Café philo décembre 100e
Bouffard : La vie de couple et le bonheur
La satisfaction maritale se modifie au cours de l’âge adulte : élevée au début, elle subit une diminution chez les couples d’âge moyen, particulièrement en raison des soucis professionnels et de la présence des enfants; puis elle augmente progressivement à partir de 50 ans. Ces résultats donnent une courbe en forme de « U » évasé (Atchley, 1994; Weishaus et Field, 1988). Des résultats plus récents ont toutefois mis en évidence l’hétérogénéité de l’expérience matrimoniale et ont identifié des trajectoires différentes. Kamp Dush, Taylor et Kroeger (2008) ont analysé des données de l’étude longitudinale Marital instability over the life course qui a duré 20 ans et a débuté avec un échantillon représentatif des ÉtatsUnis comptant 2,034 participants mariés depuis 12,5 ans et âgés en moyenne de 35 ans. Ces chercheurs ont obtenu trois trajectoires bien distinctes. Les couples malheureux comptent pour 22 % de l’échantillon, 41 % des couples connaissent un bonheur conjugal moyen et 38 % vivent une relation qui les rend très heureux (Figure 5). De plus, ces auteurs font remarquer qu’il y a déclin du bonheur de vivre pour tous les couples, mais qu’il est moins prononcé pour le groupe où la qualité maritale est plus élevée. Ce déclin est également documenté dans la méta analyse de Mitnick, Heyman et Slep (2009). Quant à l’importance de l’intimité sexuelle, elle a été mise en évidence par l’équipe de Cacioppo qui a obtenu une corrélation de 0,42 entre cette variable et le bonheur (Cacioppo, Hawkley, Kalil, Hughes, Waite et Thisted, 2008).
Léandre Bouffard, La vie de couple et le bonheur (2017)
Photo : Pexels - Arthur Brognoli