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[33] "Manipulation dans le couple..."

  • Bilan de la saison 6 en attendant la saison 7

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    Alors que la 7ème saison du café philosophique de Montargis se profile, un bilan de la saison 6 s'impose. Pour l'année 2014-2015, l'animation de la Chaussée a confirmé son succès. Avec huit séances, de septembre 2014 à juin 2015, totalisant en tout 740 personnes, en moyenne les débats du café philo ont réuni plus de 90 personnes (contre 75, pour la saison précédente).

    Rappelons que les séances du café philosophique de Montargis sont gratuites et ouvertes à tous. 

    Le café philosophique de Montargis proposait huit débats : "Existe-t-on quand personne ne nous regarde ?" (le 27 septembre 2014, avec 75 participants), "Le monstre est-il parmi nous?" (le 14 novembre 2014, avec 65 participants), "Doit-on tout faire pour être heureux ?" (le 12 décembre 2014,  100 participants), "Le langage trahit-il la pensée ?" (le 30 janvier 2015, 80  participants), "Autrui, antidote à la solitude ?" (le 20 mars 2015, 80 participants), "Suis-je ce que mon passé fait de moi?" (le 17 avril 2015, 120  participants), "Est-il raisonnable de croire en Dieu ?" (le 22 mai 2015, 130 participants) et "La philosophie a-t-elle une quelconque utilité ?" (le 19 juin 2015, avec 90  participants).

    Contrairement aux saisons précédentes, Claire et Bruno n'ont pas proposé de séances exceptionnelles, mise à part la dernière séance, la 50e, sur laquelle nous reviendrons.

    Lors des années précédentes, le café philo avait pris pour habitude d'ouvrir les soirées philosophiques vers des thèmes et des intervenants exceptionnelles (la non-violence en 2010, les sectes en 2011, la mémoire en 2012 ou la manipulation en 2013. De même, en 2013, le café philo s'était délocalisé à l'AGART d'Amilly pour une séance sur l'art ("Un bon artiste est-il le Surhomme ?"). Rien de tel lors de cette saison 6, avec un café philo qui n'a pas dérogé à son fonctionnement classique : des débats ouverts au plus grand nombre.

    Une séance particulière a cependant été organisée, et pas n'importe laquelle. Pour marquer la 50e séance du café philosophique de Montargis, créé en octobre 2009 par Claire Durand et Bruno Chiron, les deux animateurs ont voulu marquer le coup : pour débattre du sujet qui avait été opportunément choisi par les participants, "La philosophie a-t-elle une quelconque utilité ?", un blind-test exceptionnel et des remerciements ont marqué la soirée. Une soirée qui a également été ponctuée par l'annonce de changements. Claire annonçait en effet qu'en raison d'un déménagement imminent, elle n'allait pas pouvoir poursuivre l'animation du café philo. De chaleureux remerciements, amis aussi des regrets, ont répondu à cette annonce. Claire a cependant précisé qu'elle restait très attachée à ce café philo construit avec Bruno et qu'elle suivrait avec intérêt son développement futur.

    Dès la rentrée 2015, le café philo va entamer une nouvelle étape avec une nouvelle équipe, un nouveau fonctionnement et avec, espérons-le, toujours la même fidélité des Montargois pour une animation qui a réussi à s'imposer au cours de ses six ans d'existence.

    Bientôt, sur ce site, vous retrouverez plus d'informations sur cette future saison 7 et sur le premier débat qui devrait avoir lieu courant octobre 2015.

     

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  • PROCHAIN NUMÉRO DE "LA PHILOSOPHIE AU COMPTOIR" : "MANIPULATION DANS LE COUPLE"

    Claire, Bruno et Pascal proposent la prochaine émission radio "La Philosophie au Comptoir" le lundi 28 avril à 20 heures sur C2L (89.3) et sur Internet

    Ce nouveau numéro sera intitulé "Manipulation dans le couple". Exceptionnellement, Claire et Bruno seront accompagnés de Catherine Armessen, médecin et écrivain. 

    Cette émission est basée sur le débat qui a eu lieu le 7 juin 2013.

     

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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE "MANIPULATION DANS LE COUPLE..."

    Thème du débat : "Manipulation dans le couple : pourquoi rester ? Comment partir ?" 

    Date : 7 juin 2013 à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée.

    Une centaine de personnes étaient présentes pour le café philosophique du 7 juin 2013 intitulé : "Manipulation dans le couple : pourquoi rester ? Comment partir ?" Pour l’occasion, Claire et Bruno recevaient Catherine Armessen, médecin et écrivain, auteur notamment du roman La Marionnette, une œuvre de fiction ayant pour thème le sujet débattu de ce soir.

