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  • MERCI AUX PARTICIPANTS DE LA SÉANCE DU 20 MARS 2015

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    Le café philosophique de Montargis réunissait pour sa séance du 30 janvier 2015 environ 80 personnes. Le débat s'intitulait : "Autrui, antidote à la solitude ?

    Bientôt, sur ce site, vous retrouverez le compte-rendu de cette séance.

    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 17 avril 2015 à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée pour un débat intitulé : "Suis-je ce que mon passé fait de moi ?

     

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  • CAFÉ PHILOSOPHIQUE DE MONTARGIS : "AUTRUI, ANTIDOTE À LA SOLITUDE ?"

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    La prochaine séance du café philosophique de Montargis aura lieu le vendredi 20 mars 2015 (ET NON PAS LE 13 MARS : CHANGEMENT DE DATE !) à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée.

    Le débat sera intitulé : "Autrui, antidote à la solitude ?"

     
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  • COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE : "LE LANGAGE TRAHIT-IL LA PENSÉE ?"

    Thème du débat : "Le langage trahit-il la pensée ?" 

    Date : 30 janvier 2015 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée

    Le vendredi 30 janvier 2015, le café philosophique de Montargis se réunissait pour un débat intitulé "Le langage trahit-il la pensée ?"

    Un premier participant s'interroge au préalable sur l'intitulé de ce sujet : parle-t-on du langage des mots ou bien cela inclut-il d'autres langages (des matériaux, des signes, des arts, etc.) ? Claire répond que par définition le langage désigne un ensemble de signes ou de symboles, "socialement institués et stables". Le langage artistique, par exemple, peut entrer dans ce cadre si l'on peut entrer en relation au travers de ces signes ou symboles. Encore faut-il,ajoute Claire, qu'ils puissent traduire et non pas trahir notre pensée. Descartes dit que ce qui distingue l'automate ou l'animal de l'être humain c'est le langage car, a contrario d'un perroquet, l'homme est capable d'utiliser des mots, des signes, des symboles ou autres pour dire quelque chose de lui-même qui pourra être traduit par l'autre et échangé. On ne se contente pas de répéter des choses : on leur donne du sens. Or, la question est de savoir si ce sens, comme il est conformé autour d'un certains nombre de symboles, est fidèle à la réalité qu'il désigne. Quant on parle, par exemple, est-on fidèle à ce que l'on veut dire ? N'y a-t-il pas trahison dans la compréhension de ce que je peux dire ? Ne dit-on, pas dans le langage courant, "je te donne ma parole" pour désigner un serment solide ?

    Pour un autre participant, la question autour de ce sujet porte sur la notion de "pensée". Quand je pense, je serais sans doute dans une "sorte de nuage, d'un rêve indéterminé, avec des formes, des couleurs..." Il y a une sorte d'abstraction du langage, à l'image de l'abstraction de la pensée. Claire rebondit sur cette intervention : dès la naissance de la philosophie, il y a cette question de la définition de la pensée. Peut-on appeler une pensée un  mot, un sens, etc. Une pensée pourrait être caractérisée par un ensemble de flux intérieurs qui peut aussi désigner des sentiments, confus, dispersés. On peut réellement parler d'affrontement : beaucoup de philosophes, dont Hegel ou Wittgenstein, disent que ce qui se conçoit bien s'énonce clairement : toute pensée qui n'arrive pas à se dire est une pensée obscure. Au contraire, le langage viendrait officialiser et encadrer quelque chose qu'on n'arriverait pas correctement à signifier.

    Encore faudrait-il, ajoute quelqu'un de l'assistance, que je puisse disposer d'un vocabulaire et d'une syntaxe suffisamment riche pour refléter mes pensées, si encore je peux trouver des mots adéquats. Une question pourrait se poser : peut-il y avoir une pensée sans langage ? D'emblée, Claire distingue le langage de la langue. C'est Montaigne qui dit que l'on habite une nation et que l'on appartient à un peuple lorsque l'on sait s'exprimer dans la langue de ce pays. La langue, avec toutes ses imperfections, nous informe comme nous forme de ce sens. D'ailleurs, au sujet de cette formation, Bruno souligne que l'enfant, cet être encore en devenir est, par définition l'infans, en latin, c'est à dire "celui qui ne parle pas." Pour l'auteur des Essais, le langage n'est rien ; pourtant, il n'y a rien d'autre qui compte davantage, y compris dans nos relations à autrui, pour le meilleur et pour le pire – donner sa parole à autrui ou lui mentir ! 

