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[106] "Véritable bonheur à être heureux seuls"

  • Stevenson : Comment être heureux

    Décide d'être heureux. Apprends à trouver du plaisir dans les choses simples.

    Tire le meilleur parti possible de tes situations. Nul ne possède tout et tout le monde a une certaine tristesse mêlée aux plaisirs de la vie. Le secret consiste à rire plus qu'on ne pleure.

    Sois indulgent avec toi-même. Ne te prends pas trop au sérieux. Et ne crois pas que tu dois être protégé des malheurs qui frappent les autres.

    Ne te soucie pas des critiques. Tu ne peux plaire à tout le monde.

    Fixe tes propres normes et tes propres buts. Sois toi-même et explore tes propres limites.

    Fais ce que tu aimes faire, mais sans t'endetter.

    Ne cherche pas les ennuis. Les fardeaux imaginaires sont plus lourds à porter que les vrais.

    Débarrasse-toi de tes rancœurs. La haine, l'envie et la colère te rongeront de l'intérieur.

    Multiplie tes intérêts. Si tu ne peux voyager, parcours le monde par tes lectures.

    Ne te laisse pas terrasser par les regrets. Surmonte tes tristesses et tes erreurs et ne conserve que les leçons utiles qu'elles t'ont apprises.

    Fais ce que tu peux pour les gens moins fortunés que toi.

    Tiens-toi occupé. Quiconque est très occupé n'a pas le temps d'être malheureux.

    Robert Louis Stevenson

    Photo : Pexels - Nishit Dey

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  • La valise philosophique du mois : Café philo du 29 novembre 2024

    Retrouvez notre traditionnelle "Valise philosophique" du mois. Elle est consacrée à la séance du vendredi 29 novembre  2024 qui aura pour sujet : "Y a-t-il un véritable bonheur à être heureux tout seul ?" Cette séance aura lieu à la Médiathèque de Montargis.

    Comme pour chaque séance, nous vous avons préparé (colonne de gauche) des documents, textes, extraits de films ou de musiques servant à illustrer et enrichir les débats mensuels.

    Restez attentifs : régulièrement de nouveaux documents viendront alimenter cette rubrique d'ici la séance.

    Photo : Mikhail Nilov- Pexels

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  • Bouffard : La vie de couple et le bonheur

    La satisfaction maritale se modifie au cours de l’âge adulte : élevée au début, elle subit une diminution chez les couples d’âge moyen, particulièrement en raison des soucis professionnels et de la présence des enfants; puis elle augmente progressivement à partir de 50 ans. Ces résultats donnent une courbe en forme de « U » évasé (Atchley, 1994; Weishaus et Field, 1988). Des résultats plus récents ont toutefois mis en évidence l’hétérogénéité de l’expérience matrimoniale et ont identifié des trajectoires différentes. Kamp Dush, Taylor et Kroeger (2008) ont analysé des données de l’étude longitudinale Marital instability over the life course qui a duré 20 ans et a débuté avec un échantillon représentatif des ÉtatsUnis comptant 2,034 participants mariés depuis 12,5 ans et âgés en moyenne de 35 ans. Ces chercheurs ont obtenu trois trajectoires bien distinctes. Les couples malheureux comptent pour 22 % de l’échantillon, 41 % des couples connaissent un bonheur conjugal moyen et 38 % vivent une relation qui les rend très heureux (Figure 5). De plus, ces auteurs font remarquer qu’il y a déclin du bonheur de vivre pour tous les couples, mais qu’il est moins prononcé pour le groupe où la qualité maritale est plus élevée. Ce déclin est également documenté dans la méta analyse de Mitnick, Heyman et Slep (2009). Quant à l’importance de l’intimité sexuelle, elle a été mise en évidence par l’équipe de Cacioppo qui a obtenu une corrélation de 0,42 entre cette variable et le bonheur (Cacioppo, Hawkley, Kalil, Hughes, Waite et Thisted, 2008).

    Léandre Bouffard, La vie de couple et le bonheur (2017)

    Photo : Pexels -  Arthur Brognoli

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  • Musset : A M. V. H.

    Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
    Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,
    Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,
    Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
    Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
    Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux.
    Puis le cœur s’aperçoit qu’il est devenu vieux,
    Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes.
    De ces biens passagers que l’on goûte à demi,
    Le meilleur qui nous reste est un ancien aMumi.
    On se brouille, on se fuit. Qu’un hasard nous rassemble,
    On s’approche, on sourit, la main touche la main,
    Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,
    Que l’âme est immortelle, et qu’hier c’est demain.

