Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Café philosophique de Montargis - Page 11

  • Kant : Ne pas consacrer trop de temps à dormir

    Celui qui a passé dans l'engourdissement du sommeil, comme dans une douce jouissance (la siesta des Espagnols) ou comme moyen d'abréger le temps (de passer les longues nuits d'hiver), beaucoup plus du tiers de sa vie, ou qui s'y livre par intervalles chaque jour et non une fois seulement, se trompe grandement dans l'estimation de la quantité de la vie, tant par rapport au degré que par rapport à la durée. — Puis donc qu'en général un homme souhaite difficilement que le sommeil ne soit pas un besoin pour lui (ce qui prouve cependant qu'il considère une longue vie comme une longue affliction, et que plus il aura dormi, plus il se sera épargné de peine), il est donc plus convenable, aussi bien pour le sentiment que pour la raison, de mettre entièrement de côté ce tiers de jouissance et de repos, et de le consacrer à la restauration indispensable à la nature : mais cependant avec une dispensation régulière du temps, du moment qu'il nous est donné jusqu'à notre fin, quelque éloignée qu'elle puisse être.

    Emmanuel Kant, De l’empire de l’esprit sur les sentiments maladifs par la seule volonté de les maîtriser (1797)

    Photo : Pexels - Andrea Piacquadio 

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Bachelard : "Le dormeur éveillé

    Oui, nous connaissons tous cette zone moyenne, où les songes nourrissent nos pensées, où nos pensées éclairent nos songes. En nous, le caractère nocturne et le caractère diurne s’unissent, se mêlent, s’animent réciproquement. Aux heures de grande solitude, quand la rêverie nous rend notre être total, nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides. Nous vivons un instant, comme si la dimension humaine s’était agrandie en nous. Nous nous expliquons notre propre mystère. Les mots de notre langage ont soudain les résonances de notre plus lointain passé. Ils sont clairs et signifiants, mais ils obéissent à la syntaxe des songes.  

    Nous voulons montrer que le dormeur éveillé, que le rêveur lucide, réalise une synthèse de la réflexion et de l’imagination. Alors, la rêverie n’est pas un abandon. La rêverie est active, la rêverie prépare des forces et des pensées.  

    Pour entrer dans ces vues philosophiques, il suffit de donner à l’imagination humaine sa pleine valeur, sa valeur principielle. Trop souvent, l’imagination a été considérée comme une puissance secondaire, une occasion de dérèglement, un moyen d’évasion. On n’en fait pas assez maintenant ce qu’elle est : la fonction dynamique majeure du psychisme humain. 

    Gaston Bachelard, "Le dormeur éveillé" (1954)

    Photo : Pexels - Cottonbro Studio

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Radio et podcasts, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • La valise philosophique du mois

    Retrouvez notre traditionnelle "Valise philosophique" du mois. Elle est consacrée à la séance du vendredi 24 mars 2023 qui aura pour sujet : ""Qu'est-ce ce que nos rêves nous révèlent de nous-même ?"

    Comme pour chaque séance, nous vous avons préparé (colonne de gauche) des documents, textes, extraits de films ou de musiques servant à illustrer et enrichir les débats mensuels.

    Restez attentifs : régulièrement de nouveaux documents viendront alimenter cette rubrique d'ici la séance.

    Photo : Mikhail Nilov- Pexels

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, La valise philosophique, Vie du site, vie du café philo Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Locke : Tandis que nous pensons..."

    locke§3. Il est évident à quiconque voudra rentrer en soi-même et remarquer ce qui se passe dans son esprit, qu'il y a, dans son entendement, une suite d'idées qui se succèdent constamment les unes aux autres, pendant qu'il veille. Or la réflexion que nous faisons sur cette suite de différentes idées qui paraissent l'une après l'autre dans notre esprit, est ce qui nous donne l'idée de la succession ; et nous appelons durée la distance qui est entre quelque partie de cette succession, ou entre les apparences de deux idées qui se présentent à notre esprit. Car tandis que nous pensons, ou que nous recevons successivement plusieurs idées dans notre esprit, nous connaissons que nous existons...

    §4. Que la notion que nous avons de la succession et de la durée nous vienne de cette source, je veux dire, de la réflexion que nous faisons sur cette suite d'idées que nous voyons paraître l'une après l'autre dans notre esprit, c'est ce qui me semble suivre évidemment de ce que nous n'avons aucune perception de la durée, qu'en considérant cette suite d'idées qui se succèdent les unes aux autres dans notre entendement. En effet, dès que cette succession d'idées vient à cesser, la plockeerception que nous avions de la durée cesse aussi, comme chacun l'éprouve clairement par lui-même lorsqu'il vient à dormir profondément : car qu'il dorme une heure ou un jour, un mois ou une année, il n'a aucune perception de la durée des choses tandis qu'il dort, ou qu'il ne songe à rien.

