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Bauman : "Les plaisirs ne durent pas"

baumanLes plaisirs ne durent pas. Il ne peut en être autrement. Il est dans la nature des plaisirs d'être instables, évasifs, insaisissables. Comme De la vie heureuse [1] nous l'apprend, les plaisirs commencent à se refroidir à leur instant de plus grande intensité. L'aptitude humaine au plaisir n'est pas grande, elle se remplit en un rien de temps avant que l'excitation cède à la torpeur. Le bonheur, lui, ne peut au contraire se trouver que dans la durée. Il ne peut en être autrement car la cause suprême de la misère humaine est l'incurable brièveté de la vie humaine, l'imminence de la fin et l'horreur du vide qui s'ensuit. Ce que les gens évoquent dans leurs rêves de bonheur, c'est la suspension du temps – un être qui soit immunisé contre le temps, qui ne soit plus vulnérable à ses pouvoirs universels d'érosion, de pulvérisation et d'annihilation. Les plaisirs collaborent avec la mort : ils raccourcissent le temps. A contrario, le bonheur résiste à la mort : il dépouille le temps de ses pouvoirs destructeurs et répare la dévastation qu'il laisse derrière lui."

Zygmunt Bauman, La Société assiégée (2002)

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