Lacan ? Il était à coup sûr le prince de l’équivoque. Mais il ne faut pas craindre de le lire. Son œuvre est cristalline, sa parole chantante, son hystérie, évidente. On entre dans ses écrits comme on se glisse dans « Les Noces de Figaro ». Ça s’envole, et ça coupe, ça se tait, et ça repart. La langue de Lacan n’est jamais en repos, elle est perturbée par des coupures, des scansions, de longs lamentos.
Que son œuvre soit aujourd’hui contesté, rien de plus normal. Il n’est pas donné à tout le monde d’appeler ses patients « mon chou ». Le parler Sacha Guitry est passé de mode.
Le nom de Lacan résonne aujourd’hui comme un test de psychologie expérimentale. Vous le prononcez, et c’est le tumulte. Il provoque une réplique immédiate. D’aucuns le disent séducteur, génial, révolutionnaire, d’autres le disent histrion, vieux jeu, conservateur, d’autres encore le traitent de médecin bienveillant, de cabotin, de charlatan, de charmeur invétéré, il n’y a pas de fin à cette liste improvisée.
Selon que vous ferez appel à ses anciens analysants, aux auditeurs de ses séminaires, à ceux qui ont pris le parti de divorcer de lui, tel François Roustang ou Jean-Bertrand Pontalis, vous aurez des appréciations pouvant aller de l’éloge au blâme.
Trente ans après sa mort, Jacques Lacan (1901-1981), c’est une trivialité de le remarquer, ne laisse pas indifférents ceux qui l’ont connu.
LA SUITE ICI...