    John Locke, Essai sur l'Entendement humain (1689)

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Chénier : "Salut, ô belle nuit, étincelante et sombre"

    Salut, ô belle nuit, étincelante et sombre,
    Consacrée au repos. Ô silence de l’ombre,
    Qui n’entends que la voix de mes vers, et les cris
    De la rive aréneuse où se brise Téthys.
    Muse, muse nocturne, apporte-moi ma lyre.
    Comme un fier météore, en ton brûlant délire,
    Lance-toi dans l’espace ; et, pour franchir les airs,
    Prends les ailes des vents, les ailes des éclairs,
    Les bonds de la comète aux longs cheveux de flamme.
    Mes vers impatients, élancés de mon âme,
    Veulent parler aux dieux, et volent où reluit
    L’enthousiasme errant, fils de la belle nuit.
    Accours, grande nature, ô mère du génie ;
    Accours, reine du monde, éternelle Uranie.
    Soit que tes pas divins sur l’astre du Lion
    Ou sur les triples feux du superbe Orion
    Marchent, ou soit qu’au loin, fugitive, emportée,
    Tu suives les détours de la voie argentée,
    Soleils amoncelés dans le céleste azur.
    Où le peuple a cru voir les traces d’un lait pur,
    Descends ; non, porte-moi sur ta route brûlante,
    Que je m’élève au ciel comme une flamme ardente.
    Déjà ce corps pesant se détache de moi.
    Adieu, tombeau de chair, je ne suis plus à toi.
    Terre, fuis sous mes pas. L’éther où le ciel nage
    M’aspire. Je parcours l’océan sans rivage.
    Plus de nuit. Je n’ai plus d’un globe opaque et dur
    Entre le jour et moi l’impénétrable mur.
    Plus de nuit, et mon œil et se perd et se mêle
    Dans les torrents profonds de lumière éternelle.
    Me voici sur les feux que le langage humain
    Nomme Cassiopée et l’Ourse et le Dauphin.
    Maintenant la Couronne autour de moi s’embrase.
    Ici l’Aigle et le Cygne et la Lyre et Pégase.
    Et voici que plus loin le Serpent tortueux
    Noue autour de mes pas ses anneaux lumineux.
    Féconde immensité, les esprits magnanimes
    Aiment à se plonger dans tes vivants abîmes,
    Abîmes de clartés, où, libre de ses fers.
    L’homme siège au conseil qui créa l’univers ;
    Où l’âme, remontant à sa grande origine,
    Sent qu’elle est une part de l’essence divine…

    André Chénier, L'Amérique (+1794)

    Photo : Pexels - Matheus Bertelli

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Leibniz : "Une infinité de petites perceptions"

    La nature nous a montré dans le sommeil et dans les évanouissements, un échantillon qui nous doit faire juger que la mort n'est pas une cessation de toutes les fonctions, mais seulement une suspension de certaines fonctions plus remarquables. Et j'ai expliqué ailleurs un point important, lequel, n'ayant pas été assez considéré, a fait donner plus aisément les hommes dans l'opinion de la mortalité des âmes ; c'est qu'un grand nombre de petites perceptions égales et balancées entre elles, qui n'ont aucun relief ni rien de distinguant, ne sont point remarquées et on ne saurait s'en souvenir. Mais d'en vouloir conclure qu'alors l'âme est tout fait sans fonctions, c'est comme le vulgaire croit qu'il y a un vide ou rien là où il n'y a point de matière notable, et que la terre est sans mouvement parce que son mouvement n'a rien de remarquable, étant uniforme et sans secousses. Nous avons une infinité de petites perceptions et que nous ne saurions distinguer : un grand bruit étourdissant comme par exemple le murmure de tout un peuple assemblé est composé de tous les petits murmures de personnes particulières qu'on ne remarquerait pas à part mais dont on a pourtant un sentiment, autrement on ne sentirait point le tout. Ainsi quand l'animal est privé des organes capables de lui donner des perceptions assez distinguées, il ne s'ensuit point qu'il ne lui reste point de perceptions plus petites et plus uniformes, ni qu'il soit privé de tous organes et de toutes les perceptions. Les organes ne sont qu'enveloppés et réduits en petit volume, mais l'ordre de la nature demande que tout se redéveloppe et retourne un jour à un état remarquable.