    Bruno commence la séance en présentant leur invité : Catherine Armessen est médecin en Seine-et-Marne et romancière. Après avoir écrit pour les petits (3-7 ans), elle a décidé de passer à la littérature adulte. L'auteur traite volontiers des sujets de société, comme l'alcoolisme ou les sectes. Parmi ses livres publiés il cite L’Ariégeoise (2003), Dérapages (2005), Manipulation (2007, Prix Littré), La Fille du Verrier (2008), Le Clan des Secrets (2010), Le Méchant Z (2012) et La Marionnette (2013). Catherine Armessen, qui a déjà été invité par le café philosophique de Montargis pour un débat sur les dérives sectaires ("Dérives sectaires : où s’arrête ma liberté ?"), anime également des conférences ("La douleur de la personne âgée", "Approche non médicamenteuse de la maladie de Parkinson" pour citer les plus récentes). Bruno parle de son dernier roman La Marionnette comme un livre illustrant mieux que beaucoup de documentaires la réalité de la manipulation dans le couple (en savoir plus sur ce lien). 

    Catherine Armessen commence par rappeler que le café philosophique du 6 février 2013 (cf. lien) parlait de sentiment amoureux, de désintéressement et d’épanouissement. Au cours, de cette présente séance sur la manipulation, il sera au contraire question de faux amour, de sentiments tronqués et d’accaparation perverse. Le manipulateur, qui est dans une relation de pouvoir et non d’amour, donne à sa victime l'illusion d'être aimée pour mieux en faire sa chose. 

    ca.jpegCatherine Armessen commence par définir ce qu’est un manipulateur et ce que sont les facteurs qui permettent de définir la manipulation domestique. Des spécialistes ont dressés une typologie du comportement de ces personnes – autant des hommes que des femmes, même si notre invité avoue n’avoir reçu que des femmes en consultation. Trente caractéristiques peuvent définir ces manipulateurs (cf. article sur le site). Conventionnellement, lorsqu’une dizaine de ces caractéristiques apparaissent chez un individu, ce dernier peut être qualifié de manipulateur. Ce dernier se définit comme une personne d’une grande intelligence capable, en usant tour à tour de la flatterie, de l’humiliation, de la remise en cause de la personne en face d’elle et de la violence (qu’elle soit verbale ou physique) de corseter et de contraindre son ou sa partenaire. Ce partenaire glisse progressivement dans un état de dépendance d’autant plus sournois que son manipulateur réussit à éloigner la victime de ses proches – famille ou amis – voire à les manipuler eux-mêmes. Se libérer de cette emprise est d’autant plus difficile pour la victime que celle-ci reste attachée (dans tous les sens du terme !) à cet homme ou cette femme dont elle reste éprise et chez qui elle espère sans cesse une remise en cause, un dédouanement et finalement le retour à l’être aimé des premiers temps. On reste parce qu’il y a toujours l’espoir que tout aille pour le mieux par la suite. Le manipulateur lui-même, après une des multiples crises, peut aisément supplier qu’un tel comportement est inadmissible et qu’il ne se reproduira pas. Il réclame le pardon que la victime, par amour, bien souvent accepte. Vaine illusion, souligne Catherine Armessen ! D’autant plus que dès les premiers temps de la relation, cet être toxique, aimé pour sa sensibilité et son originalité, cachait ce je ne sais quoi de "particulier" : "Il y avait quelque chose qui ne collait pas" disent fréquemment les victimes de harcèlement. Ce "quelque chose", considéré d’abord avec bienveillance voire tendresse, était déjà le signe avant-coureur d’une future dérive. Et pourtant, le manipulateur cache bien son jeu – à supposer même qu’il puisse savoir qu’il l’est ! Il est si charmant en public, si prévenant ! Au point que si sa victime l’accuse de l’isoler et de la faire souffrir, ce ne peut être qu’elle l’affabulatrice ! C’est ce qu’une participante souligne et appuie : la manipulation dans le couple est affaire privée et secret familial bien enfoui ! Lorsque la vérité éclate au grand jour, il est déjà trop tard.

    Catherine Armessen s’arrête sur l’engrenage de cette violence domestique. La stratégie du manipulateur repose sur la séduction, la fascination et la destruction de l’identité de la victime qui se retrouve face à un vampire psychoaffectif qui se nourrit de son énergie. Le manipulateur ne supporte pas d'avoir des défauts : il se veut et se vit parfait. Pour cela il prête à sa victime les intentions qu’il a lui-même. L'autre n'est pas une personne à part entière mais le mauvais reflet de lui qu'il refuse de voir. Souvent, la victime est déstabilisée, voire culpabilisée. Et, parce que "l'amour rend aveugle" (comme le dit l'adage), la proie du manipulateur choisit de rester au lieu de se sauver en courant. La proie est un peu la fourmi prise au piège de l'araignée. Elle est paralysée par une machination dont elle ignore les rouages et qui va la fragiliser. L'araignée entame sévèrement voire détruit l’estime de soi et génère divers troubles de la santé mentale et physique.

