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Dahl : Charlie et la Chocolaterie

711nJRkyVqL.jpg"Comme j’aime ma chocolaterie", dit M. Wonka en contemplant l’usine d’en haut. Puis il se tut, tourna la tête et regarda Charlie d’un air extrêmement sérieux.
"Et toi, Charlie ? L’aimes-tu aussi ? demanda-t-il.
- Oh ! oui, cria Charlie. Je pense que c’est l’endroit le plus merveilleux du monde !
- Je suis très heureux de te l’entendre dire", dit M. Wonka, l’air plus sérieux que jamais. Et il continua de regarder fixement Charlie. « Oui, dit-il, je suis vraiment très heureux de te l’entendre dire. Et maintenant, je vais t’expliquer pourquoi. » M. Wonka pencha la tête d’un côté, et, soudain, des tas de petits plus, signes d’un sourire, apparurent aux coins de ses yeux, et il dit : "Vois-tu mon garçon, j’ai décidé de t’en faire cadeau. Dès que tu seras assez grand pour la diriger, toute la chocolaterie t’appartiendra. "
Charlie ouvrit de grands yeux étonnés sur Mr. Wonka. Grand-papa Joe, lui, ouvrit la bouche pour parler, mais il ne put sortir un mot.
"C’est la vérité, dit Mr. Wonka qui, à présent, souriait pour de bon. Je te la donne réellement. Tu es bien d’accord ?
- La lui donner ? suffoqua grand-papa Joe. Vous plaisantez !
- Je ne plaisante pas, monsieur. Je parle très sérieusement.
- Mais… mais… pourquoi donneriez-vous votre usine à Charlie ?
- Ecoutez, dit Mr. Wonka, je suis un vieil homme. Je suis bien plus vieux que vous ne pensez. Je ne durerai pas toujours. Et je n’ai pas d’enfants. Pas de famille, rien. Qui donc s’occupera de ma chocolaterie quand je serai trop vieux pour le faire moi-même ? Il faut que quelqu’un la prenne en main, ne serait-ce qu’à cause des Oompa-Loompas. Songez, il y a des milliers de gens très capables qui donneraient tout au monde pour être à ma place. Mais je ne veux pas de ces gens-là. Je ne veux pas d’une grande personne, ici. Un adulte ne m’écouterait pas ; il n’apprendrait rien. Il tenterait de procéder à sa manière et à la mienne. C’est pourquoi il me faudra un enfant. Un enfant sage, sensible et affectueux, un enfant à qui je puisse confier mes précieux secrets de fabrication – tant que je vivrai encore.

Roald Dahl, Charlie et la chocolaterie (1964)

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