    Gottfried Wilhelm Leibniz, Nouveaux Essais sur l'Entendement humain (1703)

    Photo : Pexels - Cottonbro Studios

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Descartes : "De semblables illusions"

    Toutefois j'ai ici à considérer que je suis homme et par conséquent que j'ai coutume de dormir et de me représenter en mes songes les mêmes choses ou quelquefois de moins vraisemblables que ces insensés, lorsqu'ils veillent. Combien de fois m'est-il arrivé de songer, la nuit, que j'étais en ce lieu, que j'étais habillé que j'étais auprès du feu quoique je fusse tout nu dedans mon lit? Il me semble bien à présent que ce n'est point avec des yeux endormis que je regarde ce papier, que cette tête que je remue n'est point assoupie,. que c'est avec dessein et de propos délibéré que j'étends cette main et que je la sens: ce qui arrive dans le sommeil ne semble point si clair ni si distinct que tout ceci. Mais en y pensant soigneusement je me ressouviens d'avoir été souvent trompé, lorsque je dormais, par de semblables illusions. Et m'arrêtant sur cette pensée, je vois si manifestement qu'il n'y a point d'indices concluants ni de marques assez certaines par où l'on puisse distinguer nettement la veille d'avec le sommeil que j'en suis tout étonné; et mon étonnement est tel, qu'il est presque capable de me persuader que je dors.

    Supposons donc maintenant que nous sommes endormis, et que toutes ces particularités-ci, à savoir, que nous ouvrons les yeux, que nous remuons la tête, que nous étendons les mains, et choses semblables, ne sont que de fausses illusions; et pensons que peut-être nos mains, ni tout notre corps, ne sont pas tels que nous les voyons. Toutefois il faut au moins avouer que les choses qui nous sont représentées dans le sommeil, sont comme des tableaux et des peintures, qui ne peuvent être formées qu'à la ressemblance de quelque chose de réel et de véritable; et qu'ainsi, pour le moins, ces choses générales, à savoir, des yeux, une tête, des mains, et tout le reste du corps, ne sont pas choses imaginaires, mais vraies et existantes. Car de vrai les peintres, lors même qu'ils s'étudient avec le plus d'artifice à représenter des sirènes et des satyres par des formes bizarres et extraordinaires, ne leur peuvent pas toutefois attribuer des formes et des natures entièrement nouvelles, mais font seulement un certain mélange et composition des membres de divers animaux; ou bien, si peut-être leur imagination est assez extravagante pour inventer quelque chose de si nouveau, que jamais nous n'ayons rien vu de semblable, et qu'ainsi leur ouvrage nous représente une chose purement feinte et absolument fausse, certes a tout le moins les couleurs dont ils le composent doivent-elles être véritables.

    René Descartes, Méditations philosophiques (1641)

    Photo : Pexels - Cottonbro Studio

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • De Nerval : Aurélia

    Aurelia.jpgLe rêve est une seconde vie. Je n’ai pas pu percer sans frémir ces portes d’ivoire ou ce corne qui nous séparent du monde invisible .Les premiers instants du sommeil sont l’image de la mort : un engourdissement nébuleux saisi notre pensée, et nous ne pouvons déterminer l’instant précis où e moi, sous une autre forme, continue l’œuvre de l’existence. C’est un  souterrain vague qui s’éclaire peu à peu, et où se dégagent de l’ombre et de la nuit les graves figures gravement immobiles qui habitent le séjour des limbes. Puis le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine et fait jouer ces apparences bizarres-me monde des Esprits s’ouvre pour nous.

    Gérard de Nerval. Aurélia (1855)

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Freud : Le rêve et son interprétation (2)

