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Café philosophique de Montargis - Page 2

  • Musset : A M. V. H.

    Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
    Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,
    Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,
    Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
    Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
    Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux.
    Puis le cœur s’aperçoit qu’il est devenu vieux,
    Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes.
    De ces biens passagers que l’on goûte à demi,
    Le meilleur qui nous reste est un ancien aMumi.
    On se brouille, on se fuit. Qu’un hasard nous rassemble,
    On s’approche, on sourit, la main touche la main,
    Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,
    Que l’âme est immortelle, et qu’hier c’est demain.

    Alfred de Musset, "A M. V. H. ", Sonnets (1843)

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  • Sénèque : bonheur et amitié

    Le sage, encore qu'il se contente de lui, veut pourtant avoir un ami, ne serait-ce que pour exercer son amitié, afin qu'une vertu si grande ne reste pas inactive, non dans le but dont parlait Epicure précisément dans cette lettre : "Pour avoir quelqu'un qui s'asseye auprès de lui quand il est malade, qui lui porte secours quand il est jeté dans les fers ou privé de ressources", mais pour avoir quelqu'un auprès de qui lui-même s'asseye quand il est malade, qu'il libère lui-même quand des ennemis le gardent prisonnier. Celui qui ne regarde que lui et, pour cette raison, s'engage dans une amitié, pense mal. Il finira comme il a commencé : il s'est procuré un ami destiné à lui prêter appui contre les fers; au premier cliquetis de chaînes, il s'en ira...

    "Il ne s'agit pas, dis-tu, pour l'instant, de savoir si l'amitié doit être ou non recherchée pour elle-même". Mais si, c'est avant tout ce que l'on doit prouver; car, si elle doit être recherchée pour elle-même, peut aller vers elle celui qui se contente de lui-même. "Comment donc va-t-il vers elle ?" Comme vers une chose très belle, sans être pris par le goût du lucre ni terrorisé par les variations de la fortune; on retire à l'amitié sa majesté, quand on se la procure pour profiter de bonnes occasions.

    "Le sage se contente de lui". Cette phrase, mon cher Lucilius, la plupart des gens l'interprètent de travers : ils écartent le sage de partout et le confinent à l'intérieur de sa peau. Or, on doit distinguer le sens et la portée de cette parole : le sage se contente de lui pour vivre heureux, non pour vivre; dans ce dernier cas, en effet, il a besoin de beaucoup de choses, dans le premier, seulement d'une âme saine, redressée et regardant de haut la fortune...

    Donc, quoiqu'il se contente de lui-même, il a besoin d'amis; il désire en avoir le plus possible, non pas pour vivre heureux; car il vivra heureux même sans amis. Le souverain bien ne demande pas de moyens à l'extérieur; il se cultive à domicile, il vient tout entier de soi; il commence à être assujetti à la fortune s'il demande au dehors une partie de soi.

    "Quelle est, cependant, la vie qui attend le sage, s'il se trouve abandonné sans amis, qu'il ait été jeté en prison ou bien isolé en pays étranger, ou bien retenu dans une longue navigation, ou échoué sur une rive déserte ?" Elle sera comme celle de Jupiter, lorsque, une fois le monde dissous et les dieux confondus en un seul être, la nature se relâche un peu, il se repose, livré à lui-même dans ses pensées. Le sage fait quelque chose comme cela : il se cache en lui-même, il reste avec lui-même.

    Tant que, bien entendu, il lui est permis d'arranger ses affaires selon son propre jugement, il se contente de lui et prend femme; il se contente de lui et a des enfants; il se contente de lui et, cependant, il ne saurait vivre s'il était destiné à vivre sans son semblable. Ce qui le porte à l'amitié, ce n'est aucun intérêt personnel, mais un instinct naturel; car, comme il en existe en nous pour d'autres relations, il existe une douceur innée de l'amitié. De même qu'il existe une aversion pour la solitude et une recherche de la vie en société, de même que la nature concilie l'homme avec l'homme, de même il existe dans cette relation-là aussi un aiguillon pour nous faireSé rechercher des amitiés.

