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  • S. Thomas d'Aquin : L'intellect et le corps

    51jQUS3+a2L._AC_UF1000,1000_QL80_.jpgToute forme est déterminée par la nature de sa matière ; sans quoi, il n’y aurait pas besoin d’une proportion entre la matière et la forme. Mais si l’intellect s’unissait au corps comme une forme, comme tout corps a une nature déterminée, il faudrait que l’intellect aussi ait une nature déterminée. Il ne pourrait plus alors connaître toutes choses, ce qu’on a établi précédemment. Ce qui serait contre la nature même d’intellect. L’intellect n’est donc pas uni au corps comme une forme.

    Toute puissance réceptrice qui est l’acte d’un corps reçoit la forme sous un mode matériel et individuel ; car la forme est reçue selon le mode d’existence de ce qui la reçoit. Or, la forme de la réalité intellectuellement connue n’est pas reçue dans l’intelligence de la manière que l’on vient de dire, mais, au contraire, sous un mode immatériel et universel. Autrement, l’intelligence ne connaîtrait pas l’immatériel et l’universel, mais seulement le singulier, comme fait le sens. L’intellect n’est donc pas uni au corps comme une forme.

    La puissance d’agir et l’action appartiennent à une même réalité ; c’est le même être en effet qui peut agir et qui agit. Nous savons déjà e que l’activité intellectuelle n’appartient à aucun corps. La puissance intellectuelle ne sera donc pas la puissance d’un corps. Et puisque nulle puissance ne peut être plus éloignée de la matière ou plus simple que l’essence dont elle procède, l’essence même d’où sort la faculté intellectuelle ne peut être unie au corps comme une forme.

    S. Thomas d'Aquin, Somme théologique (1274)

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  • Aquin : "Peut-il être permis de se mettre en colère ?"

    Article 1 : Peut-il être permis de se mettre en colère ?

    Objection N°1. Il semble qu’il ne soit pas permis de se mettre en colère. Car saint Jérôme, expliquant ce passage de l’Evangile (Matth., 5, 22) : Quiconque se met en colère contre son frère, dit que dans quelques exemplaires on ajoute sine causâ. Mais qu’au reste, d’après les manuscrits les plus certains, cette maxime est absolue et que la colère est absolument condamnable. Il n’est donc permis d’aucune manière de se fâcher.

    Réponse à l’objection N°1 : Les stoïciens faisaient de la colère et de toutes les autres passions des affections qui existent en dehors de l’ordre de la raison. Ils supposaient d’après cela que la colère et toutes les autres passions sont mauvaises, comme nous l’avons dit en traitant des passions (1a 2æ, quest. 24, art. 2). C’est ainsi que saint Jérôme entend la colère, car il parle de cette colère par laquelle on se fâche contre le prochain, dans l’intention de lui faire du mal. Mais d’après les péripatéticiens, dont saint Augustin préfère le sentiment (De civ. Dei, liv. 9, chap. 9), la colère et les autres passions de l’âme sont les mouvements de l’appétit sensitif, que la raison règle ou qu’elle ne règle pas. En ce sens la colère n’est pas toujours mauvaise (Comme tontes les passions, elle est mauvaise quand elle est contraire à la raison et elle est bonne quand elle lui est conforme.).

    Objection N°2. D’après saint Denis (De div. nom., chap. 4), le mal de l’âme, c’est d’être sans raison. Or, la colère existe toujours ainsi : car Aristote dit (Eth., liv. 7, chap. 6) que la colère n’écoute pas parfaitement la raison. Saint Grégoire observe (Mor., liv. 5, chap. 30) que quand la colère ébranle la tranquillité de l’âme, elle la trouble après l’avoir en quelque sorte divisée et déchirée ; et Cassien dit (De instit., liv. 8, chap. 6), que tout mouvement d’effervescence produit par la colère aveugle le cœur. La colère est donc toujours une chose mauvaise.

