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  • NOTRE PROCHAINE SÉANCE : CE SOIR

    RDV.jpgRendez-vous pour notre séance sur le thème de la mémoire ce soir, 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée de Montargis.

    Pour ce café philosophique spécial, Claire et Bruno recevront Jean-Dominique Paoli.

    Titre de ce 27ème débat : "Mémoire, mémoires...  Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit".

    A bientôt.


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  • PROCHAIN CAFÉ PHILOSOPHIQUE SUR LA MÉMOIRE, VENDREDI PROCHAIN, 30 NOVEMBRE 2012

    Le vendredi 30 novembre 2012 se tiendra à Montargis un café philosophique spécial à la Brasserie du centre commercial de La Chaussée. C’est en effet un sujet différent des autres qui liera les participants : la mémoire.

    Vinci.JPG

    Au cours de cette séance, intitulée : "Mémoire, mémoires... : Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit", Claire et Bruno, les habituels animateurs du café philo, seront secondés par Jean-Dominique Paoli, qui a consacré plusieurs années à s’intéresser à la mémoire. Ce thème a autant trait à la psychologie, à la physiologie qu’à la philosophie. C’est un sujet sur lequel on peut – et même on doit – s’interroger, tant il a une importance considérable dans nos vies. 

    "Mémoire, mémoire" qu’as-tu à nous dire ? Que faire de toi lorsque tu nous joues des tours ? Puis-je être moi-même en ton absence ? La mémoire, fonction psychique essentielle de notre cerveau, permet la reproduction d’un état de conscience passé et est reconnue comme telle. Alors, ne suis-je que ce que mon passé fait de moi ? Que faire lorsque je perds la mémoire ?

    Autant de questions et bien d’autres que Claire, Bruno et Jean-Dominique Paoli seront heureux de débattre au cours de cette nouvelle séance du café philosophique, le vendredi 30 novembre à 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de La Chaussée.

     

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  • ABORDER PLATON VIA HARRY POTTER, OU COMMENT FAIRE DE LA PHILO AUTREMENT

    Dans la salle comble, des centaines de fans de Harry Potter; sur l'écran, des citations de Platon, Berkeley ou Sartre: à Marseille, la Semaine de la "pop philosophie" invite les curieux à découvrir cette discipline sur un mode ludique, autour d'objets d'études du quotidien.

    225px-HarryPotter5poster.jpgCette saga à succès est "une mine inépuisable" de références, relève Marianne Chaillan, professeur dans un lycée marseillais, qui tenait mercredi une conférence sur le sujet à la bibliothèque de l'Alcazar.

    Et d'évoquer le côté sartrien de Sirius, le parrain de Harry, avec son discours sur la liberté refusant les déterminismes du passé. La cape d'invisibilité de l'apprenti sorcier, qui fait écho au mythe platonicien de l'anneau de Gygès. Ou encore les frontières sans cesse brouillées entre réel et de fiction, une problématique propre au philosophe irlandais Berkeley.

    Au-delà de ces nombreux clins d'oeil, le récit pose "la question de la finitude", en opposant le maléfique Voldemort qui cherche à tout prix à conjurer la mort, et le jeune héros qui "chemine vers son acceptation", analyse Mme Chaillan, sous l'oeil attentif d'un jeune public.

    Charlotte et Lucas, 19 ans, étudiants en sciences politiques, ont visiblement apprécié cette "approche interactive et pédagogique des grands théoriciens", dont l'étude "peut parfois être assommante".

    "Je pense que cela ouvre la philo à des gens qui n'ont pas forcément l'habitude, et même pour des gens qui l'étudient comme c'est mon cas, cela montre qu'on peut philosopher à partir de tout", témoigne Juliette...

    LA SUITE ICI...

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  • NOTRE PROCHAINE SÉANCE

    mémoire

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 30 novembre 2012 à 19H à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée.

