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  • Aristote : Le bonheur comme fin en soi

    Revenons encore une fois sur le bien qui fait l’objet de nos recherches, et demandons-nous ce qu’enfin il peut être. En effet, le bien nous apparaît comme une chose dans telle action ou tel art, et comme une autre chose dans telle autre action ou tel autre art − il est autre en médecine qu’il n’est en stratégie, et ainsi de suite pour le reste des arts. Quel est donc le bien dans chacun de ces cas ? N’est-ce pas la fin en vue de quoi tout le reste est effectué ? En médecine, c’est la santé, en stratégie la victoire, dans l’art de bâtir, une maison, dans un autre art c’est une autre chose ; mais dans toute action comme dans tout choix, le bien est la fin, car c’est en vue de cette fin qu’on accomplit toujours le reste. Par conséquent, s’il y a une chose qui soit la fin de tous nos actes, c’est cette chose-là qui sera le bien réalisable − et s’il y a plusieurs choses, ce seront ces choses-là.

    Puisque les fins sont manifestement multiples, et nous choisissons certaines d’entre elles (par exemple la richesse, les flûtes et en général les instruments) en vue d’autres choses, il est clair que ce ne sont pas là des fins parfaites, alors que le Bien Suprême est, de toute évidence, quelque chose de parfait. Il en résulte que s’il y a une seule chose qui soit une fin parfaite, elle sera le bien que nous cherchons, et s’il y en a plusieurs, ce sera la plus parfaite d’entre elles. Or, ce qui est digne d’être poursuivi par soi, nous le nommons plus parfait que ce qui est poursuivi pour une autre chose; et ce qui n’est jamais désirable en vue d’une autre chose, nous le déclarons plus parfait que les choses qui sont désirables à la fois par elles-mêmes et pour cette autre chose; enfin, nous appelons parfait − au sens absolu − ce qui est toujours désirable en soi-même et ne l’est jamais en vue d’une autre chose.

    Or, le bonheur semble être au suprême degré une fin de ce genre, car nous le choisissons toujours pour lui-même et jamais en vue d’une autre chose; au contraire, l’honneur, le plaisir, l’intelligence ou toute vertu quelconque, sont des biens que nous choisissons sûrement pour eux-mêmes (puisque, même si aucun avantage n’en découlait pour nous, nous les choisirions encore), mais nous les choisissons aussi en vue du bonheur, car c’est par leur intermédiaire que nous pensons devenir heureux. Par contre, le bonheur n’est jamais choisi en vue de ces biens, ni d’une manière générale en vue d’autre chose que lui-même.

    Aristote, Éthique à Nicomaque (IVe s. av JC)

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  • Bientôt, 42 heures pour un court à Montargis

    Cela se passera à Montargis, du vendredi 8 novembre à 18H au dimanche 11 novembre, avec, à 15H, la projection des courts-métrages réalisés pendant ces 42 heures, et à 20H la remise des prix par le jury.

    Voici le principe de ce concours ciné : 
    - 4 contraintes à respecter
    - 8 minutes pour raconter une histoire
    - 42 heures pour écrire, tourner et monter un court-métrage

    Les vidéastes confirmés ou amateurs, entre amis ou entre collègues, invités à participer au 13e triathlon vidéo de Montargis qui aura lieu du 8 au 10 novembre 2019.

    Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l'Association Art et Culture Montargis.

    http://www.art-et-culture-montargis.com

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  • "Regarde comme il fait beau dehors"

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  • Gillet : Le bonheur à deux

    51WLiJeph8L._SX195_.jpgC’était cette femme-là qui le présentait comme son homme ? C’était trop. Rapidement, , au bout de quelques mois, le mot "bonheur"perdit toute signification pour Abel. Quand il regardait Lola, c’était autre chose. C’était plus. Tout un dictionnaire à foutre en l’air…

    Le couple s’installa dans un petit pavillon de banlieue et décida de se faire du bien pour le restant de ses jours. Oui, avec elle, c’était facile. Le monde n’avait aucun sens, mais c’était en cela même qu’il fallait trouver des raison à l’action. Avec Lola, c’était possible. Oui, il fallait continuer à se battre, oui on pouvait avoir des enfants malgré l’avenir, on pouvait aimer la simple poussière, garder en son cœur un petit bonheur furtif, un brin d’éphémère, le vide n’était pas tout. Le visage de Lola serait la preuve que le néant n’avait pas toujours été vainqueur.