    Réponse à l’objection N°2 : La colère peut se rapporter à la raison de deux manières : 1° antécédemment ; dans ce cas, elle empêche la raison d’être droite, et par conséquent elle est mauvaise ; 2° conséquemment ; selon que l’appétit sensitif s’élève contre les vices conformément à l’ordre de la raison. Cette colère est bonne, c’est celle que le zèle désigne. C’est ce qui fait dire à saint Grégoire (Mor., liv. 5, chap. 30) : Il faut bien prendre garde que la colère que l’on emploie comme un instrument de vertu, ne l’emporte sur l’âme au point de la dominer d’une manière souveraine, mais il faut qu’elle ne s’écarte jamais de la raison, et qu’elle la suive comme une esclave toujours prête à lui obéir. Cette colère ne détruit pas la droiture de la raison, quoique dans l’exécution de ses actes elle soit un obstacle à la liberté de ses jugements. C’est pourquoi le même docteur ajoute : que la colère excitée par le zèle trouble l’œil de la raison, tandis que celle qui est provoquée par le vice l’aveugle. Mais il n’est pas contraire à l’essence de la vertu que la délibération de la raison soit interrompue dans l’exécution de ce qui a été statué par elle : parce que l’art serait aussi empêché dans son acte, si, quand il doit agir, il délibérait sur ce qui est à faire.

    Objection N°3. La colère est le désir de la vengeance, comme le dit la glose (ord. Aug., lib. de Quæst. in Levit., quest. 70) sur ces paroles du Lévitique (chap. 19) : Vous ne haïrez pas votre frère dans votre cœur. Or, le désir de la vengeance ne parait pas être une chose permise, mais on doit la réserver à Dieu, d’après ces paroles de la loi (Deut., 32, 35) : La vengeance m’appartient. Il semble donc que la colère soit toujours un mal.

    Réponse à l’objection N°3 : Il est défendu de désirer la vengeance uniquement pour faire du mal à celui qui doit être puni ; mais c’est une bonne chose que de désirer la vengeance pour corriger les vices et conserver le bien de la justice. L’appétit sensitif peut tendre à cette vengeance, selon qu’il est mû par la raison. Et quand elle s’exerce selon l’ordre de la justice, elle est produite par Dieu, dont le pouvoir qui punit est le ministre, selon la pensée de saint Paul (Rom., chap. 13).

    Objection N°4. Tout ce qui nous éloigne de la ressemblance divine est un mal. Or, la colère nous en éloigne toujours ; parce que Dieu juge avec tranquillité, comme on le voit (Sag., chap. 12). On a donc toujours tort de se fâcher.

    Réponse à l’objection N°4 : Nous pouvons et nous devons ressembler à Dieu pour le désir du bien. Mais quant à la manière de le désirer, nous ne pouvons pas absolument lui ressembler, parce qu’il n’y a pas en Dieu, comme en nous, un appétit sensitif dont le mouvement doit obéir à la raison. C’est ce qui fait dire à saint Grégoire (Mor., liv. 5, loc. cit.) que la raison s’élève d’autant plus fortement contre les vices qu’elle est plus parfaitement secondée par la colère qui lui est soumise.

    Mais c’est le contraire. Saint Chrysostome dit (Sup. Matth., hom. 11 in op. imperf.) : Celui qui se fâche sans motif sera condamné ; mais celui qui a un motif ne le sera pas : car si l’on ne se fâche pas, les avis ne profitent point, les jugements ne sont pas exécutés et on n’empêche pas les crimes (Cette colère n’est que l’émotion qu’on éprouve quand on voit qu’il s’agit de l’intérêt de Dieu et de la justice. C’est ce qui fait dire au Roi prophète : Irritez-vous, mais ne péchez point (Ps. 4, 5).). On n’a donc pas toujours tort de se fâcher.

