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Enfin, au bout d'un long couloir de discussions, haussant ses lourdes épaules, fatigué, dégoûté sans doute, le vieux Miklas, vers minuit, tandis que les nazis se sont déjà emparés des principaux centres de pouvoir, que Seyss-Inquart refuse toujours obstinément de parapher son télégramme, que dans la ville de Vienne se poursuivent des scènes de folie, émeutiers assassins, incendies, hurlements, Juifs traînés par les cheveux dans des rues jonchées de débris, alors que les grandes démocraties semblent ne rien voir, que l'Angleterre s'est couchée et ronronne paisiblement, que la France fait de beaux rêves, que tout le monde s'en fout, le vieux Miklas, à contrecœur, finit de par nommer le nazi Seyss-Inquart, Chancelier d'Autriche. Les plus grandes catastrophes s'annoncent souvent à petits pas.
Le colonel, c’était donc un monstre ! À présent, j’en étais assuré, pire qu’un chien, il n’imaginait pas son trépas ! Je conçus en même temps qu’il devait y en avoir beaucoup des comme lui dans notre armée, des braves, et puis tout autant sans doute dans l’armée d’en face. Qui savait combien ? Un, deux, plusieurs millions peut-être en tout ? Dès lors ma frousse devint panique. Avec des êtres semblables, cette imbécillité infernale pouvait continuer indéfiniment... Pourquoi s’arrêteraient-ils ? Jamais je n’avais senti plus implacable la sentence des hommes et des choses.
Serais-je donc le seul lâche sur la terre ? pensais-je. Et avec quel effroi !... Perdu parmi deux millions de fous héroïques et déchaînés et armés jusqu’aux cheveux ? Avec casques, sans casques, sans chevaux, sur motos, hurlants, en autos, sifflants, tirailleurs, comploteurs, volants, à genoux, creusant, se défilant, caracolant dans les sentiers, pétaradant, enfermés sur la terre, comme dans un cabanon, pour y tout détruire, Allemagne, France et Continents, tout ce qui respire, détruire, plus enragés que les chiens, adorant leur rage (ce que les chiens ne font pas), cent, mille fois plus enragés que mille chiens et tellement plus vicieux ! Nous étions jolis ! Décidément, je le concevais, je m’étais embarqué dans une croisade apocalyptique.
Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932)
Sujet 1 - Discuter, est-ce renoncer à la violence ?
Sujet 2 - L'inconscient échappe-t-il à toute forme de connaissance ?
Sujet 3 - Sommes-nous responsable de l'avenir ?
Le sujet d'explication de texte. Expliquer le texte suivant : "Chaque peuple à sa moral qui est déterminée par les conditions dans lesquelles il vit. On ne peut donc lui en inculquer une autre, si élevée qu'elle soit, sans le désorganiser, et de tels troubles ne peuvent pas ne pas être douloureusement ressentis par les particuliers. Mais la morale de chaque société..."
Emile Durkheim, De la division du travail social (1893)
Séries Techno : les 3 sujets de dissertation
Sujet 1 - Est-il toujours injuste de désobéir aux lois ?
Sujet 2 - Savoir, est-ce ne rien croire ?
Sujet 3 - La technique nous libère-t-elle de la nature ?
Bac Philo séries Techno : le sujet d'explication de texte. Expliquez le texte suivant : "Si au moins nous pouvions découvrir chez nous ou chez nos semblables une activité apparentée d'une manière ou d'une autre à ce que fait le poète ! ... " Texte de Freud, Le poète et l'activité de fantaisie (1907)
Voilà une sortie littéraire qui tombe à point. Alors que nous fêtons cette année les 150 ans de la Commune de Paris, Claude Sabatier propose le deuxième tome des Chroniques politiques d’Emile Zola (éd. Classiques Garnier), des articles qui couvrent les années 1871 et 1872. Une période importante, tourmentée et qui marque aussi le début de la IIIe République.
De février 1871 à août 1872, Zola rédige, pour La Cloche les chroniques parlementaires envoyées de Bordeaux, puis de Versailles, qui analysent les débuts de la IIIe République. Il rédige, pour Le Sémaphore de Marseille des lettres de Paris où il évoque le drame de la Commune. Ces comptes rendus politiques vont du pamphlet à la satire. En ces années charnières, ils résonnent des débats qui traversent une époque mouvementée – entre pacifisme et nationalisme, république et monarchie, province et Paris, libéralisme et ordre moral. Le journaliste élabore des motifs et des situations que le romancier développera ou transposera dans La Curée, Nana ou Son Excellence Eugène Rougon.