    Catherine Armessen lit un extrait de son dernier livre pour illustrer ce que peut être le comportement quotidien d’un manipulateur. Voilà ce que dit Alexandre Lambert, le manipulateur, à sa compagne, Camille :

    "- Tu la ramènes mais tu ne devrais pas. T’es un vrai boulet que je me traîne depuis des mois. Je la ferme mais j’en pense pas moins. Tu me rends la vie impossible. Tu chiales tout le temps, tu te laisses aller. T’es pas fichue de te débrouiller toute seule mais t’écoutes l’autre pétasse qui voudrait que tu prennes ton indépendance. Foutaises ! T’as quinze ans d’âge mental et l’énergie d’un lombric. J’étouffe avec toi !" (La Marionnette, p. 62)

    Catherine Armessen souligne un autre aspect souvent peu évoqué dans la manipulation dans le couple : l’intérêt matériel et financier. Ce point est capital car pour pouvoir soumettre et isoler sa victime, son bourreau s’arrange pour la rendre dépendante. Il la spolie financièrement (on retrouve là un des traits caractéristiques des dérives sectaires) et l’empêcher de quitter le domicile familial. L’isolement joue ainsi un double rôle : la victime se retrouve seule et avec peu de recours pour solliciter une aide extérieure. Les conséquences de la manipulation mentale dans le couple sont au final un effondrement total à la fois de la personne en tant qu'individu et en tant que membre de la société

    Le premier de ces recours n’est-il pas la justice en premier lieu ? Or, Bruno s’interroge sur l’apparente frilosité de l’institution judiciaire pour écouter, accompagner et finalement répondre aux victimes du harcèlement. Catherine Armessen se montre moins sévère, arguant l’importance dans nos institutions démocratiques de preuves capables d’accréditer ou non des cas de harcèlement, dont la caractéristique principale est la répétitivité. Pour cela, il faut des preuves. La justice se doit d’analyser avec froideur tous les éléments en sa possession et d’écouter plaignants et mis en accusation. Or, force est de constater que, très souvent affaiblie, la victime a le plus grand mal à affronter le manipulateur ; un manipulateur qui plus est bien au fait des moyens de retourner toute situation à son avantage, à telle enseigne que tout essai de médiation est impossible car elle se retournait indubitablement contre le plaignant. Le manipulateur est en effet un personnage imperméable aux émotions des autres, égocentrique et prêt à tout pour atteindre son but, y compris par le biais de la médiation judiciaire. 

    Le manipulateur, ajoute Catherine Armessen, vit dans un film dont il est le héros et pulvérise tout ce qui se trouve en travers de son chemin avec des armes qui peuvent être la séduction quand ça l'arrange: il cajole, flatte, adopte le discours qui plait a son interlocuteur, etc. L’autre arme dont il se sert couramment est le mensonge. Il s’en sert pour instrumentaliser autrui. Cet autrui qui devient sa chose : il ne tient aucun compte de ses  besoins des autres ni de ses droits.

    À ce stade du débat, plusieurs participants font une parenthèse, évoquant la place que la manipulation tient dans nos sociétés. Elle a certes des effets pervers ; il n’en reste pas moins vrai qu’elle est omniprésente en politique, dans la publicité, y compris dans nos vies quotidiennes. 

    Bruno s’interroge sur l’influence que pourrait avoir la tradition patriarcale de nos sociétés occidentales. Ne serait-ce pas sur ce substrat multimillénaire que pousserait une violence domestique éminemment masculine ? Catherine Armessen n’apporte pas de réponse définitive, précisant que la manipulation touche autant les hommes que les femmes, même si elle admet n’avoir jusqu’ici reçu que des femmes en consultation.  

    Un participant met en avant l’aspect psychiatrique de la manipulation tout en mettant en garde le public de ne pas confondre comportements et symptômes cliniques : le manipulateur n’est pas un malade (et ce, même si, Bruno le rappelle, il peut avoir des circonstances atténuantes, durant l’enfance ou l’adolescence par exemple, ce que Catherine Armessen évoque dans son dernier roman). Ce même participant tient à ajouter, non sans provocation, que tout bourreau implique une victime qui apporterait une forme de soumission sinon de consentement implicite. Catherine Armessen va dans ce sens, quoique avec plus de nuance. La victimisation est un chemin facile qui ne peut pas donner de solutions aux cas de harcèlements. C’est un combat que le manipulé doit livrer au manipulateur et non pas une soumission ou une abdication qui ne règleraient rien. Détruit par le regard de celui ou celle que l’on aimait, parce que ses défenses ont sauté et que l’estime de soi a disparu, le chemin est long pour recouvrer des forces pour cette lutte sans merci, a fortiori pour se reconstruire, ce que nous évoquerons plus loin. 

    Évoquant cette confrontation terrible, très souvent cachée parce qu’intime, et parce que nous sommes dans un café philo, une question proprement existentielle se pose : celle du rapport à autrui. Dans cette lutte violente, n’est-ce pas moi-même que je défie lorsque je soumets ma victime ? Le regard de l’autre est capital, admet Claire. Jean-Paul Sartre parle de cet autre qui n’est pas moi-même mais qui me renvoie ma propre image. Je me construis dans le monde, rappelle le philosophe existentialiste, et mon rapport au monde se fait au travers d’autrui. Autrui m’est indispensable à ma propre existence. Là, sans doute, se trouve l’aspect le plus tragique dans ce rapport dominant-dominé que nous traitons ce soir. Autrui, qui était l’être aimé, celui en qui nous faisions une confiance aveugle, détruit mon estime de soi par son regard, par ses mots humiliants. Dit autrement, cette confrontation quotidienne au travers de la manipulation contribue à détruire mon être. Dans ma rencontre avec autrui, conceptualise l’existentialisme, je fais l’expérience de l’intersubjectivité : “La nature de mon corps me renvoie à l’existence d’autrui et à mon être-pour-autrui. Je découvre avec lui, un autre mode d’existence aussi fondamental que l’être-pour-soi et que je nommerai être-pour-autrui” (Jean-Paul Sartre, L’Être et le Néant). Dans le tragique de la manipulation, autrui fait de moi un objet. Il me cristallise : je ne suis plus un sujet qu’autrui, que j’aime ou que je croyais aimer,  recherche pour fonder son propre être mais je deviens un non-sujet qu’il cherche à détruire. Je ne suis plus cet être libre que l’autre veut comme absolu et qui est aussi une limitation de sa propre liberté : je ne suis, au contraire, plus qu’un objet (non-sujet) dont autrui (le manipulateur en l’occurrence) cherche à annihiler la liberté comme s’il était seul au monde.