    Alfred de Musset, "A M. V. H. ", Sonnets (1843)

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  • Sénèque : bonheur et amitié

    Le sage, encore qu'il se contente de lui, veut pourtant avoir un ami, ne serait-ce que pour exercer son amitié, afin qu'une vertu si grande ne reste pas inactive, non dans le but dont parlait Epicure précisément dans cette lettre : "Pour avoir quelqu'un qui s'asseye auprès de lui quand il est malade, qui lui porte secours quand il est jeté dans les fers ou privé de ressources", mais pour avoir quelqu'un auprès de qui lui-même s'asseye quand il est malade, qu'il libère lui-même quand des ennemis le gardent prisonnier. Celui qui ne regarde que lui et, pour cette raison, s'engage dans une amitié, pense mal. Il finira comme il a commencé : il s'est procuré un ami destiné à lui prêter appui contre les fers; au premier cliquetis de chaînes, il s'en ira...

    "Il ne s'agit pas, dis-tu, pour l'instant, de savoir si l'amitié doit être ou non recherchée pour elle-même". Mais si, c'est avant tout ce que l'on doit prouver; car, si elle doit être recherchée pour elle-même, peut aller vers elle celui qui se contente de lui-même. "Comment donc va-t-il vers elle ?" Comme vers une chose très belle, sans être pris par le goût du lucre ni terrorisé par les variations de la fortune; on retire à l'amitié sa majesté, quand on se la procure pour profiter de bonnes occasions.

    "Le sage se contente de lui". Cette phrase, mon cher Lucilius, la plupart des gens l'interprètent de travers : ils écartent le sage de partout et le confinent à l'intérieur de sa peau. Or, on doit distinguer le sens et la portée de cette parole : le sage se contente de lui pour vivre heureux, non pour vivre; dans ce dernier cas, en effet, il a besoin de beaucoup de choses, dans le premier, seulement d'une âme saine, redressée et regardant de haut la fortune...

    Donc, quoiqu'il se contente de lui-même, il a besoin d'amis; il désire en avoir le plus possible, non pas pour vivre heureux; car il vivra heureux même sans amis. Le souverain bien ne demande pas de moyens à l'extérieur; il se cultive à domicile, il vient tout entier de soi; il commence à être assujetti à la fortune s'il demande au dehors une partie de soi.

    "Quelle est, cependant, la vie qui attend le sage, s'il se trouve abandonné sans amis, qu'il ait été jeté en prison ou bien isolé en pays étranger, ou bien retenu dans une longue navigation, ou échoué sur une rive déserte ?" Elle sera comme celle de Jupiter, lorsque, une fois le monde dissous et les dieux confondus en un seul être, la nature se relâche un peu, il se repose, livré à lui-même dans ses pensées. Le sage fait quelque chose comme cela : il se cache en lui-même, il reste avec lui-même.

    Tant que, bien entendu, il lui est permis d'arranger ses affaires selon son propre jugement, il se contente de lui et prend femme; il se contente de lui et a des enfants; il se contente de lui et, cependant, il ne saurait vivre s'il était destiné à vivre sans son semblable. Ce qui le porte à l'amitié, ce n'est aucun intérêt personnel, mais un instinct naturel; car, comme il en existe en nous pour d'autres relations, il existe une douceur innée de l'amitié. De même qu'il existe une aversion pour la solitude et une recherche de la vie en société, de même que la nature concilie l'homme avec l'homme, de même il existe dans cette relation-là aussi un aiguillon pour nous faireSé rechercher des amitiés.

    Sénèque, Lettres à Lucilius, I, 9 (Ier s.)

    Photo : Pexels - Phil Nguyen

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  • Maupassant :"Elle n’aurait pas pu être plus heureuse"

    Je la contemplais, triste, surpris, émerveillé par la puissance de l’amour ! Cette fille riche avait suivi cet homme, ce paysan. Elle était devenue elle-même une paysanne. Elle s’était faite à sa vie sans charmes, sans luxe, sans délicatesse d’aucune sorte, elle s’était pliée à ses habitudes simples. Et elle l’aimait encore. Elle était devenue une femme de rustre, en bonnet, en jupe de toile. Elle mangeait dans un plat de terre sur une table de bois, assise sur une chaise de paille, une bouillie de choux et de pommes de terre au lard. Elle couchait sur une paillasse à son côté.