    Est-ce que la réalité est sensée au départ ? Le langage est-il capable de vérité ? L'épistémologie s'interroge sur ces questions. Claire la repose lors de cette séance. Un participant répond que le langage, "assurément", trahit la pensée. En effet, une personne, un "émetteur", qui encode sa pensée grâce au langage, transmis à un récepteur, qui doit, ensuite décoder le langage, le comprendre, et manifester un feed-back, via un ré encodage qui sera ensuite codé à nouveau. Il y a donc "de la perte en, ligne", en sachant qu'il n'y pas un encodage identique à 100 %, chaque mot pouvant être différent d'une personne à une autre (en raison de la culture, du passé de chacun, etc.). L'actualité, même récente, nous apprend les malentendus quotidiennement. À ce sujet, Claire évoque Ludwig Wittgenstein, qui s'interrogeait sur la restitution fidèle d'une langue. Le philosophe essayait, dans son Tractatus logico-philosophicus de parvenir à une vérité universelle mais il avouait, à la fin de son ouvrage, n'y être pas parvenu. Il énonçait, en conclusion, cette pensée : "Ce dont on ne peut parler, il faut le taire."  

    Le langage, selon une participante, serait une interprétation du monde, à l'exemple du langage scientifique. Ce dernier tente d'approcher la vérité universelle. Au contraire, le langage poétique aurait d'autres fins. N'y aurait-il pas plusieurs strates dans le langage, selon les besoins ? Claire évoque à ce sujet Henri Bergson qui dit qu'à côté de la science et de la philosophie, il y a la vie. On utilise nos différents médias selon ce que nous faisons : nous nous bornons à lire les étiquettes collés sur les choses ; par contre, un philosophe ou un scientifique tente d"intuitionner" la réalité, c'est-à dire enlever le filtre du langage, qui vient déformer cette réalité. Héraclite disait que l'on ne se baigne jamais dans le même fleuve ; pour autant, il faut bien l'appeler ainsi, ce fleuve-là ! Dans la vie, dit Bergson, on conforme la réalité dans des cadres de pensées, des normes, des concepts, au risque d'être à la surface de ceux-ci. 

    Pour un participant, il y a deux sens dans le concept de "trahison de la pensée" : la trahison comme comme impossibilité et impuissance à exprimer la pensée (le fameux "traduire c'est trahir") et la trahison, souvent non-verbale (gestuelle, mimiques, onomatopées, lapsus, actes manqués, etc.), qui survient sans que je l'aie désirée. Claire précise d'ailleurs à ce sujet que toute la cure psychanalytique est fondée sur cela. Freud montre bien toute la richesse et la densité des rêves : une scène d'un rêve désigne littéralement un roman. 

    Le langage, même imparfaitement, même avec ses limites, est au centre de mes tentatives d'énoncer mes pensées, au risque de laisser se dresser une barrière entre moi et l'humanité et les autres : "Mon jardin secret est une prison" disait Peter L. Berger. Un participant s'interroge au sujet de cette trahison non désirée, en rapport avec un inconscient qui nous dépasserait : peut-on dans ce cas parler de trahison puisque cet inconscient, justement, ne m'est pas accessible ? Un acte manqué ne serait pas à proprement parlé une trahison. D'autant plus que penser, ajoute une autre personne, est un acte réfléchi : "Penser est un verbe d'action", au contraire de la réflexion. Tel un homme face à un miroir, la réflexion me rend plus passif, alors que dans la pensée, je dois mâcher et digérer des choses pour en faire quelque chose d'unique : on pense contre, on se frotte au monde.          

    Une autre intervenante se demande si le langage des signes ne trahit pas la pensée, ce langage étant une identité propre. Une personne de l'assistante, pratiquant cette langue, répond que le langage des signes est un de ces langages qui "trahit le moins la pensée" : il s'agit d'un langage très concis et très précis, tout en étant capable d'abstraction. 

    Qui dit langage, dit une autre personne, dit aussi disposition à accueillir le langage de tel ou tel autre ou bien une œuvre d'art – qui peut nous parler tel ou tel jour, alors que ce n'était pas le cas quelques temps plus tôt. Le problème du langage, ajoute un autre intervenant, a remué les courants artistiques au XXe siècle : le surgissement du conceptuel a pu avoir lieu pour appréhender de manière plus objective la réalité. Cette idée se retrouve en philosophie, ajoute Claire : pourquoi nombre de philosophes sont grecs ou allemands ? Cette question n'est ni anodine ni provocatrice : la langue allemande permet d'exprimer facilement des concepts, alors que les néologismes français ont très vite leurs limites. Et en grec, le mot logos a vingt sens différents (le langage, la raison, le fait de coucher, de rassembler, etc.). Chaque mot est polysémique. On considère le mot comme une richesse et les différents tons que l'on peut lui donner permet d'aller vers la nuance, ce que font les poètes et les écrivains. Cite l'exemple de la pièce Un Mot pour un Autre de Jean Tardieu, avec des dialogues et des polylogues dans lesquels les mots sont utilisés à la place d'autres, sans que le texte soit incompréhensible, cf. cet extrait