    À ce stade du débat, nous entrons dans une discussion proprement médicale. Catherine Armessen souligne que le harcèlement cesse d’être un problème social et devient un cas médico-social ce qu’une intervenante approuve, pour avoir été elle-même victime. Le manipulateur lamine l'estime de soi. Or celle- ci est vitale pour notre équilibre psychique. Catherine Armessen parle des trois degrés dans l’estime de soi. Il y a d’abord l’amour de soi, qui est le noyau dur. Il nous permet de résister aux tempêtes de la vie et défend notre intégrité. Il résiste aux critiques et au rejet. Il prend sa source dans l'amour inconditionnel que nous avons reçu dans l'enfance. Le deuxième degré est la confiance en soi. Elle permet de se sentir capable d'agir avec efficacité. Elle permet de ne pas vivre un échec comme un drame et de n'avoir qu'une peur raisonnable du jugement de autres. Elle prend sa source dans une éducation mesurée, ni trop perfectionniste ni surprotectrice, ce qui est le défaut actuel dans l’éducation actuelle de nombre d’enfants, ajoute notre invitée ! La confiance en soi peut néanmoins s'acquérir à l’âge adulte. Le troisième et dernier degré est la vision de soi-même. C'est une vision subjective, très influencée à la base par la perception positive ou négative des parents. Ces trois composantes de l'estime de soi se forment très tôt et interagissent. Toute notre vie, l'estime de soi doit être nourrie par l'amour, l'estime, les compétences, etc. Le manipulateur, par la répétition de comportements malveillants, érode l'estime de soi jusqu'a la cassure. Finalement, broyée dans la mécanique manipulatoire, la victime ne fait-elle pas inconsciemment le choix du regard de l’autre plutôt que de l’estime d’elle-même ? C’est la question que plusieurs participants soulèvent au cours du débat.

    Pour s’échapper de ce processus manipulatoire (car le débat de ce soir pose cette question : "Pourquoi rester, comment partir ?"), quelles sont les solutions ? Nous avons dit plus haut que la médiation et la diplomatie n’ont aucun effet sur le manipulateur, passé maître dans l’art de tirer avantage de toute situation grâce à ses "talents".

    La fuite est inéluctable pour se libérer de la manipulation. La fourmi, un jour, décide de sortir de la toile de ĺ’araignée bien que cela, paraisse mission impossible. Pourquoi impossible ? Deux obstacles au moins se dressent en effet : les émotions et les croyances. Le manipulateur a recours a moult stratagèmes pour retenir sa proie: il la culpabilise, se victimise, menace de se suicider. Et cela marche longtemps. La séparation demande du courage. Le manipulateur ne recule devant rien pour retenir sa proie. Le divorce lui parait inconcevable. Il essaiera de manipuler le juge, de terroriser son conjoint, de mettre à dos les proches de sa victime. Tous les coups sont permis. Parmi les grands classiques: les accusations mensongères, le terrorisme financier, la revendication de la garde des enfants. Lorsque la fuite a lieu, au sentiment de délivrance vient se substituer des difficultés matérielles mais aussi des souffrances dues à la destruction psychologique. Pour cela, une longue période est nécessaire et le soutien du corps médical, des autres, de la famille ou des amis s’avèrent indispensables afin de se retrouver et de faire le choix de soi-même. Ce que plusieurs témoins attestent, non sans émotion ! La fuite n’est finalement que la première étape vers la reconstruction psychologique qui est toujours possible. Une participante témoigne que se libérer d’une telle emprise est possible. Pour elle, se fut le cas après cinq années de travail sur elle-même.  

    Sur cette note d’espoir, Claire et Bruno remercient chaleureusement Catherine Armessen pour l’intervention de ce soir. Une séance de dédicaces suit immédiatement ce débat. 

    La soirée se termine par le vote de la dernière séance de cette saison. Plusieurs sujets étaient proposés : "Qu’est-ce qu’une vie réussie ?", "L’histoire se répète-t-elle ?", "Comment vieillir ?", "L’égalité est-elle une utopie ?" et "Comment devient-on femme aujourd’hui ?" Les participants choisissent à quelques voix près (devant le sujet sur la vieillesse) le sujet : "Qu’est-ce qu’une vie réussie ?" Ce sera le thème de la séance du 28 juin 2013, qui sera aussi la dernière de cette saison 4.

