pas la vertu; mais que de la vertu provient la fortune et tout ce qui est avantageux, soit auxparticuliers, soit à l'État. Si c'est par ce langage que je corromps les jeunes gens, il faut donc que cela soit nuisible. Quant à prétendre que ce n'est pas là ce que je dis, quiconque l'affirme ne dit rien qui vaille." Là-dessus, dirais-je, croyez Anytos ou ne le croyez pas, Athéniens, acquittez-moi ou ne m'acquittez pas - mais tenez pour certain que je ne changerai jamais de conduite, quand je devrais mille fois m'exposer à la mort.

    Platon, Apologie de Socrate (Ve s. av. JC)

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  • Café philo à la médiathèque de Montargis en décembre

    Nous annonçons avec la médiathèque de Montargis le café philo spécial qui aura lieu à la médiathèque de Montargis le vendredi 6 décembre à 18 heures.

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