    Les pensées du rêve et le contenu du rêve nous apparaissent comme deux exposés des mêmes faits en deux langues différentes ; ou mieux, le contenu du rêve nous apparaît comme une transcription [Übertragung] des pensées du rêve, dans un autre mode d'expression, dont nous ne pourrons connaître les signes et les règles que quand nous aurons comparé la traduction et l'original. Nous comprenons les pensées du rêve d'une manière immédiate dès qu'elles nous apparaissent. Le contenu du rêve nous est donné sous forme de hiéroglyphes, dont les signes doivent être successivement traduits [übertragen] dans la langue des pensées du rêve. On se trompera évidemment si on veut lire ces signes comme des images et non selon leur signification conventionnelle. Supposons que je regarde un rébus : il représente une maison sur le toit de laquelle on voit un canot, puis une lettre isolée, un personnage sans tête qui court, etc. Je pourrais déclarer que ni cet ensemble, ni ses diverses parties n'ont de sens. Un canot ne doit pas se trouver sur le toit d'une maison et une personne qui n'a pas de tête ne peut pas courir. Je ne jugerai exactement le rébus que lorsque je renoncerai à apprécier ainsi le tout et les parties, mais m'efforcerai de remplacer chaque image par une syllabe ou par un mot qui, pour une raison quelconque, peut être représenté par cette image. Ainsi réunis, les mots ne seront plus dépourvus de sens, mais pourront former quelque belle et profonde parole. Le rêve est un rébus, nos prédécesseurs ont commis la faute de vouloir l'interpréter en tant que dessin. C'est pourquoi il leur a paru absurde et sans valeur.

    Sigmund Freud, L'interprétation des rêves, (1900)

    Photo : Pexels - Matheus Bertelli

    Lien permanent Catégories : Documents, Vidéos Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Freud : Le rêve et son interprétation (1)

    Quand, au début de ce travail, j'ai donné un de mes rêves en exemple d'analyse, j'ai dû interrompre l'inventaire de mes idées latentes parce qu'il s'en trouvait parmi elles que je préférais garder secrètes, que je ne pouvais pas communiquer sans manquer gravement à certaines convenances. J'ai ajouté qu'il ne servirait à rien de remplacer cette analyse par une autre, car, quel que soit le rêve choisi, fût-il le plus obscur de tous et le plus embrouillé, je me heurterais en fin de compte à des pensées latentes que je ne pourrais révéler sans indiscrétion. Toutefois, quand, après avoir écarté les témoins de ces débats intimes, j'ai poursuivi l'analyse à part moi, j'ai rencontré des pensées qui m'ont profondément étonné. Je ne me les connaissais pas ; elles me semblaient non seulement étrangères, mais pénibles ; je les repoussais de toutes mes forces et cependant je sentais qu'elles m'étaient imposées par la logique inflexible des idées latentes. Je ne puis expliquer cet état de choses que d'une manière, en admettant que ces pensées ont réellement existé en moi, qu'elles y possédaient une certaine intensité ou énergie psychique, mais qu'elles se trouvaient à mon égard dans une situation psychologique spéciale qui m'empêchait d'en prendre conscience. Cette situation spéciale, je la dénomme état de refoulement. Je reconnais alors qu'entre l'obscurité du rêve manifeste et l'état de refoulement des idées latentes – autrement dit, la répugnance que j'éprouve à prendre conscience de ces idées –, il existe une relation de cause à effet ; et j'en conclus que si le rêve est obscur, c'est par nécessité et pour ne pas trahir certaines idées latentes que ma conscience désapprouve. Ainsi s'explique le travail de déformation qui est pour le rêve comme un véritable déguisement.

    Sigmund Freud, Le rêve et son interprétation (1901)

    Photo : Pexels - Pixabay

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13 Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Werber : Le rêve, ce mal-compris

    Ecoutez -moi bien. Nous passons un tiers de notre vie à dormir. Un tiers. Et un douzième à rêver. Pourtant, la plupart des gens s'en désintéressent ; Le temps de sommeil n'est perçu que comme un temps de récupération.

    Les rêves sont presque systématiquement oubliés dès le réveil. Pour moi, ce qui se passe toutes les nuits sous les draps de chacun est de l'ordre du mystère. Le monde du sommeil est un nouveau continent à explorer, un monde parallèle rempli de trésors qui méritent d'être exhumés et exploités.

    Un jour, à l'école, on enseignera aux enfants à bien dormir. Un jour, à l'université, on apprendra aux étudiants à rêver. Un jour, les songes deviendront des œuvres d'art visibles par tous sur grand écran. Dès lors, ce tiers de vie qu'on considérait à tort comme inutile sera enfin rentabilisé pour décupler toutes nos possibilités physiques et psychiques. Et si j'arrive à le réaliser, mon "projet secret" devrait ouvrir une voie encore plus extraordinaire dans le monde du sommeil, une voie qui pourrait vraiment tout changer.

    Bernard Werber, Le sixième Sommeil (2015)

    Photo, : Pexels - Engin Akyurt

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Meris Angioletti : "Divine Horsemen"

    « Divine Horsemen », une performance de Meris Angioletti (05/02/2017) from MACVAL Productions on Vimeo.

