Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Popper : "Toute vie est résolution de problèmes"

Certains animaux ont sans aucun doute une personnalité ; ils possèdent quelque chose d'analogue à la fierté et à l'ambition, et ils apprennent à réagir à un nom. La conscience de soi humaine, en revanche, est ancrée dans le langage et (explicitement comme implicitement) dans des théories formulées. Un enfant apprend à utiliser son nom pour lui-même et, finalement, à employer un mot comme « ego » ou « je, », et il en apprend l'usage avec la conscience de la continuité de son corps et de son moi... La grande complexité et la non-indépendance de l'âme humaine, ou de l'ego humain, sont particulièrement manifestes quand on considère qu'il existe des cas où des personnes ont oublié qui elles sont ; elles ont oublié tout ou partie de leur histoire passée, tout en ayant conservé, ou peut-être recouvré, une partie de leur ego. Dans un certain sens, leur mémoire n'a pas disparu, car elles se souviennent de la façon de marcher, de manger, et même de parler. Mais elles ne se souviennent pas qu'elles viennent de Bristol, ou alors de leur nom et de leur adresse. Comme elles ne savent plus rentrer chez elles (ce que les animaux savent faire en principe), leur conscience de soi est même tombée en deçà du niveau normal de la mémoire animale. Mais si elles n'ont pas perdu la faculté de parler, une conscience humaine supérieure à celle de l'animal est demeurée intacte.

Karl Popper, Toute vie est résolution de problèmes (1994)

Photo : Pexels - Mariana Montrazi

Lien permanent Catégories : =>Saison. 15, Documents, Textes et livres, [107] "Faut-il toujours suivre sa conscience?" Imprimer 0 commentaire Pin it!

Écrire un commentaire

Optionnel