    De quoi parle-t-on ? Et pourquoi parle-t-on ? Peut-être pour se différencier des animaux qui ne vivent que pour se nourrir et pour chasser. Notre humanité est en jeu dans ce langage comme reflet de notre pensée. La pensée et le langage sont intimement liés, dit une autre participante. Ils se nourrissent l'un l'autre, est-il également dit. Au point que l'on peut se poser cette question : est-ce que l'on pense mal si l'on parle mal ? Si qui ne se dirait pas n'aurait pas de consistance. Ce dont il est question est la pauvreté du vocabulaire qui est un frein à l'expression de la pensée ("Si vous saviez comme ça tourne là-haut ! Si vous saviez comme j'ai envie de dire ce que j'ai dans la tête... mais je n'y arrive pas !"). La communication est d'ailleurs au centre de notre société, notamment chez les adolescents d'aujourd'hui, via les réseaux sociaux et le besoin de s'exprimer n'est pas amoindri. Et sans doute, dit un participant, que la jeunesse d'aujourd'hui est en train de nous faire grandir : "les enfants parlent mieux en l'absence de leurs parents", même s'il peut y avoir "perte d'informations" ! Il est dit que le langage n'est pas une question d'âge, mais plutôt de culture ; par ailleurs, le langage ne peut être considéré comme un outil pouvant mesurer l'intelligence d'une personne (par exemple, certains autistes). 

    La rhétorique permet d'enrichir le langage, dit un autre participant, au risque de trahir la pensée. Claire évoque cette question de la rhétorique, à l'origine du premier grand conflit entre philosophes grecs. Il y a d'un côté Platon qui dit qu'il faut utiliser le langage pour faire comprendre aux Athéniens la richesse de la pensée ; et de l'autre côté, il y a les sophistes, des "instituteurs de la République", mandatés pour faire apprendre aux citoyens grecs un langage unique afin qu'ils se comprennent et communiquent entre eux. Pour Platon, les sophistes inculquent aux citoyens athéniens la manière de parler "bellement" de choses "laides". Les sophistes d'aujourd'hui sont sans nul doute les avocats et les hommes politiques – hommes politiques qui sont d'ailleurs souvent des avocats ! La langue peut être maniée afin d'amener l'assentiment général. A contrario, celui qui n'arriverait pas à s'exprimer correctement – que ce soit avec des mots ou avec des signes – ne pourrait pas amener une pensée remplie de sens. 

    Jean Berko Gleason et Noam Chomsky disent à ce sujet que dans les langues, par exemple dans les langages africains, le découpage de la langue découpe aussi la réalité. Le botaniste s'arrache les cheveux dans ces pays lorsqu'il est question de définir telle ou telle couleur.. Pour le coup, derrière le mot, il y a la réalité, même si Ferdinand de Saussure assure que ce n'est pas le mot qui compte mais la structure du langage. Mais derrière la langage et sa structure, on compartimente et on informe de la réalité. Des textes d'épistémologies parlent de ces étudiants en médecine qui découvrent pour la première fois la radiographie. Au départ, ces jeunes gens jugent leur professeur comme un "fou dingue" bâtissant "tout un roman" à partir de quelque chose qui n'existe pas – du noir. Sauf qu'en interprétant ce noir, et en "nommant" les choses, un nouveau monde surgit, fascinant.  La réalité semblerait donc exister à partir du moment où elle est arrêtée par un signe.

    D'après un participant, il y a une réelle difficulté dans le passage de la pensée à l'écriture. Cette dernière est non seulement plus lente mais aussi moins fidèle que la pensée. Par ailleurs, si je sais que l'autre va être témoin, il peut y avoir blocage parce qu'appréhension du jugement d'autrui. La facilité de l'écriture est une réelle richesse mais elle n'est pas généralisée : coucher sur le papier ou parler lorsque tout le monde nous regarde n'est pas évident. La richesse du langage est décrite par cet intervenant comme la manifestation d'une synergie entre la pensée et le langage : "quand on veut être précis dans son langage, quand on veut chercher le mot adéquat, forcément on est en contact de sa pensée. On est en train de la vivre. Et quand on est en train de la vivre, on n'est plus réel et du coup on arrive à mieux transcrire sa pensée. Et on s'oblige à le faire... Il y a une synergie, il y a quelque chose qui se créée qui fait que je pense encore plus parce que je je dois m'exprimer mieux." Ce participant ajoute que l'expression est un exutoire par la parole (tel un citron que l'on presse) et s'il n'y a pas cet exutoire oral, comment la pensée va-t-elle pouvoir sortir et se densifier ? La parole, même si elle n'est pas fidèle à la pensée, améliore en tout cas la pensée : pour preuve, ces formateurs en entreprise qui, de retour à leur poste de travail après avoir transmis leurs connaissances, s'en trouvent changés : ils ont la rhétorique pour eux et en eux.