Si vous n'aimiez que moyennement le Zola "romancier", vous le découvrirez sous un jour nouveau, sous une forme brève et éclatée, en journaliste fourbissant ses armes et son style avant le fameux "J'accuse" du 13 janvier 1898. Outre que le Zola des années 1871-1872 prépare ses futures grandes œuvres, l’auteur et journaliste porte dans ses chroniques parlementaires un regard lucide et aigu sur les combats politiques de son époque. La lecture de ces textes rares de Zola sont éclairées par la préface de Claude Sabatier, sans oublier les notices, éclairages historiques ou littéraires et nombreuses notes.
Nous l’avons dit : voilà un livre qui tombe à point nommé !
Émile Zola, présenté par Claude Sabatier, Chroniques politiques , tome 2 (1871-1872), éd. Classiques Garnier, 2021, 1144 p. https://classiques-garnier.com
Les familiers du café philo de Montargis connaissent bien Bruno.
Il propose en ce moment sa première chronique culturelle, « Assez de Bla Bla », diffusée sur la radio C2L. Une continuité pour celui qui est derrière le site Bla Bla Blog. La première pastille de cette série d'émissions est consacrée à la pianiste Khatia Buniatishvili.
Pascal Weber, bien connu également des familiers du café philo, est à la réalisation et au montage.
Pour aller plus loin dans cette chronique, rendez-vous également sur ce lien vers cette incroyable version de La Javanaise.
Il y a au moins deux manières de parler d’Anahita, l’album de la musicienne franco-iranienne Ariana Vafadari.
La première est de parler du texte tiré de L’Avesta, issu de la tradition sacrée de Zarathoustra, vieille de près de 3700 ans : "Anahita rêve du temps où son village était vert. Le ventre d’Anahita est vide et sec comme les arbres desséchés du village. Anahita parcourt le monde en errance dans les déserts et les terres en feu. Désespérée, Anahita prie la grande déesse tutélaire dont elle porte le nom, la déesse des eaux et de la fécondité célébrée dans cette prière zoroastrienne. Elle prie à nouveau dans une incantation aux Eaux Divines. Après avoir répondu aux tourments d’Anahita, la déesse prend vie en elle. Cette incantation apaise la jeune femme qui sera dès lors plus sereine. Anahita se met en marche vers la source sacrée au confins du désert. Anahita arrive devant la Montagne de Nikbânou en Iran, la montagne s’ouvre sur une grotte, la source apparaît : « L’eau est là ! »"
L’autre manière est de s’arrêter sur les 10 morceaux de cet album peu commun, en ce qu’il mêle récits millénaires, musique actuelle et une voix de mezzo-soprano unique, avec un savant mélange de pop, de musique traditionnel, de jazz, de classique et de contemporain : une vraie passerelle entre cultures occidentales, orientales et persanes. Tout au long de l'album, la chanteuse est accompagnée de Julien Carton au piano et aux arrangements, de Driss El Maloumi à l'ud, de Leïla Soldevila à la basse, et d'Habib Meftah Boushehri aux percussions.
Ce qui nous fait dire qu’Anahita n’a pas la facture d’un simple album de world music est le parti-pris de la musicienne de servir les textes de l’Avesta, une compilation de textes sacrés zoroastriens, et de mettre en musique les paroles de Zarathoustra. Un parti-pris intellectuel et mystique autant qu’artistique, si l’on pense au dépouillement extrême de certains morceaux ("Anahita", "Le chant de l’eau"), ou au contraire aux arabesques instrumentales du titre "Sur les pas", capable de mêler modernité et traditions classiques.
L’album aux sons polyphoniques nous transporte des siècles plus tôt, dans un pays de conteurs, de légendes et de fillettes au cœur pur ("Le rêve d’Anahita", "Anahita"). La musicienne choisit la retenue et les sons traditionnels pour raconter un voyage initiatique qui n’est pas sans résonance contemporaine sur notre environnement ("L’arbre"). Outre le piano ("Âtash", "Sur les pas"), Ariana Vafadari fait le choix d’instruments traditionnels (ud, percussions) pour cet opus résolument intemporel. Pour le morceau "Tchak Tchak", Ariana Vafadari a invité le percussionniste Habib Meftah Boushehri dans un morceau envoûtant qui narre celui de l’arrivée au but de l’aventure initiatique : "l’eau".
En fermant les yeux, l’auditeur se laissera happer par la mélancolie et l’onirisme de "Rôyâ" d’"Ardvi Sura" et d’"Incantation" : "zénitude" garantie, même si l’artiste aurait très certainement à redire sur ce terme certainement trop contemporain.
Produite par Ariana Vafadari et Vincent Joinville, cette création musicale a été jouée en mars 2020 au Musée du Quai Branly, avec la participation de Fanny Ardant en récitante.
Focus aujourd’hui sur la chaîne Youtube d’une passionnée de littérature, de philosophie ou de cinéma : voilà qui ne pouvait que nous intéresser.