    Sylvain Gillet, Ludivine comme Édith (2018)

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  • La valise philosophique du mois sur le bonheur

    La "Valise philosophique" du café philo est toujours disponible et vous accompagne pour illustrer nos débats.

    Comme pour chaque séance, nous vous avons préparé des documents, textes, extraits de films ou de musiques servant à illustrer et enrichir les débats mensuels.

    Sur la colonne de droite, vous pouvez retrouver les documents autour de la séance du vendredi 15 novembre 2019 qui aura pour thème : "Dépend-il de nous d'être heureux ?"

    Restez attentifs : régulièrement de nouveaux documents viendront alimenter cette rubrique d'ici la séance.

    Photo : Mentatdgt - Pexels

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  • "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain"

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  • Mill : "Il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait"

    Incontestablement, l’être dont les facultés de jouissance sont d’ordre inférieur a les plus grandes chances de les voir pleinement satisfaites ; tandis qu’un être d’aspirations élevées sentira toujours que le bonheur qu’il peut viser, quel qu’il soit – le monde étant fait comme il est – est un bonheur imparfait. Mais il peut apprendre à supporter ce qu’il y a d’imperfections dans ce bonheur, pour peu que celles-ci soient supportables ; et elles ne le rendront pas jaloux d’un être qui, à la vérité, ignore ces imperfections, mais ne les ignore que parce qu’il ne soupçonne aucunement le bien auquel ces imperfections sont attachées. Il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait. Et si l’imbécile ou le porc sont d’un avis différent, c’est qu’ils ne connaissent qu’un côté de la question : le leur. L’autre partie, pour faire la comparaison, connaît les deux côtés.

    John Stuart Mill, L’Utilitarisme (1861)

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  • Anouilh : Le bonheur comme unique valeur ?

    Antigone, doucement : – Quel sera-t-il, mon bonheur ? Quelle femme heureuse deviendra-t-elle, la petite Antigone ? Quelles pauvretés faudra-t-il qu’elle fasse elle aussi, jour par jour, pour arracher avec ses dents sont petit lambeau de bonheur ? Dites, à qui devra-t-elle mentir, à qui sourire, à qui se vendre ? Qui devra-t-elle laisser mourir en détournant le regard ?

    Créon hausse les épaules : – Tu es folle, tais-toi.

    Antigone : – Non, je ne me tairai pas. Je veux savoir comment je m’y prendrai, moi aussi, pour être heureuse. Tout de suite, puisque c’est tout de suite qu’il faut choisir. Vous dites que c’est si beau la vie. Je veux savoir comment je m’y prendrai pour vivre.

    Créon : – Tu aimes Hémon ?

    Antigone : – Oui, j’aime Hémon. J’aime un Hémon dur et jeune ; un Hémon exigeant et fidèle, comme moi. Mais (...) s’il doit devenir près de moi le monsieur Hémon, s’il doit apprendre à dire « oui », lui aussi, je n’aime plus Hémon !

    Créon : – Tu ne sais plus ce que tu dis. Tais-toi.

    Antigone : – Si, je sais ce que je dis, mais c’est vous qui ne m’entendez plus. Je vous parle de trop loin maintenant, d’un royaume où vous ne pouvez plus entrer avec vos rides, votre sagesse, votre ventre. (Elle rit.) Ah ! je ris, Créon, je ris parce que je te vois à quinze ans, tout d’un coup ! C’est le même air d’impuissance et de croire qu’on peut tout. La vie t’a seulement ajouté tous ces petits plis sur le visage et cette graisse autour de toi.

    Créon la secoue : – Te tairas-tu, enfin ?

    Antigone : – Pourquoi veux-tu me faire taire ? Parce que je sais que j’ai raison ? Tu crois que je ne lis pas dans tes yeux que tu le sais ? Tu sais que j’ai raison, mais tu ne l’avoueras jamais parce que tu es en train de défendre ton bonheur en ce moment comme un os.

    Créon : – Le tien et le mien, oui, imbécile !

    Antigone : – Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu’il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu’ils trouvent.

    Jean Anouilh, Antigone (1944)

    Photo : Frederic Leighton

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  • Le droit au bonheur

    Nous tenons pour évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Toutes les fois qu’une forme de gouvernement devient destructive de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l’abolir et d’établir un nouveau gouvernement, en le fondant sur les principes et en l’organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le bonheur.

    Déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique (1776)

    Photo : David Dibert

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  • Aristote : "Une hirondelle ne fait pas le printemps"

    Le bien pour l’homme consiste dans une activité de l’âme en accord avec la vertu, et, au cas de pluralité de vertus, en accord avec la plus excellente et la plus parfaite d’entre elles. Mais il faut ajouter : « et cela dans une vie accomplie jusqu’à son terme », car une hirondelle ne fait pas le printemps, ni non plus un seul : et ainsi la félicité et le bonheur ne sont pas davantage l’œuvre d’une seule journée, ni d’un bref espace de temps.

    Aristote, Ethique à Nicomaque (IVe s. av. JC)

    Photo : Ferdinand Studio

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  • Pascal : Bonheur et présent

    Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé pour l’arrêter comme trop prompt : si imprudents, que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si vains, que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C’est que le présent, d’ordinaire, nous blesse. Nous le cachons à notre vue, parce qu’il nous afflige ; et s’il nous est agréable, nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l’avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n’avons aucune assurance d’arriver. Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais.

    Blaise Pascal, Pensées (+1661)

    Photo : Alexander Krivitskiy

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  • Schopenhauer : Le désir est souffrance

    Tout vouloir procède d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance. La satisfaction y met fin ; mais pour un désir qui est satisfait, dix au moins sont contrariés ; de plus, le désir est long, et ses exigences tendent à l’infini ; la satisfaction est courte, et elle est parcimonieusement mesurée. Mais ce contentement suprême n’est lui-même qu’apparent ; le désir satisfait fait place aussitôt à un nouveau désir ; le premier est une déception reconnue, le second est une déception non encore reconnue. La satisfaction d’aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltérable. C’est comme l’aumône qu’on jette à un mendiant : elle lui sauve aujourd’hui la vie pour prolonger sa misère jusqu’à demain. – Tant que notre conscience est remplie par notre volonté, tant que nous sommes asservis à l’impulsion du désir, aux espérances et aux craintes continuelles qu’il fait naître, tant que nous sommes sujets du vouloir, il n’y a pour nous ni bonheur durable, ni repos. Poursuivre ou fuir, craindre le malheur ou chercher la jouissance, c’est en réalité tout un ; l’inquiétude d’une volonté toujours exigeante, sous quelque forme qu’elle se manifeste, emplit et trouble sans cesse la conscience ; or sans repos le véritable bonheur est impossible. Ainsi le sujet du vouloir ressemble à Ixion attaché sur une roue qui ne cesse de tourner, aux Danaïdes qui puisent toujours pour emplir leur tonneau, à Tantale éternellement altéré.

    Arthur Schopenhauer, Le Monde comme Volonté et comme Représentation (1819)

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  • Hobbes : Succès et bonheur

    Un succès constant dans l’obtention de ces choses que, de temps en temps, l’on désire, autrement dit une constante prospérité, est appelé félicité. J’entends la félicité en cette vie. Car il n’y a rien qui ressemble à la béatitude perpétuelle de l’esprit, tant que nous vivons ici, parce que la vie n’est elle-même que le mouvement et ne peut être ni sans désir, ni sans crainte.

    Thomas Hobbes, Léviathan (1651)

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  • Prochaine séance le 15 novembre 2019

    Le café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance au café Le Belman le vendredi 15 novembre 2019 à 19 heures.

    Le débat portera sur cette question : "Dépend-il de nous d’être heureux ?"

    La participation sera libre et gratuite.

    Photo : Pixabay

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  • Mungo Jerry : "In The summertime"

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  • Kant : Qu'est-ce qui est bon pour moi ?

    Le concept du bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut...

    Pour l’idée du bonheur un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future, est nécessaire. Or il est impossible qu’un être fini, si perspicace et en même temps si puissant qu’on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu’il veut ici véritablement. Veut-il la richesse ? Que de soucis, que d’envie, que de pièces ne peut-il pas par là attirer sur sa tête ! Veut-il beaucoup de connaissance et de lumières ? Peut-être cela ne fera-t-il que lui donner un regard plus pénétrant pour lui représenter d’une manière d’autant plus terrible les maux qui jusqu’à présent se dérobent encore à sa vue...

    Bref, il est incapable de déterminer avec une entière certitude d’après quelque principe ce qui le rendrait véritablement heureux : pour cela il lui faudrait l’omniscience... Le problème qui consiste à déterminer d’une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d’un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble.