    Sénèque, Lettres à Lucilius, I, 9 (Ier s.)

    Photo : Pexels - Phil Nguyen

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  • Maupassant :"Elle n’aurait pas pu être plus heureuse"

    Je la contemplais, triste, surpris, émerveillé par la puissance de l’amour ! Cette fille riche avait suivi cet homme, ce paysan. Elle était devenue elle-même une paysanne. Elle s’était faite à sa vie sans charmes, sans luxe, sans délicatesse d’aucune sorte, elle s’était pliée à ses habitudes simples. Et elle l’aimait encore. Elle était devenue une femme de rustre, en bonnet, en jupe de toile. Elle mangeait dans un plat de terre sur une table de bois, assise sur une chaise de paille, une bouillie de choux et de pommes de terre au lard. Elle couchait sur une paillasse à son côté.

    Elle n’avait jamais pensé à rien, qu’à lui ! Elle n’avait regretté ni les parures, ni les étoffes, ni les élégances, ni la mollesse des sièges, ni la tiédeur parfumée des chambres enveloppées de tentures, ni la douceur des duvets où plongent les corps pour le repos. Elle n’avait eu jamais besoin que de lui ; pourvu qu’il fût là, elle ne désirait rien.

    Elle avait abandonné la vie, toute jeune, et le monde, et ceux qui l’avaient élevée, aimée. Elle était venue, seule avec lui, en ce sauvage ravin. Et il avait été tout pour elle, tout ce qu’on désire, tout ce qu’on rêve, tout ce qu’on attend sans cesse, tout ce qu’on espère sans fin. Il avait empli de bonheur son existence, d’un bout à l’autre.

    Elle n’aurait pas pu être plus heureuse.

    Guy de Maupassant, "Le bonheur", Contes (1884)

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  • Image de bonheur

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  • "L'Art d'être heureux"

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  • Sully Prudhomme : "Ils se disent heureux, et le monde les voit"

    Va, ne nous plaignons pas de nos heures d'angoisse. 
    Un trop facile amour n'est pas sans repentir ; 
    Le bonheur se flétrit, comme une fleur se froisse 
    Dès qu'on veut l'incliner vers soi pour la sentir.

    Regarde autour de nous ceux qui pleuraient naguère 
    Les voilà l'un à l'autre, ils se disent heureux, 
    Mais ils ont à jamais violé le mystère 
    Qui faisait de l'amour un infini pour eux.

    Ils se disent heureux ; mais, dans leurs nuits sans fièvres, 
    Leurs yeux n'échangent plus les éclairs d'autrefois ; 
    Déjà sans tressaillir ils se baisent les lèvres, 
    Et nous, nous frémissons rien qu'en mêlant nos doigts.

    Ils se disent heureux, et plus jamais n'éprouvent 
    Cette vive brûlure et cette oppression 
    Dont nos cœurs sont saisis quand nos yeux se retrouvent ; 
    Nous nous sommes toujours une apparition !

    Ils se disent heureux, parce qu'ils peuvent vivre 
    De la même fortune et sous le même toit ; 
    Mais ils ne sentent plus un cher secret les suivre ; 
    Ils se disent heureux, et le monde les voit !                

    René-François Sully Prudhomme, Poèmes (1888)

    Photo : Pexels - Kristin Groth

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  • Solidarité pour aider

    Mardi 29 octobre dans l'après-midi un terrible incendie a ravagé la grange et l'écurie de Claire et Thierry à Cortrat, entre Montargis et Gien (45). Toute la famille se porte bien malgré un passage aux urgences pour Claire et Evan.

    Tous les animaux, chevaux, ânes et chèvres sont sains et saufs mais le foin et les granulés prévu pour l'hiver ainsi que l'ensemble du matériel est parti en fumée.

    La perte matériel est totale : (tracteur, 500 litres de fioul, gros équipement d'écurie, 12 tonnes de foin, 40 sacs de granulés, tout le matériel de sellerie, électrificateur, piquets, matériel d'attelage, matériel de camping).

