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  • Marcel : "L'imperméabilité de mon corps"

    L'imperméabilité de mon corps lui appartient donc en vertu de sa qualité de médiateur absolu. Mais il est évident que mon corps, en ce sens-là, c'est moi-même ; car je ne puis m'en distinguer qu'à condition de le convertir en objet, c'est-à-dire de cesser de le traiter comme médiateur absolu.

    Rompre, par conséquent, une fois pour toutes avec les métaphores qui représentent la conscience comme un cercle lumineux autour duquel il n'y aurait pour elle que ténèbres. C'est, au contraire, l'ombre qui est au centre.

    Quand je cherche à élucider ma liaison avec mon corps, celui-ci m'apparaît comme quelque chose dont j'ai avant tout la pratique (comme on a celle d'un piano, d'une scie ou d'un rasoir) ; mais toutes ces pratiques sont des extensions de la pratique initiale qui est justement celle du corps. C'est quant à la pratique, non point quant à la connaissance, que je bénéficie par rapport à mon corps d'une priorité véritable. Cette pratique n'est possible que sur la base d'une certaine communauté sentie. Mais cette communauté est indécomposable, je ne puis dire valablement : moi et mon corps. Difficulté tenant à ce que je pense ma relation à mon corps par analogie avec ma relation à mes instruments — qui cependant, en réalité, la suppose.

    Gabriel Marcel, Gabriel Marcel, Être et avoir (Journal métaphysique 1928-1933)

    Photo : Pexels - Engin Akyurt

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 15, Documents, Textes et livres, [105] SPÉCIALE 15 ANS DU CAFÉ PHILO - "Le corps, a Imprimer 0 commentaire Pin it!
  • Marcel : Mon être et ma vie

    Il n'y a de salut et pour l'intelligence et pour l'âme qu'à condition de distinguer entre mon être et ma vie ; que cette distinction peut être par quelques côtés mystérieuse, mais que ce mystère lui-même est une source de clarté. Dire mon être ne se confond pas avec ma vie, c'est dire essentiellement deux choses. La première, c'est que, puisque je ne suis pas ma vie — c'est donc que ma vie m'a été donnée, que je suis en un certain sens peut-être humainement impénétrable, antérieur à elle, que je suis avant de vivre. La seconde, c'est que mon être est quelque chose qui est menacé dès le moment où je vis, et qu'il s'agit de sauver, que mon être est un enjeu, et que peut-être le sens de la vie est là ; et de ce second point de vue, je suis non pas en deçà, mais au-delà de ma vie. Il n'y a pas d'autre façon d'interpréter l'épreuve humaine, et je ne vois pas ce que notre existence peut être si elle n'est pas une épreuve.

    Gabriel Marcel, Être et Avoir (1935)

    Photo : Pexels - Afta Putta Gunawan

    Lien permanent Catégories : =>Saison. 13, Documents, Textes et livres, [97] "Suis-je à ma place?" Imprimer 0 commentaire Pin it!