    Emmanuel Kant, Fondements de la Métaphysique des Mœurs (1785)

    Photo : Edu Carvalho

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  • Aristote : Peu de biens suffisent à être heureux

    Mais le sage aura aussi besoin de la prospérité extérieure, puisqu’il est un homme : car la nature humaine ne se suffit pas pleinement à elle-même pour l’exercice de la contemplation, mais il faut aussi que le corps soit en bonne santé, qu’il reçoive de la nourriture et tous autres soins. Cependant, s’il n’est pas possible sans l’aide de biens extérieurs d’être parfaitement heureux, on ne doit pas s’imaginer pour autant que l’homme aura besoin de choses nombreuses et importantes pour être heureux : ce n’est pas, en effet, dans un excès d’abondance que résident la pleine suffisance et l’action, et on peut, sans posséder l’empire de la terre et de la mer, accomplir de nobles actions, car même avec des moyens médiocres on sera capable d’agir selon la vertu.

    Aristote, Ethique à Nicomaque (IVe s. av. JC)

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  • Aristote : Les biens extérieurs participent du bonheur

    Cependant il apparaît nettement qu’on doit faire aussi entrer en ligne de compte les biens extérieurs, ainsi que nous l’avons dit, car il est impossible, ou du moins malaisé, d’accomplir les bonnes actions quand on est dépourvu de ressources pour y faire face. En effet, dans un grand nombre de nos actions, nous faisons intervenir à titre d’instruments les amis ou la richesse, ou l’influence politique ; et, d’autre part, l’absence de certains avantages gâte la félicité : c’est le cas, par exemple, pour la noblesse de race, une heureuse progéniture, la beauté physique. On n’est pas, en effet, complètement heureux si on a un aspect disgracieux, si on est d’une basse extraction ou si on vit seul et sans enfants ; et, pis encore sans doute, si on a des enfants ou des amis perdus de vices, ou si enfin, alors qu’ils étaient vertueux, la mort nous les a enlevés. Ainsi donc que nous l’avons dit, il semble que le bonheur ait besoin, comme condition supplémentaire, d’une prospérité de ce genre ; de là vient que certains mettent au même rang que le bonheur, la fortune favorable, alors que d’autres l’identifient à la vertu.

    Aristote, Ethique à Nicomaque (IVe s. av. JC)

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  • Épictète : Ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas

    Souviens-toi donc de ceci : si tu crois soumis à ta volonté ce qui est, par nature, esclave d’autrui, si tu crois que dépende de toi ce qui dépend d’un autre, tu te sentiras entravé, tu gémiras, tu auras l’âme inquiète, tu t’en prendras aux dieux et aux hommes. Mais si tu penses que seul dépend de toi ce qui dépend de doit, que dépend d’autrui ce qui réellement dépend d’autrui, tu ne te sentiras jamais contraint à agir, jamais entravé dans ton action, tu ne t’en prendras à personne, tu n’accuseras personne, tu ne feras aucun acte qui ne soit volontaire ; nul ne pourra te léser, nul ne sera ton ennemi, car aucun malheur ne pourra t’atteindre.

    Épictète, Manuel (IIe s. ap. JC)

    Photo : Nishit Dey

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  • Platon : Les tonneaux

    Socrate : Considère si tu ne pourrais pas assimiler chacune des deux vies, la tempérante et l’incontinente, au cas de deux hommes, dont chacun posséderait de nombreux tonneaux, l’un des tonneaux en bon état et remplis, celui-ci de vin, celui-là de miel, un troisième de lait et beaucoup d’autres remplis d’autres liqueurs, toutes rares et coûteuses et acquises au prix de mille peines et de difficultés ; mais une fois ses tonneaux remplis, notre homme n’y verserait plus rien, ne s’en inquiéterait plus et serait tranquille à cet égard. L’autre aurait, comme le premier, des liqueurs qu’il pourrait se procurer, quoique avec peine, mais n’ayant que des tonneaux percés et fêlés, il serait forcé de les remplir jour et nuit sans relâche, sous peine des plus grands ennuis. Si tu admets que les deux vies sont pareilles au cas de ces deux hommes, est-ce que tu soutiendras que la vie de l’homme déréglé est plus heureuse que celle de l’homme réglé ? Mon allégorie t’amène-t-elle à reconnaître que la vie réglée vaut mieux que la vie déréglée, ou n’es-tu pas convaincu ?