    Le débat sera intitulé : "Mémoire, mémoires... : Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit". Cette séance sera co-animée avec Jean-Dominique Paoli.

    A bientôt.

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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE "LA VÉRITÉ EST-ELLE TOUJOURS BONNE À DIRE?"

    Thème du débat : "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?" 

    Date : 19 octobre 2012 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.

    Pour cette séance du 19 octobre 2012, intitulée "La vérité est-elle toujours bonne à dire ?", le café philosophique de Montargis a connu une affluence particulière : plus de 100 personnes étaient présentes à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Un record pour cette 26ème séance : bravo et merci à tous les participants !

    Comme de coutume, ce nouveau rendez-vous commence par la présentation de la séance suivante, prévue le vendredi 30 novembre 2012. Bruno la décrit comme une séance atypique – un "café philo autant qu’un café psycho" – puisqu’elle aura pour thème la mémoire ("Mémoire, mémoires : cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détruit"). Pour l’occasion, Claire et Bruno seront assistés exceptionnellement d’un troisième co-animateur, Jean-Dominique Paoli. Ce dernier vient parler en quelques mots de cette séance en insistant sur l’utilisation de moins en moins fréquente de notre mémoire en raison d’outils de plus en plus sophistiqués (Internet, moteurs de recherche, encyclopédies en ligne, répertoires électroniques de téléphones, etc.). Or, ce désintérêt pour la mémoire se heurte au contraire à une peur commune de maladies invalidantes et dégénératives, a fortiori dans nos populations modernes de plus en plus vieillissantes. Jean-Dominique Paoli présente ce futur débat autant comme une démonstration des capacités de notre mémoire qu’un moment de discution philosophique sur ce qu’est la mémoire.

    Après cette introduction, le débat de ce mois d’octobre sur la vérité est lancé. 

    Le début de la séance est largement consacré à la notion de vérité. "Il faut savoir ce que l’on entend par "vérité" dit un premier participant. "Ne pourrait-on pas parler de "vérités" au pluriel ?" Il apparaît rapidement que ce vocable de "vérité" est à géométrie variable : vérité d’une situation passée, vérité scientifique, vérité édictée par la justice, vérité historique (que l’on pense à cette reconnaissance récente par le Président de la République des violences commises par la police lors de la manifestation du 17 octobre 1961, cf. ce lien ici), etc. Finalement, n’y aurait-il pas autant de vérités que de points de vue ? Comme le rappelle une participante, citant Blaise Pascal, "Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà."

    Dans ce cas, dit un autre participant, "dire la vérité" c’est d’abord "dire sa vérité" : je peux être convaincu du bien-fondé de ce qui m’apparaît vrai (par exemple que les émissions de téléréalité particulièrement populaires sont néfastes à plus d’un titre) et en même temps comprendre autrui lorsqu’il se montre en désaccord avec ce que je crois bien fondé. Accepter qu’il n’y a pas une vérité mais des vérités c’est ouvrir vers l’autre un dialogue et le champ des possibles mais c’est aussi, dit Bruno, dénaturer l’idée même de vérité : "Voilà ma vérité" proclament, en guise de défense ou de justification, des témoignages singulièrement polémiques après tel ou tel événement. Prenons pour exemple le témoignage de Leïla Ben Ali, la femme du dictateur tunisien dans son récent essai opportunément intitulé Ma Vérité. (pour en savoir plus, cliquez ici). Dire "sa vérité" c’est déjà accepter qu’elle soit susceptible d’être battue en brèche. C’est encore accepter de composer avec "une autre vérité". "À chacun sa vérité" comme le disait l’homme de théâtre italien Luigi Pirandello.

    Parler de vérités c’est aussi prendre en compte le facteur "temps", perpétuel acteur et façonneur de nouveaux paradigmes : la terre fut plate et au centre de l’univers pendant des siècles avant que cette "vérité" ne devienne grâce aux avancées scientifiques un fourvoiement de la pensée. Au contraire, ce qui était considéré comme une aberration (le globe terrestre et l’héliocentrisme) est devenue cette vérité universelle enseignée. 

