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[101] "Une cité sans hommes est-elle souhaitable ? - Page 2

  • Platon : Le gouvernement du plus fort

    9782081488113.jpgEt chaque gouvernement établit les lois pour son propre avantage : la démocratie des lois démocratiques, la tyrannie des lois tyranniques et les autres de même ; ces lois établies, ils déclarent juste, pour les gouvernés, leur propre avantage, et punissent celui qui le transgresse comme violateur de la loi et coupable d'injustice.

    Voici donc, homme excellent, ce que j'affirme : dans toutes les cités le juste est une même chose : l'avantageux au gouvernement constitué; or celui-ci est le plus fort, d'où il suit, pour tout homme qui raisonne bien, que partout le juste est une même chose : l'avantageux au plus fort.

    Platon, La République (Ve. s. av JC)

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  • "Eve lève-toi"

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  • Olympe de Gouges : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

    olympedegouges.jpegFemme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation.

    L’homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. O femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé.

    Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il )donc ? La conviction des injustices de l’homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature ; qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du Législateur des noces de Cana ?

    Craignez-vous que nos Législateurs Français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu’y a-t-il de commun entre nous et vous? Tout, auriez-vous à répondre. S’ils s’obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes, opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie; déployez toute l’énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampant à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l’Etre suprême. Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir.

    Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791)

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  • Christine de Pizan : "Ne les princes ne les daignent entendre"

    christinedepizan.jpgHelas ! ou donc trouveront reconfort
    Pouvres vesves, de leurs biens despoillées,
    Puis qu'en France qui sieult estre le port
    De leur salut, et ou les exillées  
    Seulent fouïr et les desconseillées,
     Mais or n'i ont plus amistié ?
    Les nobles gens n'en ont nulle pitié,
    Aussi n'ont clers li greigneur ne li mendré,
    Ne les princes ne les daignent entendre.

    Des chevaliers n'ont elles nesun port,
    Par les prelaz ne sont bien conseillées,
    Ne les juges ne les gardent de tort,
    Des officiers n'aroient deux maillées  
    De bon respons; des poissans traveillées
     Sont en maint cas, n'a la moitié
    Devers les grans n'aroient exploitié
    Jamais nul jour, alleurs ont a entendre,
    Ne les princes ne les daignent entendre.

    Ou pourront mais fuïr, puis que ressort
    N'ont en France, la ou leur sont baillées
    Esperences vaines, conseil de mort,
    Voies d'Enfer leur sont appareillées,  
    S'elles veulent croire voies broullées
     Et faulz consaulx, ou apointié
    N'est de leur fait, nul n'ont si acointié
    Qui leur aide sanz a aucun mal tendre,
    Ne les princes ne les daignent entendre.

    Bons et vaillans, or soient esveilliées
    Voz grans bontez, ou vesves sont taillées
     D'avoir mains maulz de cuer haitié;  
    Secourez les et croiez mon dittié,
    Car nul ne voy qui vers elles soit tendre,
    Ne les princes ne les daignent entendre.

    Christine de Pizan, Autres Ballades, VI (XVe s.)

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  • Christine de Pizan : La Cité des Dames

    christinedepizan.jpg"Ainsi, ma chère enfant, c’est à toi entre toutes les femmes que revient le privilège de faire et de bâtir la Cité des Dames. Et, pour accomplir cette œuvre, tu prendras et puiseras l’eau vive en nous trois, comme en une source claire ; nous te livrerons des matériaux plus durs et plus résistants que n’est le marbre massif avant d’être cimenté. Ainsi ta Cité sera d’une beauté sans pareille et demeurera éternellement en ce monde.
    "Tu as lu, en effet, comment le roi Tros fonda la grande cité de Troie avec l’aide d’Apollon, de Minerve et de Neptune (que les anciens prenaient pour des dieux), et comment Cadmus fonda la ville de Thèbes sous l’injonction divine ; mais toutefois, avec le temps, ces villes s’écroulèrent et tombèrent en ruine. Mais moi, sibylle véritable, je t’annonce que jamais la Cité que tu fonderas avec notre aide ne sombrera dans le néant ; elle sera au contraire à jamais prospère, malgré l’envie de tous ses ennemis ; on lui livrera maints assauts, mais elle ne sera jamais prise ni vaincue.