    Mais l'atelier a aussi été dévasté avec la perte de tout les outils du tournevis à la perceuse (compresseur, tout les outils portatif, nettoyeur à haute pression, 2 groupes électrogène, débrousailleuse, etc.)

    Mais la famille a aussi perdu les vélos, étagères, boites de rangement, cantine en fer, armoires, friteuse, congélateur, etc.).

    En gros Il ne reste plus rien que les murs.

    Nous relayons cette info et incitons les internautes à aider par solidarité ces propriétaires. une cagnotte Leetchi a été mise en place. Merci pour eux ! Et tous nos soutiens !

    Cagnotte Litchee
    Article de la République du Centre

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  • Schopenhauer : "On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul"

    On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi. Car c'est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s'y pèse à sa vraie valeur. En outre un homme est d'autant plus essentiellement et nécessairement isolé, qu'il occupe un rang plus élevé dans le nobiliaire de la nature. C'est alors une véritable jouissance pour un tel homme, que l'isolement physique soit en rapport avec son isolement intellectuel : si cela ne peut pas être, le fréquent entourage d'êtres hétérogènes le trouble ; il lui devient même funeste, car il lui dérobe son moi et n'a rien à lui offrir en compensation. De plus, pendant que la nature a mis la plus grande dissemblance, au point de vue moral comme au point de vue intellectuel, entre les hommes, la société, n'en tenant aucun compte, les fait tous égaux, ou plutôt, à cette inégalité naturelle, elle substitue les distinctions et les degrés artificiels de la condition et du rang qui vont souvent diamétralement à l'encontre de cette liste par rang telle que l'a établie la nature.

    Arthur Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie (1851)

    Photo : Pexels - Engin Akyurt

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  • Grimaldi : Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie

    CVT_Le-parfum-du-bonheur-est-plus-fort-sous-la-pluie_149.png– Vous n’avez plus à craindre le malheur. C’est au plus fort de son étreinte que l’on apprécie le plus les choses positives. Lorsque le bonheur est normal, on ne le remarque pas.
    – C’est quand on est à l’apogée du malheur que l’on apprécie le plus le bonheur.
    Nous observons en silence les gouttes qui ruissellent sur la vitre. J’ai compris le message. Je ne dois plus avoir peur des orages. Le parfum du bonheur et plus fort sous la pluie.

    Virginie Grimaldi, Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie (2018)

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  • Nietzsche : Les bonheurs

    Dans le plus petit comme dans le plus grand bonheur, il y a toujours quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur : la possibilité d'oublier, ou pour dire en termes plus savants, la faculté de se sentir pour un temps en dehors de l'histoire. L'homme qui est incapable de s'asseoir au seuil de l'instant en oubliant tous les évènements passés, celui qui ne peut pas, sans vertige et sans peur se dresser un instant tout debout comme une victoire, ne saura jamais ce qu'est un bonheur et ce qui est pareil ne fera jamais rien pour donner du bonheur aux autres. Imaginez l'exemple extrême: un homme qui serait incapable de rien oublier et qui serait condamné à ne voir partout qu'un devenir; celui la ne croirait plus en soi il verrait tout se dissoudre en une infinité de points mouvants et finirait par se perdre dans ce torrent du devenir. Finalement en vrai disciple d'Héraclite il n'oserait même plus bouger un doigt. Tout acte exige l'oubli comme la vie des êtres organiques exige non seulement la lumière mais aussi l'obscurité. Un homme qui ne voudrait rien voir qu'historiquement serait pareil à celui qu'on forcerait à s'abstenir de sommeil ou à l'animal qui ne devrait vivre que de ruminer et de ruminer sans fin. Donc, il est possible de vivre presque sans souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l'animal mais il est impossible de vivre sans oublier. Ou plus simplement encore, il y a un degré d'insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit au vivant et qui finit par le détruire, qu'il s'agisse d'un homme d'une nation ou d'une civilisation.