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Vidéos Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Zola : La puissance de l'imagination

    zolalereve.jpgAngélique était devenue une brodeuse rare, d’une adresse et d’un goût dont s’émerveillaient les Hubert. En dehors de ce qu’ils lui avaient appris, elle apportait sa passion, qui donnait de la vie aux fleurs, de la foi aux symboles. Sous ses mains, la soie et l’or s’animaient, une envolée mystique élançait les moindres ornements, elle s’y livrait toute, avec son imagination en continuel éveil, sa croyance au monde de l’invisible. Certaines de ses broderies avaient tellement remué le diocèse de Beaumont, qu’un prêtre, archéologue, et un autre, amateur de tableaux, étaient venus la voir, en s’extasiant devant ses Vierges, qu’ils comparaient aux naïves figures des primitifs. C’était la même sincérité, le même sentiment de l’au-delà, comme cerclé dans une perfection minutieuse des détails... D’un bout de l’année à l’autre, que de merveilles, éclatantes et saintes, lui passaient par les mains! Elle n’était que dans la soie, le satin, le velours, les draps d’or et d’argent. Elle brodait des chasubles, des étoles, des manipules, des chapes, des dalmatiques, des mitres, des bannières, des voiles de calice de ciboire.

    Emile Zola, Le Rêve (1888)

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Freud : Le rêve est-il toujours un désir réalisé ?

    Vous dites toujours, déclare une spirituelle malade que le rêve est un désir réalisé. Je vais vous raconter un rêve qui est tout le contraire d’un désir. Comment accorderez-vous cela avec votre théorie ? » Voici le rêve ; Je veux donner un dîner mais je n’ai pour toutes provisions qu’un peu de saumon fumé. Je voudrais aller faire des achats mais je me rappelle que c’est dimanche après-midi et que toutes les boutiques sont fermées. Je veux téléphoner à quelques fournisseurs mais le téléphone est détraqué. Je dois donc renoncer au désir de donner un dîner…Ce qui vient (d’abord) à l’esprit (de la malade) n’a pu servir à interpréter le rêve. J’insiste. Au bout d’un moment, comme il convient lorsqu’on doit surmonter une résistance elle me dit qu’elle a rendu visite hier à une de ses amies ; elle en est fort jalouse parce que son mari en dit toujours beaucoup de bien. Fort heureusement l’amie est maigre et son mari aime les formes pleines. De quoi parlait donc cette personne maigre ? Naturellement de son désir d’engraisser. Elle lui a aussi demandé ; «Quand nous inviterez-vous à nouveau ? On mange toujours si bien chez vous. » Le sens du rêve est clair maintenant. Je peux dire à ma malade : «C’est exactement comme si vous lui aviez répondu mentalement «Oui-da», je vais t’inviter pour que tu manges bien, que tu engraisses et que tu plaises plus encore à mon mari ! J’aimerais mieux ne plus donner de dîner de ma vie»…. Le rêve accomplit ainsi votre vœu de ne point contribuer à rendre plus belle votre amie… Il ne manque plus qu’une concordance qui confirmerait la solution. On ne sait encore à quoi le saumon fumé répond dans le rêve : «D’où vient que vous évoquez dans le rêve le saumon fumé ? » «C’est, répond-elle le plat de prédilection de mon amie.

    Sigmund Freud, Sur le Rêve (1899)

    Photo : Pexels - Jasmin Chew

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Arthur Schnitzler : La nouvelle rêvée

    schnitzlerlanouvellerevee.jpegIl fit monter Fridolin dans le magasin par un escalier en colimaçon. Cela sentait la soie, le velours, les parfums, la poussière et les fleurs séchées ; des éclairs argent et rouge traversaient l’obscurité ambiante ; et soudain brillèrent une foule de petites lampes entre les armoires ouvertes d’un long couloir étroit dont l’extrémité se perdait dans l’obscurité. De gauche et de droite étaient suspendus des costumes de toutes sortes ; d’un côté des chevaliers, des pages, des paysans, des chasseurs, des savants, des Orientaux, des bouffons, de l’autre des Dames de cour, de nobles demoiselles, des paysannes, des caméristes, des Reines de la Nuit. Au-dessus des costumes, on pouvait voir les couvre-chefs correspondants, et Fridolin avait la sensation de marcher à travers une allée de pendus sur le point de s’inviter mutuellement à danser.

    Arthur Schnitzler, La Nouvelle rêvée (1925)

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Nathan : "Un rêve qui s’évanouit est comme un fruit qu’on n’a pas cueilli"

    Chacun d’entre nous rêve, et probablement de quatre à cinq fois par nuit. Mais un rêve qui s’évanouit est comme un fruit qu’on n’a pas cueilli. Un rêve qui n’est pas interprété est comme une lettre qui n’a pas été lue.