    "L’histoire t’enseigne que le royaume d’Amazonie fut autrefois établi grâce à l’initiative de nombreuses femmes fort courageuses qui méprisaient la condition d’esclave. Elles le maintinrent longtemps sous l’empire successif de différentes reines : c’étaient des dames très illustres qu’elles élisaient et qui les gouvernaient sagement en conservant l’Etat dans toute sa puissance. Du temps de leur règne, elles conquirent une grande partie de l’Orient et semèrent la panique dans les terres avoisinantes, faisant trembler jusqu’aux habitants de la Grèce, qui était alors la fleur des nations. Et pourtant, malgré cette force et cet empire, leur royaume – comme il en va de toute puissance – finit par s’écrouler, de sorte que seul le nom en survit aujourd’hui.

    "Mais l’édifice de la Cité que tu as la charge de construire, et que tu bâtiras, sera bien plus fort ; d’un commun accord, nous avons décidé toutes trois que je te fournirais un mortier résistant et incorruptible, afin que tu fasses de solides fondations, que tu lèves tout autour les grands murs hauts et épais avec leurs hautes tours larges et grandes, les bastions avec leurs fossés, les bastides artificielles et naturelles, ainsi qu’il convient à une place bien défendue.

    Sous notre conseil, tu jetteras très profondément les fondations, pour qu’elles en soient plus sûres, et tu élèveras ensuite les murs à une telle hauteur qu’ils ne craindront aucun adversaire. Mon enfant, je t’ai expliqué les raisons de notre venue, et pour que tu accordes plus de poids à mes dires, je veux maintenant te révéler mon nom. Rien qu’à l’entendre, tu sauras que tu as en moi, si tu veux bien écouter mes conseils, une guide et une directrice pour achever ton œuvre sans jamais commettre de faute. On m’appelle Dame Raison ; tu peux te féliciter d’être en si bonnes mains. Mais je m’en tiendrai là pour l’instant. "

    Christine de Pizan, La Cité des Dames (1405)

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  • "Sumuru, la cité sans hommes"

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  • Ducret : "La dictatrice"

    36ed197b3f31618fdbadb3df86f804bd-1584636497.jpg« Sparte était la seule cité de Grèce dépourvue de murailles et pourtant jamais conquise. Aucune armée étrangère, plus de dix siècles durant, ne réussit à la prendre. Les Spartiates faisaient mur autour d’une idée qui les unissait et les rendait plus forts que la brique, l’eunomie. L’eunomie signifie la bonne législation, l’ordre bien réglé, l’équité, le juste équilibre, l’harmonie.
    — Les problèmes de Sparte n’ont rien à voir avec ceux que nous vivons aujourd’hui.
    — Sont-ils vraiment si différents ? Imagine un État fondé sur cet ordre bien réglé, cette harmonie. Plus d’aristocratie, plus de privilèges, l’équilibre parfait entre les citoyens, dotés des mêmes droits, éduqués dès leur plus jeune âge par la poésie et la philosophie, tournés vers le bien commun. »

    Diane Ducret, La Dictatrice (2020)

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  • Ziga : Chienne

    51kiM224UpL._SX195_.jpgOn ne pardonne pas à la butch et au transgenre, qui sont cousins germains, de ne pas servir les hommes, de ne pas baiser avec eux et donner naissance à leurs fils, leurs héritiers. On ne pardonne pas à la femme féminine radicale d’être appétissante physiquement mais pas constamment disponible sexuellement...

    Il y a quelques années, je jurais mes grands dieux que je m’habillais comme une pute parce que j’en avais envie, indépendamment de ce que pensaient les hommes. Mais ça n’est pas vrai : il est impossible de se construire à la marge du regard hégémonique masculin. Toutes les chiennes avec qui j’ai parlé m’ont expliqué comment leur mise en scène s’est toujours adaptée à leur besoin de répondre aux constantes interpellations publiques de la part des mâles.

    Itziar Ziga, Devenir Chienne (2020)

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  • Beauvoir : A-t-on jamais donné ses chances aux femmes

    le-deuxieme-sexe-les-faits-et-les-mythes-tome-1.jpgLes accomplissements personnels sont presque impossibles dans les catégories humaines collectivement maintenues dans une situation inférieure. « Avec des jupes, où voulez-vous qu'on aille ? » demandait Marie Bashkirtseff [8]. Et Stendhal : « Tous les génies qui naissent femmes sont perdus pour le bonheur du public. » À vrai dire, on ne naît pas génie : on le devient ; et la condition féminine a rendu jusqu'à présent ce devenir impossible.