    Catherine Armessen a adressé un mot à l'adresse des participants du café philosophique de Montargis. Lire ce message sur ce lien.

    Vous pouvez consulter son site Internet sur ce lien : http://www.catherine-armessen.fr.

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  • UN ARTICLE SUR LE CAFE PHILO

    Retrouvez, en cliquant sur l'image ci-dessous, un article sur le café philosophique de Montargis.

    Merci au site de Villanimation.

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  • UN MOT DE CATHERINE ARMESSEN APRÈS SON INTERVENTION DU 7 JUIN 2013

    armessen"Chers participants,

    Un grand merci pour la qualité et la spontanéité des échanges que j'ai pu avoir avec vous. Je garderai un excellent souvenir de cette rencontre qui m'a personnellement apporté beaucoup. l a discussion est toujours constructive. Écouter le point de vue des autres permet d'éviter le piège  de la pensée solitaire forcément réductrice.

    Au plaisir de vous rencontrer de nouveau autour d'un autre thème."

    Catherine Armessen

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 7 JUIN 2013

    640984472.JPGLe café philosophique de Montargis du vendredi 7 juin 2013 réunissait de 90 à 100 personnes pour un débat qui s'intitulait : "Manipulation dans le couple : pourquoi rester ? Comment partir ?"

    Claire et Bruno tiennent à remercier en premier lieu Catherine Armessen qui était venue coanimée pour l'occasion cette séance. Bientôt, sur ce site, vous retrouverez comme d'habitude le compte-rendu de cette séance. 

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 28 juin 2013 à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée. Le débat sera intitulé : "Qu'est-ce qu'une vie réussie ?"

     

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  • COUP DE PROJECTEUR DU SITE VILLANIMATION.COM

    villeanimation.pngLien externe: http://www.villanimation.com

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  • SÉANCE DU 7 JUIN 2013 : "MANIPULATION DANS LE COUPLE"

    manipulation

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 7 juin 2013 (ATTENTION ! CHANGEMENT DE DATE !) à 19H à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée.

    Le débat sera intitulé : "Manipulation  dans le couple : pourquoi rester ? Comment partir ?"

    Pour cette séance, Claire et Bruno seront accompagnés de Catherine Armessen, médecin et auteur de La Marionnette (éd. Feuillage).


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  • SARTRE : LA LIBERTÉ D'AUTRUI EST LE FONDEMENT DE SON ÊTRE

    "Tout ce qui vaut pour moi vaut pour autrui. Pendant que je tente de me libérer de l'emprise d'autrui, autrui tente de se libérer de la mienne ; pendant que je cherche à asservir autrui, autrui cherche à m'asservir. Il ne s'agit nullement ici de relations unilatérales avec un objet-en-soi, mais de rapports réciproques et mouvants. Les descriptions qui vont suivre doivent donc être envisagées dans la perspective du conflit. Le conflit est le sens originel de l'être-pour-autrui. 