    Toi qui rêves, mon frère, ne raconte pas ton rêve à un inconnu; ne laisse pas quelqu’un dont tu ignores les intentions énoncer des vérités sur toi à partir de ton rêve. Car le rêve se réalisera à partir de la parole de l’interprète.

    J’ai voulu écrire ce livre comme un guide d’interprétation des rêves, pour aider chacun d’entre nous dans les moments difficiles qu’il nous arrive de traverser.

    Ce livre est constitué de ma propre expérience de thérapeute, au cours de laquelle il m’est souvent arrivé, comme à la plupart de mes collègues, d’interpréter des rêves. Formé à la psychanalyse, j’ai toujours été convaincu que le rêve appelait par nature une interprétation. Rêver, c’est toujours et partout recevoir une interprétation!

    J’ai également cherché, dans ce livre, à croiser les données les plus récentes des disciplines les plus variées comme la neurophysiologie du rêve, la psychophysiologie, l’anthropologie sur le traitement traditionnel du rêve dans différentes cultures, la psychanalyse, mais aussi la mythologie.

    Tobie Nathan, La nouvelle Interprétation des Rêves (2011)

    Photo : Pexels - Andrea Piacquadio

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Lovrecraft : Les Contrées du rêve

    lovecraftcontreesdureve.jpgPeu de gens savent quelles merveilles les attendent dans les histoires et les visions de leur jeunesse. Car enfants, lorsque nous écoutons et rêvons, nos pensées ne sont qu’à moitié formées. Alors qu’une fois devenus adultes, quand nous essayons de nous les rappeler, le poison de la vie nous a rendus pragmatiques et étroits d’esprit. Pourtant, certains d’entre nous se réveillent la nuit avec d’étranges fantasmes de collines et de jardins enchantés, de fontaines chantant au soleil, de falaises dorées surplombant le murmure des vagues, de plaines descendant vers de somnolentes cités de bronze et de pierre, de mystérieux groupes de héros galopant sur de blancs destriers caparaçonnés à l’orée de forêts touffues. Nous savons alors que nous avons regardé de l’autre côté de ces portes d’ivoire donnant sur ce monde de merveilles qui était nôtre avant que nous ne devenions sages et malheureux.

    HP Lovrecraft , Les Contrées du rêve (v. 1930)

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • D' Hervey de Saint-Denys : Les rêves et les moyens de les diriger

    A défaut de meilleure méthode, celle que j’adopterai sera donc celle-ci:

    Rappelant d’abord quelques points capitaux sur lesquels nous venons de voir que la controverse s’était surtout exercée, je commencerai par grouper ensemble des observations tendant principalement à démontrer:
    1° Qu’il n’est point de sommeil sans rêve;
    2° Que ni l’attention, ni la volonté ne demeurent nécessairement suspendues pendant le sommeil.
    Et, ces premières divisions faites, je chercherai ce que l’expérience peut nous enseigner sur la marche et le tissu des rêves, comme sur les moyens de les évoquer ou de les conduire; sans attacher d’ailleurs à la classification de ces notes plus d’importance qu’il ne convient dans un livre où l’auteur a moins en vue d’ériger un système, que de réunir des documents précis pour une science à venir.

    Léon d' Hervey de Saint-Denys, Les rêves et les moyens de les diriger (1867)

    Photo : Pexels - Engin Akyurt

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Artémidore de Daldis : Songes et rêves

    Eh bien donc, touchant la différence mutuelle entre rêve (enupnion) et vision de songe (oneiros), la distinction n’est pas médiocre et j’en ai traité ailleurs. Néanmoins, comme l’ouvrage te pourrait paraître inordonné et dépourvu de son commencement propre, maintenant encore il me paraît bon de commencer par cela même.

    La vision de songe diffère du rêve par ceci, qu’il arrive à l’une de signifier l’avenir, à l’autre la réalité présente. Tu vas le comprendre plus clairement ainsi. Certains de nos affects sont disposés par nature à accompagner l’âme en sa course, à se ranger auprès d’elle et à susciter ainsi des rêves. Par exemple l’amoureux rêve nécessairement qu’il est avec l’objet aimé, le craintif voit nécessairement ce qu’il craint, et encore l’affamé rêve qu’il mange, l’assoiffé qu’il boit, en outre aussi celui qui est trop plein de mangeaiile rêve qu’il vomit ou qu’il étouffe. Il est donc possible d’avoir ces rêves parce que les affects en sont déjà la base, ces rêves euxmêmes ne comportant pas une annonce de l’avenir mais un souvenir des réalités présentes. Les choses étant telles, tu peux avoir des rêves qui concernent le corps seul, ou des rêves qui concernent l’âme seule, ou des rêves concernant en commun le corps et l’âme, par exemple, si tu aimes, rêver que tu es avec l’objet aimé, si tu es malade, que tu es traité et en rapport avec des médecins : car ce sont là choses communes au corps et à l’âme.