Clémence Pouletty partage ses lectures avec insouciance mais aussi avec une sacrée qualité à vulgariser des sujets parfois ardus : L’amour et Sartre, L’art d’avoir toujours raison de Schopenhauer ou L’art d’être heureux du même Arthur.
Avec beaucoup de passion, mais aussi, mine de rien, un vrai travail de mise en scène et de montage, Clémence Pouletty déroule ses vidéos avec quelques digressions, lorsque par exemple la youtubeuse imagine des dialogues entre elle-même et les auteurs qu’elle chronique (Imitations d'écrivains - La nuit pour adresse de Maud Simonnot).
Je vous invite à remonter le fil de ses publications (18 à ce jour, depuis deux ans) et à découvrir des auteurs parfois exigeants mais toujours présentés avec beaucoup de pertinence, de précision et de légèreté : Pierre Michon (Passion), Mémoire de fille et Passion simple d'Annie Ernaux ou Tenir jusqu'à l'Aube de Carole Fives.
Le cinéma n’est pas en reste avec une émission sur Chien de Samuel Benchetrit, Curiosa de Lou Jeunet ou à propos de trois films de Michel Houellebecq (Near Death Experience, L’Enlèvement de Michel Houellebecq et Rester vivant) – un artiste qui, au passage, inspire particulièrement la chroniqueuse.
Clémence Pouletty est une vraie curiosité : à découvrir de toute urgence.
La crise sanitaire bouscule nos vies, et il n'était bien entendu ni question, ni envisageable, ni acceptable d'organiser des séances du café philo pendant cette période gravissime. Et l'usage du "distanciel" ne nous est pas paru plus pertinent.
Le plus important est la santé et la sécurité de tous, et mieux vaut attendre quelques semaines, voire quelques mois, avant de nous retrouver dans de bonnes conditions.
Ce qui ne veut pas dire que le café philo ne travaille pas ni ne réfléchit pas à la suite, afin de proposer des séances qui continuent de mettre un peu de philosophie dans le Montargois !
Parions que bientôt nous nous retrouverons tous, bien plus heureux sans doute de nous revoir et de partager ces précieux moments d'échanges.
La rentrée du café philosophique de Montargis a été repoussée en raison de la crise sanitaire. Pour des raisons évidentes de prudence, et parce que nous tenons à ce qu'aucune séance du café philo ne devienne un cluster, nous avons choisi de ne pas nous avancer pour la prochaine date du café philo (et la première de la saison 12).
Ainsi, il n'y aura pas de séance en octobre comme nous le programmions au départ. Nous espérons pouvoir organiser, sous réserve, une séance en novembre. D'autres séances seront programmées, notamment au Hangar de Chalette.
En tout cas, nous vous attendons très bientôt, heureux de vous revoir.
La crise sanitaire a contraint le café philosophique de Montargis a mettre prématurément fin à ses débats.
Les conditions n’ont pas été réunies ces dernières semaines pour organiser une nouvelle séance.
Qu’à cela ne tienne : nous organiserons la prochaine séance, qui sera la première de la saison 12, le vendredi 18 septembre prochain au Belman (à confirmer). Le débat commencera à 19 heures, et le sujet sera celui qui avait été choisi il y a plusieurs mois par les participants du café philo : "Peut-on réussir sans aucun effort ni aucun talent ?"
Focus sur Arsène K., le pseudonyme d'une personne bien connue des familiers du café philosophique de Montargis. Il sort très bientôt un nouveau roman, Rock’n’love, aux éditions Harlequin, dans la collection HQN.
L'histoire : de sa carrière de brillante avocate à son quotidien de maman dévouée, Lucrèce a toujours réglé sa vie comme du papier à musique. Sans l’ombre d’un doute, cet équilibre était la clé de son bonheur. Mais, en quelques jours à peine, celui-ci a volé en éclats. Alors que sa fille a fugué sans laisser de trace, son ex-petit ami, Alessandro, réapparaît sans prévenir. Ce chanteur célèbre au corps d’Apollon, à qui elle n’a pas parlé depuis vingt ans, est empêtré dans une affaire de plagiat qu’elle seule peut démêler. Prête à le défendre, Lucrèce doit pourtant rester prudente. Car, elle le sait, si elle se laisse de nouveau charmer par le rockeur, la partition qui accordait sa vie ne sera plus jamais la même.
Ce livre sortira le 1er juillet 2020, au format numérique uniquement
En attendant la fin du confinement, le café philosophique de Montargis continue de faire vivre son site. Vous retrouverez ici les documents pour notre prochaine séance "Peut-on réussir sans aucun effort ni aucun talent ?" (sous réserve d'une séance exceptionnelle).