    Dans notre vie quotidienne, l’énonciation – ou pas – de la vérité participe de l’époque dans laquelle nous vivons. Faut-il dire, par exemple, la vérité aux enfants adoptés, s’interroge un autre intervenant ? Sans nul doute, dit Bruno, pendant des années il fallait taire à ces enfants victimes d’un traumatisme sans égal cette réalité douloureuse. La vérité cachée devait leur permettre de se construire une vie dite "normale", comme si rien ne s’était passé. Aujourd’hui, cette ancienne évidence (l’evidence anglaise, la "preuve") est largement remise en cause. Un nouveau paradigme est apparu au sujet de ces enfants adoptés : la vérité ne peut être que bonne à dire, nombre de spécialistes considérant que plus cette vérité est dite tôt, meilleure sera la situation de l’enfant par la suite… (pour en savoir plus, lire cet article) Cet exemple n’est pas sans susciter l’étonnement de personnes de ce café philo, preuve s’il en est que là comme souvent la vérité n’est jamais figée comme une idole taboue !

    Un nouvel intervenant évoque cette vérité scientifique évoquée plus haut : non, la vérité scientifique n’existe pas ! La science n’avance pas à coups de certitudes ex nihilo mais pas à pas, à l’aide d’hypothèses et d’intuitions savamment étudiées. C’est sur ces a priori que se construit ensuite un cheminement intellectuel, des expérimentations précises et une méthodologie rationnelle jusqu’à aboutir à l’énoncé non d’une vérité mais d’une affirmation admise par la majorité du corps scientifique ("Cette vieille erreur, qu'il n'y a de parfaitement vrai que ce qui est prouvé, et que toute vérité repose sur une preuve, quand, au contraire, toute preuve s'appuie sur une vérité indémontrée" affirme Arthur Schopenhauer). Finalement, dire la vérité scientifique, vertu capitale dans nos sociétés, n’est-ce pas avant tout chercher à enseigner et divulguer un savoir à l’ensemble de la population ? Pour aller plus loin, rendez-vous sur ce lien au sur le dernier essai de Bruno Latour.  

    La notion évanescente de la vérité, parfois érigée en totem, la rend difficile à définir. Comment connaître ce qui est vrai, demande une participante? La réponse est d’autant plus insoluble dans une société gavée d’informations contradictoires, convient l’ensemble de l’assistance. Il est d’ailleurs paradoxal de constater qu’alors que les tribunaux utilisent avec solennité l’expression "Je jure de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité", c’est dans ces lieux que la vérité, discutée, débattu, analysée, reste insaisissable… Et pourtant, dans cette situation, l’expression "à chacun sa vérité" est insoutenable ! Trouver et énoncer LA vérité c’est faire lumière sur. 

    Pourquoi ne pas considérer que la vérité, telle que nous pourrions la concevoir, est cet accord, cette adéquation entre l’idée que nous nous faisons d’une chose et cette chose? C’est ce jugement qui colle à la réalité, comme le disait Heidegger. Spinoza dit également ceci: "On appelle idée vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-même ; fausse, celle qui montre une chose autrement qu’elle n’est en réalité". De là vient l’impression que ces vérités ne sont ni plus ni moins que des opinions, partagées ou non.

    Énoncer ou pas "sa" vérité à autrui ne se conçoit qu’à l’aune d’une vérité fluctuante. Ceci étant dit, ne pas dire le vrai – ou ce qui nous paraît tel quel – peut-il être moralement tenable? Un participant répond par l’affirmatif : entre le mensonge et la vérité brutale, il y a l’entre-deux, le compromis : le silence. Je connais une réalité douloureuse mais je choisis de la taire, ce que la pensée chrétienne a traduit comme "mensonge par omission". "Se taire, ne rien dire qui pourrait blesser, ce n’est pas vraiment mentir" ajoute ce participant. La morale est-elle sauve pour autant, demande Claire ? Ce paravent du silence n’est-il pas une mesure facile pour ne pas m’engager ? N’est-ce pas cacher un voile pudique et me mentir à moi-même? Ce mensonge par omission fait assurément débat et entre de plain-pied dans un problème d’éthique.

