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=>Saison. 15 - Page 3

  • La valise philosophique du mois : Café philo du 28 février 2025

    Retrouvez notre traditionnelle "Valise philosophique" du mois. Elle est consacrée à la séance du vendredi 28 février  2025 qui aura pour sujet : "Peut-on être maître de ses désirs ?" Cette séance aura lieu à la Médiathèque de Montargis.

    Comme pour chaque séance, nous vous avons préparé (colonne de gauche) des documents, textes, extraits de films ou de musiques servant à illustrer et enrichir les débats mensuels.

    Restez attentifs : régulièrement de nouveaux documents viendront alimenter cette rubrique d'ici la séance.

    Photo : Pexels - Caffeine

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  • Sade : Du libertinage

    CVT_La-philosophie-dans-le-boudoir_3234.pngL'imagination ne nous sert que quand notre esprit est absolument dégagé de préjugés : un seul suffit à la refroidir. Cette capricieuse portion de notre esprit est d'un libertinage que rien ne peut contenir ; son plus grand triomphe, ses délices les plus éminentes consistent à briser tous les freins qu'on lui oppose ; elle est ennemie de la règle, idolâtre du désordre et de tout ce qui porte les couleurs du crime.

    Marquis de Sade, La philosophie dans le boudoir (1795)

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  • S. Augustin : Le désir est vain

    Je vins à Carthage et de tous côtés j'entendais bouillonner la chaudière des amours infâmes. Je n'aimais pas encore mais j'aimais l'amour et par une indigence secrète je m'en voulais de n'être pas assez indigent. Aimant l'amour, je cherchais un objet à mon amour ; je haïssais la sécurité, la voie sans pièges, parce qu'au fond de moi j'avais faim : je manquais de la nourriture intérieure, de toi-même, mon Dieu, mais ce n'est pas de cette faim-là que je me sentais affamé ; je n'avais pas d'appétit pour les aliments incorruptibles, non que j'en fusse rassasié : plus j'en manquais, plus j'en étais dégoûté. Et mon âme était malade ; rongée d'ulcères, elle se jetait hors d'elle-même, misérablement avide de se gratter contre le sensible. Mais le sensible, certes, on ne l'aimerait pas s'il était inanimé.

    Aimer et être aimé m'était encore plus doux si je trouvais en outre jouir du corps de l'être aimé. Je souillais donc la source de l'amitié des ordures de la concupiscence et je voilais sa blancheur du nuage infernal de la convoitise. Et pourtant, dans l'excès de ma vanité, tout hideux et infâme que j'étais, je me piquais d'urbanité distinguée. Je me jetai ainsi dans l'amour où je désirais être pris. Mon Dieu, ô ma miséricorde, de quel fiel ta bonté a-t-elle assaisonné ce miel ! Je fus aimé. Je parvins en secret aux liens de la jouissance, je m'emmêlais avec joie dans un réseau d'angoisses pour être bientôt fouetté des verges brûlantes de la jalousie, des soupçons, des craintes, des colères et des querelles.

    Saint Augustin, Confessions (IVe s. ap. JC)

    Photo : Pexels - Maary Loura

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  • Spinoza : "Entre l'appétit et le désir il n'existe aucune différence"

    Toute chose s'efforce - autant qu'il est en son pouvoir - de persévérer dans son être. L'effort par lequel toute chose s'efforce de persévérer dans son être n'est rien d'autre que l'essence actuelle de cette chose. Cet effort, en tant qu'il a rapport à l'âme seule, s'appelle : Volonté. Mais lorsqu'il a rapport en même temps à l'Âme et au Corps, il se nomme : Appétit. L'appétit, par conséquence, n'est pas autre chose que l'essence même de l'homme, de la nature de laquelle les choses qui servent à sa propre conservation résultent nécessairement ; et par conséquent, ces mêmes choses, l'homme est déterminé à les accomplir.