    Vomir en revanche et dormir, et encore boire et manger, il faut le tenir comme propre au corps, comme il est propre à l’âme d’avoir plaisir et chagrin. On voit clairement d’après cela que, parmi les rêves somatiques, les uns sont dus au manque, les autres à l’excès, et que parmi les rêves psychiques, les uns sont dus à la crainte, les autres à l’espoir.

    Artémidore de Daldis, La Clé des Songes (IIe s. ap. JC)

    Photo : Pexels - Engin Akyurt

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Jung : D'où viennent les rêves

    Je ne me prévaux d’aucune théorie des rêves ; j’ignore leur provenance. Je ne suis pas le moins du monde assuré que ma façon de traiter les rêves mérite le nom de méthode. Je partage tous les préjugés contre leur interprétation, mélange d’incertitude et d’arbitraire.

    Mais d’un autre côté, je sais que lorsqu’on médite un rêve assez longtemps, en allant au fond, lorsqu’on le conserve par devers soi, l’examinant de temps en temps sous ses différents aspects, il s’en dégage en général, toujours, un intérêt certain. Ce que nous en recueillons n’est naturellement pas un résultat scientifique duquel on pourrait retirer quelque gloriole ou que l’on pourrait rationaliser, mais c’est un avertissement d’importance pratique qui indique au patient l’orientation de son cheminement inconscient.

    Que m’importe que le résultat de la méditation d’un rêve soit soutenable scientifiquement et logiquement inattaquable ! Rechercher cet achèvement logique, ne serait-ce pas poursuivre un but secondaire auto-érotique ? Je dois être pleinement satisfait que cela parle à la personne et donne de la pente au courant de la vie. Le seul critère que je doive reconnaître réside dans l’efficacité ou l’inefficacité de mes efforts. Mon violon d’Ingres scientifique, ce désir de toujours prétendre savoir pourquoi et comment quelque chose agit, doit être réservé aux heures de loisir.

    Carl Gustav Jung, The Aims of Psychotherapy (1931)

    Photo : Pexels - Pixabay

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Freud : Leçons sur la psychanalyse

    D’abord, tous les rêves ne sont pas étrangers au rêveur, incompréhensibles et confus pour lui. Si vous vous donnez la peine d’examiner ceux des petits enfants, à partir d’un an et demi, vous les trouvez très simples et facilement explicables. Le petit enfant rêve toujours de la réalisation de désirs que le jour précédent a fait naître en lui, sans les satisfaire. Aucun art divinatoire n’est nécessaire pour trouver cette simple solution ; il suffit seulement de savoir ce que l’enfant a vécu le jour précédent. Nous aurions une solution satisfaisante de l’énigme si l’on démontrait que les rêves des adultes ne sont, comme ceux des enfants, que l’accomplissement de désirs de la veille. Or c’est bien là ce qui se passe. Les objections que soulève cette manière de voir disparaissent devant une analyse plus approfondie.

    Voici la première de ces objections : les rêves des adultes sont le plus souvent incompréhensibles et ne ressemblent guère à la réalisation d’un désir. - Mais, répondons-nous, c’est qu’ils ont subi une défiguration, un déguisement. Leur origine psychique est très différente de leur expression dernière. Il nous faut donc distinguer deux choses : d’une part, le rêve tel qu’il nous apparaît, tel que nous l’évoquons le matin, vague au point que nous avons souvent de la peine à le raconter, à le traduire en mots ; c’est ce que nous appellerons le contenu manifeste du rêve. D’autre part, nous avons l’ensemble des idées oniriques latentes, que nous supposons présider au rêve du fond même de l’inconscient. Ce processus de défiguration est le même que celui qui préside à la naissance des symptômes hystériques. La formation des rêves résulte donc du même contraste des forces psychiques que dans la formation des symptômes. Le « contenu manifeste » du rêve est le substitut altéré des « idées oniriques latentes » et cette altération est l’œuvre d’un « moi » qui se défend ; elle naît de résistances qui interdisent absolument aux désirs inconscients d’entrer dans la conscience à l’état de veille ; mais, dans l’affaiblissement du sommeil, ces forces ont encore assez de puissance pour imposer du moins aux désirs un masque qui les cache. Le rêveur ne déchiffre pas plus le sens de ses rêves que l’hystérique ne pénètre la signification de ses symptômes.