    beauvoir-sartre.jpgSi nous partons de la révélation première d'autrui comme regard, nous devons reconnaître que nous éprouvons notre insaisissable être-pour-autrui sous la forme d'une possession. Je suis possédé par autrui ; le regard d'autrui façonne mon corps dans sa nudité, le fait naître, le sculpte, le produit comme il est, le voit comme je ne le verrai jamais. Autrui détient un secret : le secret de ce que je suis. Il me fait être et, par cela même, me possède, et cette possession n'est rien autre que la conscience de me posséder. Et moi, dans la reconnaissance de mon objectité, j'éprouve qu'il a cette conscience. A titre de conscience, autrui est pour moi à la fois ce qui m'a volé mon être et ce qui fait « qu'il y a » un être qui est mon être. Ainsi ai-je la compréhension de cette structure ontologique ; je suis responsable de mon être-pour-autrui, mais je n'en suis pas le fondement ; il m'apparaît donc sous forme d'un donné contingent dont je suis pourtant responsable, et autrui fonde mon être en tant que cet être est sous la forme du « il y a » ; mais il n'en est pas responsable, quoiqu'il le fonde en toute liberté, dans et par sa libre transcendance. Ainsi, dans la mesure où je me dévoile à moi-même comme responsable de mon être, je revendique cet être que je suis ; c'est-à-dire que je veux le récupérer ou, en termes plus exacts, je suis projet de récupération de mon être. Cet être qui m'est apprésenté comme mon être, mais à distance, comme le repas de Tantale, je veux étendre la main pour m'en emparer et le fonder par ma liberté même. Car, si, en un sens, mon être-objet est insupportable contingence et pure « possession » de moi par un autre, en un autre sens cet être est comme l'indication de ce qu'il faudrait que je récupère et que je fonde pour être fondement de moi. Mais c'est ce qui n'est concevable que si je m'assimile la liberté d'autrui. Ainsi, mon projet de récupération de moi est fondamentalement projet de résorption de l'autre. Toutefois ce projet doit laisser intacte la nature de l'autre. C'est-à-dire que : 1° Je ne cesse pas pour cela d'affirmer autrui, c'est-à-dire de nier de moi que je sois l'autre : l'autre étant fondement de mon être ne saurait se diluer en moi sans que mon être-pour-autrui s'évanouisse. Si donc je projette de réaliser l'unité avec autrui, cela signifie que je projette de m'assimiler l'altérité de l'autre en tant que telle, comme ma possibilité propre. Il s'agit, en effet, pour moi de me faire être en acquérant la possibilité de prendre sur moi le point de vue de l'autre. Mais il ne s'agit pas cependant d'acquérir une pure faculté abstraite de connaissance. Ce n'est pas la pure catégorie de l'autre que je projette de m'approprier : cette catégorie n'est ni conçue ni même concevable. Mais, à l'occasion de l'épreuve concrète, soufferte et ressentie, de l'autre, c'est cet autre concret comme réalité absolue que je veux m'incorporer dans son altérité. 2° L'autre que je veux assimiler n'est aucunement l'autre-objet. Ou, si l'on veut, mon projet d'incorporation de l'autre ne correspond nullement à un ressaisissement de mon pour-soi comme moi-même et à un dépassement de la transcendance de l'autre vers mes propres possibilités. Il ne s'agit pas pour moi d'effacer mon objectivité en objectivant l'autre, ce qui correspondrait à me délivrer de mon être-pour-autrui, mais, bien au contraire, c'est en tant qu'autre-regardant que je veux m'assimiler l'autre et ce projet d'assimilation comporte une reconnaissance accrue de mon être-regardé. En un mot, je m'identifie totalement à mon être-regardé pour maintenir en face de moi la liberté regardante de l'autre et, comme mon être-objet est la seule relation possible de moi à l'autre, c'est cet être-objet seul qui peut me servir d'instrument pour opérer l'assimilation à moi de l'autre liberté. Ainsi, comme réaction à l'échec de la troisième ek-stase, le pour-soi veut s'identifier à la liberté d'autrui, comme fondant son être-en-soi. Etre à soi-même autrui — idéal toujours visé concrètement sous forme d'être à soi-même cet autrui — c'est la valeur première des rapports avec autrui ; cela signifie que mon être-pour-autrui est hanté par l'indication d'un être-absolu qui serait soi en tant qu'autre et autre en tant que soi et qui, se donnant librement comme autre son être-soi et comme soi son être-autre, serait l'être même de la preuve ontologique, c'est-à-dire Dieu. Cet idéal ne saurait se réaliser sans que je surmonte la contingence originelle de mes rapports à autrui, c'est-à-dire le fait qu'il n'y a aucune relation de négativité interne entre la négation par quoi autrui se fait autre que moi et la négation par quoi je me fais autre que l'autre. Nous avons vu que cette contingence est insurmontable : elle est le fait de mes relations avec autrui, comme mon corps est le fait de mon être-dans-le-monde. L'unité avec autrui est donc, en fait, irréalisable. Elle l'est aussi en droit, car l'assimilation du pour-soi et d'autrui dans une même transcendance entraînerait nécessairement la disparition du caractère d'altérité d'autrui. Ainsi, la condition pour que je projette l'identification à moi d'autrui, c'est que je persiste à nier de moi que je sois l'autre. Enfin, ce projet d'unification est source de conflit puisque, tandis que je m'éprouve comme objet pour autrui et que je projette de l'assimiler dans et par cette épreuve, autrui me saisit comme objet au milieu du monde et ne projette nullement de m'assimiler à lui. Il serait donc nécessaire — puisque l'être pour autrui comporte une double négation interne — d'agir sur la négation interne par quoi autrui transcende ma transcendance et me fait exister pour l'autre, c'est-à-dire d'agir sur la liberté d'autrui."

    Jean-Paul Sartre, L'Être et le Néant, troisième partie, chap. III  (1943)


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  • LES 30 CARACTÉRISTIQUES DU MANIPULATEUR

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    Le manipulateur est un individu qui peut utiliser différents masques selon les personnes qu’il côtoie. Il peut passer du sympathique au dictateur caractériel. C’est pour cette raison qu’il est difficile de déceler un agresseur moral.

    Cependant, comme le fait si bien remarqué Isabelle Nazare-Aga : “le manipulateur sympathique ne l’est que jusqu’à une certaine limite. Lorsque nous touchons à son pouvoir ou à son territoire, il se transforme instantanément. Lorsqu’on lui refuse quelque chose, il devient ironique, sarcastique, insistant, voire méchant. Il ne supporte pas plus les remarques ou reproches que n’importe quel autre manipulateur”.

    Isabelle Nazare-Aga a pu déterminer 30 caractéristiques du manipulateur, dont 4 sont des conséquences des 26 autres.

     Pour qualifier une personne de manipulatrice, il faut au moins une dizaine de caractéristiques parmi la liste suivantes :

    1. Elle culpabilise les autres, au nom du lien familial, de l’amitié, de l’amour, de la conscience professionnelle, etc.

    2. Elle reporte sa responsabilité sur les autres ou se démet de ses propres responsabilités.

    3. Elle ne communique pas clairement ses demandes, ses besoins, ses sentiments et ses opinions.

    4. Elle répond très souvent de façon floue.

    5. Elle change ses opinions, ses comportements, ses sentiments selon les personnes ou les situations.

    6. Elle invoque des raisons logiques pour déguiser ses demandes.

    7. Elle fait croire aux autres qu’ils doivent être parfaits, qu’ils ne doivent jamais changer d’avis, qu’ils doivent tout savoir et répondre immédiatement aux demandes et aux questions.