    Lorsque tel(le) ou tel(le) choisit au contraire de ne pas garder le silence, qu’est-ce qui peut me pousser à cacher la vérité ? Cela peut être pour des raisons égoïstes (cacher un méfait) mais cela aussi peut être pour ne pas blesser autrui. Le mensonge se pare alors de vertu. Moralement, je choisis de protéger autrui qui, je le sais, sera blessé par l’annonce d’une nouvelle. L’exemple médical est cité: tel(le) ou tel(le) pourra ne pas être tenu au courant de son propre état de santé par son médecin. Ce dernier prendra en main le soin de son patient ou de sa patiente en lui cachant tout ou partie de la vérité : à quoi bon faire souffrir moralement un patient lorsque cacher la réalité paraît si commode ? Concevoir ainsi les relations malade/médecin n’est pas sans susciter un vif débat. Une participante rétorque que cette attitude est condamnable. Pour prendre cet exemple, conclut-elle, un patient doit connaître la vérité, fusse-t-elle difficile à accepter ! Cet exemple permet ainsi de s’interroger sur le pouvoir de la vérité. Peut-on s’octroyer le droit de garder une telle emprise sur autrui ?

    Une intervention vient appuyer cet impératif de dire le vrai : de quel droit devrais-je m’arroger le droit de décider si telle ou telle vérité doit être dévoilé, sous le prétexte que je me dois de protéger autrui ? Le connais-je suffisamment pour augurer de sa réaction ? Pour les meilleures raisons du monde, je peux estimer qu’il ne sert à rien de faire souffrir autrui en lui dévoilant une situation ; cependant, qui peut me certifier que ce dévoilement ne va pas être finalement bénéfique (que l’on se réfère à la métaphore de la Caverne de Platon, cf. lien) ?

    Une participante ajoute, non sans malice, que la posture des plus petits peut être exemplaire : ne dit-on pas que la "vérité sort de la bouche des enfants" ?

    Ne pas dire la vérité à tout prix, dit encore Claire, c’est se placer dans une posture plus ambiguë qu’il n’y paraît. C’est affirmer une emprise, un pouvoir sur autrui, tant il est vrai que le savoir (celui du scientifique ou du professeur par exemple) est sensé apporter une autorité certaine. Lorsque autrui est un proche, un ami, suis-je prêt à prendre le risque de dénaturer mes relations avec lui en me plaçant en situation de supériorité morale ? De la même manière, autrui à qui je "dis ses quatre vérités" est-il prêt à accepter mon emprise sur lui, jusqu’à m’être redevable de lui avoir ouvert les yeux ? Le Président de la République qui vient énoncé "la vérité du 17 octobre 1961" (cf. plus haut) ne se place-t-il pas d’emblée dans une situation d’autorité, contestée ou non ?

    C’est sous l’angle du problème de du pouvoir que se place ensuite le débat. Plus précisément, c’est l’autorité tyrannique qui nous met en face des contradictions s’agissant de l’impératif de la vérité. Oui, affirment plusieurs participants, on peut mentir pour des raisons morales ! Je suis même en droit, comme le dit John Locke, de tuer le tyran qui me gouverne ! L’histoire de l’Humanité est riche de ces moments où le mensonge s’invite à la table de l’humanité et de la fraternité. Un participant évoque à ce sujet l’exemple des Justes qui, pendant la seconde guerre mondiale, ont accueilli et protégé des personnes pourchassées jusqu’au péril de leur vie. Par ces actes, ils ont non seulement contesté l’autorité considérée à l’époque comme légale mais encore utilisé le mensonge comme moyen de résistance. Par un retournement de l’Histoire, le mensonge est devenu une arme au service d’une action morale ; au contraire, les citoyens qui ont suivi l’autorité tyrannique sans rien lui cacher ont reçu l’opprobre pour ne pas dire la condamnation de l’Histoire.