    Friedrich Nietzsche, Secondes considérations intempestives (1874)

    Photo : Pexels - Ferdinand Studio

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  • Gavalda : "Je crève de solitude"

    CVT_10029_1060582.pngJe crève de solitude, se répétait-elle tout bas, je crève de solitude...
    Aller au cinéma peut-être? Pff... Et avec qui parler du film ensuite? A quoi ça sert les émotions pour soi tout seul ?

    Anna Gavalda, Ensemble, c'est tout (2013)

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  • "Le bonheur est pour demain"

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  • "Good Vibrations"

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  • Épicure : Propos sur la vie, la mort et le bonheur

    Maintenant habitue-toi à la pensée que la mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation et la mort est absence de sensation. Par conséquent, si l'on considère avec justesse que la mort n'est rien pour nous, l'on pourra jouir de sa vie mortelle. On cessera de l'augmenter d'un temps infini et l'on supprimera le regret de n'être pas éternel. Car il ne reste plus rien d'affreux dans la vie quand on a parfaitement compris qu'il n'y a pas d'affres après cette vie. Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu'elle serait un événement pénible, mais parce qu'on tremble en l'attendant. De fait, cette douleur, qui n'existe pas quand on meurt, est crainte lors de cette inutile attente !

    Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons la mort n'est pas là et lorsque la mort est là nous n'existons pas. Donc la mort n'est rien pour ceux qui sont en vie, puisqu'elle n'a pas d'existence pour eux, et elle n'est rien pour les morts, puisqu'ils n'existent plus. Mais la plupart des gens tantôt fuient la mort comme le pire des maux et tantôt l'appellent comme la fin des maux. Le philosophe ne craint pas l'inexistence, car l'existence n'a rien à voir avec l'inexistence, et puis l'inexistence n'est pas un méfait.

    Épicure, Lettre à Ménécée (IVe s. av JC)

    Photo : Pexels - Jonathan Borba

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  • Zorn : L'agitation du monde

    812D4J0ROHL._AC_UF1000,1000_QL80_.jpgA la sérénité du Bouddha l’agitation du monde paraît ridicule, car lui-même n’a plus rien à voir avec cela. Au cynique les sentiments du prochain paraissent ridicules parce que lui-même n’a plus de sentiments. A celui qui ne joue pas au football il paraît ridicule de courir pendant des heures après un petit ballon de cuir ; il ne se demande pas si ce jeu ne serait pas follement amusant, il ne voit que le côté ridicule de ces hommes adultes qui jouent comme de petits garçons. Sans doute celui qui fait quelque chose se rend-il toujours ridicule aux yeux de celui qui ne fait rien. Celui qui agit peut toujours prêter le flanc ; celui qui n’agit pas ne prend même pas ce risque. On pourrait dire que ce qui est vivant est toujours ridicule car seul ce qui est mort ne l’est pas du tout. […] Comme nous ne nous rendions jamais ridicules, nous étions tributaires des autres qui le faisaient à notre place et nous divertissaient de cette manière. Voilà pourquoi nous trouvions les clowns si sympathiques, les autres nous faisaient rire, ce dont nous étions par nous-mêmes incapables. Il va sans dire que nous n’étions pas en peine de trouver des ridicules dans notre entourage car plus on est soi-même un magasin de porcelaine, plus n’importe qui, venu de l’extérieur, y prend pour vous l’aspect d’un éléphant.

    Fritz Zorn, Mars (1975)

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  • Aristote : "Bien agir et être heureux sont une même chose"

    S'il faut admettre que bien agir et être heureux sont une même chose, il s'ensuit que, pour un État, en général, et pour chaque homme en particulier, la vie la meilleure est la vie active. Mais il n'est pas nécessaire, comme quelques-uns se l'imaginent, que cette activité se porte sur les autres, ni que l'on considère uniquement comme actives les pensées qui naissent de l'action, en vue de ses résultats ; ce sont bien plutôt les spéculations et les méditations qui n'ont d'autre fin ni d'autre cause qu'elles-mêmes. Car la bonne conduite est leur fin, et par conséquent, c'est déjà une activité. Or, c'est surtout de ceux dont la pensée organise les actions extérieures que nous disons qu'ils agissent au sens le plus fort du mot.

