LES RICHES LE MÉRITENT-ILS ? LES PAUVRES LE MÉRITENT-ILS ? (15/11/2011)
Au sujet du prochain débat "Les riches le méritent-ils ?"
La pauvreté est la condition au monde la mieux ou la plus partagée, même si la moitié des pauvres habitent dans des pays riches. La richesse ne se partage pas, elle ne fait que l’objet d’échanges.
Comment aborder ce sujet sans être taxé de vouloir attiser, et les envies, et la jalousie, et la haine. Il nous paraît tout à fait normal que le fruit d’un travail, de l’intelligence ou de l’habileté soit rémunéré, et que le gain puisse être conservé ce qui constitue la richesse élémentaire. Mais au-delà se développe le principe de propriété : "Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : ceci est à moi, et trouva assez de gens simples pour le croire fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misère et d’horreurs n’eût point épargné au genre humain celui qui, arrachant les pieux et comblant le fossé, eût crié à ses semblables : gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à vous, que la terre n’est à personne" (Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’Origine et les Fondements de l’Inégalité parmi les Hommes).
De la richesse à l’opulence jusqu’à la magnificence, nous avons avec cette notion de propriété privée perverti tout notre système de relations économiques et sociales. Nous voilà revenu à l’adoration du "veau d’or." "Parce que vous le méritez bien" dit la pub dans le droit fil de l’individualisme comme seul projet politique. Je m’insurge contre cette notion de mérite, je la refuse, même pour moi. Que de gens qui méritent par leur courage, leur volonté et qui ne connaîtrons que la misère :
"Dans l’ensemble, il paraît donc indéniable que rien ne peut conférer plus de mérite à une créature humaine que le sentiment de bienveillance [...] et qu’une partie de son mérite au moins vient au moins de ce qu’elle tend à promouvoir les intérêts de notre espèce, et de procurer du bonheur à la société des hommes" (David Hume, Enquête sur les Principes de la Morale, section I, 2ème partie).
Nul ne mérite d’être riche. Nul ne mérite d’être pauvre.
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