    Le bouquin du mois :

    C’est l’opportunité pour Claire de présenter le livre d’Emmanuel Kant, D’un prétendu Droit de mentir par Humanité (1785). (cf. lien).

    La position de Kant a suscité une controverse avec Benjamin Constant, dans son ouvrage La France, publié en 1797. Pour en savoir plus sur la polémique entre Emmanuel Kant et Benjamin Constant, rendez-vous sur ce lien.

    Claire résume ainsi la position de Kant : s’intéressant au "mensonge généreux", Kant  prend pour exemple un pouvoir tyrannique accusant mon ami d’un crime, crime qui condamne assurément cet ami. Celui-ci se réfugie chez moi et s’y cache. La police vient frapper à ma porte et me demande de la renseigner sur le fugitif. Quelle doit être ma position ? Dois-je ou non dire la vérité ? Le mensonge n’a-t-il pas toute sa justification morale, comme en conviennent nombre de participants du café philo ? C’est la position de Benjamin Constant qui affirme que "nul d’a droit à la vérité qui nuit à autrui." Or, dit Claire, Kant place la vérité au dessus de toute considération : même dans ce cas de figure, le mensonge ne m’est pas permis moralement, aussi choquante que soit cette assertion dans un cas aussi exceptionnel ! En mentant, je me rends responsables de cet acte et j’en porte l’entière responsabilité quelles qu’en soient les conséquences. Au contraire, la justice publique ne peut s’en prendre à moi si je dis la vérité. 

    Pour protéger cet ami pourchassé par un pouvoir criminel que je honnis, le mensonge n’est-il pas la solution idéale pour qu’une morale soit sauve ? Non, répond Kant ainsi : "Il est possible qu’après que vous avez loyalement répondu oui au meurtrier [les policiers aux ordres du pouvoir tyrannique] qui vous demandait si son ennemi [cet ami en fuite] était dans la maison, celui-ci en sorte inaperçu et échappe ainsi aux mains de l’assassin, de telle sorte que le crime n’ait pas lieu ; mais, si vous avez menti en disant qu’il n’était pas à la maison et qu’étant réellement sorti (à votre insu) il soit rencontré par le meurtrier, qui commette son crime sur lui, alors vous pouvez être justement accusé d’avoir causé sa mort. En effet, si vous aviez dit la vérité, comme vous la saviez, peut-être le meurtrier, en cherchant son ennemi dans la maison, eût-il été saisi par des voisins accourus à temps, et le crime n’aurait-il pas eu lieu."

    Le mensonge porte en lui une atteinte à l’ordre sacré et à l’Humanité. Ne pas dire la vérité c’est dénaturer en profondeur le sens de la parole. En mentant, je fais en sorte "que les déclarations ne trouvent en général aucune créance, et que par conséquent aussi tous les droits, qui sont fondés sur des contrats, s’évanouissent et perdent leur force, ce qui est une injustice faite à l’humanité en général… C’est donc un ordre sacré de la raison, un ordre qui n’admet pas de condition, et qu’aucun inconvénient ne saurait restreindre, que celui qui nous prescrit d’être véridiques (loyaux) dans toutes nos déclarations."

    Cette séance du café philosophique de Montargis se termine par le rappel du prochain débat, le vendredi 30 novembre (même lieu, même heure) : "Mémoire, mémoires…" avec la participation de Jean-Dominique Paoli.

     

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  • NOTRE PROCHAINE SEANCE

    Notre prochaine séance aura lieu le vendredi 30 novembre prochain, à 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée de Montargis.