    Calliclès : Je ne le suis pas, Socrate. L’homme aux tonneaux pleins n’a plus aucun plaisir, et c’est cela que j’appelais tout à l’heure vivre à la façon d’une pierre, puisque, quand il les a remplis, il n’a plus ni plaisir ni peine ; mais ce qui fait l’agrément de la vie, c’est d’y verser le plus qu’on peut... Mais voici ce qui est beau et juste suivant la nature, je te le dis en toute franchise : pour bien vivre, il faut entretenir en soi-même les plus fortes passions au lieu de les réprimer, et, quand elles ont atteint toute leur force, il faut être capable de leur donner satisfaction par son courage et son intelligence et de remplir tous ses désirs à mesure qu’ils éclosent... Le luxe, l’intempérance et la liberté, quand ils sont soutenus par la force, constituent la vertu et le bonheur.

    Platon, Gorgias (Ve s. av. JV)

    Photo : Darry Lin

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  • Pascal : "Tous les hommes recherchent d'être heureux"

    Tous les hommes recherchent d’être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu’ils y emploient. Ils tendent tous à ce but. Ce qui fait que les hommes vont à la guerre et que les autres n’y vont pas est ce même désir qui est dans tous les deux accompagné de différentes vues. La volonté ne fait jamais la moindre démarche que vers cet objet. C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui vont se pendre. Et cependant depuis un si grand nombre d’années jamais personne n’est arrivé à ce point où tous visent continuellement. Tous se plaignent, princes, sujets, nobles, roturiers, vieux, jeunes, forts, faibles, savants, ignorants, sains, malades, de tous pays, de tous temps, de tous âges et de toutes conditions. Une épreuve, si continuelle et si uniforme devrait bien nous convaincre de notre impuissance d’arriver au bien par nos efforts. Mais l’exemple nous instruit peu. Il n’est jamais si parfaitement semblable qu’il n’y ait quelque délicate différence, et c’est de là que nous attendons que notre attente ne sera pas déçue en cette occasion comme en l’autre et ainsi le présent ne nous satisfaisant jamais, l’expérience nous pipe, et de malheur en malheur nous mène jusqu’à la mort qui en est le comble éternel. Qu’est-ce donc que nous crie cette avidité et cette impuissance, sinon qu’il y a eu autrefois dans l’homme un véritable bonheur, dont il ne lui reste maintenant que la marque et la trace toute vide, et qu’il essaie inutilement de remplir de tout ce qui l’environne, recherchant dans les choses absentes le secours qu’il n’obtient pas des présentes, mais qui en sont toutes incapables, parce que ce gouffre infini ne peut être rempli que par un objet infini et immuable, c’est-à-dire que par Dieu lui même.

    Blaise Pascal, Pensées, 138 (+1661)

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  • "Il en faut peu pour être heureux"

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  • Gournelle : L'homme qui voulait être heureux

    laurent-gounelle_l-homme-qui-voulait-etre-heureux.jpgImaginez...Vous êtes en vacances à Bali et peu de temps avant votre retour, vous consultez un vieux guérisseur. Sans raison particulière, juste parce que sa grande réputation vous a donné envie de le rencontrer, au cas où… Son diagnostic est formel : vous êtes en bonne santé, mais vous n'êtes pas… heureux.

    Porteur d'une sagesse infinie, ce vieil homme semble vous connaître mieux que vous-même. L'éclairage très particulier qu'il apporte à votre vécu va vous entraîner dans l'aventure la plus captivante qui soit : celle de la découverte de soi. Les expériences dans lesquelles il vous conduit vous bouleverser votre vie, en vous donnant les clés d'une existence à la hauteur de vos rêves.

    Laurent Gounelle, L'Homme qui voulait être heureux (2010)

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  • Blind Test spéciale 10 ans

    Pour la séance spéciale 10 ans du café philo, un blind-test était proposé aux participants. 

    Voici les questions posées, avec bien entendu les réponses :

    1. Où a eu lieu le premier café philo décentralisé ?
    Réponse : L’Agart d’Amilly

    2. Combien de café philo ont traité de la religion ?
    Réponse : 2

    3. Qui a dit : « Il n’est pas d’hommes qu’on juge moins propre propres à gouverner l’État que les philosophes » ?
    Réponse : Spinoza

    4. Qui a écrit que le philosophe n’était sans doute pas de son temps ?
    Réponse : Nietzsche

    5. Quand a eu lieu le débat « Le réel se réduit-il à ce que l’on perçoit ? » ?
    Réponse : Jamais

    6. Quel chanteur est l’auteur du titre : « La Philosophe » ?
    Réponse : Pierre Perret

    7. Combien de séances Bruno n’a-t-il pas animé ou co-animé ?
    Réponse : 2 ("Pouvons-nous nous passer du progrès?" et "Obéir ou désobéir?")