    S.Thomas d ’Aquin, Somme Théologique (1266-1273)

    Photo : Pexels - Vera Arsic

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  • Ils ont dit, au sujet du féminisme et de la femme

    "Primitivement, il y avait trois espèces d'hommes, les uns tout hommes, les autres tout femmes, les troisièmes homme et femme, les Androgynes, espèce tout à fait inférieure aux deux premières." [Platon]

    "Les hommes nés des hommes doubles s'aiment entre eux, comme les femmes nées des femmes doubles s'aiment entre elles, comme les femmes nées des Androgynes aiment les hommes, et comme les hommes nés de ces mêmes Androgynes ont de l'amour pour les femmes." [Platon]

    "Malheureuse, tu as crié « ma belle ». Tu aurais fait du joli si tu avais dit ça à l’assemblée !" [Aristophane]

    "La femme est un être occasionnel et accidentel" [Thomas d'Aquin]

    "Je réponds qu'il était nécessaire qu’une femme soit faite, ainsi que le disent les Écritures, une aide pour l’homme ; en réalité pas comme une compagne aidant à d’autres travaux, car on dit que l’homme peut être plus efficacement aidé par un autre homme dans d’autres travaux ; mais elle est une aide au travail de reproduction." [Thomas d'Aquin]

    "Par le mariage la femme devient libre, par lui, l’homme perd sa liberté." [Emmanuel Kant]

    "Il n’y a que les femmes qui sachent aimer; les hommes n’y entendent rien." [Denis Diderot]

    "Le seul aspect de la femme révèle qu’elle n’est
 destinée ni aux grands travaux de l’intelligence, ni aux
 grands travaux matériels. Elle paie sa dette à la vie non
 par l’action mais par la souffrance, les douleurs de l’enfantement, les soins inquiets de l’enfance ; elle doit
 obéir à l’homme, être une compagne patiente qui le 
rassérène." [Arthur Schopenhauer]

    "En tout cas, puisque les lois ont accordé aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes, elles auraient bien dû aussi leur conférer une raison virile." [Arthur Schopenhauer]

    "Une moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité, il faut l’y faire rentrer : donner pour contrepoids au droit de l’homme le droit de la femme." [Victor Hugo]

    "Ce qui dans la femme inspire le respect et bien souvent la crainte, c’est sa nature, plus « naturelle » que celle de l’homme (...) [et] le caractère insaisissable (...) de ses désirs et de ses vertus." [Friedrich Nietzsche]

    "A supposer que la vérité soit femme, n’a-t-on pas lieu de soupçonner que tous les philosophes, pour autant qu’ils furent dogmatiques, n’entendent pas grand-chose aux femmes ?" [Friedrich Nietzsche]

    "On ne fonde pas le mariage sur « l’amour », on le fonde sur l’instinct de l’espèce, sur l’instinct de propriété (la femme et les enfants étant des propriétés), sur l’instinct de la domination qui sans cesse s’organise dans la famille en petite souveraineté." [Friedrich Nietzsche]

    "Tout homme porte en soi l’image de la femme qui lui vient de sa mère. C’est elle qui le détermine à respecter les femmes en général ou bien à les mépriser ou bien à ne sentir pour toutes qu’indifférence." [Friedrich Nietzsche]

    "L’amour devient immense, nous ne songeons pas combien la femme réelle y tient peu de place." [Marcel Proust]

    "De tout temps les hommes se sont creusé la tête sur l’énigme de la féminité... Vous aussi, vous ne vous êtes sans doute pas exclus de cette réflexion ; dans la mesure où vous êtes des hommes ; on ne l’attend pas des femmes qui se trouvent parmi vous, elles sont elles-mêmes cette énigme." [Sigmund Freud]

    "Il nous faut maintenant reconnaître que la petite fille est un petit homme." [Sigmund Freud]

    "Les femmes, c'est le continent noir." [Sigmund Freud]

    "Après trente ans passés à étudier la psychologie féminine, je n’ai toujours pas trouvé de réponse à la grande question: Que veulent-elles au juste?" [Sigmund Freud]