    En outre, entre l'appétit et le désir il n'existe aucune différence, sauf que le désir s'applique, la plupart du temps, aux hommes lorsqu'ils ont conscience de leur appétit et, par suite, le désir peut être ainsi défini : « Le désir est un appétit dont on a conscience. » Il est donc constant, en vertu des théorèmes qui précèdent, que nous ne nous efforçons pas de faire une chose, que nous ne voulons pas une chose, que nous n'avons non plus l'appétit ni le désir de quelque chose parce que nous jugeons que cette chose est bonne ; mais qu'au contraire nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous nous efforçons vers elle, que nous la voulons, que nous en avons l'appétit et le désir.

    Baruch Spinoza, Éthique (1675)

    Photo : Pexels - Polina Tankilevitch

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  • Descartes : Au sujet de l'excès des passions

    Pour les remèdes contre les excès des passions, j'avoue bien qu'ils sont difficiles à pratiquer, et même qu'ils ne peuvent suffire pour empêcher les désordres qui arrivent dans le corps, mais seulement pour faire que l'âme ne soit point troublée, et qu'elle puisse retenir son jugement libre. A quoi je ne juge pas qu'il soit besoin d'avoir une connaissance exacte de la vérité de chaque chose, ni même d'avoir prévu en particulier tous les accidents qui peuvent survenir, ce qui serait sans doute impossible ; mais c'est assez d'en avoir imaginé en général de plus fâcheux que ne sont ceux qui arrivent, et de s'être préparé à les soutenir. Je ne crois pas aussi qu'on pèche guère par excès en désirant les choses nécessaires à la vie ; ce n'est que des mauvaises ou superflues que les désirs ont besoin d'être réglés. Car ceux qui ne tendent qu'au bien sont, ce me semble, d'autant meilleurs qu'ils sont plus grands ; et quoique j'aie voulu flatter mon défaut, en mettant une je ne sais quelle langueur entre les passions excusables, j'estime néanmoins beaucoup plus la diligence de ceux qui se portent toujours avec ardeur à faire les choses qu'ils croient être en quelque façon de leur devoir, encore qu'ils n'en espèrent pas beaucoup de fruit.

    René Descartes, Lettre à Élisabeth (mai 1646)

    Photo : Pexels Ron Lach

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  • Stanculescu : "L'éblouissement des petites filles"

    CVT_Leblouissement-des-petites-filles_9502.pngCe regard qu’il pose sur moi… Quelle douceur, quelle gentillesse dans son visage, c’est la douceur des forts, la gentillesse des forts. Ce visage près de moi, cette voix qui ne s’adresse qu’à moi, je pourrais rester là jusqu’à la fin de ma vie sans jamais avoir envie de partir, sans jamais avoir envie de voir un autre visage, d’entendre une autre voix, de respirer une autre odeur. Je ne me suis jamais sentie autant à ma place qu’en sa présence. Dès qu’il est là c’est l’univers entier qui se met en ordre, en équilibre. Je ne veux jamais le quitter.

    Timothée Stanculescu, L'éblouissement des petites filles (2021)

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  • Platon : "Pour bien vivre, il faut laisser prendre à ses passions tout l'accroissement possible"

    CALLICLES - Voici ce qui est beau et juste suivant la nature, je te le dis en toute franchise, c'est que pour bien vivre, il faut laisser prendre à ses passions tout l'accroissement possible, au lieu de les réprimer, et, quand elles ont atteint toute leur force, être capable de leur donner satisfaction par son courage et son intelligence et de remplir tous ses désirs à mesure qu'ils éclosent.

    Mais cela n'est pas, je suppose, la portée du vulgaire. De là vient qu'il décrie les gens qui en sont capables, parce qu'il a honte de lui-même et veut cacher sa propre impuissance. Il dit que l'intempérance est une chose laide, essayant par là d'asservir ceux qui sont mieux doués par la nature, et ne pouvant lui même fournir à ses passions de quoi les contenter, il fait l'éloge de la tempérance et de la justice à cause de sa propre lâcheté...

    La vérité que tu prétends chercher, Socrate, la voici : le luxe, l'incontinence et la liberté, quand ils sont soutenus par la force, constituent la vertu et le bonheur ; le reste, toutes ces belles idées, ces conventions contraires à la nature, ne sont que niaiseries et néant.