    8. Comment s’appelle la série d’émissions consacrées à la philo et au café philo ?
    Réponse : "La Philosophie au Comptoir"

    9. Qui a dit : "L’acte de philosopher ne consiste en rien d’autre que dans l’examen rationnel des choses, et dans le fait de réfléchir sur eux en tant qu’ils constituent la preuve de l’existence de l’Artisan" ?
    Réponse : Averroès

    10. Qui a parlé de l’art d’avoir toujours raison ?
    Réponse : Schopenhauer

    11. Quel personnage imaginaire a fait l’objet d’un café philo ?
    Réponse : Le Père Noël

    12. Qui a dit : "Les philosophes sont si subtils qu’ils savent trouver des difficultés dans les choses qui semblent extrêmement claires aux autres hommes" ?
    Réponse : Descartes

    13. Quel écrivain et médecin a co-animé deux débats : un premier sur les sectes et un second sur les pervers narcissiques ?
    Réponse : Catherine Armessen

    14. Qui est l’auteur de Phénoménologie de la Perception
    Réponse : Maurice Merleau-Ponty

    15. Qui peut terminer la fin du titre de cette séance de 2011 : "Qui dit jeune dit-il forcément..." ?
    Réponse : "con"

    16. Qui a mis en musique L’Apologie de Socrate ?
    Réponse : Satie

    17. Où aura lieu le café philo de décembre prochain ?
    Réponse : A la médiathèque de Montargis

    18. Dans le roman de Dan Millman, Le Guerrier pacifique, où le narrateur rencontre-t-il Socrate ?
    Réponse : Dans une station service

    19. Qui a dit : "Quand on est jeune, il ne faut pas hésiter à s’adonner à la philosophie, et quand on est vieux il ne faut pas se lasser d’en poursuivre l’étude" ?
    Réponse : Épicure

    20. Qui est l’auteur du livre Le Philosophe qui n’était pas sage ?
    Réponse : Laurent Gounelle

    La gagnante du jeu est repartie avec deux livres. Bravo à elle !

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  • Dépend-il de nous d'être heureux?

    Le prochain café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 15 novembre 2019 à 19H au Belman.

    Il aura pour sujet : "Dépend-il de nous d'être heureux ?"

    Photo : Karley Saagi

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  • Merci aux participants de la séance anniversaire du Café philo

    Le café philosophique de Montargis se réunissait le vendredi 4 octobre 2019 pour une séance spéciale 10 ans.

    10 ans en effet que le café philo sévit à Montargis, proposant des débats mensuels. 10 ans de questionnements philosophiques, de discussions souvent passionnées, de réunions chaleureuses et de sujets traitant tour à tour de la liberté, du bonheur, de la justice ou d'autrui. 

    Pour cette séance spéciale, le café philosophique de Montargis traitait tout simplement de... philosophie et de la figure du philosophe, avec un sujet qui portait sur cette question : "Un bon philosophe a-t-il toujours raison ?"

    Une cinquantaine de personnes étaient présentes pour cette séance au cours de laquelle des surprises avaient été prévus par les organisateurs. Le Belman nous accueillait de nouveau. Merci à l'équipe de l'Hôtel de France.

    Prochaine séance : toujours au Belman, le 15 novembre, avec une séance qui aura pour sujet : "Dépend-il de nous d'être heureux ?"   

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  • Profession philosophe : Bruno Latour, philosophe des modes d'existence

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  • Schopenhauer : L'art d'avoir toujours raison

    La dialectique éristique est l’art de la controverse, celle que l’on utilise pour avoir raison, c’est-à-dire per fas et nefas. On peut en toute objectivité avoir raison, et pourtant aux yeux des spectateurs, et parfois pour soi-même, avoir tort. En effet, si un adversaire réfute une preuve, et par là donne l’impression de réfuter une assertion, il peut pourtant exister d’autres preuves. Les rôles ont donc été inversés : l’adversaire a raison alors qu’il a objectivement tort. Ainsi, la véracité objective d’une phrase et sa validité pour le débatteur et l’auditeur sont deux choses différentes (c’est sur ce dernier que repose la dialectique)

    Arthur Schopenhauer, L'art d'avoir toujours raison (1830-1831)

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