    Au reste, il n'est pas nécessaire que soient inactives même les cités dont l'existence est à part et qui préfèrent cette manière de vivre. Car il est possible que cette inaction soit partielle : en bien des points il y a communauté et relations réciproques entre les parties dont la cité se compose ; il en va de même pour tout homme pris individuellement. La preuve en est que la condition de Dieu même et celle de l'univers tout entier ne seraient guère dignes d'admiration si on les supposait sans actions extérieures, en plus de celles qui leur sont propres. Il est donc visible que c'est la même vie qui est la meilleure pour chaque homme considéré individuellement et pour les sociétés politiques dans leur ensemble.

    Aristote, Politique (IVe s. av. JC)

    Photo : Pexels - NISHIT DEY

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  • Salter : Bonheur et vie conjugale

    CVT_Un-bonheur-parfait_3291.pngViri fut ému de retrouver cette image de la vie conjugale sous sa forme la plus pure, la plus généreuse, par laquelle il avait lui-même si souvent bouleversé les autres. Soudain, il se sentit vulnérable, impuissant. Il eut l’impression de ne rien savoir, d’avoir tout oublié. Il essaya de voir des failles dans leur bonheur, mais sa surface l’éblouissait. Les doigts de Claire dépourvus de bagues, leur minceur et leur nudité, le contour de ses joues, de ses genoux, le troublaient. Il connut un de ces moments de panique inavouables où l’on se rend compte que sa propre vie n’est rien.

    Nedra vit aussi cette image, qui avait pour elle un autre sens : elle prouvait que la vie exigeait de l’égoïsme, de l’isolement et que, même dans un autre pays, une femme totalement inconnue pouvait le lui révéler d’une façon si limpide, car les Alba, elle en était sûre, tenaient à un certain mode de vie et l’avaient trouvé - par chance, ensemble.

    James Salter, Un bonheur parfait (2008)

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  • Y a-t-il un véritable bonheur à être heureux tout seul ?

    La prochaine séance du Café Philo aura lieu le vendredi 29 novembre 2024 à la Médiathèque de Montargis, à 19H.

    Le débat portera sur cette question : "Y a-t-il un véritable bonheur à être heureux tout seul ?"

    A bientôt

    Photo : Pexels - Cottonbro- Affiche Café Philosophique de Montargis - BC

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  • Merci aux participants de la séance du 25 octobre

    Environ 20 personnes participaient à la séance du vendredi 25 octobre 2024 à la Médiathèque de Montargis. Merci à l'équipe de la Médiathèque pour son accueil et pour l'organisation.

    La séance portait sur cette question : "Le corps est-il notre ami ou notre ennemi ?"

    Merci aux participants et participantes.

    La prochaine séance aura lieu à la Médiathèque de Montargis, le vendredi 29 novembre 2024 à 19 heures pour une nouvelle saison. Le sujet choisi par les participants sera celui-ci : "Y a-t-il un véritable bonheur à être heureux tout seul ?"

    A bientôt.

    Photo - Pexels - Lisa Fotios

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  • Augustin : Souffrir

    Et mon âme était mal portante et couverte de plaies, et se jetant misérablement hors d’elle-même, elle mendiait ces vifs attouchements qui devaient envenimer son ulcère. C’est le contact que l’on aime dans les créatures : aimer, être aimé m’était encore plus doux, quand la personne aimante se donnait toute à moi. Je souillais donc la source de l’amitié des ordures de la concupiscence; je couvrais sa sérénité du nuage infernal de la débauche. Hideux et infâme, dans la plénitude de ma vanité, je prétendais encore à l’urbanité élégante. Et je tombai dans l’amour où je désirais être pris, O mon Dieu, ô ma miséricorde, de quelle amertume votre, bonté a assaisonné ce miel ! Je fus aimé, j’en vins aux liens secrets de la jouissance, et, joyeux, je m’enlaçais dans un réseau d’angoisses, pour être bientôt livré aux verges de fer brûlantes de la jalousie, des soupçons, des craintes, des colères et des querelles.