    Platon, Gorgias (Ve s. av. JC)

    Photo : Pexels - Polina Tankilevitch

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  • Platon : "Jamais nous ne posséderons en suffisance l'objet de notre désir"

    Aussi longtemps que nous aurons notre corps et que notre âme sera pétrie avec cette chose mauvaise, jamais nous ne posséderons en suffisance l'objet de notre désir. Or cet objet, c'est disons-nous, la vérité. Et non seulement mille et mille tracas nous sont en effet suscités par le corps à l'occasion des nécessités de la vie ; mais, des maladies surviennent-elles, voilà pour nous de nouvelles entraves dans notre chasse au réel ! Amours, désirs, craintes, imaginations de toute sorte, innombrables sornettes, il nous en remplit si bien, que par lui (oui, c'est vraiment le mot connu) ne nous vient même, réellement, aucune pensée de bon sens ; non, pas une fois ! Voyez plutôt : les guerres, les dissensions, la bataille, il n'y a pour les susciter que le corps et ses convoitises ; la possession des biens, voilà en effet la cause originelle de toutes les guerres, et, si nous sommes poussés à nous procurer des biens, c'est à cause du corps, esclaves attachés à son service ! Par sa faute encore, nous mettons de la paresse à philosopher à cause de tout cela.

    Mais ce qui est le comble, c'est que, sommes-nous arrivés enfin à avoir de son côté quelque tranquillité, pour nous tourner alors vers un objet quelconque de réflexion, nos recherches sont à nouveau bousculées en tous sens par cet intrus qui nous assourdit, nous trouble et nous démonte, au point de nous rendre incapables de distinguer le vrai. Inversement, nous avons eu réellement la preuve que, si nous devons jamais savoir purement quelque chose, il nous faudra nous séparer de lui et regarder avec l'âme en elle-même les choses en elles-mêmes. C'est alors, à ce qu'il semble, que nous appartiendra ce dont nous nous déclarons amoureux : la pensée ; oui, alors que nous aurons trépassé, ainsi que le signifie l'argument, et non point durant notre vie !

    Platon, Phédon (Ve s. av. JC)

    Photo : Pexels - Mikhail Nilov

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  • Attention : séance exceptionnelle au Hangar le dimanche 9 mars 2025 !

    Le Café philosophique fixe une séance exceptionnelle au Hangar de Châlette, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. ce sera le dimanche 9 mars à 15 heures. 

    Le débat portera sur cette question : "La liberté des unes s'arrête-t-elle là où commence le regard des autres ?"

    Affiche BC pour le Café philosophique de Montargis - Photo : Pexels - Amar Preciado

     

     

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  • Sénèque : Les tourments du désir

    Fais un bilan, te dis-je, et repasse tous les jours de ta vie ; tu en verras fort peu, à peine quelques déchets, qui soient restés à ta disposition. Tel obtenu les faisceaux qu'il souhaitait, désire les déposer et il dit tout le temps, "Quand finira l'année ?" Tel organise des jeux, qui attache grande valeur à avoir été désigné pour cela par le sort : "Quand échapperai-je à ces maudits jeux ?" dit-il. On s'arrache tel avocat au forum ; il attire un concours tel qu'une partie de l'assistance est trop loin pour l'entendre, et il dit "Quand les affaires seront-elles ajournées ?" Chacun devance sa propre vie : il se tourmente par désir de l'avenir et par dégoût du présent. Mais celui-ci qui met son temps tout entier à son service, qui organise toutes ses journées comme une vie entière, ne souhaite ni ne craint le lendemain. Qu'est-ce que l'heure qui vient peut jamais lui apporter, en fait de plaisir neuf ? Tout lui est connu, il a tout ressenti jusqu'à la satiété : pour le reste, que la fortune l'organise comme elle voudra. Sa vie, elle, est maintenant en sûreté ; on peut y ajouter quelque chose, mais on ne peut rien en retrancher ; et une addition serait comme une nourriture qu'on donnerait à un homme déjà rassasié et dont l'estomac est plein ; il la prend sans la désirer. Aussi, si tu vois quelqu'un avec des cheveux blancs et des rides, ne va pas penser qu'il a vécu longtemps : il n'a pas vécu longtemps, il a existé longtemps. Iras-tu dire qu'il a beaucoup navigué, l'homme qu'une affreuse tempête a poussé çà et là dès sa sortie du port, et a fait tourner en rond sans changer de place, sous le souffle alterné des vents déchaînés en tous sens ? Non, il n'a pas navigué beaucoup ; il a été beaucoup ballotté.