    8. Elle met en doute les qualités, la compétence, la personnalité des autres ; elle critique sans en avoir l’air, dévalorise et juge.

    9. Elle fait faire ses messages par autrui ou par des intermédiaires (téléphone au lieu du face à face, laisse des notes écrites).

    10. Elle sème la zizanie et crée la suspicion, divise pour mieux régner et peut provoquer la rupture d’un couple.

    11. Elle sait se placer en victime pour qu’on la plaigne (maladie exagérée, entourage « difficile », surcharge de travail, …)

    12. Elle ignore les demandes (même si elle dit s’en occuper).

    13. Elle utilise les principes moraux des autres pour assouvir ses besoins (notions d’humanité, de charité, racisme, "bonne" ou "mauvaise" mère,…)

    14. Elle menace de façon déguisée ou fait un chantage ouvert.

    15. Elle change carrément de sujet au cours d’une conversation.

    16. Elle évite ou s’échappe de l’entretien, de la réunion.

    17. Elle mise sur l’ignorance des autres et fait croire à sa supériorité.

    18. Elle ment.

    19. Elle prêche le faux pour savoir le vrai, déforme et interprète.

    20. Elle égocentrique.

    21. Elle peut être jalouse même si elle est un parent ou un conjoint.

    22. Elle ne supporte pas la critique et nie des évidences.

    23. Elle ne tient pas compte des droits, des besoins et des désirs des autres.

    24. Elle utilise très souvent le dernier moment pour demander, ordonner ou faire agir autrui.

    25. Son discours paraît logique ou cohérent alors que ses attitudes, ses actes ou son mode de vie répondent au schéma opposé.

    26. Elle utilise des flatteries pour plaire, fait des cadeaux ou se met soudain aux petits soins pour sa victime.

    27. Elle produit un état de malaise ou un sentiment de non-liberté (piège).

    28. Elle est parfaitement efficace pour atteindre ses propres buts mais aux dépens d’autrui.

    29. Elle fait faire des choses que l’autre n’aurait probablement pas faites de son propre gré.

    30. Elle est constamment l’objet de discussions entre gens qui la connaissent, même si elle n’est pas là. 

    Pour être en présence d’un manipulateur, il faut au moins une dizaine de caractéristiques (14 selon certains spécialistes).


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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE VENDREDI PROCHAIN : "MANIPULATION DANS LE COUPLE..."

    Le café philosophique de Montargis fixe rendez-vous le vendredi 7 juin 2013 à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée. Le sujet de ce débat aura pour titre et pour thème : "Manipulation dans le couple : pourquoi rester ? Comment partir ?

    CouvMarionnette modif cp.jpgLes participants se pencheront sur le couple, et plus particulièrement sur les couples au sein desquels sévit la manipulation sous toutes ses formes. Aidés de Catherine Armessen, médecin et auteur de La Marionnette (éd. Feuillages), ils essaieront de définir les mécanismes de la manipulation et s'interrogeront sur la réalité de cette dernière lorsque la séduction et le sentiment amoureux y sont mêlés. Pourquoi rester et comment partir lorsque je suis victime d'un manipulateur ? A partir de quand peut-on se dire manipulé ? 

    Ce sont autant de questions qui seront débattues par le public et par les animateurs du café philosophique de Montargis. Rendez-vous pour cette séance le vendredi 7 juin 2013 à 19 heures à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée de Montargis.

    Entrée libre et gratuite.

     
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  • FLASH-BACK...

    Catherine Armessen, qui accompagnera Claire et Bruno pour la prochaine séance "Manipulations dans le couple : Pourquoi rester ? Comment partir ?" avait précédemment co-animé un autre de nos cafés philosophiques. 

    Il s'agissait de la séance du 24 juin 2011 intitulée (saison 2) : "Pensées sectaires : où s'arrête ma liberté ?" Rendez-vous sur ce lien pour en savoir plus.

     

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  • QU'EST-CE QU'UN PERVERS NARCISSIQUE ?

    On parle de manipulation mentale lorsqu’un individu ou un groupe exerce, d’une façon ou d’une autre, une tentative de contrôle, le plus souvent psychique, sur autrui entraînant une déstabilisation des processus décisionnels, de la capacité à juger, du pouvoir d’auto critique.

    Autrement dit, la manipulation mentale est le fait d’obtenir de quelqu’un qu’il fasse ou pense quelque chose, sans qu’il ne s’en aperçoive véritablement, sans qu’il puisse décoder que sa réflexion est hors service.

    Le mécanisme d’emprise par un pervers narcissique

    Nouvel Obs.jpgLorsqu’elle vise à exercer une emprise sur autrui, la manipulation mentale est l’oeuvre d’un manipulateur, en psychopathologie on l’appelle un pervers narcissique. Rien ne le distingue particulièrement, et si nous croisons son chemin, il y a de grandes chances pour que nous le trouvions sympathique, accueillant, intelligent et même cultivé. Les manoeuvres qu’il déploie sont dissimulées et n’alertent pas.

