"AVONS-NOUS CE QUE NOUS MÉRITONS ?" : QUELQUES PISTES (08/06/2014)
"Avons-nous ce que nous méritons ?"
Cette question concernant nos choix de vie qui semble si banale, est pourtant essentielle en philosophie, elle nous concerne tous. Elle n’est pas qu’un regard dans le rétroviseur, elle concerne demain. Nous retrouvons ce thème dans le roman, le théâtre, la poésie et aussi dans la chanson. Sans tomber dans les angoisses existentielles, nous pouvons parfois nous poser ces questions : Qu’est-ce qui m’a réellement construit ? "Ai-je choisis le bon sentier ? / J’en suis encore à me le demander", chantait Michel Polnareff (dans sa chanson Sous quelle étoile suis-je né ?). Quels furent mes choix personnels, choix qui ont fait à ce jour mon parcours de vie ? Quelle est la part des contingences ? Autrement dit, quand ai-je pu exercer ma volonté, mon "vouloir être moi", quand faisons-nous seuls notre "chemin de vie" ? A quel moment se font les choix cruciaux
"...L’incertitude de nos voies nous tourmentent toute la vie. Que dirai-je ? Tout choix est effrayant quand on y sonde... C’est une route à élire dans un pays de toutes parts inconnu, ou chacun fait "sa" découverte, et ne la fait que pour soi. De sorte que c’est la plus incertaine trace... Et tu seras pareil [...] à qui suivrait pour se guider une lumière, que lui-même tiendrait en sa main" (André Gide, Les Nourritures terrestres, Gallimard, coll. Folio, p. 20).
La vie n’est que choix incessants ; on pourrait la comparer au jeu d’échec, avec, au départ, des milliers de combinaisons dans le cadre des règles du jeu, valeurs, lois, usages ; chaque coup joué oriente le cours de cette vie, mais, comme aux échecs, on va se trouver devant des coups que l'on n’attendait pas. Et, entre ce que je suis et ce que j’aurais voulu être, il y a ces milliers de coups qui étaient à jouer, il y a une suite de contingences, qui ouvraient ou fermaient les voies possibles : "L’existence est un chemin et ce cheminement implique un choix continu" (Arturo Pérez Reverte, La Reina del Sur).
Dans ce domaine, l’aide de la philosophie dans nos choix de vie n’est pas qu’introspectif, ce n’est pas que construction de soi ; nous sommes nous et nos circonstances. Ce sujet pouvait tout aussi bien se conjuguer au pluriel, nos choix n’engagent pas que nous-mêmes ; tous nos choix engagent les autres, c’est pour cela que les choix individualistes, les choix égoïstes de toute sorte sont très nocifs pour la société. Choisir notre vie, c’est choisir ensemble la société que nous voulons pour demain pour nous, pour nos enfants. Des impératifs liés à l’environnement vont très vite nous obliger à faire des choix, On ne fait pas société tout seul, nous ne choisissons pas notre vie, si nous refusons de faire les choix collectifs.
Là aussi, nous sommes responsables, et on pense inévitablement au résultats des récentes élections européennes en France : "L’homme détermine la société et non l’inverse" (Cai Chongguo, professeur de philosophie chinois en exil).
Guy Pannetier
Café philo de Chevilly-Larue et L'Haïe-les-Roses
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