    Sénèque, De la brièveté de la vie (Ier s. ap. JC)

    Photo : Pexels - Maria Eduarda Loura Magalhães

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  • Radiguet : Le Diable au corps

    A37391.jpgRien n’absorbe plus que l’amour. On n’est pas paresseux, parce que, étant amoureux, on paresse. L’amour sent confusément que son seul dérivatif réel est le travail. Aussi le considère-t-il comme un rival. Et il n’en supporte aucun. Mais l’amour est paresse bienfaisante, comme la molle pluie qui féconde. Si la jeunesse est niaise, c’est faute d’avoir été paresseuse. Ce qui infirme nos systèmes d’éducation, c’est qu’ils s’adressent aux médiocres, à cause du nombre. Pour un esprit en marche, la paresse n’existe pas. Je n’ai jamais plus appris que dans ces longues journées qui, pour un témoin, eussent semblé vides, et où j’observais mon cœur novice comme un parvenu observe ses gestes à table.

    Raymond Radiguet, Le Diable au corps (1923)

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  • Prochaine séance : "Peut-on être maître de ses désirs ?"

    La prochaine séance du Café Philo aura lieu le vendredi 28 février 2025 à la Médiathèque de Montargis, à 19H.

    Le débat portera sur cette question : "Peut-on être maître de ses désirs ?"

    A bientôt

    Photo : Pexels - Mochammad Algi- Affiche Café Philosophique de Montargis - BC

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  • Merci aux participants de la séance du 31 janvier 2025

    Le café philo se réunissait ce vendredi 31 janvier pour une nouvelle séance qui avait pour sujet : "Faut-il toujours suivre sa conscience ?"

    Merci aux participants et participantes de cette séance, ainsi qu'à l'équipe de la Médiathèque de Montargis. 

    Prochaine séance le vendredi 28 février 2025 pour un débat dont le thème a été élu : "Peut-on être maître de ses désirs ?"

    A bientôt.

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  • Prochain sujet : "Faut-il toujours suivre sa conscience ?"

    La prochaine séance du Café Philo aura lieu le vendredi 31 janvier 2025 à la Médiathèque de Montargis, à 19H.

    Le débat portera sur cette question : "Faut-il toujours suivre sa conscience ?"

    A bientôt

    Photo : Pexels - Mariana Montrazi- Affiche Café Philosophique de Montargis - BC

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  • Spinoza : Éthique

    Une fois qu’ils se furent persuadés que tout ce qui a lieu a lieu à cause d’eux, les hommes ne purent tenir pour principal, en toutes choses, que ce qui avait le plus d’utilité pour eux, et juger le plus éminent tout ce qui les affectait au mieux. D’où vint qu’il leur fallut former ces notions par lesquelles expliquer les natures des choses, à savoir le Bien, le Mal, l’Ordre, la Confusion, le Chaud, le Froid, la Beauté et la Laideur.

    Baruch Spinoza, Éthique (1677)

    Photo : Pexels - Bich Tran

     

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  • Nietzsche : Bien et mal (2)

    Ce à quoi ils tendent de toutes leurs forces, c'est le bonheur général des troupeaux sur le pâturage, avec la sécurité, le bien être et l'allègement de l'existence pour tout le monde. Les deux rengaines qu'ils chantent le plus souvent sont égalités des droits et pitié pour tout ce qui souffre, et ils considèrent la souffrance elle-même comme quelque chose qu'il faut supprimer. Nous, qui voyons les choses sous une autre face, nous qui avons ouvert notre esprit à la question de savoir ou et comment la plante "homme" s'est développée le plus vigoureusement jusqu'ici (...), nous pensons que la dureté, la violence, l'esclavage le péril dans l'âme et dans la rue, que la dissimulation, le stoïcisme, les artifices et les diableries de toutes sortes, que tout ce qui est mauvais, terrible, tyrannique, tout ce qui tiens de la bête de proie et du serpent sert tout aussi bien à l'élévation du type homme qu'à son contraire.

    Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal (1886)

    Photo : Pexels - KoolShooters

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  • Nietzsche : Bien et mal (1)

    Si rien ne nous est "donné" comme réel sauf notre monde d’appétits et de passions, si nous ne pouvons descendre ni monter vers aucune autre réalité que celle de nos instincts — car la pensée n’est que le rapport mutuel de ces instincts, — n’est-il pas permis de nous demander si ce donné ne suffit pas aussi à comprendre, à partir de ce qui lui ressemble, le monde dit mécanique (ou "matériel") ? Le comprendre, veux-je dire, non pas comme une illusion, une "apparence", une "représentation" au sens de Berkeley et de Schopenhauer, mais comme une réalité du même ordre que nos passions mêmes, une forme plus primitive du monde des passions, où tout ce qui se diversifie et se structure ensuite dans le monde organique (et aussi, bien entendu, s’affine et s’affaiblit) gît encore d’une vaste unité ; comme une sorte de vie instinctive où toutes les fonctions organiques d’autorégulation, d’assimilation, de nutrition, d’élimination, d’échanges sont encore synthétiquement liées ; comme une préforme de la vie ? — En définitive, il n’est pas seulement permis de hasarder cette question ; l’esprit même de la méthode l’impose. Ne pas admettre différentes espèces de causalités aussi longtemps qu’on n’a pas cherché à se contenter d’une seule en la poussant jusqu’à ses dernières conséquences (jusqu’à l’absurde dirais-je même), voilà une morale de la méthode à laquelle on n’a pas le droit de se soustraire aujourd’hui ; elle est donnée "par définition" dirait un mathématicien. En fin de compte la question est de savoir si nous considérons la volonté comme réellement agissante, si nous croyons à la causalité de la volonté. Dans l’affirmative — et au fond notre croyance en celle-ci n’est rien d’autre que notre croyance en la causalité elle-même — nous devons essayer de poser par hypothèse la causalité de la volonté comme la seule qui soit.

    Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal (1886)

    Photo : Pexels - Los Muertos Crew

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  • Jiminy, la Conscience de Pinocchio

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  • "Faut-il toujours suivre sa conscience ?"

    Le Café philosophique de Montargis donne rendez-vous à la Médiathèque de Montargis le vendredi 31 janvier 2025 à 19 heures pour sa nouvelle séance qui aura pour thème cette question : "Faut-il toujours suivre sa conscience ?"

    Une telle question pourrait surprendre. La conscience semble être ce qui distingue fondamentalement l’homme de l’animal, l’être civilisé de la bête sauvage, le citoyen doué de morale de la personne sans foi ni loi. La conscience serait a priori ce que chacune et chacun devrait suivre dans sa vie personnelle et sociale. Ne parle-t-on pas de "libérer sa conscience" et de "suivre sa conscience", comme si elle était un guide infaillible ?

    Or, que veut précisément dire "suivre sa conscience ?" Cela voudrait-il dire que la conscience serait une entité autonome à qui l’on pourrait obéir ou non ? Et dans ce cas, d’où viendrait la conscience ? D’où vient son autorité ? Pourquoi dois-je y obéir ? La conscience a-t-elle toujours raison ? Peut-on distinguer instinct et conscience ? La conscience est-elle déconnectée de la raison ? Les participants seront également invités à débattre de la question du bien et du mal. 

    Ce seront autant de points et de questions qui pourront être débattus lors de cette séance. Rendez-vous donc à l’Atrium de la Médiathèque de Montargis le vendredi 31 janvier 2025 à 19 heures.

    La participation sera libre et gratuite.  

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  • Mèmeteau : le dilemme du "plan cul"

    MèmeteauDans la culture du plan cul (hooking up), on entame des relations sexuelles en tentant délibérément de refuser tout investissement émotionnel. Plutôt que de dire que l'on vit à une époque de débauche généralisée, on ferait aussi bien de dire que l'on vit une généralisation du paradoxe classique du dilemme du prisonnier. Pour se prémunir de revers amoureux, chacun parie sur la trahison de l'autre et contribue ainsi à produire collectivement le pire résultat possible : un monde où l'amour est ce dont on doit se détacher.

    Richard Mèmeteau, Sex friends (2019)

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