    Cette capacité à manipuler n’est donc pas l’apanage de n’importe qui, elle est celle du pervers narcissique dont la description a été faite à la fin des années 80, notamment par Alberto Eiguier, psychiatre et psychanalyste, dans son livre Le pervers narcissique et son complice.

    Le titre même de l’ouvrage indique la nécessité d’un "autre" sur qui va se déployer la manipulation. Ce "complice" doit également avoir certaines dispositions psychologiques qui vont l’amener à se "soumettre". 

    Le pervers narcissique

    Un pervers narcissique est un individu présentant une personnalité marquée à la fois par un narcissisme exacerbé et des traits de perversion morale :

    - le narcissisme est une composante de toute personnalité, fondation en quelque sorte de notre Moi et de l’amour de soi. Sa fragilité, ses insuffisances conduisent à des troubles dits « narcissiques », comme le besoin inlassable d’être admiré associé à un besoin de reconnaissance et d’empathie.

    - La perversion est aussi une composante commune de la personnalité de chacun : c’est le fait de détourner. La pathologie associée correspond à un type particulier de personnalité, tendant vers la satisfaction de ses désirs et de ses besoins aux dépens des autres. Il va donc utiliser l’autre à ses propres fins sans aucun respect d’autrui. 

    Parler de manipulation ne peut se faire qu’en décrivant comment fonctionne le pervers narcissique. Celui-ci, sous l’influence de son Moi grandiose, essaie de créer un lien avec autrui en s’attaquant tout particulièrement à l’intégrité narcissique de ce dernier, c’est-à-dire au fondement même de sa personnalité afin de la désarmer et de se l’approprier.

    Il attaque la confiance de soi et l’auto-estime chez l’autre ; il cherche et réussit à faire croire que le lien de dépendance de l’autre envers lui est irremplaçable, et que c’est l’autre qui en a besoin et qui le sollicite : voilà le détournement.

    Le pervers narcissique est envieux de la pensée autonome de sa proie, de son intensité émotionnelle et de sa créativité. Ce qui exacerbe sa possessivité, c’est le fait de se lancer « à la conquête » du territoire psychique de l’autre. Il ignore ce qui peut aller à l’encontre de son propre intérêt. Ce qui importe pour lui, c’est de regonfler son Moi et pour cela il veut un « être » qui l’admire et qui va lui renvoyer une image extraordinaire ou prestigieuse de lui-même.

    Le pervers narcissique traite autrui comme une chose, un ustensile. Il faut donc avoir une certaine prédisposition psychopathologique pour pouvoir pratiquer une manipulation mentale, dont le but n’est pas une communication ni un échange, mais un « discours falsifié » qui amène à une conversion.

    Si l’auditeur, dont le parcours de vie se trouve en attente, en questionnement, en défaillance, est disponible pour cette écoute, il est prêt à répondre au chant des sirènes et à écouter toute la fable jusqu’à son dénouement...

    Télécharger ici l'étude complète de l'UNADFI

     
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  • QUELQUES CHIFFRES AU SUJET DE LA VIOLENCE CONJUGALE

    violence-conjugale.jpgLes violences au sein du couple représentent plus du quart de l’ensemble des actes de violence.

    En France, une femme meurt en moyenne tous les 3 jours.

    47 573 faits ont été enregistrés par la gendarmerie et la police en 2008.

    156 Femmes sont mortes sous les coups de leurs conjoints.

    27 Hommes sont morts tués par leurs compagnes mais les trois quarts battaient leurs femmes.

    25 % de toutes les morts violentes ont eu lieu dans le cadre du couple.

    38 %  des crimes conjugaux sont liés à la séparation.

    37 % des auteurs masculin d’homicides se sont suicidés après leurs actes.

    20 % des homicides sont commis sous l’emprise de l’alcool ou de produits stupéfiants.

    Pour en savoir plus, lire également ce document

     

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  • CHANGEMENT DE DATE DE NOTRE PROCHAINE SÉANCE !

    ATTENTION !

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    Notez bien que la prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 7 juin 2013 à 19 heures à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée (et non pas le 31 mai comme annoncé précédemment).

    Cette séance, intitulée "Manipulation dans le couple : pourquoi rester ? Comment partir ?", verra la participation exceptionnelle de Catherine Armessen.

    Merci de votre attention et à bientôt !

     

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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 3 MAI 2013

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    Le café philosophique de Montargis du vendredi 3 mai 2013 réunissait environ 80 personnes pour un débat qui s'intitulait : "L'amour peut-il se passer de normes ?"

    Claire et Bruno tiennent à remercier les personnes présentes. Bientôt, sur ce site, vous retrouverez comme d'habitude le compte-rendu de cette séance. Notez bien que le compte-rendu de la séance précédente sera également très bientôt en ligne...

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 7 juin 2013 (changement de date) à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée. Pour l'occasion, Claire et Bruno seront exceptionnellement accompagnés de Catherine Armessen, médecin et auteur de La Marionnette (éd. Feuillages). Le débat sera intitulé : "Manipulation dans le couple : pourquoi rester ? Comment partir ?"

     

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