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Marcuse : Techniques et libido

Dans cette société le temps que l'on passe sur les machines et avec les machines n'est pas exclusivement un temps de travail (c'est-à-dire un labeur déplaisant mais nécessaire) et l'énergie que la machine économise n`est pas exclusivement de l'énergie de travail. La mécanisation a aussi "sauvegardé" la libido, la force des instincts de vie - c`est-à-dire qu`elle lui a supprimé les formes antérieures de réalisation. C'est ce qu'exprime essentiellement le contraste romantique entre le voyageur moderne et le poète vagabond...

L'environnement d'où l`individu pouvait tirer du plaisir (il pouvait l'érotiser presque comme une zone étendue de son corps) a été restreint... Il en résulte une localisation et une contraction de la libido, l'érotique se restreint à l'expérience et à la satisfaction sexuelles...

En affaiblissant l'érotique et en renforçant l'énergie sexuelle, la société technologique établit des limites pour la sublimation. Elle restreint également le besoin de sublimer. Dans l'appareil mental, la tension entre ce qui est désiré et ce qui est permis semble beaucoup plus faible ; le principe de réalité ne semble plus requérir une transformation violente et douloureuse des besoins instinctuels. L'individu doit s'adapter à un monde qui ne semble pas exiger de lui un renoncement à ses besoins profonds - c'est un monde qui n'est pas essentiellement hostile.

Ainsi l'organisme est conditionné au préalable à accepter spontanément ce qui lui est offert.

Herbert Marcuse, L'Homme unidimensionnel (1966)

Photo : Pexels - Moose Photos

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