    Elle n’avait jamais pensé à rien, qu’à lui ! Elle n’avait regretté ni les parures, ni les étoffes, ni les élégances, ni la mollesse des sièges, ni la tiédeur parfumée des chambres enveloppées de tentures, ni la douceur des duvets où plongent les corps pour le repos. Elle n’avait eu jamais besoin que de lui ; pourvu qu’il fût là, elle ne désirait rien.

    Elle avait abandonné la vie, toute jeune, et le monde, et ceux qui l’avaient élevée, aimée. Elle était venue, seule avec lui, en ce sauvage ravin. Et il avait été tout pour elle, tout ce qu’on désire, tout ce qu’on rêve, tout ce qu’on attend sans cesse, tout ce qu’on espère sans fin. Il avait empli de bonheur son existence, d’un bout à l’autre.

    Elle n’aurait pas pu être plus heureuse.

    Guy de Maupassant, "Le bonheur", Contes (1884)

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  • Image de bonheur

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  • "L'Art d'être heureux"

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  • Sully Prudhomme : "Ils se disent heureux, et le monde les voit"

    Va, ne nous plaignons pas de nos heures d'angoisse. 
    Un trop facile amour n'est pas sans repentir ; 
    Le bonheur se flétrit, comme une fleur se froisse 
    Dès qu'on veut l'incliner vers soi pour la sentir.

    Regarde autour de nous ceux qui pleuraient naguère 
    Les voilà l'un à l'autre, ils se disent heureux, 
    Mais ils ont à jamais violé le mystère 
    Qui faisait de l'amour un infini pour eux.

    Ils se disent heureux ; mais, dans leurs nuits sans fièvres, 
    Leurs yeux n'échangent plus les éclairs d'autrefois ; 
    Déjà sans tressaillir ils se baisent les lèvres, 
    Et nous, nous frémissons rien qu'en mêlant nos doigts.

    Ils se disent heureux, et plus jamais n'éprouvent 
    Cette vive brûlure et cette oppression 
    Dont nos cœurs sont saisis quand nos yeux se retrouvent ; 
    Nous nous sommes toujours une apparition !

    Ils se disent heureux, parce qu'ils peuvent vivre 
    De la même fortune et sous le même toit ; 
    Mais ils ne sentent plus un cher secret les suivre ; 
    Ils se disent heureux, et le monde les voit !                

    René-François Sully Prudhomme, Poèmes (1888)

    Photo : Pexels - Kristin Groth

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  • Schopenhauer : "On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul"

    On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi. Car c'est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s'y pèse à sa vraie valeur. En outre un homme est d'autant plus essentiellement et nécessairement isolé, qu'il occupe un rang plus élevé dans le nobiliaire de la nature. C'est alors une véritable jouissance pour un tel homme, que l'isolement physique soit en rapport avec son isolement intellectuel : si cela ne peut pas être, le fréquent entourage d'êtres hétérogènes le trouble ; il lui devient même funeste, car il lui dérobe son moi et n'a rien à lui offrir en compensation. De plus, pendant que la nature a mis la plus grande dissemblance, au point de vue moral comme au point de vue intellectuel, entre les hommes, la société, n'en tenant aucun compte, les fait tous égaux, ou plutôt, à cette inégalité naturelle, elle substitue les distinctions et les degrés artificiels de la condition et du rang qui vont souvent diamétralement à l'encontre de cette liste par rang telle que l'a établie la nature.

    Arthur Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie (1851)

    Photo : Pexels - Engin Akyurt

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  • Grimaldi : Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie

    CVT_Le-parfum-du-bonheur-est-plus-fort-sous-la-pluie_149.png– Vous n’avez plus à craindre le malheur. C’est au plus fort de son étreinte que l’on apprécie le plus les choses positives. Lorsque le bonheur est normal, on ne le remarque pas.
    – C’est quand on est à l’apogée du malheur que l’on apprécie le plus le bonheur.
    Nous observons en silence les gouttes qui ruissellent sur la vitre. J’ai compris le message. Je ne dois plus avoir peur des orages. Le parfum du bonheur et plus fort sous la pluie.

