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Christine de Pizan : "Ne les princes ne les daignent entendre"

christinedepizan.jpgHelas ! ou donc trouveront reconfort
Pouvres vesves, de leurs biens despoillées,
Puis qu'en France qui sieult estre le port
De leur salut, et ou les exillées  
Seulent fouïr et les desconseillées,
 Mais or n'i ont plus amistié ?
Les nobles gens n'en ont nulle pitié,
Aussi n'ont clers li greigneur ne li mendré,
Ne les princes ne les daignent entendre.

Des chevaliers n'ont elles nesun port,
Par les prelaz ne sont bien conseillées,
Ne les juges ne les gardent de tort,
Des officiers n'aroient deux maillées  
De bon respons; des poissans traveillées
 Sont en maint cas, n'a la moitié
Devers les grans n'aroient exploitié
Jamais nul jour, alleurs ont a entendre,
Ne les princes ne les daignent entendre.

Ou pourront mais fuïr, puis que ressort
N'ont en France, la ou leur sont baillées
Esperences vaines, conseil de mort,
Voies d'Enfer leur sont appareillées,  
S'elles veulent croire voies broullées
 Et faulz consaulx, ou apointié
N'est de leur fait, nul n'ont si acointié
Qui leur aide sanz a aucun mal tendre,
Ne les princes ne les daignent entendre.

Bons et vaillans, or soient esveilliées
Voz grans bontez, ou vesves sont taillées
 D'avoir mains maulz de cuer haitié;  
Secourez les et croiez mon dittié,
Car nul ne voy qui vers elles soit tendre,
Ne les princes ne les daignent entendre.

Christine de Pizan, Autres Ballades, VI (XVe s.)

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