    "Appeler les femmes “le sexe faible” est une diffamation ; c’est l’injustice de l’homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes." [Gandhi]

    "Le masculin et le féminin sont les créations culturelles d’une société fondée, entre autres hiérarchies, sur une hiérarchie de genre." [Pierre Bourdieu]

    "On ne naît pas femme : on le devient." [Simone de Beauvoir]

    "La passivité qui caractérisera essentiellement la femme "féminine" est un trait qui se développe en elle dès ses premières années. Mais il est faux de prétendre que c'est là une donnée biologique ; en vérité, c'est un destin qui lui est imposé par ses éducateurs et par la société." [Simone de Beauvoir]

    "[L'homosexualité est] pour la femme une manière parmi d'autres de résoudre les problèmes posés par sa condition en général, par sa situation érotique en particulier." [Simone de Beauvoir]

    "Les femmes se forgent à elles-mêmes les chaînes dont l’homme ne souhaite pas les charger." [Simone de Beauvoir]

    Les droits abstraits sont bien loin d'être partout intégralement reconnus aux femmes : en Suisse, elles ne votent pas encore ; en France la loi de 1942 maintient sous une forme atténuée les prérogatives de l'époux. Et les droits abstraits, nous venons de le dire, n'ont jamais suffi à assurer à la femme une prise concrète sur le monde : entre les deux sexes, il n'y a pas aujourd'hui encore de véritable égalité." [Simone de Beauvoir]

    "On persuade l'enfant que c'est à cause de la supériorité des garçons qu'il leur est demandé davantage ; pour l'encourager dans le chemin difficile qui est le sien, on lui insuffle l'orgueil de sa virilité." [Simone de Beauvoir]

    "Les femmes : j'aimais les couleurs de leurs vêtements ; leur démarche ; la cruauté de certains visages ; de temps en temps, la beauté presque parfaite d'un autre visage, totalement et superbement féminin." [Charles Bukowski]

    "Aliénant et culpabilisant pour les femmes, le mythe de l'instinct maternel se révèle ravageur pour les enfants, et en parti[culier pour les fils." [Élisabeth Badinter]

    "L'amour maternel est infiniment complexe et imparfait. Loin d'être un instinct, il faut plutôt un petit miracle pour que cet amour soit tel qu'on nous le décrit." [Élisabeth Badinter]

    Il faut être ignorant des problèmes identitaires pour croire qu'une même génération d'hommes, élevée dans l'ancien modèle, réussirait d'un coup le triple saut périlleux : la remise en question d'une virilité ancestrale, l'acceptation d'une féminité redoutée et l'invention d'une autre masculinité compatible avec elle." [Élisabeth Badinter]

    Bander est le symbole de sa puissance et le pénis est une arme, disent les radicales américaines, dont l'homme se sert pour posséder et rabaisser la femme." [Élisabeth Badinter]

    "Nous avons rappelé qu’une femme n’est pas femme du fait de sa nature biologique, mais d’abord du fait de sa place dans le système symbolique qui organise les sociétés et les lois de la parole et du langage." Markos Zafiropoulos]

    "Penser la différence sexuelle, c’est jeter le doute, et permettre de libérer la phrase de la pensée. Libérer la pensée de la pensée." [Mireille Calle-Gruber]

    "Cette affirmation de supériorité liée à des métaphores viriles, transparaît assez constamment dans les œuvres de la tradition philosophique." [Michèle Le Doeuff]

    "Je dis "vagin" parce que je veux que cessent ces horreurs." [Eve Ensler]

    "Nous n'avons jamais une relation simple, transparente, indéniable au sexe biologique." [Judth Butler]

    "Nous ne pouvons pas ignorer la sédimentation des normes sexuelles. Nous avons besoin de normes pour que le monde fonctionne, mais nous pouvons chercher des normes qui nous conviennent mieux." [Judth Butler]

    Photo : Elina Krima - Pexels

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