    Virginie Grimaldi, Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie (2018)

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  • Nietzsche : Les bonheurs

    Dans le plus petit comme dans le plus grand bonheur, il y a toujours quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur : la possibilité d'oublier, ou pour dire en termes plus savants, la faculté de se sentir pour un temps en dehors de l'histoire. L'homme qui est incapable de s'asseoir au seuil de l'instant en oubliant tous les évènements passés, celui qui ne peut pas, sans vertige et sans peur se dresser un instant tout debout comme une victoire, ne saura jamais ce qu'est un bonheur et ce qui est pareil ne fera jamais rien pour donner du bonheur aux autres. Imaginez l'exemple extrême: un homme qui serait incapable de rien oublier et qui serait condamné à ne voir partout qu'un devenir; celui la ne croirait plus en soi il verrait tout se dissoudre en une infinité de points mouvants et finirait par se perdre dans ce torrent du devenir. Finalement en vrai disciple d'Héraclite il n'oserait même plus bouger un doigt. Tout acte exige l'oubli comme la vie des êtres organiques exige non seulement la lumière mais aussi l'obscurité. Un homme qui ne voudrait rien voir qu'historiquement serait pareil à celui qu'on forcerait à s'abstenir de sommeil ou à l'animal qui ne devrait vivre que de ruminer et de ruminer sans fin. Donc, il est possible de vivre presque sans souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l'animal mais il est impossible de vivre sans oublier. Ou plus simplement encore, il y a un degré d'insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit au vivant et qui finit par le détruire, qu'il s'agisse d'un homme d'une nation ou d'une civilisation.

    Friedrich Nietzsche, Secondes considérations intempestives (1874)

    Photo : Pexels - Ferdinand Studio

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  • Gavalda : "Je crève de solitude"

    CVT_10029_1060582.pngJe crève de solitude, se répétait-elle tout bas, je crève de solitude...
    Aller au cinéma peut-être? Pff... Et avec qui parler du film ensuite? A quoi ça sert les émotions pour soi tout seul ?

    Anna Gavalda, Ensemble, c'est tout (2013)

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  • "Le bonheur est pour demain"

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  • "Good Vibrations"

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  • Épicure : Propos sur la vie, la mort et le bonheur

    Maintenant habitue-toi à la pensée que la mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation et la mort est absence de sensation. Par conséquent, si l'on considère avec justesse que la mort n'est rien pour nous, l'on pourra jouir de sa vie mortelle. On cessera de l'augmenter d'un temps infini et l'on supprimera le regret de n'être pas éternel. Car il ne reste plus rien d'affreux dans la vie quand on a parfaitement compris qu'il n'y a pas d'affres après cette vie. Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu'elle serait un événement pénible, mais parce qu'on tremble en l'attendant. De fait, cette douleur, qui n'existe pas quand on meurt, est crainte lors de cette inutile attente !

    Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons la mort n'est pas là et lorsque la mort est là nous n'existons pas. Donc la mort n'est rien pour ceux qui sont en vie, puisqu'elle n'a pas d'existence pour eux, et elle n'est rien pour les morts, puisqu'ils n'existent plus. Mais la plupart des gens tantôt fuient la mort comme le pire des maux et tantôt l'appellent comme la fin des maux. Le philosophe ne craint pas l'inexistence, car l'existence n'a rien à voir avec l'inexistence, et puis l'inexistence n'est pas un méfait.

    Épicure, Lettre à Ménécée (IVe s. av JC)

    Photo : Pexels - Jonathan Borba

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  • Zorn : L'agitation du monde

    812D4J0ROHL._AC_UF1000,1000_QL80_.jpgA la sérénité du Bouddha l’agitation du monde paraît ridicule, car lui-même n’a plus rien à voir avec cela. Au cynique les sentiments du prochain paraissent ridicules parce que lui-même n’a plus de sentiments. A celui qui ne joue pas au football il paraît ridicule de courir pendant des heures après un petit ballon de cuir ; il ne se demande pas si ce jeu ne serait pas follement amusant, il ne voit que le côté ridicule de ces hommes adultes qui jouent comme de petits garçons. Sans doute celui qui fait quelque chose se rend-il toujours ridicule aux yeux de celui qui ne fait rien. Celui qui agit peut toujours prêter le flanc ; celui qui n’agit pas ne prend même pas ce risque. On pourrait dire que ce qui est vivant est toujours ridicule car seul ce qui est mort ne l’est pas du tout. […] Comme nous ne nous rendions jamais ridicules, nous étions tributaires des autres qui le faisaient à notre place et nous divertissaient de cette manière. Voilà pourquoi nous trouvions les clowns si sympathiques, les autres nous faisaient rire, ce dont nous étions par nous-mêmes incapables. Il va sans dire que nous n’étions pas en peine de trouver des ridicules dans notre entourage car plus on est soi-même un magasin de porcelaine, plus n’importe qui, venu de l’extérieur, y prend pour vous l’aspect d’un éléphant.