    Dans communiquer, il y a deux sens : faire passer un message et être en relation, telles deux pièces qui communiquent l'une à l'autre. Faire passer un message est capital et donc, la forme du langage est importante pour rester à l'écoute. Ainsi, la provocation peut être utile pour des gens qui se connaissent mais elle peut aussi être dangereuse. Cela n'exclut pas, dit Claire, que le langage puisse évoluer, s'enrichir, se différencier, via par exemple de nouvelles expressions, des néologismes, etc. S'exprimer, s'affirmer, c'est aussi afficher sa singularité et aussi s'engager. Dès lors, lorsque l'on est exposé, on peut davantage recevoir des coups, que ce soit verbaux ou autres. N'oublions pas, précise un intervenant, que dans l'Histoire, le barbare est, par définition, celui qui s'exprime en faisant "ba ba", c'est-à-dire celui que l'on ne comprend pas.  

    Bruno conclut ce débat par deux citations : Alain qui disait : "La langue est un instrument à penser" et  Roland Barthes qui affirmait ceci : "Le langage est une peau : je frotte mon langage contre l’autre."

    En fin de séance, trois sujets sont proposés pour la séance suivante, fixée le vendredi 20 mars 2015 (et non pas le 13 comme annoncé à l'origine) : "Vox populi, vox dei ?", "Y a-t-il une morale politique ?" et "Autrui, antidote à la solitude ?" C'est ce dernier sujet qui est élu par les participants.

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  • PROCHAIN CAFÉ PHILO : AUTRUI, ANTIDOTE À MA SOLITUDE ?

    chop-suey-19294.jpgLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 20 mars 2015, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée, à Montargis. Le débat proposé portera sur cette question : "Autrui, antidote à la solitude ?"

    "Rien ne peut être fait dans la solitude" affirme Picasso. Dès lors, l'homme est-il un animal politique ? La présence d'autrui, mon alter ego, me permet elle de ne pas me sentir, de ne pas être seul ? Qu'est-ce que la solitude et faut-il la refuser ? Mon semblable peut-il en être l'antidote ?

    Ce sont autant de questions qui pourront être échangés le vendredi 20 mars, à 19 heures, à la brasserie du centre commercial de la chaussée.

    La participation sera libre et gratuite.

     

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  • L'AUTRE : "ET L'ON SE SENT SEUL, PEUT-ÊTRE, MAIS PEINARD"

    solitude solitude.jpgLes hérissons dont nous parlait Schopenhauer se rapprochaient lorsqu’ils avaient froid, ainsi nous nous rapprochons quand nous avons besoin de compagnie; mais les hérissons parfois devaient s’éloigner, car trop  près les uns des autres, ils étaient incommodés, ils subissaient les piquants de leurs congénères. Est-ce que nous ne serions pas un peu tels les hérissons : Tantôt besoin de sentir la présence des autres ? Tantôt besoin de nous libérer de cette présence qui nous gêne, qui nous importune ?

    "Nous ne sommes, nous répètent les philosophes, que dans notre rapport avec les autres", et pourtant, qui est satisfait d’être tassé, compressé dans le métro, dans le train, ou autre situation de promiscuité désagréable ? Tour à tour nous cherchons un endroit calme, puis nous allons ensuite chercher un endroit où il y ait de l’ambiance !

    Comment puis-je maîtriser cet aspect du partage du temps avec les autres ? Le misanthrope finit par vivre seul : "Enfin seul ! ... Et l’on se sent tout seul peut-être, mais peinard" (Léo Ferré, Avec le temps). Mais est-ce que cette solitude que s’impose le misanthrope, ces barrières qu’il dresse autour de lui, vont faire qu’à terme sa chère solitude, cette tour d’ivoire, cette citadelle du moi, son beau cocon, devienne la prison qu’il s’est construit ?

    Dans un des romans d’Amélie Nothomb, Mercure, le personnage arrive sur une île ; l’île, ce symbole par excellence de la solitude : morceau, comme détaché du continent, comme détaché du rythme de vie du monde. La jeune femme du roman se pose cette question : "Habiter une telle solitude est-elle une liberté, ou une prison sans espoir ?"

    Sans un peu de solitude puis-je construire mon altérité ? Trop immergé avec les autres ne vais-je pas être qu’un reflet des autres ? Au final, puis-je faire de ma solitude un cocon et réaliser ce que nous préconisait Horace : "Dans la solitude, soyez un monde à vous-même" ?                    

    Guy Pannetier
    http://cafes-philo.org

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