    S. Augustin, Confessions (Ve s.)

    Photo : Pexels - Andrea Piacquadio 

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  • "On ne meurt pas d'amour"

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  • Cicéron : le corps, un stimulant

    La nature par le moyen de la raison attache l'homme à l'homme, à une communauté de vie et de langage, elle lui inspire avant tout de l'amour pour ceux qui sont nés de lui, le pousse à vouloir qu'il y ait des réunions, des assemblées d'hommes et à les fréquenter, à s'efforcer en conséquence de réunir tout ce qui est propre à l'alimentation et à l'entretien, non seulement pour lui-même mais pour sa compagne, ses enfants et les autres êtres qu'il aime et sur lesquels il veille. Un tel souci est pour l'âme un stimulant, son activité s'en trouve agrandie.

    Cicéron, De officiis (Ier s.)

    Photo : Pexels - Tembela Bohle - Bohlemedia

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  • Platon : Le corps, allié ou adversaire

    Chaque fois qu’en vertu de la cause errante, une âme viendrait s’implanter en un corps, (...) un certain nombre de facteurs devraient intervenir dans la nature humaine : d’abord la sensation (…) mise en branle par des impressions violentes, (...) en second lieu, le désir, un mélange de plaisir et de souffrance... Dominer ces éléments serait vivre dans la justice, être dominé par eux, vivre dans l’injustice.

    Platon, Timée (Ve s. av. JC)

    Photo : Pexels - Cottonbro

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  • Guillaume Bats : "Je ferais un bon père"

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  • De Vigan : Anorexique

    CVT_cvt_Jours-sans-faim-DV_6005.pngElle était comme une bouche énorme, avide, prête à tout engloutir, elle voulait vivre vite, fort, elle voulait qu’on l’aime à en mourir, elle voulait remplir cette plaie de l’enfance, cette béance en elle jamais comblée.

    Parce qu’il faisait d’elle une proie offerte au monde, elle avait muré ce désir dans un corps desséché, elle avait bâillonné ce désir fou de vivre, cette quête absurde, affamée, elle se privait pour contrôler en elle ce trop-plein d’âme, elle vidait son corps de ce désir indécent qui la dévorait, qu’il fallait faire taire.

    Delphine de Vigan, Jours sans faim (2009)

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  • Le corps est-il notre ami ou notre ennemi ?

    Le Café philosophique de Montargis donne rendez-vous à la Médiathèque de Montargis le vendredi 25 octobre à 19 heures pour sa nouvelle séance qui aura pour thème cette question : "Le corps est-il notre ami ou notre ennemi ?"

    La philosophie n’a cessé de s’intéresser au corps, sujet récurrent souvent perçu soit comme un ami, soit comme un ennemi. Nous ne pouvons rien y faire. Nous, êtres vivants, avons ce corps, plus ou moins bien en bonne santé, plus ou moins bien considéré par autrui, plus ou bien aimé par nous-même. Ce corps peut apparaître comme un bienfait (la mannequin sur les podiums) ou une contrainte (le malade cloué au lit), est source de plaisir ou de souffrance.

    Les participants du café philo seront invités à s’interroger sur le corps. En quoi serait-il un ami ou un ennemi ? Et un ami ou un ennemi à quoi ? N’y a-t-il pas une sorte de miracle naturelle à voir son corps vivre et penser ? Est-il une prolongation de l’âme et de notre esprit, voire un catalyseur ? Au contraire, ne nous contraint-il pas à nous éloigner d’autrui, de notre environnement… voire de nos pensées ? Le corps ne serait-il pas le meilleur ennemi de l’esprit comme le suggérait Platon ?      

    Ce seront autant de points qui pourront être débattus lors de cette séance. Rendez-vous donc à l’Atrium de la Médiathèque de Montargis le vendredi 25 octobre 2024 à 19 heures.

    La participation sera libre et gratuite.

    Photo : Pexels - Zack Jarosz

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  • "Summer Body"

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