    Fritz Zorn, Mars (1975)

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  • Aristote : "Bien agir et être heureux sont une même chose"

    S'il faut admettre que bien agir et être heureux sont une même chose, il s'ensuit que, pour un État, en général, et pour chaque homme en particulier, la vie la meilleure est la vie active. Mais il n'est pas nécessaire, comme quelques-uns se l'imaginent, que cette activité se porte sur les autres, ni que l'on considère uniquement comme actives les pensées qui naissent de l'action, en vue de ses résultats ; ce sont bien plutôt les spéculations et les méditations qui n'ont d'autre fin ni d'autre cause qu'elles-mêmes. Car la bonne conduite est leur fin, et par conséquent, c'est déjà une activité. Or, c'est surtout de ceux dont la pensée organise les actions extérieures que nous disons qu'ils agissent au sens le plus fort du mot.

    Au reste, il n'est pas nécessaire que soient inactives même les cités dont l'existence est à part et qui préfèrent cette manière de vivre. Car il est possible que cette inaction soit partielle : en bien des points il y a communauté et relations réciproques entre les parties dont la cité se compose ; il en va de même pour tout homme pris individuellement. La preuve en est que la condition de Dieu même et celle de l'univers tout entier ne seraient guère dignes d'admiration si on les supposait sans actions extérieures, en plus de celles qui leur sont propres. Il est donc visible que c'est la même vie qui est la meilleure pour chaque homme considéré individuellement et pour les sociétés politiques dans leur ensemble.

    Aristote, Politique (IVe s. av. JC)

    Photo : Pexels - NISHIT DEY

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  • Y a-t-il un véritable bonheur à être heureux tout seul ?

    La prochaine séance du Café Philo aura lieu le vendredi 29 novembre 2024 à la Médiathèque de Montargis, à 19H.

    Le débat portera sur cette question : "Y a-t-il un véritable bonheur à être heureux tout seul ?"

    A bientôt

    Photo : Pexels - Cottonbro- Affiche Café Philosophique de Montargis - BC

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  • Salter : Bonheur et vie conjugale

    CVT_Un-bonheur-parfait_3291.pngViri fut ému de retrouver cette image de la vie conjugale sous sa forme la plus pure, la plus généreuse, par laquelle il avait lui-même si souvent bouleversé les autres. Soudain, il se sentit vulnérable, impuissant. Il eut l’impression de ne rien savoir, d’avoir tout oublié. Il essaya de voir des failles dans leur bonheur, mais sa surface l’éblouissait. Les doigts de Claire dépourvus de bagues, leur minceur et leur nudité, le contour de ses joues, de ses genoux, le troublaient. Il connut un de ces moments de panique inavouables où l’on se rend compte que sa propre vie n’est rien.

    Nedra vit aussi cette image, qui avait pour elle un autre sens : elle prouvait que la vie exigeait de l’égoïsme, de l’isolement et que, même dans un autre pays, une femme totalement inconnue pouvait le lui révéler d’une façon si limpide, car les Alba, elle en était sûre, tenaient à un certain mode de vie et l’avaient trouvé - par chance, ensemble.

    James Salter, Un bonheur parfait (2008)

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  • Merci aux participants de la séance du 25 octobre

    Environ 20 personnes participaient à la séance du vendredi 25 octobre 2024 à la Médiathèque de Montargis. Merci à l'équipe de la Médiathèque pour son accueil et pour l'organisation.

    La séance portait sur cette question : "Le corps est-il notre ami ou notre ennemi ?"

    Merci aux participants et participantes.

    La prochaine séance aura lieu à la Médiathèque de Montargis, le vendredi 29 novembre 2024 à 19 heures pour une nouvelle saison. Le sujet choisi par les participants sera celui-ci : "Y a-t-il un véritable bonheur à être heureux tout seul ?"

    A bientôt.

    Photo - Pexels - Lisa Fotios

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