    Les antiféministes tirent de l'examen de l'histoire deux arguments contradictoires : 1°  les femmes n'ont jamais rien créé de grand ; 2° la situation de la femme n'a jamais empêché l'épanouissement des grandes personnalités féminines. Il y a de la mauvaise foi dans ces deux affirmations ; les réussites de quelques privilégiées ne compensent ni n'excusent l'abaissement systématique du niveau collectif ; et que ces réussites soient rares et limitées prouve précisément que les circonstances leur sont défavorables. Comme l'ont soutenu Christine de Pisan, Poulain de la Barre, Condorcet, Stuart Mill, Stendhal, dans aucun domaine la femme n'a jamais eu ses chances. C'est pourquoi aujourd'hui un grand nombre d'entre elles réclament un nouveau statut ; et encore une fois, leur revendication n'est pas d'être exaltées dans leur féminité : elles veulent qu'en elles-mêmes comme dans l'ensemble de l'humanité la transcendance l'emporte sur l'immanence ; elles veulent qu'enfin leur soient accordés les droits abstraits et les possibilités concrètes sans la conjugaison desquels la liberté n'est qu'une mystification [9]. Cette volonté est en train de s'accomplir. Mais la période que nous traversons est une période de transition ; ce monde qui a toujours appartenu aux hommes est encore entre leurs mains ; les institutions et les valeurs de la civilisation patriarcale en grande partie se survivent. Les droits abstraits sont bien loin d'être partout intégralement reconnus aux femmes : en Suisse, elles ne votent pas encore ; en France la loi de 1942 maintient sous une forme atténuée les prérogatives de l'époux. Et les droits abstraits, nous venons de le dire, n'ont jamais suffi à assurer à la femme une prise concrète sur le monde : entre les deux sexes, il n'y a pas aujourd'hui encore de véritable égalité.

    Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe (1949)

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  • "L'assemblée des femmes" d'Aristophane

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  • Aristophane : "Je dis qu'il nous faut remettre le gouvernement aux mains des femmes"

    9782081451674_1_75.jpgPRAXAGORA. Voilà un éloge convenable ! « C'est vous, ô peuple, qui êtes la cause de ces maux. Trafiquant des affaires publiques, chacun considère le gain particulier qu'il en tirera : et la chose commune roule comme Ésimos. Pourtant, si vous m'en croyez, vous pouvez encore être sauvés. Je dis qu'il nous faut remettre le gouvernement aux mains des femmes. C'est à elles, en effet, que nous confions, dans nos maisons, la gestion et la dépense. »

    PREMIÈRE FEMME. Bien, bien, de par Zeus ! bien !

    DEUXIÈME FEMME. Parle, parle, mon bon.

    PRAXAGORA. « Combien elles nous surpassent en qualités, je vais le faire voir. Et d'abord toutes, sans exception, lavent les laines dans l'eau chaude, à la façon antique, et tu n'en verras pas une faire de nouveaux essais. La ville d'Athènes, en agissant sagement, ne serait-elle pas sauvée, si elle ne s'ingéniait d'aucune innovation ? Elles s'assoient pour faire griller les morceaux, comme autrefois ; elles portent les fardeaux sur leur tête, comme autrefois ; elles célèbrent les Thesmophories, comme autrefois ; elles pétrissent les gâteaux, comme autrefois ; elles maltraitent leurs maris, comme autrefois ; elles ont chez elles des amants, comme autrefois ; elles s'achètent des friandises, comme autrefois ; elles aiment le vin pur, comme autrefois ; elles se plaisent aux ébats amoureux, comme autrefois. Cela étant, citoyens, en leur confiant la cité, pas de bavardages inutiles, pas d'enquêtes sur ce qu'elles devront faire. Laissons-les gouverner tout simplement, ne considérant que ceci, c'est que, étant mères, leur premier souci sera de sauver nos soldats. Ensuite, qui assurera mieux les vivres qu'une mère de famille ? Pour fournir l'argent, rien de plus entendu qu'une femme. Jamais, dans sa gestion, elle ne sera trompée, vu qu'elles sont elles-mêmes habituées à tromper. J'omets le reste : suivez mes avis, et vous passerez la vie dans le bonheur..

    Aristophane, L'Assemblée des Femmes (IVe s. av. JC)

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  • Prochain Café Philo : le 16 mars au Hangar de Châlette

    La prochaine séance du café Philosophique de Montargis aura lieu le samedi 16 mars (horaire bientôt précisé sur ce site) au Hangar de Châlette-sur-Loing. 

    Dans le cadre d'une soirée spéciale, la séance posera cette question : "Une cité sans hommes est-elle souhaitable ?"

    A bientôt !

    Affiche de la séance

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