    Elle aura pour thème : "Mémoire, mémoires... Cette mémoire qui nous construit, cette mémoire qui nous détrui.". Nous serons accompagnés de Jean-Dominique Paoli.

     

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  • JEAN CLAUDE AMEISEN, SUR LES ÉPAULES DE DARWIN

    Crinière de poète, regard azur, avec ce charisme visible à l'œil nu, Jean Claude Ameisen aurait pu faire de la politique ou du cinéma. Au lieu de cela, vers l'âge de 40 ans, il a révélé au monde scientifique ébahi que la mort programmée des cellules permettait la vie. Sans ce suicide créateur, ou apoptose, pas d'embryon, pas de défenses immunitaires, bref, pas d'espèce humaine.

    jean-claude-ameisen-sur-france-inter.pngA ce stade, il vous expliquerait sans doute avec un sourire que votre présentation n'est pas tout à fait exacte. Il commenterait avec patience l'étymologie d'apoptose, la chute de haut, ou de loin, un mot que les Grecs anciens employaient quand les feuilles tombaient. Ou leurs cheveux. C'est un pédagogue pointilleux, dont les élans lyriques ne doivent pas tromper.

    Nommé à 60 ans président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), le professeur Ameisen, médecin et immunologiste, a appris le grec avec son père. Cet ingénieur au savoir encyclopédique, excellent violoniste, était un juif polonais émigré à Paris dans les années 1930 qui s'engagea comme volontaire pendant la guerre. En temps de paix, Ameisen père dirigeait en France l'entreprise de cosmétiques Helena Rubinstein – car cette Polonaise énergique avait en son neveu une confiance absolue. Avec sa mère, condisciple en philosophie du futur Jean Paul II, Ameisen le jeune étudiait les mathématiques et le latin. Il a aussi fréquenté les incubateurs à génies, Louis-le-Grand et l'Ecole alsacienne, dans un temps où la frénésie scolaire n'était pas si grande, sans en ressortir arrogant.

    Il faut dire que l'enfant terrible de la famille, son cadet Olivier, un être brûlé d'intelligence et pianiste surdoué, s'était mis en tête de passer son bac en 2de, alors que son frère était en terminale. L'un des deux l'a eu, l'autre pas, devinez lequel. Pourtant boulevard du Montparnasse, dans l'appartement familial, on n'a pas fêté le bac d'Olivier.

    Ils finissent par faire médecine ensemble, bientôt suivis par leur sœur Eva, et s'adorent, de cette sorte d'amour-rivalité bien connue. Ils révisent leurs examens en marchant, comme des jumeaux, chacun dans leur chambre de bonne. Olivier Ameisen, qui a vécu longtemps aux Etats-Unis, est le médecin qui a soigné son alcoolisme grâce au baclofène, un relaxant musculaire. Il en a fait un récit assez bouleversant, Le Dernier Verre (Denoël, 2008), sans cacher qu'il n'avait pas abîmé que lui-même.

    Pour entrer chez Jean Claude Ameisen, au fond d'une cour du boulevard Saint-Michel, il faut écarter quelques rameaux d'olivier car l'arbre dans son pot a poussé devant la porte comme un extravagant. A prendre comme un signe de paix.

    Dedans, c'est un capharnaüm de livres, mais citez-en un, il le trouve bientôt. Derrière un tissu safran, sa femme, Fabienne, fille du directeur de l'Ecole alsacienne de leur jeunesse, a empilé, telle une muse attentive, un mètre cinquante de documents annotés, dont on jurerait qu'elle les connaît par coeur : toute la documentation des émissions du professeur qui captivent, chaque samedi matin sur France Inter, un million et demi d'auditeurs...