    Pour se persuader de l’existence des « idées latentes » du rêve et de la réalité de leur rapport avec le « contenu manifeste », il faut pratiquer l’analyse des rêves, dont la technique est la même que la technique psychanalytique dont il a été déjà question. Elle consiste tout d’abord à faire complètement abstraction des enchaînements d’idées que semble offrir le « contenu manifeste » du rêve, et à s’appliquer à découvrir les « idées latentes », en recherchant quelles associations déclenche chacun de ses éléments. Ces associations provoquées conduiront à la découverte des idées latentes du rêveur, de même que, tout à l’heure, nous voyions les associations déclenchées par les divers symptômes nous conduire aux souvenirs oubliés et aux complexes du malade. Ces « idées oniriques latentes », qui constituent le sens profond et réel du rêve, une fois mises en évidence, montrent combien il est légitime de ramener les rêves d’adultes au type des rêves d’enfants. Il suffit en effet de substituer au « contenu manifeste », si abracadabrant, le sens profond, pour que tout s’éclaire : on voit que les divers détails du rêve se rattachent à des impressions du jour précédent et l’ensemble apparaît comme la réalisation d’un désir non satisfait. Le « contenu manifeste » du rêve peut donc être considéré comme la réalisation déguisée de désirs refoulés.

    Jetons maintenant « un coup d’œil sur la façon dont les idées inconscientes du rêve se transforment en « contenu manifeste ». J’appellerai « travail onirique » l’ensemble de cette opération. Elle mérite de retenir tout notre intérêt théorique, car nous pourrons y étudier, comme nulle part ailleurs, quels processus Psychiques insoupçonnés peuvent se dérouler dans l’inconscient ou, plus exactement, entre deux systèmes psychiques distincts comme le conscient et l’inconscient. Parmi ces processus, il convient d’en noter deux : la condensation et le déplacement. Le travail onirique est un cas particulier de l’action réciproque des diverses constellations mentales, c’est-à-dire qu’il naît d’une association mentale. Dans ses phases essentielles, ce travail est identique au travail d’altération qui transforme les complexes refoulés en symptômes, lorsque le refoulement a échoué.

    Vous serez en outre étonnés de découvrir dans l’analyse des rêves, et spécialement dans celle des vôtres, l’importance inattendue que prennent les impressions des premières années de l’enfance. Par le rêve, c’est l’enfant qui continue à vivre dans l’homme, avec ses particularités et ses désirs, même ceux qui sont devenus inutiles. C’est d’un enfant, dont les facultés étaient bien différentes des aptitudes propres à l’homme normal, que celui-ci est sorti. Mais au prix de quelles évolutions, de quels refoulements, de quelles sublimations, de quelles réactions psychiques, cet homme normal s’est-il peu à peu constitué, lui qui est le bénéficiaire - et aussi, en partie, la victime - d’une éducation et d’une culture si péniblement acquises !

    J’ai encore constaté, dans l’analyse des rêves (et je tiens à attirer votre attention là-dessus), que l’inconscient se sert, surtout pour représenter les complexes sexuels, d’un certain symbolisme qui, parfois, varie d’une personne à l’autre, mais qui a aussi des traits généraux et se ramène à certains types de symboles, tels que nous les retrouvons dans les mythes et dans les légendes. Il n’est pas impossible que l’étude du rêve nous permette de comprendre à leur tour ces créations de l’imagination populaire.

    On a opposé, à notre théorie que le rêve serait la réalisation d’un désir, les rêves d’angoisse. Je vous prie instamment de ne pas vous laisser arrêter par cette objection. Outre que ces rêves d’angoisse ont besoin d’être interprétés avant qu’on puisse les juger, il faut dire que l’angoisse en général ne tient pas seulement au contenu du rêve, ainsi qu’on se l’imagine quand on ignore ce qu’est l’angoisse des névrosés. L’angoisse est un refus que le « moi » oppose aux désirs refoulés devenus puissants ; c’est pourquoi sa présence dans le rêve est très explicable si le rêve exprime trop complètement ces désirs refoulés.

    Sigmund Freud, Cinq Leçons sur la Psychanalyse (1910)

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres Imprimer 0 commentaire Pin it!