HISTOIRES DE PÈRE NOËL… (17/12/2010)

6a00d8341ce44553ef0120a71c92ae970b-320wi.jpgEn Europe, les rituels liés à l’arrivée de l’hiver (et donc à la renaissance de la nature) sont ancestraux.

Au Moyen Age, l’Église catholique remplace les figures païennes par des Saints. En tête saint Nicolas. Ce saint est inspiré de Nicolas de Myre, véritable homme bienveillant né en Turquie au IV ème siècle. Après son décès le 6 décembre 343, Nicolas est enterré à Myre mais ses ossements sont volés et on en retrouve une partie en Italie à Bari. A la suite de cette découverte on attribue plusieurs miracles à ses reliques, notamment la résurrection de trois enfants morts torturés par un boucher (qui deviendra le Père Fouettard).  Ce miracle fait de Nicolas le saint des enfants avant tout. (Au Xème siècle plusieurs pays fêtent ce saint dans la nuit du 5 au 6 décembre en distribuant des friandises aux enfants.)

Déjà au XIIème siècle c’est le Vieux Noël qui préside le cortège des Saints qui défilent à l’arrivée de l’hiver. Puis à la Réforme les Luthériens remplacent Saint Nicolas par l’Enfant Jésus. Aux Pays-Bas  Saint Nicolas se transforme en personnage semi-laïc.

À partir des XV-XVIème siècles donc on trouve une séparation entre le noël « religieux » qui fête la Nativité avec l’Enfant Jésus et le noël « profane » qui fête plutôt l’arrivée de l’hiver avec une figure emblématique qui déjà ressemble à une sorte de Père Noël. Paradoxalement, ce Père Noël peut encore être appelé « Saint », il est alors Santa Claus par exemple.

Au XVIIème siècle les hollandais calvinistes partent pour le Nouveau Monde en emmenant Saint Nicolas dans leurs bagages.

Au XVIIIème siècle, les souverains allemands entament un processus de laïcisation : les figures chrétiennes sont remplacées par d’anciens symboles germaniques. Des fées des elfes et le « vieil homme de Noël » refont leur apparition. Ce vieil homme de noël distribue en traîneau des sapins décorés de cadeaux.

C’est au XIXème siècle que l’on remarque plusieurs apparitions du Père Noël dans le monde.

noel.jpgEn 1809 : W. Irving raconte l’odyssée d’un équipage hollandais quittant Amsterdam au XVIIème pour rejoindre l’Amérique. Saint Nicolas est leur figure de proue. Alors qu’ils font naufrage, l’un des marins rêve de devenir propriétaire dans le Nouveau Monde et Saint Nicolas lui apparaît en songe. Ce dernier lui fait part du désir qu’il a de voir s’établir ces émigrants hollandais afin qu’ils construisent une ville à l’endroit signalé par la fumée de sa pipe : il s’agit de Manhattan. En échange, Santa Claus leur promet de leur rendre visite une fois par an sur son char céleste et de descendre par les cheminées de cette ville pour livrer des cadeaux à leurs enfants. Cette odyssée emporte un sérieux succès.

En 1821 : Clément Clarke Moore écrit La nuit avant Noël dans lequel le Père Noël apparaît dans son traîneau tiré par des rennes.

Le 23 décembre 1823 le même auteur publie La visite de Saint Nicolas dans la revue new yorkaise Sentinel.

En 1850 on célèbre Saint Nicolas le 24 décembre au Royaume Uni car Charles Dickens impose cette date dans ses Livres de Noël.

En 1855 : George Sand dit que le Père Noël était présent dans la banlieue parisienne.

En 1863 : Thomas Nast illustre le Harper’s Illustrated Weekly d’un Santa Claus en costume garni de fourrure blanche et portant un large ceinturon de cuir. Chaque année il recommencera, et ce, durant 30 ans. 

En 1885 : Nast ajoute le parcours de Santa Claus au Harper’s. Ce dernier va du pôle Nord (devenue résidence principale) aux Etats-Unis.

En 1891 : le poème de Moore est publié en Angleterre.

En 1915 : le Père Noël remplace le Père Janvier en Saône et Loire.

noel.jpgEn 1931 : Coca Cola va participer à l’extension de l’image du Père Noël.

En France il faut attendre le lendemain de la seonde guerre mondiale pour que Santa Claus s’impose. Problème : la croyance des enfants à cette figure emblématique est considérée comme une nouvelle hérésie et une « tentative délibérée d’amollissement de l’âme enfantine » par l’Eglise.

En 1939 : dans le Dauphiné les catholiques ont l’Enfant Jésus et les Protestants le Père Noël.

En 1951 : sur le parvis de la cathédrale de Dijon on brûle Santa Claus, devant des centaines d’enfants médusés, le matin du 24 décembre. Il est alors officiellement condamné pour « usurpation et hérésie ». Mais le soir-même à 18h un communiqué officiel de la vielle annonce sa résurrection. « Comme chaque année e les enfants de Dijon sont convoqués place de la Libération. Le Père Noël leur parlera du haut des toits de l’hôtel de Ville ». Lévi Strauss affirme alors que le Héros est restauré dans toute sa plénitude.

En 1970 : Saint Nicolas est fait apocryphe par Vatican II.

 

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