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  • JOURNÉE MONDIALE DE LA PHILOSOPHIE : ENVOYER UN MESSAGE À L’HUMANITÉ GRÂCE À LA CAPSULE TEMPORELLE DE L'UNESCO

    Le café philo annonce :

    Pour la Journée mondiale de la philosophie 2012 (15 Novembre), l'UNESCO vous invite à laisser un message ou des objets pour les futures générations dans une capsule temporelle, qui sera enterrée à notre siège social à Paris et exhumée en 2062 jour pour jour.

    image001.jpgQue voulez-vous dire à ceux qui seront en vie dans cinquante ans ? Quels messages ou objets considérez-vous essentiel de leur transmettre ? Toute chose importante pour vous - et, par conséquent, susceptible d'intéresser les générations futures - est la bienvenue. Dites-nous la raison de votre choix. N'hésitez pas à utiliser n'importe quel type d'outils pour envoyer votre message aux futures générations.

    Voici quelques idées :

    • Pensez à la sagesse et aux valeurs héritées de vos parents et des générations qui les ont précédés, que souhaitez-vous transmettre à vos enfants et aux futures générations ? Que voudriez-vous dire à vos petits-enfants ? Quel est le message ou l’objet le plus important que vous souhaitez leur donner ?
    • Dessinez ou prenez une photo
    • Proposez des objets qui sont importants pour vous aujourd’hui mais qui pourraient ne  pas être disponibles dans le futur. Un ordinateur portable, des cartes de crédit, des CDs ou même un smartphone : croyez-vous que les gens en 2062 sauront ce qu'ils sont ?
    • Un message sur ce que vous pensez être très important ou source d'inspiration dans votre vie

    Une maxime, une citation lourde de sens, ou un livre : croyez-vous par exemple, que La République de Platon aura encore du sens pour les gens dans cinquante ans ? Ou bien un autre philosophe sera-t-il devenu la référence en matière de pensée culturelle ?

    image002.jpgChaque année, la Journée mondiale de la philosophie est une occasion unique de réunir la communauté internationale afin d'encourager la réflexion et le débat sur des questions contemporaines. Comme les défenses de la paix doivent être construites dans l'esprit des hommes, il est de notre devoir d'œuvrer au renforcement de ces esprits par la pensée critique et la compréhension mutuelle. 

    La capsule temporelle est un puissant rappel que la solidarité intergénérationnelle est la clé d'une paix durable. Tout comme l'Organisation des Nations Unies a été fondée sur le principe de "préserver les futures générations du fléau de la guerre", nous avons tous l'obligation morale de nous efforcer, chaque jour, à léguer un monde meilleur pour l'avenir. Ne laissons pas les besoins des futures générations être victimes de l'opportunisme et des intérêts actuels. Les problèmes d'aujourd'hui - y compris la pauvreté, le sous-développement matériel et technologique, le chômage, l'exclusion, la discrimination et les menaces pour l'environnement - doivent être résolus aussi bien dans l'intérêt du présent que du futur.

    image003.jpgLa Déclaration de l'UNESCO sur les responsabilités des générations présentes envers les générations futures proclame que "les générations à venir autant que présentes puissent jouir d’une liberté de choix pour leur système politique, économique et social et soient en mesure de préserver leur diversité culturelle et religieuse." À une époque où l'existence même de l'humanité et de son environnement sont menacés, nous devons "léguer aux futures générations une Terre qui ne soit pas un jour irrémédiablement endommagée par l'activité humaine." La génération actuelle devrait œuvrer pour un développement durable et préserver les conditions de vie, notamment la qualité et l'intégrité de l'environnement. Les progrès scientifiques et technologiques ne devraient en aucune manière entraver ou compromettre la préservation de l'espèce humaine ni des autres espèces. L'éducation est un instrument important dans la promotion de la paix, la justice, la compréhension, la tolérance et l'égalité au profit des générations présentes et futures. 

