Épicure : Nécessité de la philosophie (28/09/2019)

Quand on est jeune, il ne faut pas hésiter à s’adonner à la philosophie, et quand on est vieux il ne faut pas se lasser d’en poursuivre l’étude. Car personne ne peut soutenir qu’il est trop jeune ou trop vieux pour acquérir la santé de l’âme. Celui qui prétendrait que l’heure de philosopher n’est pas encore venue ou qu’elle est déjà passée, ressemblerait à celui qui dirait que l’heure n’est pas encore arrivée d’être heureux ou qu’elle est déjà passée. Il faut donc que le jeune homme aussi bien que le vieillard cultivent la philosophie : celui-ci pour qu’il se sente rajeunir au souvenir des biens que la fortune lui a accordée dans le passé, celui-là pour être, malgré sa jeunesse, aussi intrépide en face de l’avenir qu’un homme avancé en âge. Il convient ainsi de s’appliquer assidûment à tout ce qui peut nous procurer la félicité, s’il est vrai que quand elle est en notre possession nous avons tout ce que nous pouvons avoir, et que quand elle nous manque nous faisons tout pour l’obtenir. Tâche, par conséquent, de mettre à profit et d’appliquer les enseignements que je n’ai cessé de t’adresser, en te pénétrant de l’idée que ce sont là des principes nécessaires pour vivre comme il faut.

Épicure, Lettre à Ménécée (IVe s. av. JC)

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