    Dans une lettre adressée aux futures générations, le prix Nobel de médecine / physiologie Rita Levi-Montalcini a écrit : "L'antidote à la tendance trop fréquente de ne se préoccuper que de nous-mêmes est de développer, dès le plus jeune âge ... l'habitude de s’intéresser à tout ce qui nous entoure ... Non seulement cette attitude vous empêchera de devenir égocentrique, mais sera d'un grand secours pour vous à chaque étape de votre vie."  En effet, il ne suffit pas de penser que l'avenir nous concerne uniquement en tant qu'individus. Bâtissons notre avenir commun et réjouissons-nous du destin commun de l'humanité.

    Cliquez aussi sur ce lien.

     

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  • JÉRÔME FERRARI, UN PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE, LAURÉAT DU PRIX GONCOURT

    goncourt 2012.jpgJérôme Ferrari a été couronné mercredi par le prestigieux prix Goncourt pour son roman Le Sermon sur la Chute de Rome, aux éditions Actes Sud, qui fait d'un bar corse l'épicentre d'une fable superbe sur les espérances déçues, les frustrations et l'inéluctable fugacité des mondes. Le lauréat, en lice pour la plupart des prix littéraires cette année, a été choisi au deuxième tour.

    Né en 1968 à Paris, Jérôme Ferrari est professeur de philosophie et conseiller pédagogique au Lycée français d'Abou Dhabi depuis la rentrée, après avoir enseigné au lycée international d'Alger puis au lycée Fesch d'Ajaccio.Ce quadragénaire à la silhouette juvénile et au regard intense, qui refuse de se dire philosophe, a bâti en six romans une oeuvre d'une grande puissance poétique, où alternent la spiritualité, le cocasse et le drame...

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  • SALVADOR DALÍ, "LA PERSISTANCE DE LA MÉMOIRE"

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    Salvador Dalí : "La Persistance de la mémoire" (1931), populairement connue sous le nom : "Les Montres molles" (collections du MoMa de New-York).

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  • FREUD, ANALYSE EN FAMILLE

    Peut-être était-ce l’usage, de proscrire effusions et jaculations sentimentales. Mais, enfin, Sigmund Freud termine presque toujours ses lettres par "cordialement", "très cordiales salutations". Ecrit-il à quelque connaissance, à des confrères ? Non : à ses enfants. On en conclurait vite qu’il était un père distant, occupé davantage à bâtir son œuvre qu’à jouer par terre. Mais ce n’est pas ce qui résulte des échanges épistolaires avec ses filles et ses fils, tels qu’ils se révèlent, de façon inédite, dans les Lettres à ses enfants et dans la Correspondance avec sa "chère fille unique", Anna.

    freud-anna.jpgEn huit ans, du 16 octobre 1887 au 3 décembre 1895, Martha Bernays et Sigmund Freud ont six enfants. L’aînée est prénommée Mathilde, comme la femme de Joseph Breuer, avec lequel Freud écrira les Etudes sur l’hystérie. Jean-Martin (Martin), dont le prénom est un hommage au docteur Charcot, qui avait tant impressionné Freud à la Salpêtrière, aura une vie chaotique : intelligent, farceur, séducteur, il fera des études de droit, s’orientera vers les affaires, commercialisera des articles de toilette, avant d’ouvrir un débit de tabac. Viennent ensuite Oliver (comme Cromwell), qui sera ingénieur, et Ernst (comme le physiologiste Brücke, «patron» de Freud à l’université de Vienne), architecte, père du peintre Lucian Freud. Sophie naît le 12 avril 1893 : mariée au photographe Max Halberstadt, elle donne à Freud son premier petit-enfant, Ernst Wolfgang, "Ernstl", dont le comportement inspirera au grand-père une analyse célèbre d’Au-delà du principe de plaisir (le jeu du "Fort-Da", la bobine de fil qu’on fait "disparaître" et "revenir"). Le dernier enfant, que ni Martha ni Sigmund ne souhaitaient, devait s’appeler Wilhelm, comme Fliess (avec lequel Freud eut des relations ambiguës). Mais ce sera une fille...

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